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21 août 2007
Un bras armé et stipendié
Dans mes lectures actuelles figure un livre de Robert Young Pelton, Licensed to Kill: Hired Guns in the War on Terror, généreusement prêté par un ami. Un aspect omniprésent dans ce livre est celui de l'argent, notamment suite à l'invasion de l'Irak, qui a créé cet espace dans lequel se sont engouffrées nombre de compagnies de sécurité privées, fondées pour l'occasion. Ainsi, lorsque Paul Bremer dirigeait l'autorité intérimaire, ses gardes du corps fournis par Blackwater voyaient leur tête être mises à prix pour 30'000 dollars, alors que la vie de Bremer était estimée à 45 millions de dollars. En contre-partie, le contrat pour sa protection valait 21,3 millions, ce qui permettait de financer une garde prétorienne interforces polyvalente : 36 opérateurs, une flotte de véhicules tout terrain, 2 équipes canines pour la détection d'explosifs, 3 hélicoptères MD-530 avec 4 pilotes, 4 mitrailleurs de bord et une équipe au sol, puis 3 véhicules blindés Mamba avec des mitrailleuses PKM, 1 transporteur de troupes blindés Saracen et 1 avion Casa 212.
Il vaut la peine de mentionner que ce bras armé et stipendié, voué à la protection d'un homme lui-même sous contrat avec le Département d'État, était cependant mu par un fort patriotisme américain, puisque ces soldats privés exercent le plus souvent un métier que leurs armées ont en partie dénaturé. Ceci dit, ce complément étroitement lié aux corps expéditionnaires - et largement indissociable d'eux, notamment dans la perception locale - se nourrit tout autant d'une éthique et d'une culture communes à la plupart des "contractors", et se comporte envers la population qu'ils côtoient furtivement d'une manière telle qu'ils suscitent en règle générale la méfiance, l'opposition puis la haine. Plus occupants que les militaires "nationaux", mais moins protégés et moins armés, les militaires privés sont conscients de leur vulnérabilité, et n'hésitent pas à avoir la gâchette facile pour la réduire. Hors de la vue critique des médias.
Il faut naturellement se demander si tel n'est pas l'avenir des conflits armés, si les obstacles idéologiques posés à l'emploi des armées et la dégénerescence de la culture militaire n'aboutissent pas, inexorablement, à ce transfert de fonctions entre militaires en uniforme et militaires sous contrat. La disponibilité immédiate et le caractère jetable des porte-flingues modernes redonnent aux exécutifs gouvernementaux la liberté d'action que la gangrène pacifiste a patiemment rongé, mais elle réduit également la visibilité médiatique et donc le contrôle démocratique des actions armées. Pourtant, la flexibilité et l'efficience des sociétés de sécurité privées, qui s'exercent parfois au détriment de leurs membres (comme à Falloujah le 31 mars 2004), est également une réponse adaptée à la violence armée en source ouverte qui caractérise les conflits déstructurés de notre ère, et dans lesquels les forces armées souffrent le plus souvent d'une trop grande inertie, d'une trop grande rigidité.
La maîtrise de la violence et donc celle de la guerre sont cependant une source de puissance, et les États auraient fort à perdre en sous-traitant à outrance l'une de leurs fonctions régaliennes les plus liées à leur existence. L'ampleur des besoins sécuritaires en Irak a été sous-estimée par les planificateurs optimistes du Pentagone, tout comme par les opposants pessimistes à la guerre, qui voyaient dans la présence de l'armée américaine - et non dans son absence - le plus grand danger. Mais ce vide sécuritaire, créé par l'effondrement d'une société complètement pétrifiée par des décennies de dictature, puis amplifié par la transformation accélérée du pays, est justement l'une des causes de conflits aujourd'hui les plus communes, indépendamment des frontières. Il est donc temps que les armées en fassent un mode opérationnel majeur, et non plus mineur, pour en intégrer les tenants et les aboutissants...
Publié par Ludovic Monnerat le 21 août 2007 à 21:28
Commentaires
J'ai également lu ce livre que je trouve très bien. Un ami travaillant pour Blackwater m'a confirmé la plupart des dires de ce livre. A ce sujet, il existe un ouvrage sur Blackwater, écrit par Jeremy Scahill et intitulé: Blackwater: The Rise of the World's Most Powerful Mercenary Army (Hardcover) qui vaut également la peine d'être lu. Il existe d'ailleurs plusieurs interviews de Scahill sur Youtube.
Publié par NaOH 10N le 22 août 2007 à 7:04
Scepticisme !
Cette tendance n'est-elle pas aussi liée à une certaine vague de libéralisation des « services publics et à l'opportunité donnée à certains Etats de mener quelques actions de façon « discrète » ??
Publié par Alex le 22 août 2007 à 8:34
Mais franchement, vu les tarifs de ces compagnie, je ne voit guère d'économie pour les deniers publics sans compter les problèmes d'éthique.
Publié par Frédéric le 22 août 2007 à 10:25
Les économies liés à l'emploi de sociétés militaires privées sont trés importantes pour les états, malgré les tarifs affichés : l'état n'a pas à former ces soldats (quoique souvent, les opérateurs de ces boites sont d'anciens militaires), n'a pas à les entretenir "inutilement" en temps de paix, pas de retraites à payer ni d'indemnités à verser en cas de blessure ou de décés, etc ... au final financièrement, c'est avantageux.
Pour le reste, à commencer par le plan des valeurs, qui n'a que peu de prise en diplomatie et en stratégie, c'est une autre affaire ...
Lirelou.
Publié par Lirelou le 22 août 2007 à 14:19
C'est un peu le retour au Moyen âge avec des armées de mercenaires, des "gens d'arme", comme on disait à l'époque.
Publié par Juan_rico le 22 août 2007 à 15:43
L'économie pour les Etats laissant opérer de telles structures en parallèle à leur armée nationale me parait plus d'ordre moral et médiatique qu'économique. Combien de lignes dans le journal "Le Monde " " NYT" etc... pour un employé de blackwater tué dans une mission de protection ?
On rejoint effectivement la notion de discrétion citée quelques posts plus haut.
Publié par Kiwi2000 le 22 août 2007 à 19:33
Qu' on le veuille ou non, les armées occidentales ont atteint un seuil critique de stupidité inerte qui ne les rendra PAS capables de mener à bien une guerre moderne, avec des acteurs, des buts et des résultats NON CONVENTIONNELS.
Puisque de toute manière les jobs d' agent de sécurité et de soldat n' ont plus de différence fondamentale (à la rare exception des conquêtes de territoire, qui se produisent 1 ou 2 fois par an en Irak), l' Etat n' a plus vraiment le choix.
Pensez-vous que les armées occidentales, même en un siècle, arriveront à changer leur culture à tel point que ses modes opératoires seront adaptés à la guerre 4G ?
Publié par Luc B le 22 août 2007 à 20:47
Dans leur conception actuelle, la participation des contractuels privés aux opérations à caractère militaire se limite à l'exécution des missions simples à volume restreint tant en personnel qu'en matériel. Et de surcroît, non inscrites dans la durée.
Même dans ce cadre limité, ils présentent des désavantages d'emploi rendant aléatoire la réussite de la mission en cas d'engagement avec l'ennemi. Parmi les nombreux de ceux-ci, j'en vois deux qui me semblent rédhibitoires à l'heure actuelle.
Les motivations strictement matérielles et l'importance de salaires favorisent des attitudes individuelles d'auto conservation susceptibles de compromettre l'exécution de la mission. Un contractuel de terrain s'engage pour une durée limitée afin de réaliser surtout un projet d'ordre matériel. Rarement par conviction qui, dans ce cadre précis, ne peut s'exprimer que sous forme d'une exaltation passagère, vite éteinte devant les contraintes du quotidien. La survie devient rapidement le souci prépondérant. D'autre part, le vide juridique qui accompagne les conditions d'exécution de leur métier et surtout l'absence d'équivalent en matière de la justice militaire, amplifient ce comportement incompatible avec la notion de l'efficacité collective.
Plusieurs expériences tirées du conflit irakien ont démontré que les contractuels manquent singulièrement de l'esprit de corps et de sacrifice pour se porter spontanément vers le feu de l'action lorsque leurs compagnons sont accrochés. Choses impensables au sein d'une unité homogène, commandée fermement et agissant conformément aux règles et procédures d'engagement. Un chef militaire comme un simple exécutant manquant à leurs devoirs et obligations au combat sont passibles de sanctions, y compris pénales. Un contractuel difficilement. Il sera pratiquement impossible à une juridiction civile de lui imputer une quelconque infraction sur la base des dispositions en vigueur. La non assistance à personne en danger, sous le feu nourri de l'adversaire, ne saurait certainement pas s'appliquer.
Publié par madimaxi le 22 août 2007 à 23:14
"Pensez-vous que les armées occidentales, même en un siècle, arriveront à changer leur culture à tel point que ses modes opératoires seront adaptés à la guerre 4G ?"
Le fait d'en parler, de rendre attentif aux changements profonds qu'exigent les conflits de la 4e génération, est déjà un pas dans cette direction. Il ne faut donc pas désespérer des armées. D'autant plus qu'elles ont déjà des composantes qui comprennent généralement bien les conflits contemporains, dans le domaine des opérations spéciales et des opérations d'information (et notamment les opérations psychologiques). Transformer la culture institutionnelle militaire est un travail permanent, mais les enjeux l'exigent...
Publié par Ludovic Monnerat le 23 août 2007 à 14:27
Pourquoi perdre son temps à réfléchir, plus que de mesure, sur le thème des conflits de 4ième génération? Car cette façon de faire la guerre ne concerne en fait que l'ensemble étasunien et ses satellites, qui, à plus ou moins long terme, n'auront plus les moyens humains ou financiers, pour poursuivre leurs visées globalistes.
Nous ferions mieux de nous préoccuper des conflits de 5ième génération et de la façon de les gagner.
Publié par fass57 le 23 août 2007 à 14:46
Fass57, non : les différentes générations de conflits (voir ici) peuvent se produire en parallèle, et l'importance de la 4e est avant tout due au fait que les armées se sont focalisées sur les générations antérieures. Privilégier une génération de conflit ne rend que davantage attractives les autres...
Publié par Ludovic Monnerat le 23 août 2007 à 14:54
Oui, je sais, j'étais volontairement réducteur en disant cela (on pourrait même imaginer la résurgence de conflits classiques limités non-nucléaires).
Simplement, je crois que pour notre simple survie concrète et immédiate, il serait plus opportun de plancher dès maintenant sur la guerre de 5ième génération (conflits ethniques directement dans les pays occidentaux), plutôt que de trop s'investir dans des opérations militaires dites de quatrième génération (armées occidentales affrontant un ennemi inférieur technologiquement, dans des zones non ethniquement européennes).
Car je ne peux imaginer que ceci...
http://www.theherald.co.uk/national_news/index.var.117503.0.record_number_of_britons_quit_uk.php?
http://thescotsman.scotsman.com/index.cfm?id=1335502007
http://www.focus.de/panorama/welt/migranten-gewalt_aid_125798.html
... n'aille pas à moyen terme (disons dans une fourchette de 15-40 ans) des implications civiles et militaires concrètes (substitutions ethniques massives conjugées à la mise en présence de populations profondément différentes).
Publié par fass57 le 23 août 2007 à 15:34
Le probléme avec ces personnels est justement que l'entrainement est payé par la nation et que celle ci n'en profite guére s'ils partent dans le privé.
Publié par Frédéric le 23 août 2007 à 15:55
@ fass 57 : il suffit qu' apparaissent quelques zones de non-droit en Suisse (bientôt) et nous serons en plein dans la guerre 4G...
@ Ludovic Monnerat : les armées, de par leurs structure et mode de fonctionnement, ne peuvent pas être aussi réactives qu' un adversaire de type 4G, et ne le seront jamais... elles auront toujours un coup de retard. J' aimerais bien savoir comment il pourrait en être autrement.
Personellement je ne vois guère que les milices citoyennes locales pour contrer efficacement l' adversaire 4G et les SMP sont un petit pas dans ce sens.
@ madimaxi : faites un tour dans une armée occidentale et vous constaterez que ses soldats n' ont d' autres motivations que l' argent et le social. Même dans la grande, immortelle et glorieuse Légion Etrangère (je meurs de rire). J' aimerais bien savoir d' où vous tirez vos "expériences tirées du conflit irakien" montrant l' absence d' esprit de sacrifice des privés en Irak... On ne sacrifie pas une PSD Team pour une remorque de plâtre ou de pièces détachées, tout comme on ne sacrifie pas son client pour un membre de l' équipe. Je sais que c' est un concept difficile à comprendre pour les militaires, cela s' appelle "faire correctement son travail".
Publié par Luc B le 23 août 2007 à 16:00
Luc B : vous déformez la pensée de MMx. La différence entre l'armée et une organisation de mercenaires, c'est la différence entre un ordre donné par un officier (celui qui ne sortait pas des tranchées en 14 était abattu sur-le-champ (d'où l'expression) et un ordre donné par qqn qui en fait est en dessus de vous dans la hiérarchie, mais bon, si c'est de votre peau qu'il s'agit...
Publié par Roland le 23 août 2007 à 22:40
Luc,
"!on ne sacrifie pas son client pour un membre de l'équipe."
Ce n'est point difficile à comprendre pour un militaire. Cela s'appelle accomplir sa mission quel qu'en soit le prix. Sauf qu'ici la mission n'a rien de sacré. Ce n'est plus qu'une tâche à exécuter contre un salaire versé. Dans ces conditions vous allez vite réfléchir si le prix vaut bien votre vie et, j'en suis persuadé, c'est cette dernière que vous allez privilégier, client important ou pas. La mort d'un équipier, vous allez peut-être y consentir une prière, mais je doute fort qu'avant cela vous mettiez en jeu votre existence pour sauver la sienne surtout si la fin de votre contrat est proche et que la dernière traite de la piscine agrémentant votre propriété n'est pas encore réglée.
Un militaire est au service de la Nation. L'armée n'étant que son émanation. La mission devient ici sacrée car son accomplissement concerne le destin de tous. Le pays, vos proches, le régiment, les camarades autour et vous personnellement. Alors on s'investit entièrement car sinon, on sombre collectivement. Il convient ici de faire une distinction entre la défense des siens directement menacés et une projection vers un pays lointain. Toutefois, même dans ce cas, la cohésion d'une unité et la camaraderie qui unit ses membres lui assurent une sérénité capable de relever le défi d'affronter le danger de mort sans reculer.
Vous évoquez la motivation de jeunes recrues et ses travers. Certes, vous avez raison de souligner qu'elle est surtout matérielle mais il n'y a rien de nouveau depuis des siècles. C'est aux cadres qu'il appartient de la transformer ou du moins l'infléchir pour faire naître l'esprit d'adhésion spontanée unissant les membres d'une même communauté. D'un groupe, d'une section, d'une unité!
Je me permettrais quelques remarques d'ordre personnel tant certains de vos propos heurtent ma sensibilité de militaire fier d'appartenir à une famille extraordinaire. Vous ne vous privez pas d'occasion pour vous en prendre à l'institution qui vous emploie. Que cela vienne contredire votre conception du travail bien fait : "on ne sacrifie pas son client, etc." (alors que là , en le dénigrant vous le sacrifiez allègrement) ne me gêne pas. Tant il est vrai que nul n'est censé de ne pas se tromper. Plus précisément je pense, jeune homme, que vous manquez singulièrement d'humilité. Que vous êtes un jeune légionnaire qui doute de la voie qu'il s'était lui-même imposée. Que vous contrevenez au code d'honneur que vous vous êtes engagé solennellement de respecter. Que vos expériences en matière de sécurité privée se résument en quelques stages de 15 jours payés de votre poche rendant heureux "les vieux de la vieille", contents de l'aubaine.
Si je ne me trompe pas, je vous invite à vous annoncer à votre futur passage à la CAPLE/Régulation du 1er RE. Je vous parlerai volontiers des expériences "tirées du conflit irakien" autour d'une bière que nous allons partager au club de l'unité.
Publié par madimaxi le 23 août 2007 à 23:06
Madimaxi, risquer sa vie pour des containers de toilettes mobiles pour 1800 USD par mois est absurde. Si les militaires devaient s' en charger le résultat serait :
-Encore moins d' approbation de l' opinion publique US, qui après 2000 GIs morts a commencé à penser que même le pétrole ne vaut plus cette peine
-Encore moins d' approbation des jeunes hommes en âge de s' engager.
Bien sûr que les militaires obéiraient ! Mais avec les conséquences ci-dessus ce serait contre-productif.
Et les militaires continuent de se plaindre du manque d' adhésion des populations qu' ils représentent...
Pour ce qui est de donner sa vie pour un client : on part du principe que le client dont les gardes du corps sont morts est bientôt mort lui aussi. De toute manière le 90% du job consiste à éviter le contact, pas à monter à l' assaut ! Personne ne rechigne à fuir, je ne vois pas de problème d' obéissance à ce niveau.
De toutes manières la protection de personnes ne concerne pas les militaires réguliers, qui ne seront jamais capables de réagir individuellement et collectivement, immédiatement, à une situation imprévue. Un civil apprend mieux ce job en deux semaines de stage qu' un militaire en plusieurs années de service.
Donc soit on privatise, soit on crée 10'000 nouveaux postes chez les forces spéciales. Mais c' est un autre problème.
Je réponds au niveau individuel car je pense que ça n' est pas trop hors sujet : je suis un jeune légionnaire qui obtient ce qu' il était venu chercher mais qui n' aime pas payer pour cela un prix excessif, et qui observe d' un oeil rigolard l' affaiblissement des armées d' occident, parce que les militaires illustrent à ses yeux toutes les tares humaines : bêtise, passivité, inadaptation, absurdité. La sélection naturelle s' applique aussi aux institutions et quand les faits vous donnent raison on laisse volontiers l' humilité de caserne au vestiaire.
@ Ludovic Monnerat : s' il vous plait, j' aimerais que vous m' expliquiez comment, selon votre point de vue, les armées arriveront à ne plus avoir systématiquement un coup de retard face à un ennemi qui laisse un maximum d' initiative à ses échelons les plus bas...
Publié par Luc B le 24 août 2007 à 14:49
Un éclairage instructif à propos des conceptions d'un ministre socialiste de la "défense" à propos du rôle d'une armée nationale est à découvir dans l'interview d'André Flahaut (Belgique) mise en ligne sur le site de l'hebdomadaire "Pan" : http://www.lepan.be/?p=1765#more-1765 .
"Pan" est une publication satirique, mais l'interview n'en demeure pas moins authentique. Les fautes d'orthographe ne sont évidemment pas à attribuer au ministre.
Publié par Simon le 24 août 2007 à 16:04
Je suis au dernier chapitre du livre de Robert Young Pelton et je me permets de retranscrire un passage du livre qui me semble particulièrement indiqué.
'Deborah Avant, a political science professor and director of the Institute for Global and International Studies ... is still concerned that the increased employment of PSCs encourages the growth of an industry that can provide the tools of war in exchange for the payment of money rather than the blessing of citizenry.'
(Pelton, Robert Young, 2006, p. 108)
'... the blessing of citizenry.' est a mon avis une notion malheureusement de plus en plus vague!
De plus, après les parallèles qui ont été tracés entre la guerre du Viêt-Nam et les événements en Iraq, il sera intéressant de savoir quel sera l'accueil que vont avoir les soldats américains à leur retour d'Iraq.
Sans transition, concernant la guerre 4G, un livre intéressant est celui de John Robb (l'auteur de Global Guerrillas en lien sur ce blog) intitulé Brave new war: the next stage of terrorism and the end of globalization.
Meilleures Salutations.
Publié par Padre le 24 août 2007 à 18:55
Luc,
Vous évoquez des missions spécifiques réservées aux agents de sécurité privés. Evidemment, sur ces points vous avez entièrement raison mais il me semble que cela n'était pas la question. C'est leur utilité dans les actions habituellement dévolues aux forces armées que le lieutenant-colonel Monnerat essaye de déterminer :
- "Il faut naturellement se demander si tel n'est pas l'avenir des conflits armés, si les obstacles idéologiques posés à l'emploi des armées et la dégénérescence de la culture militaire n'aboutissent pas, inexorablement, à ce transfert de fonctions entre militaires en uniforme et militaires sous contrat."
Publié par madimaxi le 24 août 2007 à 21:04
Nous sommes encore très loin d' une pareille situation, qui nécessiterait l' abolition de la loi anti mercenaires de l' ONU.
Si cela devait malgré tout arriver, je pense que la soif de profit des privés compenserait bien l' absence d' esprit de corps pour éviter les problèmes d' obéissance.
On reconnait que la plupart des militaires, "depuis des générations", sont des crevards. La motivation par l' argent semble donc tout indiquée pour remplacer la motivation par l' esprit de corps. Plus naturelle.
Publié par Luc B le 26 août 2007 à 10:47