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20 juin 2007

Les arcanes de la chose militaire

Ces derniers jours, mes fonctions professionnelles m'ont amené à certaines réflexions sur le devenir d'une armée, quelle qu'elle soit, aux prises avec les décisions de la classe politique. Je ne peux bien entendu citer d'élément précis, puisque le tout est classifié, mais le pilotage d'une entité aussi massive que l'armée s'accompagne mal de décisions prises d'une année à l'autre sans continuité. Le refus l'an dernier de l'étape de développement 08/11, et son acceptation toute récente avec des changements en apparence minimes, peuvent donner l'impression d'un simple ralentissement ; dans les faits, les négociations sur le nombre de bataillons de chars, en parallèle à la redéfinition de l'engagement militaire dans la sécurité intérieure, font que les militaires doivent profondément revoir leur planification pour la période 2008-2011. Et parfois s'interroger quant à la faisabilité des "solutions" qu'on leur impose depuis le Palais fédéral...

C'est une chose assez fascinante que de voir les décisions des parlementaires être décortiquées dans leurs moindres implications par les chevilles ouvrières des grandes subdivisions de l'armée, et de constater que des problèmes majeurs sont posés ne serait-ce que par l'inadéquation fondamentale entre moyens et missions. Il est également éclairant de voir que certaines conséquences, en raison de l'inertie propre à l'institution militaire, débordent très largement sur la période 2012-2015, alors que l'actuelle législature est polarisée par la proximité des élections fédérales. Sans doute un jour serait-il bon que les décideurs politiques prennent le temps d'être informés dans le détail des dossiers sur lesquels ils sont appelés à se prononcer ; j'imagine d'ailleurs qu'il doit en être de même dans la plupart des autres domaines. On peut toujours rêver...

Publié par Ludovic Monnerat le 20 juin 2007 à 20:12

Commentaires

Là je dois dire que je ne comprends pas.
L'armée XXI aurait dû justement développer cette capacité à accelerer les processus d'adaptation à l'environnement et à la menace. Comment expliquer qu'avec moins d'hommes moins d'équipements, des strcutures hierarchiques plus plates, etc, on en arrive à avoir la même inertie ?


Quand j'entends ce que vous me dites, j'ai l'impression qu'on reprend des techniques de planifications d'un autres temps, qui certes, sont exhaustives mais sont continuellement dépassés par la nouvelle situation.


La citation Keynes me parait ici judicieuse:

«Â Il faudrait cesser d'avoir tort avec précision pour commencer à avoir vaguement raison."

Publié par Krys le 21 juin 2007 à 11:37