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27 juin 2007
L'approche indirecte face à l'Iran (2)
Les récits de violences et de protestations en Iran, suite à l'instauration d'un rationnement de l'essence et à la diminution de son subventionnement, constituent l'une des premières preuves de l'efficacité de l'approche indirecte choisie par les États-Unis pour faire face au régime des mollahs, et notamment de leur étranglement économique. Extrait :
Hard-line President Mahmoud Ahmadinejad came to power in the 2005 election based largely on his promises to improve the faltering economy. But his failure to do so has sparked widespread criticism.
"This man Ahmadinejad has damaged all things. The timing of the rationing is just one case," said Reza Khorrami, a 27-year-old teacher who was among those lined up at one Tehran gas station before midnight.
Iran is the second-biggest exporter in the Organization of Petroleum Exporting Countries. But because it has low refining capability, it has to import more than 50 percent of its gasoline needs. To keep prices low, the government subsidized gas sales, saddling it with enormous costs.
Under the rationing plan, owners of private cars can buy only 26 gallons of fuel per month at the subsidized price of 38 cents per gallon. Taxis can get 211 gallons a month at the subsidized price.
Bien entendu, quelques protestations et quelques critiques ne forment pas une lame de fond. Mais c'est bien l'une des principales vulnérabilités économiques iraniennes qui est ainsi mise en évidence dans sa dimenson stratégique, et l'incapacité du gouvernement actuel à sortir du cercle vicieux actuel (pénurie - importation - subvention - pas d'investissement - pénurie croissante) est une menace majeure pour la pérennité du régime politique à Téhéran. Surtout si les fonds énormes investis dans le programme nucléaire ne parviennent pas suffisamment vite à porter leurs fruits, sous la forme d'une capacité nucléaire à même de capitaliser le nationalisme iranien (ou perse) et de figer les rapports de force militaires.
Dans ce contexte désespérant pour les mollahs, on comprend mieux la présence militaire américaine dans le Golfe, c'est-à -dire l'effet psychologique qu'elle vise à exercer : l'économie use et détruit, l'armée protège et dissuade.
Publié par Ludovic Monnerat le 27 juin 2007 à 9:10
Commentaires
Chevallier de l'institut Turgot a publié de nombreuses et fort intéressantes analyses à ce sujet.
J'espère qu'il mettrait bientôt à jour sa vision de la situation.
En ce qui concerne le programme nucléaire et ses fonds, n'oubliez pas qu'encore tout récemment ses partenaires étrangers s'étaient plaints de ce que l'Iran était mauvais payeur et n'avait pas l'air de vouloir continuer sur cette voie, ou du moins que la détermination leur faisait défaut.
L'Iran est donc vraiment très mal barré.
Publié par Outsider le 27 juin 2007 à 10:56
Cela concerne indirectement l'Iran mais montre ou celui peut se procuré du matériel militaire américain comme des pièces détachées d'avions :
http://www.lepoint.fr/businessweek/businessweek/188134/article.html
Publié par Frédéric le 27 juin 2007 à 11:32
"Dans ce contexte désespérant pour les mollahs, on comprend mieux la présence militaire américaine dans le Golfe..."
Attention, sujet sensible. En sous-entendant (dans un autre fil) que l'intervention étasunienne en Irak n'était pas motivée par le pétrole, ni d'ailleurs par des ADM que Sadam ne possédait pas, quel motif reste t-il, à part une guerre menée uniquement pour défendre les intérêts israéliens?
Publié par fass57 le 27 juin 2007 à 15:50
Soit dit en passant, il faudrait le démontrer, que l'intervention étasunienne n'est pas motivée par le pétrole. Parce que si ce n'est pas ça, alors j'aimerais savoir quelle pourrait en être la raison, et beaucoup de gens avec moi, j'imagine. C'est la seule et bonne raison qui pourrait la justifier, le soutien à Israël est inclus.
Publié par Roland le 27 juin 2007 à 16:45
Au risque de me répéter et d'être lassant (mais je n'ai jamais reçu de réponse valable à mon interrogation), je ne vois toujours pas pourquoi nous devrions nous préoccuper d'affaires aussi lointaines et largement hypothétiques, alors que nos pays sont menacés pro domo, aujourd'hui et très concrètement. J'étais de passage, cet après-midi, à Monthey: dans les rues de cette petite ville du Valais, un vrai défilé de fatmas, de grosses turques en fichu et de petites sub-sahariennes enturbannées. Oui, pourquoi devrions-nous faire tomber Téhéran, si dans le même temps, nos villes, nos villages, nos quartiers rejoignent, ethniquement donc dans les faits, le monde islamique?
Publié par fass57 le 27 juin 2007 à 19:07
Hypothése : Que sont devenues les communistes en Occident sans l'Union Soviétique ? Que deviendront les Islamistes radicaux sans théocraties (Arabie Saoudite inclue) ?
Publié par Frédéric le 27 juin 2007 à 19:18
"...le soutien à Israël est inclus."
Question subsidiaire, posée sans aucune volonté polémique: pourquoi devrions-nous forcément soutenir Israël, garantir sa sécurité et l'intégrité de ses frontières, quand, dans le même temps, les associations juives en Europe sont systématiquement dans toutes les actions visant à rendre nos propres frontières perméables et notre identité générique?
On pourrait rajouter un codicile: pourquoi soutenir les USA dans leur croisade contre l'islamisme, alors que les USA militent pour l'adhésion turque à l'Europe (bientôt 100 millions de musulmans là -bas)?
Donc, avant de faire mon paquetage pour les montagnes iraniennes, j'aimerais bien avoir des réponses crédibles à mes interrogations.
Publié par fass57 le 27 juin 2007 à 19:20
"Que deviendront les Islamistes radicaux sans théocraties (Arabie Saoudite inclue) ?"
En l'occurrence, contre l'Iran chiite, le "monde libre" se retrouve au côté des "théocrates" sunnites séoudiens. D'ailleurs, je me demande quelles marchandages cette alliance peut bien susciter: dans le style, "on reste avec vous, mais vous nous laissez islamiser l'Europe à petits pas, bien entendu au nom de la société ouverte, de la démocratie, du respect des cultures et de l'ouverture à l'autre".
Publié par fass57 le 27 juin 2007 à 19:27
@ Roland et fass57
- L'intervention des Américains en Irak, en 2003 (et, peut-être, demain, en Iran), est sans doute déterminée par le pétrole, mais pas pour les raisons qu'on imagine. C'est sans doute moins pour s'en procurer - bien au contraire, pour se prémunir des aléas locaux, ils cherchent à en diversifier leurs sources d'approvisionnement - que pour empêcher d'autres compétiteurs de mettre la main dessus. Et, au premier chef de ces compétiteurs, figure la Chine, dont les besoins en or noir croissent à une vitesse exponentielle.
- Même si cela paraît gros à concevoir, on peut penser que les Américains aimeraient bien rééditer contre la Chine le coup qu'ils avaient tenté contre le Japon en 1941, en lui imposant un embargo sur le pétrole, pour l'amener à attaquer le premier (avec le succès qu'on sait). Il paraît, en effet, difficile de croire que les Américains aient élaboré une machine de guerre aussi gigantesque (égale, en budget, au reste du monde réuni), juste pour se prémunir contre quelques «Etats voyous» qui, militairement, représentent «peanuts»!
Publié par Albert le 27 juin 2007 à 19:27
Oui, Albert, c'est aussi mon avis. Vu de cette façon, le chaos irakien peut même être envisagé comme un fort machiavélique succès stratégique: le pétrole irakien reste sous le coude, tandis qu'un pays, danger potentiel pour Israël, a été définitivement balkanisé.
Quant au conflit du Pacifique, on oublie bien souvent de préciser, dans nos manuels d'histoire, que le Japon a, en quelque sorte, été poussé à la guerre par les USA (ceci n'excuse bien évidemment en rien les actions fort peu sympathiques du Japon, notamment en Chine).
Et sur les relations actuelles USA/Chine, j'en viens à craindre qu'une Amérique, dont une part non négligeable de la dette est détenue par la Chine (une crise majeur dans l'immobilier couve aux USA, pouvant potentiellement se développer en un véritable "krak") pourrait avoir intérêt à l'éclatement d'un conflit. Une sorte de "coup de sac", comme au loto.
"...Il paraît, en effet, difficile de croire que les Américains aient élaboré une machine de guerre aussi gigantesque..."
Plus de 800 milliards de dollars de dépense militare chaque année. Et certains osent encore dire que l'Amérique évolue dans un système libéral!
Publié par fass57 le 27 juin 2007 à 19:40
"les Américains aimeraient bien rééditer contre la Chine le coup qu'ils avaient tenté contre le Japon en 1941, en lui imposant un embargo sur le pétrole, pour l'amener à attaquer le premier (avec le succès qu'on sait)"
Sur ce point purement historique, je suis forcé de vous démentir.
Ca fait bien plaisir les belles théories manichéennes mais ça n'a qu'un lointain rapport avec la réalité.
En fait, il y avait au sein de l'administration Roosevelt des tensions entre bellicistes et pacifistes.
Ce genre de tensions amène des décisions mi-figue mi-raisin, qui sont incohérentes, par exemple, avancer la flotte jusqu'à Pearl Harbor (décision "belliciste"), mais sans la protéger pour ne pas provoquer (décision "pacifiste").
Sur le sujet des prises de décision politiques, vous pouvez lire Essence of decision, sur la crise des missiles de Cuba.
Vous y comprendrez que les théories du complot, les plans machiavéliques avec douze coups d'avance, ne sont pas tout simplement pas adaptés aux administrations modernes.
Publié par fboizard le 27 juin 2007 à 21:27
Bonne remise à plat de Fboizard;
Je rajoute que l'Allemagne Nazie était l'adversaire principal de FDR;
Il y eu des accrochages entre l'US Navy et les U Boots plusieurs mois avant Pearl Harbor et que "certains" au Japon voulaient la guerre avec les USA des années avant le déclenchement effectif des hostillités ( 12 décembre 1937 , destruction de l'USS Panay);
Voir ce petit résumé que j'ait écrit pour le wiki :
http://fr.wikipedia.org/wiki/United_States_Navy
Sinon, pour une fois, je suis d'accord avec Albert sur le premier point de son dernier post.
Publié par Frédéric le 27 juin 2007 à 22:23
@ fboizard
- J'ai pris bonne note de vos objections. Je n'en maintiens pas moins mes propos, que je précise ainsi que suit : les Américains (ou, du moins, ceux qui avaient la plus grande hauteur de vues) étaient persuadés d'un choc frontal avec le Japon, et, au minimum, n'ont rien fait pour l'éviter. Je fais un petit détour par le passé :
- La situation qui me paraît la plus éclairante à cet égard est celle de la guerre franco-allemande de 1870. Après la guerre de 1866 (et l'élimination de l'Autriche) le seul pays qui pouvait faire obstacle à l'unification allemande était la France. Bismarck le savait mais, n'ayant arrêté aucun plan précis, se réservait d'exploiter souplement la plus minime des occasions. La guerre a éclaté à propos d'une affaire espagnole ; elle aurait tout aussi bien pu éclater pour une affaire belge, luxembourgeoise ou italienne ou russe. La supériorité intellectuelle de Bismarck sur tous ses contemporains (et, singulièrement, sur Napoléon III, diminué par la maladie) était telle qu'entre ses mains la plus petite occasion se transformait en arme redoutable (ce qui advint).
- A la fin des années 1930, les Etats-Unis et le Japon avaient les deux plus fortes économies et les deux plus fortes marines de guerre des deux rives du Pacifique. Comme la France et l'Allemagne à la fin des années 1860, leur heurt était inévitable. Il ne suffisait aux Etats-Unis qu'à profiter des circonstances! voire à les «favoriser». A cet égard, il faut distinguer les causes immédiates des causes médiates. Si on veut mettre le feu à un entrepôt, on peut déverser un bidon d'essence et craquer une allumette : cela, c'est la cause immédiate. Mais on peut aussi, dans cet entrepôt, entasser - dans le plus grand désordre - des chutes de bois, des chiffons sales, des stocks d'annuaires périmés, de la paille, des bidons d'huile, de solvant ou d'alcool, des bombes aérosols inutilisées! et d'attendre. Inévitablement, et à très bref délai, il y aura un incendie : cela c'est la cause médiate.
- Au début 1941, alors que le Japon était en guerre avec la Chine et s'étendait vers l'Insulinde et l'Indochine, il était inévitable qu'il se heurte aux puissances européennes présentes par leurs colonies ou leurs possessions (Royaume-Uni et Pays-Bas). Mais ces puissances étant déjà absorbées par la guerre en Europe, il était inévitable que l'affrontement principal mette en jeu l'unique grande puissance du Pacifique, à savoir les Etats-Unis. Contrairement à ce qu'on a dit, je doute de la responsabilité de Roosevelt dans l'attaque de Pearl Harbour (cause immédiate), en revanche j'en suis persuadé dans le cas de l'embargo sur le pétrole (cause médiate). Tôt ou tard, l'affrontement aurait eu lieu, à Formose, à Sumatra, à Java, à Singapour ou n'importe où. Agir sur la cause médiate autorise une plus grande souplesse qu'agir sur la cause immédiate. Et cela permet, en outre, de se dégager de toute responsabilité!
- Mais, selon Montesquieu, "le véritable responsable d'une guerre n'est pas celui qui la déclare, mais celui qui la rend inévitable". Propos de Napoléon III au Corps Législatif, le 16 juillet 1870, rapportés par Theodor Fontane, dans «Der Krieg gegen Frankreich 1870-1871», Manesse Verlag, tome 1, page 49.
Publié par Albert le 27 juin 2007 à 23:06
La Turquie, l'Irak, l'Iran et l'Afghanistan sont aux yeux des Americains des maillons d'un cordon sanitaire autour de la Russie. Ce n'est donc pas le petrole (qui est de toute facon exploite par des societes occidentales) mais l'enclavement de la Russie et de la Chine qui est vise. Voir a ce sujet cet article qui date de 1927:
http://www.fravahr.org/spip.php?article239
Publié par Babak Khandani le 27 juin 2007 à 23:11
"quel motif reste t-il, à part une guerre menée uniquement pour défendre les intérêts israéliens?"
Je verrais plutôt les intérêts saudiens, maîtres payeurs du clan Bush. Saudiens qui avaient des comptes à régler avec le saddamite et qui voulaient détourner l'attention de leurs rapports avec Benny (laden) ...
Attention à ne pas tomber dans le piège consistant à lire (uniquement) le moyen orient en fonction israëlienne, il s'agirait d'une erreur méthodologique assez importante.
Publié par Mikhaël le 27 juin 2007 à 23:41
On s'écarte (une fois encore) un peu du sujet me semble t-il...
M. Monnerat partage définitivement avec le discours officiel des USA une analyse "niveau zéro" de la situation en Iran, et en répétant l'erreur irakienne : Etrangler l'économie d'un pays ne pousse pas forcément sa population à la révolution contre un pouvoir inique, et certainement pas à accueillir ensuite en libérateurs les responsables de la misère subie.
En l'occurrence, 5 minutes de discussion avec n'importe quel Iranien(ne) cultivé(e) instruit(e) et occidentalisé(e) vous convaincra du ressentiment profond des iraniens envers les USA, qui ont provoqué la chute du seul régime "démocratique" du pays, celui de Mossadegh, puis la mise en place de la dictature du Shah qui sera soutenu, ou piloté, sans conditions jusqu'à Carter, puis pour le soutien des USA à Saddam Hussein (oui oui, ne l'oubliez pas...) lors de la guerre Iran-Irak.
Cet historique fait que toute action des USA dans la région est perçue comme une menace par les iraniens dans leur grande majorité, pas seulement par le gouvernement, lequel est en réalité hélas renforcé par le déploiement militaire dans la région.
D'un point de vue stratégique, mettez vous 2 minutes à la place d'un pays dont 2 voisins (Afghanistan et Irak) voire 3 (Arabie Saoudite) sont occupés par une puissance nucléaire qui depuis 50 ans organise des coups d'Etat et a financé une guerre contre vous : quels que soient les régimes politiques en cause, l'effort visant à se doter de moyens militaires conséquents voire dissuasifs semble justifiable, non ?
Publié par Philippe Guglielmetti le 28 juin 2007 à 0:21
"M. Monnerat partage définitivement avec le discours officiel des USA une analyse "niveau zéro" de la situation en Iran, et en répétant l'erreur irakienne : Etrangler l'économie d'un pays ne pousse pas forcément sa population à la révolution contre un pouvoir inique, et certainement pas à accueillir ensuite en libérateurs les responsables de la misère subie."
En matière d'erreur, vous illustrez de façon éclatante celle qui se répète à l'envi au sujet des Américains : leur objectif n'est pas d'être accueillis en libérateurs ou de se faire aimer (ce ne sont que des rêveries de quelques individus, l'Américain moyen aime trop son pays pour cela), mais bien d'étendre leur système, de propager leurs règles et de diffuser leurs idées - lesquels sont très largement opposées à celles des islamistes. C'est une notion à prendre compte lorsque l'on veut évaluer l'action des États-Unis.
Par ailleurs, vous omettez de prendre en compte le fait que pour les États arabes du Golfe, c'est d'abord l'Iran perse qui constitue une menace, bien ancrée dans l'histoire celle-là , et non la présence américaine. On pourrait élargir la perspective en montrant que l'essor de la Chine et son appétit toujours plus grand amène nombre d'États à améliorer leurs relations avec les États-Unis, considérés comme les seuls protecteurs potentiels. Une mécanique également à l'oeuvre au Moyen-Orient.
Dans tout cela, que l'on aime les Américains ou non n'est donc pas un facteur déterminant. Après tout, la puissance que projette un pays n'est jamais que la conséquence de son fonctionnement intérieur, et c'est là que se situe la clef des États-Unis...
Publié par Ludovic Monnerat le 28 juin 2007 à 9:28
Précision:
Il n'en reste pas moins que plusieurs arguments présentés par Philippe Guglielmetti restent valables (menace perçue par l'Iran). D'autre part, comme vous l'avez indiqué, les États arabes du Golfe comptent sur les Etats-Unis. Le problème, c'est que ces Etats sont peu représentatifs par rapport à la population qu'ils rassemblent. Donc ce système d'alliance, pourrait, dans certaines conditions, basculer rapidement...
Publié par Alex le 28 juin 2007 à 9:48
@ Philippe Guglielmetti
Dr Mossadegh est devenu un prétexte pour le lobby pro-Islam en Iran. Comme ses émules à l'instar de Shirine Ebadi et les autres, il sert en tant que visage fréquentable des pays musulmans. Mais regardons les choses de plus près :
- Mohammad Mossadegh porte son titre de docteur grâce à une thèse passée en 1914 à Lausanne dont le thème était, tenez-vous bien, "la Charia" dans laquelle il fait l'apologie du droit islamique.
- Il a été nommé premier ministre suite à l'assassinat de son prédécesseur par les "Frères Musulmans" qui, dans un communiqué, sommèrent le Chah de nommer leur préféré. Et une fois premier ministre, Mossadegh passa une loi d'amnistie pour les assassins de son prédécesseur. Dans cette loi d'amnistie, les assassins islamistes sont présentés comme des héros qui n'auraient agi que pour sauver l'honneur de leur pays !
- Mossadegh gouverna en faisant un recours permanent à la loi martiale. En se servant abusivement du règlement de la loi martiale, il interdit toute publication le critiquant et emprisonna un grand nombre de ses opposants, allant jusqu'à arrêter ses propres compagnons de route qui commençaient à le lâcher.
- En dissolvant l'assemblée nationale (le Majlis), Mossadegh donnait au Chah tout les pouvoirs constitutionnels pour le démettre. D'un point de vue purement juridique, c'est bien Mossadegh qui commit un coup d'état et non le Chah. D'ailleurs, dans son procès, Mossadegh prétendit avoir pensé que l'ordre de sa démission était un faux : il acceptait donc le caractère légal de cet ordre.
- Après la fuite du Chah, Mossadegh organisa un référendum indigne même des républiques bananières : non seulement aucun débat ne précéda la votation, mais des bureaux de vote distincts ont été aménagés pour le "Oui" et pour le "Non". Aucun chiffre de participation n'a été publié et on ne sait même pas dans quelles villes on a pu voter. De toute façon, aucune consultation sérieuse ne pouvait être organisée en l'espace de trois jours seulement. Même en Corée du Nord, on prend plus de précautions.
- Ce sont les compagnons de Mossadegh qui pactisèrent avec Khomeiny et constituèrent le premier gouvernement d'après la chute du régime du Chah. Bazargan, un musulman convaincu plaçant l'Islam avant sa patrie, était le plus important personnage de l'entourage de Mossadegh puisque c'est lui qui devint le président des industries pétrolières après leur nationalisation par Mossadegh. C'est aussi lui qui avait fait entrer l'Islam à l'Université en construisant la première mosquée dans l'enceinte même de l'Université de Téhéran lorsqu'il était son recteur. Ce sont encore les Mossadeghistes et non les mollahs qui rédigèrent la constitution de la République Islamique où tous les pouvoirs sont donnés au guide suprême.
Quant au soi-disant coup d'état, le Chah fort de ses prérogatives constitutionnelles, était dans son droit de faire appel à une puissance étrangère pour faire respecter cette même constitution. Mais il nous faudra expliquer comment une dizaine d'agents de la CIA dont aucun ne parlait persan, ont pu organiser en seulement quatre jours un soulèvement populaire, non seulement à Téhéran mais dans toutes les provinces ? Si la CIA possède de tels pouvoirs, pourquoi ne l'exerce-t-elle pas ailleurs ?
Le soutien des américains au Chah est un myth. Seul Richard Nixon, une première fois en tant que vice-président d'Eisenhower et ensuite en tant que président, était très favorable à lui, sinon il a toujours était combattu par les américains. Roosevelt méprisait le Shah et pour Truman, Mossadegh était un vrai chouchou. Kennedy organisa un coup d'état manqué contre le Shah qui fut sauvé par les soviétiques ! Johnson ne l'aimait pas mais n'avait pas d'alternative. Et finalement, Carter organisa sa chute en s'appuyant sur les Mossadeghistes.
Philippe Guglielmetti parle de « 5 minutes de discussion avec n'importe quel Iranien(ne) cultivé(e) instruit(e) et occidentalisé(e)! » Peut-on utiliser de tels termes pour des gens qui ignorent même leur propre constitution, celle de 1953 et celle d'aujourd'hui ? La constitution de 1906 était une constitution Islamique et anti-démocratique. Mossadegh fut le plus jeune élu de la première assemblée issue de cette constitution. La seule vraie différence entre l'ancienne constitution et la nouvelle réside uniquement dans le caractère républicaine du nouveau régime.
Lire à ce sujet : Une ébauche de Gouvernement Islamique.
Publié par Babak KHANDANI le 28 juin 2007 à 12:19
Je répète, pourquoi s'inquiéter de l'Iran, quand il y a ceci!
Publié par fass57 le 28 juin 2007 à 16:53
Effectivement ce que fass57 nous montre est assez inquiétant, d'autan plus que la bombe atomique islamique de Téhéran (fruit de la prolifération du jihadiste nucléaire Khan) donnerait une "profondeur stratégique" à cette "immigration de peuplement" (euphémisme).
Si on y ajoute les déclarations inquiétantes comme celle des "indigènes de la république" qui par la voix de leur porte parole Houria Bouteldja rendent publique leur programme "Il faut rééduquer le reste de la société... La société occidentale (elle parle des Français non immigrés, NDRL)... Nous on les appelle les sous-chiens - parce qu'il faut bien leur donner un nom - les blancs". ... et bien il ya de quoi s'inquiéter.
le lien,
ce-soir-ou-jamais.france3.fr/article.php?id_article=279&id_rubrique=122&video=20070621_csoj.wmv
écouter à la 28-29eme minute
D'autant plus, qu'à ma connaissance, aucun parquet n'est encore intervenu.
Publié par Mikhaël le 28 juin 2007 à 21:40
Faire remonter à 1927 un project d'encerclement de la Russie de la part des USA est faire fi de l'histoire.
En 1927 les USA n'avaient ni les muscles ni la volonté politique, plutot isolationniste, de se projetter en Asie centrale.
En 1927 éclatait la grande crise ...
Publié par Mikhaël le 28 juin 2007 à 21:47
@ Fass57,
c'est une photo de quoi, de qui ? Quel est le contexte ? Je n'ai malheureusement pas compris.
Publié par Lionheart le 29 juin 2007 à 0:18
je suis entièrement d'accord avec vous (LM), sauf que ces "émeutes" sont peut être une désinfo des mollahs pour :
1 / justifier l'augmentation de la répression contre les émeutiers
2 / montrer qu'il y a des opposants au gouvernement qui peut être remplacé par un autre en faisant croire qu'il y a un jeu démocratique en Iran ! (de toutes façons, ce sont les mollahs qui ont tous les pouvoirs)
3 / faire croire aux occidentaux que leur guerre économique marche ! un peu tordu, mais très vraisemblable ! car il suffira de rouvrir un peu les vannes et annuler la hausse des prix pour que tout rentre "en ordre"
en fait, la guerre éco est très efficace, sauf qu'il y a qq traitres qui en profitent pour faire des affaires juteuses quand "les Américains" ne sont pas là : Total, Renault, les banques françaises, etc du coté allemand et italien
la situation éco en Iran est catastrophique : "ils" ne publient même plus de chiffres, donc on ne peut pas savoir à quel point ils en sont
en fait, comme vous le "disiez", l'art de la guerre est de la gagner sans la faire, du moins en faisant une guerre économique
Publié par JPC le 29 juin 2007 à 9:51
L'attitude des Etats-Unis envers l'Iran me rend perplexe. Le régime iranien a montré une neu-tralité plus que bienveillante dans le renversement des talibans en 2001 et de Saddam Hussein en 2003. De plus, la majorité de l'Irak et le gouvernement de celui-ci sont chiites, comme les Iraniens. Et, contrairement aux sunnites, ils ne font pas la guérilla (ou, du moins, pas au niveau bien que supposerait leur importance). Qu'est-ce que les Américains viennent lui chercher des poux ? De plus, ces mêmes Américains sont en train de lui susciter des ennemis sunnites! comme ils l'ont fait contre les Soviétiques. L'expérience ne leur a pas suffi ?
Publié par Albert le 29 juin 2007 à 15:06
Une situation avec de multiples acteurs engendrent des rivalités, les ennemis de mes ennemis ne sont pas forcément mes amis. On peut coopérer sur un suget et s'affronter mortellement sur un autre;
Je pense que l'article "Al Queda contre Talibans" montrent que tout est cela est bien compliqué :
Publié par Frédéric le 1 juillet 2007 à 8:05
Lionheart, je vous invite à lire les commentaires de lecteurs sur le site du journal "Alsace Presse", pour comprendre immédiatement ce à quoi je faisais allusion:
Publié par fass57 le 2 juillet 2007 à 10:20
Donc, pour montrer que je ne suis pas hors-sujet avec cette légère digression, lisez ce commentaire...
"226 . Le Dimanche 1 Juillet 2007 à 19:33 , par Franz
J'ai traversé un soir Mulhouse entre 20 h et 20 h 30, à pied. Entre l'avenue de Colmar (ex-kibler) et la gare, donc par la rue du Sauvage.
Je n'y ai pas vu un seul mulhousien de souche.
Mulhouse est une ville qui fait peur la nuit, qui ne donne pas envie à un touriste de passage de faire une balade digestive.
Les rares touristes qui passent la nuit à Mulhouse restent à l'hôtel. Pas fous, les touristes.
Un habitant d'Angoulême, qui avait visité le musée schlumpf, m'a demandé si cette ville etait vivable......"
.... en prenant en compte ma question, certes répétitive mais cohérente, je crois: "à quoi bon aller combattre l'Iran réel quand "l'Iran formel" est déjà chez nous?"
Publié par fass57 le 2 juillet 2007 à 10:44
Toujours sur le forum d'Alsace-Presse:
"240 . Le Dimanche 1 Juillet 2007 à 21:06 , par une lectrice
Faire le menage helas trop tard vendredi en faisant mes courses au rayon fromage j'ai osée faire une remarque à une dame portant le voile qui déballait le fromage elle me repond que dans peux de temps , je cite ( vous li francis bientot vous nous mangerez dans li mains ) simple anecdote ."
Donc, je répète ma question: pourquoi aller guerroyer en Iran, quand les opérations de nettoyage devraient commencer en Europe?
Variante de la question: pourquoi aller guerroyer en Iran, quand les mêmes milieux qui nous demandent d'y aller, nous interdisent d'agir à domicile?
Publié par fass57 le 2 juillet 2007 à 10:57
Et si certains pensent que j'exagère, que je suis trop radical (mais c'est la réalité qui se radicalise):
http://i10.tinypic.com/61tfcza.jpg
Oui, tout cela se finira de façon militaire.
Publié par fass57 le 2 juillet 2007 à 11:36
Quelle est l'origine de l'article ci dessous. J'avait indiqué la réf de l'émission donné par Fass57 pour l'article concernant cette mademoiselle sur le wiki mais il y eu une légere polémique entre "souchiens" (français de SOUCHE, comme Malaysien...) et "Sous Chien", littéralement insultant.
Au fait, la photo mise plus haut represente une remise de la médaille de la famille française remise aux femmes ayant élevé au moins 4 enfants. Ma grand mére l'a reçut dans les années 50.
Publié par Frédéric le 2 juillet 2007 à 14:50
@Frédéric: l'hebdo Marianne de cette semaine, rapportant des propos tenus dans l'émission de Frédéric Taddeï sur France3.
P.S. famille "française", la grosse blague, nos pays se transforment en vastes spectacles burlesques.
Publié par fass57 le 2 juillet 2007 à 15:46