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30 mai 2006
La menace islamiste en Suisse
Il vaut la peine de feuilleter le rapport sur la sécurité intérieure 2005 que vient de publier l'Office fédéral de la police. On y trouve, exprimé dans un langage prudent, dépassionné par l'ancienneté relative des faits considérés, des jugements alarmants sur les menaces contemporaines, et notamment la menace islamiste. Extraits :
Depuis le début de l'année 2005, une encyclopédie de plus d'un millier de pages circule dans les milieux islamistes. Cette oeuvre intitulée «Appel à la résistance islamique mondiale» a été rédigée par l'idéologue syrien Mostafa Sitmariam Nassar, alias Abou Mossab as-Souri, arrêté au Pakistan fin 2005. Il s'agit du traité le plus complet jamais écrit sur l'idéologie et la stratégie djihadistes. Il appelle tous les musulmans du monde à commettre des actes terroristes contre les Etats européens qui coopèrent, sur le plan politique, avec les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et Israël contre le monde arabo-islamique.
Il propose un développement tactique de la stratégie djihadiste, partant d'une argumentation complexe du droit islamique. Il développe l'idée que les djihadistes prêts à l'action ne doivent plus constituer des structures de groupe solides et reconnaissables mais, idéalement, agir individuellement ou en petits groupes. D'après lui, il n'est pas nécessaire qu'ils partent vers des zones de combat comme l'Irak: ils doivent agir là où ils se trouvent. Il n'est plus nécessaire non plus qu'ils suivent une formation pour devenir terroristes. Ils doivent agir aussi vite que possible, selon leurs capacités. En 2005, plusieurs attentats terroristes planifiés et exécutés en Europe correspondaient à cette nouvelle tactique.
[...]
Le passage de l'Europe occidentale du rôle de zone de repli et de base arrière à celui de terrain d'opération pour les djihadistes touche aussi directement la Suisse. Elle est également concernée par la nouvelle méthode djihadiste, qui veut que l'islamiste violent ne soit plus forcément originaire de l'étranger, mais agisse de manière inattendue et invisible dans le pays où il vit. Si, à l'avenir, ces deux tendances se confirment, la menace terroriste portant sur la Suisse pourrait augmenter, dans la mesure où elle est un Etat d'Europe occidentale comptant des milieux islamistes actifs.
[...]
L'exemple des attentats de Londres montre qu'il est plus difficile que jamais de repérer les auteurs d'attentats terroristes lorsqu'ils agissent individuellement et indépendamment d'une grande structure d'organisation. Parallèlement à cette tendance à des cellules de terroristes islamistes plus petites agissant dans l'indépendance, il y a eu une mise en avant des justifications idéologiques d'attentats terroristes partout dans le monde. Malgré une grande autonomie de décision et d'action, les terroristes djihadistes peuvent compter sur un réseau transnational de soutien fort de nombreuses connexions, et aussi de nombreux points d'ancrage en Suisse. Les exemples actuels confirment le rôle de la Suisse en tant que base arrière logistique et de propagande et en tant que zone de repli pour les activistes islamistes. Aucune action concrète de préparation d'actes terroristes n'a pu pour l'instant être pleinement prouvée en Suisse, mais la situation de la menace peut changer rapidement et à tout moment.
[...]
Il faut s'attendre à ce que la tendance idéologique du djihadisme que l'on constate aujourd'hui, celle d'un combat mondial et intemporel, mais à mener localement, si possible seul, s'impose. Cette décentralisation fait que les attentats terroristes islamistes sont en principe possibles partout, également en Suisse, qui fait partie du champ d'opération en Europe. Plus les djihadistes agissent individuellement et en fonction de leurs capacités, plus il devient difficile de les identifier avant leur acte.
Difficile d'émettre un signal d'alarme plus clair dans un rapport officiel rendu public. Mais si l'on admet que la Suisse est un "champ d'opération" d'une guerre "sainte", force est d'admettre que nous sommes bel et bien en guerre.
Publié par Ludovic Monnerat le 30 mai 2006 à 13:32
Commentaires
Ne glisserais-tu pas un peu dans la propagande? ;-)
Publié par Cédric Bonvin le 30 mai 2006 à 15:53
Ludovic, la guerre a commencé quand Ramadan, le père de Tarik, est entré en Suisse!
Publié par Ram Zenit le 30 mai 2006 à 17:45
Fondamentalement, aujourd'hui, au niveau politique, national, nous avons le choix entre deux approches de la religion islamique:
1. L'Islam est une religion normale et le terrorisme islamique en est une protubérance malheureuse.
2. L'Islam est fondamentalement agressif et le terrorisme en fait partie intégrante.
Si nous suivons la première approche, nous allons vers une situation archi-connue. En effet, il n'y a aucun exemple contemporain d'une autre démarche. Alors, à mesure que le terrorisme deviendra plus présent, certains Musulmans nous aideront à le combattre en échange de faveurs qu'ils investiront dans la pratique et l'extension de leur religion.
Si l'histoire récente a quelque chose à nous apprendre, cela ne permettra pas de stopper l'islamisme ou la menace terroriste, au contraire, mais c'est une solution facile à vendre dans le contexte actuel. Le principal problème, à mes yeux, est que les islamistes ont beaucoup plus d'expérience que nous dans ce genre de schémas et sont habitués à mentir - comme les y incite leur religion. Et par ailleurs, l'Occident n'apprend pas assez vite, notamment parce que cette politique oblige les États à vanter les mérites de l'Islam et à décourager la population de s'informer à des sources «alternatives», qui doivent dès lors être qualifiées d'extrémistes.
En revanche, si nous innovons et rejetons la pratique de la religion islamique, au motif qu'elle incite par elle-même à la haine et au djihad, nous entrons en terra incognita. À première vue, c'est un désavantage. Mais il faut comprendre que les terroristes aussi, se retrouvent alors en terrain inconnu. S'ils veulent agir dans un milieu d'où l'Islam est exclu, ils doivent évoluer entièrement dans la clandestinité, comme n'importe quels autres criminels. Et là , nos États ont certains avantages. Ils possèdent des procédures bien rodées, des matériels bien adaptés, au maniement desquels ils sont bien entraînés, ils contrôlent de nombreux instruments permettant de rendre la vie très difficile à leurs ennemis.
Le pire problème, et peut-être le seul, est en fait une simple affaire d'image. Si un État adopte une telle attitude, il sera couvert d'invectives, tant par les islamistes que par leurs idiots utiles. Et chacun de ses faux pas sera stigmatisé au maximum. Il faudra donc, d'une part, réunir un solide consensus au sein du pays, c'est-à -dire une votation populaire (ou plusieurs), après un débat vraiment approfondi, et, d'autre part, il faudra tenir le coup jusqu'à qu'un bilan puisse être établi. Et bien sûr veiller à ce que ce bilan soit des plus positifs.
Or ce ne devrait pas être si difficile. Après un tel débat, ceci bien sûr dans la mesure où l'interdiction peut être prononcée, la Suisse serait littéralement pleine de gens bien informés sur l'Islam et les Musulmans réformateurs y seraient beaucoup plus nombreux qu'ailleurs, car ils y seraient mieux protégés et mieux acceptés. Voilà qui rendrait la tâche des terroristes et des agitateurs d'autant plus difficile (et les imams seraient de toute manière exclus).
Après un temps, le pays pourrait très probablement présenter des chiffres impressionnants par rapport aux situations régnant chez ses voisins. Et les réformateurs y auraient certainement également fait des progrès, tissé des liens, préparé des argumentaires, lancé des séries de conférences, étudié des projets de réforme concrète.
Je pense qu'il faut entrer en terra incognita.
Publié par ajm le 30 mai 2006 à 21:17
La troisème alternative, c'est de totalement nier le problème, en se fondant sur le raisonnement tendancieux de l'équivalence des religions et de parier sur le dépérissement tendanciel du taux de la foi. Une sorte de concordance crypto-marxiste avec la théorie méssianique de la baisse tendancielle du taux de profit, qui annonçait le paradis sur terre.
Le rapport présenté ici enterre très officiellement cette approche. Mais il faudra encore du temps pour que les relais habituels de tels constats cessent de vouloir nous les faire confondre avec "de la propagande" (nest-ce pas Cédric Bonvin ;-)?).
Ceux qui nient l'avidité des musulmans pratiquant à nous voir pratiquer, forment un groupe auto-hypnotique aussi homogène et diffus à la fois que les sujets de leur négation.
D'une certaine façon, ils dédoublent leurs forces. Il existe ainsi un négationnisme du futur immédiat, du type: "avec l'islam, rien ne peut arriver", pour finir généralement avec un collectif et brillantissime :"c'est la faute à l'Empire américain". Syndrome narcissique classique.
Combattre la régression islamique passe aussi et maintenant, par le dégrisement de ce nouveau méssianisme parallèle des hypnotiques utiles.
Publié par louis le 31 mai 2006 à 10:27
Ce rapport semble quelque peu alarmiste.
Dans la mesure où le manifeste du parfait petit terroriste islamiste aurait l'influence qu'on lui prête, la France et la Belgique, regorgeant d'islamistes actifs seraient de vrais champs de bataille...
Publié par Ares le 31 mai 2006 à 13:45
"... seraient de vrais champs de bataille..."
Au regard de la nouvelle actualité banlieusarde française (et accessoirement belge), n'est-ce pas le cas ?
Publié par Deru le 31 mai 2006 à 14:21
Je pense que les médias exagèrent un peu le phénomène. Les faits à Montfermeil ne concernaient qu'une poignée de délinquants, rien à voir avec les émeutes de novembre 2005.
Publié par Ares le 31 mai 2006 à 17:14
Cour européenne des Droits de l'Homme, dans un arrêt du 31 juillet 2001, qui fait "observer l'incompatibilité des règles de la charia avec le régime démocratique."
Citation extraite de ce document : "La Cour reconnaît que la Charia, reflétant fidèlement les dogmes et les règles divines édictées par la religion, présente un caractère stable et invariable. Lui sont étrangers des principes tels que le pluralisme dans la participation politique ou l'évolution incessante des libertés publiques. La Cour relève que, lues conjointement, les déclarations en question qui contiennent des références explicites à l'instauration de la Charia sont difficilement compatibles avec les principes fondamentaux de la démocratie, tels qu'ils résultent de la Convention, comprise comme un tout. Il est difficile à la fois de se déclarer respectueux de la démocratie et des droits de l'homme et de soutenir un régime fondé sur la Charia, qui se démarque nettement des valeurs de la Convention, notamment eu égard à ses règles de droit pénal et de procédure pénale, à la place qu'il réserve aux femmes dans l'ordre juridique et à son intervention dans tous les domaines de la vie privée et publique conformément aux normes religieuses.
repris du site
http://limes.hautetfort.com/archive/2006/04/index.html
Un point de départ ...
Publié par Mikhaël le 31 mai 2006 à 19:20
M. Monnerat, quelle est votre opinion sur la situation iranienne ?
Publié par F. Boizard le 31 mai 2006 à 21:00
Euh, je pense que ce billet n'est pas vraiment l'emplacement prévu pour discuter de la question iranienne, et mon opinion en la matière est bien moins intéressante que les discussions ayant eu lieu à ce sujet sur ce site.
Publié par Ludovic Monnerat le 31 mai 2006 à 22:16
"Aucune action concrète de préparation d'actes terroristes n'a pu pour l'instant être pleinement prouvée en Suisse, mais la situation de la menace peut changer rapidement et à tout moment.
Et la tentative d'attentat sur un avion de El-Al à l'aéroport de Genève?
Publié par elf le 31 mai 2006 à 23:18
La gravité d'une menace est le produit de sa probabilité par son impact.
Le rapport nous dit à demi-mots que la probabilité est imminente ("à tout moment").
L'impact d'un acte jihadique est toujours multiple: tangible (victimes, degradations matérielles, pertes économiques, affaiblisement industriel, augmentation des dépenses de récupération) et intangible (démoralisation, peurs, chocs post-traumatiques, décisions politiques préjudiciables au renforcement des défenses, etc).
Bref, même un faible attentat peut avoir un fort impact avec un certain coefficient de primeur. Ce qui serait le cas en nos chères terres confédérées.
Bref, ceux qui dénient le risque le promeuvent, comme d'habitude. Ils devraient commencer par fermer toutes les casernes de pompiers, puis les services d'urgence des hôpitaux, abolir l'armée, la police, etc. C'est bien connu, la planète est un grand club-Med.
Publié par louis le 1 juin 2006 à 0:12
"...C'est bien connu, la planète est un grand club-Med..." Oui, le syndrome " Passe Partout " les petits amis, tout le monde est beau, tout le monde est gentil ! Le risque terroriste n'est pas seulement explosif. il est surtout psychologique avec son lot de menaces, ses poursuites judiciaires, son harcèlement, son salissage et le noyautage d'organismes gauchisants et evidemment de la Presse subversive.
Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 1 juin 2006 à 0:43
"interdire l'islam" ...
Réponse (malgré tout le respect que j'ai pour mon ami ajm) pour moi impossible dans nos sociétés ouvertes, même si on peut effectivement se poser la question devant des idéologies aussi fondamentalement conquérantes et subversives (et ne reculant devant aucun scrupule, sans parler de la stratégie dite de l'ébouillantage de la grenouille à feu doux)...
Un peu, toutes proportions gardées, comme si on avait continué à tolérer, en pleine 2e guerre mondiale, la présence et l'endoctrinement de partis nazis sur nos territoires ! (d'ailleurs, je m'étonne souvent qu'on ait toléré si longtemps en France par exemple des partis à l'idéologie aussi totalitaire et si ouvertement subventionnés par Moscou que le PCF ?) ...
En tout cas, c'est vrai qu'il faut une société drôlement solide pour résister à des idéologies aussi subversives en son propre sein et, rejoignant une fréquente interrogation de mon autre ami YMS, pour moi la question serait alors plutôt:
nos sociétés occidentales actuelles, qui sont notamment si fières d'avoir jeté par dessus bord leur ancrage judéo-chrétien, ont-elles encore en elles cette force et santé ?
Publié par jc durbant le 1 juin 2006 à 6:43
Finalement, quand je lis tous ces commentaires, toutes ces analyses politico-phylosophico-paranoïaques, je me dis qu'avant (la chute du mur) on avait un ennemi ... LES ROUGES ... qui nous arrivaient d'un seul côté, on le savait, et c'était bien agréable !
Depuis, nous n'avons plus que des risques ... et ceux-ci peuvent surgir partout. De quoi faire perdre la tête (donc la raison) à bien du monde.
Publié par jde le 1 juin 2006 à 8:28
En l'occurrence, nos sociétés ne sont tout de même pas si ouvertes que cela. Plusieurs Musulmans sulfureux se sont vus refusés l'entrée en Suisse au motif qu'on devait craindre qu'elles n'y répandent des idées subversives ou haineuses (comme le rappelle le rapport présenté ici).
Aujourd'hui, notre pays interdit l'accès à des personnes spécifiques, sur la base d'informations plus ou moins disponibles. Si nous voulons poursuivre dans cette voie, nous devons améliorer la qualité et la quantité de ces informations, et cela implique de renforcer les services de renseignement, et tôt ou tard de leur donner des pouvoirs élargis. Cela crée un risque nouveau, et une cible toute désignée pour des agents subversifs plus habiles que la moyenne.
Interdire l'Islam reposerait en revanche sur une décision populaire, ce qui serait autrement plus démocratique, notamment au sens le plus commun de ce terme en Suisse. Et même si la décision finale devait être négative, nous aurions alors une très vaste part de la population nettement mieux informée et sensibilisée que la moyenne.
Nous aurions ainsi répandu la vigilance non pas dans un groupe d'experts dotés de pouvoirs spéciaux et isolés dans une tour d'ivoire forcément opaque, mais au sein de la population elle-même, et en toute transparence. Et dans un pays qui connaît et respecte aussi bien la démocratie directe que la Suisse, cela constitue certainement la meilleure des garanties contre les dérapages.
Publié par ajm le 1 juin 2006 à 8:28
"Analyses politico-phylosophico-paranoïaques".
Quand on évalue un risque, c'est bien connu: c'est parce qu'on est confus et paranoïque.
Les milliers de mots imprimés et appris par coeur dans des milliers de madrassas et mis à disposition sur des milliers de sites internet, débouchant sur l'enrôlement de milliers de fantassins de l'attaque sporadique, engagés dans des milliers d'attaques annuelles sur le globe (en l'état, au Moyen Orient, Asie mineure & centrale, Indonésie et Afrique du Nord, de l'Est et centrale, Europe, Etats-Unis, Amérique du Sud), soutenus financièrement et logistiquement par des Etats oragnisés (OCI) et de très puissants patrimoines privés, tout cela relève d'un imaginaire badin, infantile et irréel, donc paranoïque.
Certes. A moins que ce type de jugement sans délibération ne révèle une fois de plus que l'incompétence de ses auteurs.
Bernard Dixon écrivait dans "the psychology of military incompetence" (Londres, Pimlico 1994), que l'incompétence militaire se caractérise notamment par:
1. la tendance au rejet ou au déni de l'information dérangeante ou contraire à des préconceptions;
2. la tendance à sous estimer la menace et surestimer ses propres capacités de traitement;
3. la défaillance des processus de reconnaissance.
Navré de le rappeler mais c'est aujourd'hui l'islam qui s'est reconstitué dans la paranoïa, avec:
la surestimation pathologique d'un recueil de papier;
la susceptibilité démesurée à l'égard de toute critique de ces bouts de papier;
la fausseté du jugement sur la valeur de la vie ;
la ségrégation des groupes critiques (femmes, dhimmis, kuffars, apostats).
Le tout conduisant à des délires :
- d'interprétation (où tout fait, même mineur, est considéré comme significatif de la justesse de son angoisse).
- de persécution (théorie du complot américano-sioniste, dans lequel ils entraînent l'Europe);
- de revendication et chantage (80% de l'aide humanitaire européenne va aux lieux musulmans);
- de survalorisation (invocations de contacts répétés avec des personnes célèbres, invocation divines).
Pourquoi diable les spécialistes ambiants de la paranoïa ne produisent-ils jamais aucune analyse de la paranoïa islamique???
Publié par louis le 1 juin 2006 à 9:41
Peut-être une question d'évaluation des risques...
Publié par ajm le 1 juin 2006 à 9:52
:-)
Publié par louis le 1 juin 2006 à 10:00
"Interdire l'Islam reposerait en revanche sur une décision populaire, ce qui serait autrement plus démocratique et nous aurions alors une très vaste part de la population nettement mieux informée et sensibilisée que la moyenne."
D'accord pour la dimension démocratique et infomative...
Mais alors ne nous verrions pas ainsi dans l'impossibilité d'insister pour un minimum de réciprocité et ne nous exposerions-nous pas de plus à l'aggravation de l'épuration religieuse déjà plus ou moins en cours dans nombre de ces pays, nos représentants chrétiens ou juifs (ou simples "agnostiques ou athées" ou "apostats" ?) s'y voyant, en représailles, systématiquement expulsés ou interdits de séjour ... ?
D'où la réduction encore plus drastique de nos déjà faibles moyens d'influence sur ces populations ... ?
Publié par jc durbant le 1 juin 2006 à 13:20
Tout cela bien sûr en plus de l'image aussi peu flatteuse qu'attractive que ça enverrait de nos régimes et sociétés au reste du monde ... !
Publié par jc durbant le 1 juin 2006 à 13:27
Je ne pense pas qu'une interdiction de l'Islam aurait la moindre chance de passer en Suisse.
A supposer qu'un groupe se mette en place pour une initiative (aucun parti politique n'oserait se lancer là -dedans) et que ses membres survivent à la campagne de collecte de signatures, le texte sera probablement jugé contraire à la Constitution ou aux Droits de l'Homme par une instance judiciaire suisse chargée de statuer sur ce dossier explosif.
Si, par miracle, avec une formulation extraodinairement habile, cela devait déboucher sur une votation populaire, je ne suis toujours pas sûr que la majorité populaire serait acquise. En fait j'en doute. Les cris à l'amalgame et les dénonciation de racisme fleuriraient encore plus que si Le Pen s'invitait à un congrès du PS. Et comme pour la collecte des signatures, quel parti politique oserait soutenir pareil texte? Les démocrates suisses, c'est à peu près tout...
Franchement, vous pouvez espérer cela ou considérer sérieusement cette hypothèse, mais elle me paraît impensable concrètement.
Enfin, à supposer qu'elle passe, la Suisse cesserait d'être une base arrière du terrorisme européen pour en être une zone de front. Ce simple calcul cynique ferait reculer nombre d'électeurs potentiels, réduisant d'autant les chances de succès.
Le profilage oui, l'interdiction, même pas la peine d'essayer!
Publié par Stéphane le 1 juin 2006 à 14:23
Jc durbant: Non, nous acquerrions alors au contraire enfin une monnaie d'échange, si j'ose dire.
Il faut comprendre que l'épuration en cours actuellement, dont vous parlez, constitue en fait un simple retour à la normalité légale islamique. Par exemple, l'abandon de l'esclavage et du code criminel de la charia ne doit rien à l'effort musulman - c'est la conséquence successive de la domination occidentale, du colonialisme (notamment britannique pour ce qui est de la suppression de l'esclavage), puis du règne de despotes qui avaient différents intérêts à entretenir des relations stables avec les puissances occidentales (hélas notamment fascistes et communistes).
Mais la vraie loi islamique, qui a été occultée pour des raisons politiques, sous la pression occidentale, au cours des XIXe et XXe siècles, est restée inchangée. Et on peut légitimement se demander si et comment elle pourrait être changée?
Dans le contexte actuel de retour à des valeurs islamiques de base, qu'elles soient liées ou non à ce que nous appelons l'islamisme, nous assistons tout naturellement à la résurgence des lois de l'Islam, inspirées directement du libellé du Coran et des actes du prophète relatés par les textes sacrés islamiques.
Or le prophète, si vous me permettez cette petite parenthèse informative, a, selon lesdits textes sacrés, chassé, dépouillé et exterminé (décapitations de masse) les Juifs qui étaient ses voisins (à Médine), en présentant ces actes comme la volonté de Dieu, avec tout le décorum possible pour l'époque. Il a instauré une politique de conquête systématique, par ces mêmes moyens, du monde entier, jusqu'à que la religion islamique y règne sans aucun partage, si ce n'est le statut humiliant (Coran dixit) réservé aux autres adeptes du monothéisme. Ce sont ces actes qui ont fondé les lois islamiques, dans un consensus parfaitement étanche de toutes les écoles de jurisprudence de l'Islam. Et ce sont les performances occidentales, en regard du délabrement parallèle de la civilisation islamique, qui a entraîné les semblants de tolérance dont certains pays à majorité musulmane ont fait preuve ces dernières décennies.
Si, donc, nous n'exigeons pas la réforme de cette religion elle-même, soit du regard porté sur ses textes, censément exprimés par Dieu, le tout-puissant, le maître de l'Univers, etc. leur influence, dans un monde peuplé de gens toujours plus alphabétisés mais pas forcément moins crédules face à la chose religieuse, ne va pas manquer de faire gonfler la vague d'agressivité musulmane envers le reste du monde. Et peu importe où seront formés les prêcheurs qui répandront ces textes. Car le mal est à la racine, dans les textes sacrés et les actes du prophète, pas dans leur interprétation - qui d'ailleurs, encore une fois, est unanime parmi les vrais érudits des textes - les juristes. Les juristes, qui, soit dit, en passant, ont fondé leur interprétation sur une étude méthodique et collégiale absolument irréprochable de ces textes.
En interdisant l'Islam, nous réagissons à cela de la manière la plus décente et correcte qui soit. Et, ce faisant, nous créons une prise de conscience qui pourrait fort bien se révéler salvatrice pour de nombreuses autres nations. Vraiment, interdire l'Islam est le moins que puisse faire un homme conscient du problème. Si cette proposition semble si outrageante aujourd'hui, c'est uniquement pour des raisons politiques, finalement tout à fait secondaires. Ces raisons sont importantes, soit, et doivent être respectées, mais au prix de la vérité?
Je pense en tout cas qu'en Suisse, nous pouvons miser franchement sur la vérité. Si nous n'y parvenons pas, nous, avec nos traditions démocratiques centenaires, nos ancêtres qui se sont battus comme des ours enragés pour défendre leurs plaines de montagne mais qui ont trouvé la sagesse de renoncer à devenir des envahisseurs, alors je ne vois guère qui le pourrait, sans provoquer un bain de sang. Et plus nous attendrons, plus ce sera difficile - tant de mener ce débat pourtant si nécessaire, que d'éviter le bain de sang auquel appellent de toutes leurs forces les textes sacrés islamiques, depuis maintenant bientôt quatorze siècles.
Publié par ajm le 1 juin 2006 à 14:33
Stéphane: Aucun parti politique ne lancera ce projet en l'état, bien entendu. Mais là n'est pas la question. La question est de savoir si ce serait oui un non une bonne chose. Si un consensus à ce sujet peut s'établir au sein d'un groupe de gens décidés, alors l'idée peut faire son chemin, portée par des citoyens responsables et par la simple diffusion, ciblée, des informations qui permettent de participer au débat. Ceci jusqu'au point où suffisamment de vérités auront été présentées et prouvées au public pour rendre judicieuse la reprise politique du projet par de grands partis. Et surtout, à mon avis, par les Églises.
Publié par ajm le 1 juin 2006 à 14:44
L'islam politique a déjà été interdit en Turquie comme il est rappelé sur ce même fil.
La Cour Européenne des Droits de l'Homme a validé cette interdiction le 31 juillet 2001.
L'islam politique est contraire aux Droits de l'Homme et doit donc être interdit. On peut peut-être commencer par cela dans la réflexion et laisser les djinns pour plus tard, bien qu'y croire soit obligatoire en islam ;-)
je propose en conséquence que l'on intitule le comité en charge du projet d'interdiction: "comité européen du 31 juillet 2001 pour la sauvegarde des Droits de l'Homme".
Comprenne qui voudra!
Publié par louis le 1 juin 2006 à 17:56
Il y a un article (je souhaiterais mettre amusant mais ce n'est malheureusement pas le cas) dans la tribune aujourd'hui. Il revient notamment sur un chapitre du rapport mentionné ci-dessus. Voici le lien et un extrait:
http://www.tdg.ch/tghome/toute_l_info_test/geneve_et_region/spoerri__03_06_.html
"Après les attentats de Londres, le 7 juillet 2005, l'homme adresse des menaces indirectes à la Suisse en disant que Genève serait la prochaine cible d'un attentat. Pour lui, «la Suisse est le peuple ennemi de l'islam». Le rapport sur la sécurité intérieure du pays 2005 indique que l'un des articles du colonel publié sur Internet portait le titre La Suisse, l'ennemi le plus abject de l'islam. «Ce pamphlet contient un appel non déguisé aux musulmans afin qu'ils réagissent enfin, légitimant à l'avance une possible attaque de moudjahidin contre la Suisse, prétendue centrale dissimulée du front des croisés sionistes.»"
Publié par Deru le 3 juin 2006 à 0:29
Les récents événements de Londres constituent un bon exemple de l'impasse dans laquelle s'engouffrent les nations qui croient pouvoir interdire le terrorisme islamique mais tolérer l'Islam.
Les forces de police britanniques reçoivent des «renseignements spécifiques» selon lesquels des terroristes musulmans préparent une attaque à la bombe chimique. Quelque 250 hommes sont mobilisés, un Musulman est blessé, mais la «veste chimique» est introuvable.
D'autres Musulmans, ayant pignon sur rue au nom de la tolérance envers la chose religieuse, ont ainsi beau jeu de présenter leur communauté comme la victime de la lutte contre le terrorisme, comme le montre bien cet extrait d'une déclaration du MPACUK:
http://www.mpacuk.org/content/view/2193/34
If British intelligence is anything to go by, we can only hope the sleeping Muslims of East London will wake up and rise against the tyrrany being perpetrated against our youth in the name of combating terrorism.
Si cela se trouve, il n'a jamais existé de «veste chimique». Mais quoi qu'il en soit, les agitateurs ont maintenant un motif d'inciter au «réveil» et au «soulèvement». Et si soulèvement il y a, et que les forces de police interviennent, la victimisation n'en sera que plus aisée.
C'est ainsi que la stratégie visant à renforcer les services de renseignement et à soutenir une version apparemment paisible et pieuse de l'Islam n'a aucune chance de succès.
A-u-c-u-n-e.
Publié par ajm le 3 juin 2006 à 9:53
Manifeste du 31 juillet (1er projet, 3 juin 2006)
Le 31 juillet 2001, la Cour européenne des droits de l'homme, dans le cadre d'un jugement portant sur le Refah Partisi (Parti de la prospérité) turc, établissait «l'incompatibilité des règles de la charia avec le régime démocratique». La Cour reconnaissait alors également que la charia reflète «fidèlement les dogmes et les règles divines édictées par la religion» islamique. Le Comité du 31 juillet entend tirer les conclusions de ce constat et initier les actions qui en découlent.
Le Comité du 31 juillet déclare l'Islam incompatible avec le respect des droits de l'homme et le condamne à ce titre, avec toute l'énergie et tous les moyens dont les lois helvétiques lui permettent d'user.
Ainsi, considérant que la dignité humaine, qualité universelle fondant les droits de l'homme - eux-mêmes à la base des principes permettant la floraison et la pérennité de la démocratie (État de droit, protection des minorités, libertés individuelles, pluralisme politique) - est gravement menacée par les dogmes de l'Islam, le Comité du 31 juillet lutte pour en faire interdire toute pratique sur le sol helvétique jusqu'à l'abrogation officielle et crédible de toutes les dispositions concernées de la loi islamique.
Publié par ajm le 3 juin 2006 à 14:46
Une ancienne sagesse disait que l'homme, face au changement, est comparable au glaçon: trop d'énergie assénée d'un coup le brise, alors qu'un simple chauffage le transforme en liquide puis en vapeur.
Je dirais qu'en proposant en bloc et d'emblée l'interdiction de ce que la représentation populaire ne peut voir encore que comme une religion, est analogue à espérer une sublimation, dont seuls sont capables de rares esprits. Le projet du « Comité du 31 juillet » procède d'une conduite du changement. En clair, ce qui est perçu et protégé comme une religion doit pouvoir être vu dans sa tout autre réalité de projet politique, voire politico-militaire - en tant que doctrine- d'éradication de la démocratie occidentale et d'instauration d'un système inspiré des principes dictatoriaux et proto-mafieux de la sharia.
Faute d'une telle précaution, proclamer l'interdiction absolue de l'islam, c'est faire naître dans l'esprit des destinataires d'un tel message, l'idée que "toute" religion peut se trouver interdite. C'est induire un sentiment de rejet du projet, avant même d'y avoir goûté. Plus pragmatiquement, c'est une interdiction relative de l'islam qui est immédiatement envisageable sur les fondements de la jurisprudence lumineuse du 31 juillet. Relative à sa prédication politique.
Je proposerai donc une approche plus graduelle ou ascendante, avec : « l'interdiction de tout ce qui, dans la doctrine de l'islam, a pour objet ou pour effet de contredire, nier, détruire ou simplement endommager la construction des droits de l'homme ». Bref, de tout ce qui viendrait subvertir cet édifice et détourner les droits de l'homme de leur objet de liberté, de sécurité, de souveraineté populaire, d'égalité, etc. Car en fait, l'islam est bien un instrument de détournement du droit de vivre une foi et d'exercer une religion puisque tant son objet que sa pratique sont d'instaurer un régime politique.
Il appartiendrait alors au "Comité du 31 Juillet", d'en faire l'inventaire, ce qu'ajm a déjà remarquablement compilé http://www.ajm.ch/liberty/plainte_18.3.06.pdf , puis de proposer les interdictions légales et promotions corrélatives :
Interdiction des textes islamiques contraires aux droits de l'homme, des prédications et supports correspondant (notamment lieux de prédication).
Extension du principe de précaution à la préservation des normes démocratiques sous.tendues par les droits de l'homme http://www.checkpoint-online.ch/CheckPoint/Forum/For0105-TerrorismePrincipePrecaution.html
Edition parallèle et promotion massive d'un coran définitivement et irréversiblement modéré (expurgé des versets interdits) ainsi que tous autres textes subséquents.
Reconnaissance d'Etat de l'islam fondé sur les textes et pratiques réformés ainsi établis.
Publié par louis le 4 juin 2006 à 2:29
Oui. Cela paraît plus sage que mes propos si définitifs. Mais cette dilution, le simple terme de progressivité en témoigne, contient à mes yeux un trop grand risque, qui a déjà coulé bien d'autres projets de ce type - celui de glisser vers des définitions dans lesquelles certains pourront intégrer des portes dérobées, par lesquelles s'instillera bien vite la gangrène du relativisme.
Combien de mouvements pro-droits de l'homme ou antiracistes ou dévoués à l'entente, à la paix, à l'abolition de la haine, ont-ils été ainsi récupérés pour devenir, progressivement, l'antithèse de leur souffle original?
Il est bien évident que les actions du Comité doivent contenir des éléments progressifs, différenciés, adaptés à l'état et à l'évolution du débat dans différents milieux. Mais sa base, son manifeste, ne doit à mon avis tolérer aucune possibilité d'en mêler le sens aux propos, déjà innombrables et plus raffinés que ce que nous pourrons produire à temps, des gens qui ont admis, à tort selon nous, que l'Islam des textes sacrés peut être récupéré tel qu'il est.
Si nous voulons apporter au débat quelque de neuf, de frais, de dispos, de porteur d'avenir, nous devons en ancrer les fondements sur des définitions parfaitement nettes, quittes à affronter, en effet, la contestation de ceux qui, précisément, devraient, de par leurs convictions présentes, être nos alliés. Mais cette incompréhension est un prix bien modeste à payer pour la chance qu'elle nous offre de rester intègres face à nous-mêmes, et entre nous.
Car en l'état, un tel comité n'a pas pour objectif de rassembler un nombre maximal de gens dont les idées peuvent, en partie, s'accorder aux nôtres, mais bien de relier ceux qui ont compris, déjà , avec suffisamment d'acuité, les éléments de base du débat que nous devrons alimenter.
Je propose donc que l'interdiction de l'Islam, jusqu'à l'abrogation définitive de ses préceptes inacceptables au regard des droits de l'homme, ou plutôt de la dignité humaine, reste le centre, le cœur battant, intact, du Comité du 31 juillet. Et si, ce qui est bien entendu légitime, nous voulons d'emblée en préciser les voies, comme le suggère Louis, je recommande de le faire par le biais d'annexes, d'appendices, qui, explicitement, n'engagent pas le principe même du manifeste.
Ainsi, lorsque le Comité aura fait son œuvre, il disparaîtra de lui-même, sans que personne ne puisse en récupérer le succès pour y adjoindre des objectifs moins louables. Et c'est-là une précaution dont je pense que nous devrions faire, ici, un devoir.
Publié par ajm le 4 juin 2006 à 9:57
La comparaison des "Verts" avec les "Rouges", si elle a ses limites, peut être d'une certaine aide. P.ex. le "petit livre rouge" a eu un très grand succès en France (pour la Suisse, je l'ignore) sans pour autant que les maoïstes n'y créent des maquis armés.
L'homme à la ceinture d'explosifs a remplacé dans l'imaginaire collectif l'homme au couteau entre les dents. Dans les deux cas, la force barbare d'une idéologie qui nie la valeur de la vie d'autrui, fait douter de la capacité de résistance de notre propre tissu social et politique, de ses valeurs démocratiques.
Il est d'autant plus important de se poser la question que la menace Verte est aussi réelle que ne l'était la Rouge.
Et il est aussi important aujourd'hui qu'hier que la réponse soit proportionnée, adaptée à la menace.
Publié par FrédéricLN le 5 juin 2006 à 9:28
@ajm et Louis
Si vous êtes sérieux pour ce comité du 31 juillet, je souhaiterais en faire partie et travailler avec vous sur ce projet. Je me range plutôt aux propos de Louis. Pour avancer sûrement, inutile de provoquer la bien-pensance relativiste, mieux vaut la prendre dans le sens du poil des droits de l'humain.
Publié par elf le 5 juin 2006 à 11:54
@elf
Alors, très sincère bienvenue à bord!
Nous n'aurons pas de pb pour établir le contact :-)
Publié par louis le 5 juin 2006 à 12:38
Comme la menace rouge, la menace verte a une double nature: elle comporte, à la base, un volet militaire et un volet idéologique. Son volet militaire est extrêmement violent, sans discrimination aucune, très autonome, capable d'agir n'importe où, contre n'importe qui (les siens y compris), mais n'a pas (encore) la puissance de feu de celui de la menace rouge.
Au niveau idéologique, les parallèles sont nombreux aussi: toutes deux promettent un paradis grâce à une sorte de révolution, à l'instauration d'un ordre parfait, universel. Et toutes deux mentent de manière éhontée sur les succès de cet ordre là où il a été mis en place.
Quelle est la réponse proportionnée et adaptée?
Au niveau miliaire, je pense qu'il faut surtout favoriser la vigilance de la population. Il est extrêmement difficile à une force armée d'intervenir assez en amont de cette menace pour la neutraliser. En France, où on se targue volontiers de l'avoir fait, la menace ne cesse d'augmenter. Une population sûre de ses valeurs, et de l'inanité de celles de l'adversaire, est sans doute le meilleur moyen de prévenir efficacement la préparation d'actes terroristes en son sein.
Au niveau idéologique, il s'agit de définir avec précision qui est l'ennemi, de le connaître à fond, de savoir quels sont ses points de ralliement psychologiques, ses bases religieuses. Il faut comprendre comment il fonctionne et, ici également, répandre ces notions dans la population, afin que tout un chacun soit en mesure de réagir correctement, de manière proportionnée. Car le meilleur remède contre la terreur est la connaissance. Il faut faire la lumière.
Si la population est mal informée au niveau idéologique, les règles de la démocratie empêcheront les forces armées d'agir correctement, quel que soit par ailleurs la qualité de leur formation - initiale et continue. Si on ne lutte pas avec la meilleure énergie pour empêcher l'ennemi de désinformer la population, aucune victoire ne sera possible avant qu'une situation d'urgence ne place le pouvoir entre des mains non démocratiques, pour le meilleur ou pour le pire.
Publié par ajm le 5 juin 2006 à 16:08
Pff, long à lire, mais j'y suis arrivée.
Alors j'aimerais tout d'abord réagir aux pensées comme quoi, dans ces pays qui appliquent la charia, ou autre pays musulman (il n'y en a pas des masses) le chrétien ou non-croyant sera persécuté puisqu'ici en Suisse le musulman sera interdit.
Ne vous faites aucune idée, la situation est déjà pire et il n'existe AUCUN pays musulman dans lequel aucun prisonnier ne l'est à cause de sa foi ou son origine, je peux donner moult exemples. La situation serait encore pire? elle est déjà tellement avancée.
Deuxièmement, c'est bien votre comité, je signerai des deux mains mais...
avez-vous pensé qu'il faut faire vite, et même très vite? Le droit de vote pour les étrangers est effectif au niveau communal, bientôt cantonal. Entre les Suisses abstentionnistes et les musulmans au 'conquérisme' rampant, qui va gagner ces votations? C'est tout le danger d'avoir ouvert nos urnes sous la pensée de liberté que seuls nous partageons.
bon.
mais à part ca, j'ai pas d'idée comment faire concrètement...
Publié par smax le 2 juillet 2006 à 18:54
Le droit de vote pour les étrangers n'est pas un obstacle - une fois correctement informés, à l'issue du débat que déclencherait un projet concret d'interdiction, les Musulmans aussi voteraient en partie en sa faveur. Ainsi, je ne pense pas que la nationalité joue un rôle à ce niveau. Je ne crains pas le vote des étrangers.
Et même la religion ne joue pas ici le rôle auquel on peut s'attendre à première vue. Une grande partie de Musulmans préfèreraient l'Islam mythique que les apologistes vantent, aujourd'hui par ignorance ou par malice, à l'Islam réel, celui des textes sacrés, et l'interdiction favoriserait un projet de réforme susceptible de donner enfin une réalité tangible à cet Islam hypothétique. Les Musulmans sincèrement persuadés que leur religion - personnelle - est bâtie sur la paix ne craindraient pas un tel processus.
Le comité est en lui-même une idée. Il doit réunir des gens décidés qui permettront la réalisation d'un dossier juridiquement solide, suivant le plan d'exposé présenté également sur mon site, juste après le manifeste du comité. Sur cette base seront créées des actions en justice, des présentations, des conférences, des interviews - jusqu'à qu'un débat assez large et assez informé soit établi dans le public pour permettre une discussion politique raisonnable sur un projet de modification ad hoc de la Constitution helvétique. Ici aussi, une proposition est déjà disponible.
Publié par ajm le 2 juillet 2006 à 20:07