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12 août 2007
Money changes everything
L'argent, dit-on, est le nerf de la guerre ; il est surtout l'expression monétaire d'une puissance qui peut se matérialiser par la capacité de la faire, voire d'en choisir le lieu et le jour. C'est une réalité sous-jacente des guerres de décolonisation que la faiblesse économique des nations européennes terrassées par la Seconde guerre mondiale : l'infériorité numérique des corps expéditionnaires n'avait rien de nouveau, puisque les conquêtes coloniales se sont faites par la force dans de telles conditions, mais la réduction ou l'absence de supériorité matérielle a suffi à faire pencher la balance. Rien de plus difficile que de constater la caducité des vers de Belloc ("Whatever happens we have got / the Maxim Gun and they have not") ; à Dien Bien Phu, les 17 bataillons français alignaient ainsi 9 batteries d'artillerie contre 15 - sans compter un régiment de lance-mines de 81 - pour les 5 divisions Viet Minh qui les assiégeaient. Le courage individuel ne compense jamais, à terme, un tel déséquilibre.
Une économie durablement forte est ainsi la condition pour produire une puissance militaire à même non seulement de protéger le sol national, mais également d'être projetée loin au-delà . Un exemple illustre actuellement cette réalité, celui de la Russie. Enrichie par ses ventes d'une énergie fossile aux prix très élevés, la Russie a remboursé ses dettes et stabilisé sa situation financière ; mais elle a aussi retrouvé une posture expansionniste digne de la guerre froide, envoyant ses bombardiers taquiner les forces de l'OTAN ou des Etats-Unis, ambitionnant le retour de sa flotte en Mediterrannée ou annonçant son intention de construire les porte-avions dont rêvaient les amiraux soviétiques. Pourtant, la chute des années 90 mettra du temps pour être digérée, et les éclats actuels ne sont jamais que l'arbre qui cache la forêt. La puissance militaire se réduit bien plus vite et facilement qu'elle ne se construit.
Toutefois, les grands systèmes d'armes ne sont pas toujours décisifs, notamment dans les conflits de basse intensité ; l'équipement individuel du soldat, et l'instruction qui fonde son emploi, l'ont été bien plus souvent. Or cet équipement n'a jamais cessé de voir son coût comme son efficacité augmenter dans des proportions ayant un impact stratégique. Durant la guerre froide, le combattant irrégulier équipé d'une Kalachnikov ou d'un RPG produits en quantités astronomiques par l'économie communiste avait une parité avec le soldat occidental ; désormais, les appareils de vision nocturne, les positionneurs GPS, les radios miniaturisées, avec bientôt l'interconnexion des senseurs, les vecteurs robotisés ou encore les blindages liquides, donnent et donneront - à condition d'en avoir les moyens - un avantage considérable. A volonté de combattre égale, on retrouve un déséquilibre similaire à celui de l'ère coloniale.
La question se pose de savoir si un État peut s'offrir le luxe d'équiper l'ensemble de son armée - et pas uniquement quelques unités spéciales transformées en vitrines - avec un tel niveau qualitatif. Les Etats-Unis, dont l'économie a connu une décennie florissante, investissent à présent 4,5% de leur PIB pour leurs armées, contre 6% du temps de la guerre froide ; encore faut-il déduire les 0,5% que coûtent les opérations de combat actuelles, ainsi que l'énorme coulage dont souffre le budget du Pentagone. En revanche, les États européens, et malgré la réduction des effectifs due à la professionnalisation des armées, n'arrivent guère à suivre. Le cas de la Suisse n'est pas différent : les derniers grands investissements dans l'équipement individuel datant de la première moitié des années 90, le soldat suisse est aujourd'hui singulièrement moins bien équipé que ses homologues occidentaux. Et l'acquisition d'un nouveau couteau ne va guère améliorer les choses !
La faiblesse militaire est un risque qui, avec le temps, a généralement des conséquences funestes sur le sort des nations. On peut me rétorquer qu'il suffit d'augmenter les budgets de la défense pour corriger le tir, même si plusieurs années sont nécessaires pour cela ; mais il reste à démontrer la capacité des États européens à augmenter leurs dépenses militaires alors que leurs économies n'ont qu'une croissance modeste, et que leurs charges sociales ne cessent d'augmenter. Maintenir des dépenses militaires élevées sans l'économie qui les autorise n'est pas non plus une solution, comme l'a montré l'effondrement du bloc soviétique. Une nation stable, homogène, prospère, recherchant une croissance marquée, avec une démographie saine et un niveau technologique élevé, semble donc la fondation la plus solide pour développer des capacités militaires lui permettant de maîtriser son avenir. Dans le cas contraire, la dépendance peut être longtemps dissimulée sous des considérations plus larges, mais les apparences ne durent pas éternellement.
Publié par Ludovic Monnerat le 12 août 2007 à 23:06
Commentaires
"Le cas de la Suisse n'est pas différent : les derniers grands investissements dans l'équipement individuel datant de la première moitié des années 90, le soldat suisse est aujourd'hui singulièrement moins bien équipé que ses homologues occidentaux. Et l'acquisition d'un nouveau couteau ne va guère améliorer les choses !"
la priorités d'acquisition de l'armement est aussi en cause à ce niveau, puisque on a pas l'impression qu'on investit inteligement dans des équipements d'infanterie, troupe qui est appelée à jouer un rôle clé pour les missions de sureté.
Pour exemple, il a fallut des années pour passer d'une couroie "customisée" avec petite ficelle s'accrochant partout pour fass90 à une sangle elastique enfin adapté au tir nttc. Et la c'est pas d'argent dont on manque mais d'inteligence et de pragmatisme par rapport à ce genre d'équipements déficients.
C'est a peu près le même constat concernant le sac de combat, le harnais et la tenue thermique(qui ne l est pas :-)). Quel logique à vouloir investir en priorité dans des valises à roues utilisée uniquement lorsqu'on rentre chez soi après le service, alors que sur le terrain, on dispose d'un sac de combat dont la capacité volumique et digne d'un sac pour enfant dont l'ergonomie est plus que douteuse.
C est certe moins strategique et moins high tech que FIS HE mais tout aussi indispensable.
Publié par Crys le 13 août 2007 à 1:50
__Une nation stable, homogène, prospère, recherchant une croissance marquée, avec une démographie saine et un niveau technologique élevé, semble donc la fondation la plus solide pour développer des capacités militaires lui permettant de maîtriser son avenir.__
Reconnaissons que plus aucune nation occidentale ne correspond à ces critéres.
D'une part, nous sommes désormais "divers" (sourire niais de l'utopiste monté en kit); ,par conséquent , nos nations ne sont plus stables, la croissance est écrasée par, en partie, les prélèvements sociaux qui permettent de financer cette diversité épicée et bariolée, la démographie est catastrophique, y compris en Russie.
Bref, les lendemains ne vont pas chanter.
Publié par Three piglets le 13 août 2007 à 6:01
"La faiblesse militaire est un risque qui, avec le temps, a généralement des conséquences funestes sur le sort des nations. "
Certes, sauf qu'auparavant dans notre histoire française (par exemple), l'ennemi futur, la menace, l'Angleterre, l'Allemagne, était relativement claire pour tous.
Aujourd'hui, il y a un sentiment d'insécurité, mais à tort ou à raison (à mon avis, à tort), pas de sentiment de menace.
Je me pose d'ailleurs souvent la question de savoir si les nations européennes ne sont pas en état de suicide avancé (suicide démographique, suicide économique, suicide culturel et militaire).
Le suicide économique, par euthanasie étatique de toute initiative privée, est une spécialité française, comme le camembert et l'époisses (pour les amateurs, on est en pleine saison de l'époisses).
Publié par fboizard le 13 août 2007 à 8:02
Précisions
Pourriez-vous donner quelques précisions au sujet du passage ci-dessous:
"Le cas de la Suisse n'est pas différent : les derniers grands investissements dans l'équipement individuel datant de la première moitié des années 90, le soldat suisse est aujourd'hui singulièrement moins bien équipé que ses homologues occidentaux".
Merci d'avance - Alex
Publié par Alex le 13 août 2007 à 9:14
excellent billet ! une fois de + mais là ça m'intéresse davantage, en particulier :
"Une économie durablement forte est ainsi la condition pour produire une puissance militaire..."
mais... vous avez "oublié" de citer le cas de la Chine qui est très important à ce sujet :
c'est à partir de ce raisonnement que les dirigeants du PCC ont décidé d'abandonner les principes de l'économie marxiste et d'adopter le capitalisme libéral qui est le seul système qui permet d'optimiser le potentiel de croissance d'une nation,
+ le PIB est élevé, + la nation peut financer une armée puissante, et donc exercer une influence dans le monde, et inversement
une vingtaine d'années + tard, on voit le résultat : l'économie de la Chine décolle, et cette nation commence à exercer une influence de + en + importante,
encore une petite critique / votre billet : ce n'est pas l'argent qui est nécessaire, mais la capacité de produire (des biens et des services de haute technologie) :
Poutine vient de se rendre compte officiellement que, avec des $ ou des roubles mais sans technologie, il n'est pas possible de fabriquer des moteurs d'avions, donc pas d'avions performants, donc pas de puissance militaire et une moindre influence dans le monde,
kif kif pour les pays arabes et musulmans producteurs d'hydrocarbures
et vous avez tout à fait raison de rappeler que la puissance d'une nation résulte de la synergie entre différents domaines, en particulier : il faut que la population augmente, et c'est ce qui se passe aux USA, mais pas en Chine, ni en Russie, ni en Europe, ni au Japon !
la croissance du PIB résulte de l'augmentation de la population (1 % aux US) + des gains de productivité (2,5 %)
rien que sur l'augmentation de la population, les US mènent d'1 point et par la loi des intérèts composés, en 20 ans ça fait beaucoup !
Publié par JPC le 13 août 2007 à 9:34
A signalé que la Belgique, malgré son budget de la défense étriqué qui lui fait retirer une grande partie de son matériel lourd à tout de méme des fantassins avec un trés bon équipement et une puissance de feu appréciable. Ce type de matériel n'étant guére "visible" échappe à l'inquisition des politiques ;)
Publié par Frédéric le 13 août 2007 à 11:15
"Pas d'or, pas de révolutions", dixit le pamphlétaire Destouches... Tout cela est fort bien vu mais il y a un sujet qui préoccupe l'ex simple troufion que je suis : quid de l'esprit combattif et de l'attachement au pays qu'on est censé servir ? A quoi peuvent bien servir des divisions suréquipées et des Etats-Majors mobilisant des sommes astronomiques, si le fantassin est résolu à se rendre ou fuir dès les premiers échanges de plomb ?
Non seulement les Nations européennes, comme cela a été déjà remarqué plus haut, ne sont plus homogènes - mais en plus le meilleur citoyen-soldat imaginable n'a pas la hargne guerrière et la détermination inflexible du plus médiocre moudjahidin. J'ai fait mon école de recrues il y a dix ans et le moral des troupes n'était déjà pas brillant. Les dernières formes de patriotisme encore répandues consistent à réclamer plus de caméras de surveillance dans les rues ou plus de mesures vexatoires contre l'immigration illégale. Se défendre contre une agression ? La police vous en décourage et les philosophes vous expliquent que c'est une forme de barbarie. Et on voudrait que des populations entières prennent les armes pour se défendre contre une armée ennemie, alors qu'elles subissent dans leurs quartiers la loi de mineurs désaxés même pas armés ?
Avant de causer financement et technologie, il faudrait déjà être au clair sur le moral des troupes, et commencer par admetre qu'il n'a jamais été aussi mauvais en temps de paix relative.
Publié par Vinz aus Waadtland le 13 août 2007 à 16:30
Je parlerais non seulement d'une puissance économique mais également d'une puissance éducationnelle.
L'engagement militaire a besoin simultanément de moyens, de motivations et de compétences. Le manque d'un de ces ingrédients suffit à mettre en péril les chances de succès dans un conflit durable.
Publié par respire le 13 août 2007 à 17:13
Oui, mais si un conflit éclate, tout change. Plus besoin d'"éducation" dans ces cas-là ...
Mais de nos jours, on assiste à une invasion en douceur de l'Europe par des gens qui n'en n'ont ni la culture ni la religion. Avec la complicité de l'idéologie dominante des trentenaires, des medias et de l'économie.
Publié par Roland le 13 août 2007 à 19:05
perspective intéressante que celle de ce billet. Je tends à partager l'avis de Frédéric : "Ce type de matériel n'étant guère "visible" échappe à l'inquisition des politiques". En bien ou en mal.
Publié par FrédéricLN le 13 août 2007 à 19:12
"Avant de causer financement et technologie, il faudrait déjà être au clair sur le moral des troupes, et commencer par admetre qu'il n'a jamais été aussi mauvais en temps de paix relative."
Et pourquoi le moral est bas ? Parce qu'on a peur de perdre son peu de petit confort acquis, et que l'on est donc prêt à accepter n'importe quoi/qui pour ne pas avoir mal. On ne s'inscrit donc plus dans la dynamique même qui a justement fait ce confort : toujours plus de droits sans contreparties, relativisme pour préserver la paix ( tout se vaut ), etc, etc, etc...
Conservation aussi du pouvoir par des élites ( 68 ? ) vieillissantes, qui elles aussi, veulent toujours en recupérer les prébendes
C'est un très mauvais calcul à MT/LT, car de nouvelles forces se mettent en place et remettent justement en cause la dynamique de progrès créée dans le passé et qui a permis d'aboutir à ce confort.
En bref, nous sommes prêt à risquer un bras pour conserver le doigt qui est au bout, alors qu'il vaudrait mieux risquer un doigt ( même si ça fait un peu mal ) pour conserver son bras.
C'est presque du risk/reward !
Publié par Laglute le 14 août 2007 à 11:27
Ce "matériel" peut visible en apparence est très bien étudié par les "enseignants" de l'éducation nationale!
Ils font tout ce qu'ils peuvent pour faire de la qualité!
Quant au "vieux matériel", fabriqué à une autre époque, les enseignants et la galaxie d'associations qui gravite autour , font le nécessaire pour l'entretenir à leur manière...
Comme les "politiques" ne font plus de "Politique", mais "gèrent", je ne vois plus très bien ou on va en terme de défense de la société de l'Occident... L'invasion douce se poursuit.... Ce matin encore, j'ai rencontré un groupe de jeunes noirs nouvellement arrivés qui ne parlent pas un mot de français, et dont le comportement ne laisse aucun doute!
"On" se fout de nous!
Publié par Ar Brezonneg le 14 août 2007 à 12:34
@ Roland
Par éducation, je ne pensais pas à la 'moralité' qui est un reflet du système de valeurs admis par la société mais plutôt à la capacité d'intégration technologique de l'ensemble constituant la force combattante.
L'analyse du système de valeurs de l'intégrisme islamique est d'ailleurs un sujet fort intéressant où l'objectif suprème d'inspiration divine domine toutes autres considérations.
Publié par respire le 14 août 2007 à 12:41
Vous voudriez qu'un "objectif suprême d'inspiration divine" domine chez nous ? Enki Bilal a produit une BD de SF où les religieux ont fait alliance pour dominer la planète. Une lecture due à la guerre d'Afghanistan, alliance de la droite américaine, souvent très religieuse, avec les islamistes contre les méchants athées communistes. Mais on est revenu au bon vieux schéma des croisades, avec un peuples d'élus de Dieu, les Baptistes du sud des USA contre les Infidèles.
Publié par Roland le 14 août 2007 à 12:55
"L'invasion douce se poursuit...."
Avec des conséquences vraiment funestes:
http://www.timesonline.co.uk/tol/news/uk/crime/article2237940.ece
"On" se fout de nous!"
Oui, même la presse "mainstream" commence à le reconnaître:
http://www2.dailyexpress.co.uk/posts/view/15991?url=posts/view/15991
Sorry pour le hors-sujet, mais à terme cela finira aussi par avoir des conséquences d'ordre militaire, que ce soit dans un cadre institutionnel ou non.
En fait, je ne suis pas totalement "off-topic", car une "nation stable, homogène, prospère", pour reprendre les termes du présent billet, ne peut subsister longtemps dans le contexte illustré par les deux articles ci-dessus. Ce qui aura forcément, dans un avenir plus ou moins proche, des implications lourdes quant à la capacité stratégique des pays concernés.
Publié par fass57 le 14 août 2007 à 13:24
"Maintenir des dépenses militaires élevées sans l'économie qui les autorise n'est pas non plus une solution, comme l'a montré l'effondrement du bloc soviétique..."
Ne pourrait-on pas dire la même chose des USA? Une économie basée sur la dette, sur l'importation de "cheap labor" pour satisfaire les intérêts à court terme des corporations, des millions de postes qualifiés externalisés, des guerres extérieures dispendieuses (bientôt 1500 milliards de dollars pour les aventures moyen-orientales) etc...
Jusque à quand la pompe économique tiendra pour alimenter la machine militaire étasunienne?
Quant à la démographie américaine, elle est loin d'être "saine", l'évolution actuelle semble plus propice à une "Civil War II" qu'à la stabilité nécessaire pour maintenir un "imperium" sur le reste du monde.
Publié par fass57 le 14 août 2007 à 13:38
HS : Pour Fass 57, n'y a t'il pas un 1 de trop ?
Publié par Frédéric le 14 août 2007 à 15:17
@Roland
"Vous voudriez qu'un "objectif suprême d'inspiration divine" domine chez nous ?"
:-) Surtout pas... je suis beaucoup trop attaché aux valeurs de respect que la majorité d'entre nous partagent ici.
Je parlais juste de la difficulté qu'ont nombre de gens à comprendre un autre référentiel et qu'il serait intéressant que nos médias bien aimés s'y plonge un peu.
Publié par respire le 14 août 2007 à 15:18
"...je suis beaucoup trop attaché aux valeurs de respect que la majorité d'entre nous partagent ici."
Ésope
De l'Aigle percé d'une flèche
Un Aigle s'arracha quelques plumes et les laissa tomber à terre. Un chasseur les ramassa, ensuite il les ajusta au bout d'une flèche, et de cette même flèche perça l'Aigle. « Hélas ! disait l'Oiseau comme il était sur le point d'expirer, je mourrais avec moins de regret, si je n'avais été moi-même, par mon imprudence, la première cause de ma mort. »
Publié par fass57 le 14 août 2007 à 15:25
@fass57
Bien vu ! ;-) J'ai beaucoup de respect pour ceux qui me respectent mais aucune inspiration pour tendre la deuxième joue... Faut-il développer plus ?
Publié par respire le 14 août 2007 à 15:46
@fass57
Bien vu ! ;-) A l'opposé du sous-entendu, je préfère regarder l'avenir avec lucidité et faire en sorte que le chasseur ne puisse ramasser une plume....
Publié par respire le 14 août 2007 à 15:50
"je suis beaucoup trop attaché aux valeurs de respect que la majorité d'entre nous partagent ici"
Je ne faisais pour ma part qu'allusion à la perte de valeurs en Europe, le léger défaut de la laïcité. Mais je n'aurais aucune envie du retour du rigorisme chrétien. L'éducation du citoyen aux valeurs démocratiques n'aboutit cependant qu'à la glorification de la tolérance de cultures parfaitement antagoniques à la tolérance. Voilà notre problème en résumé.
Publié par Roland le 14 août 2007 à 16:52
Tout pareil que Roland !!!
En tolérant ces cultures antagoniques, c'est un nouveau système qui se met en place et qui aboutit à la négation de ce qui lui a permis de justement se mettre en place.
Lire à ce sujet l'excellent bouquin de Caroline Fourest "La tentation obscurantiste".
Publié par Lalgute le 17 août 2007 à 11:30
Evidemment, oublié de préciser que la négation concerne la tolérance elle même : on vérouille ainsi le système...
Publié par Laglute le 17 août 2007 à 11:35