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3 mars 2006
La lenteur contre la vitesse
La mise en réseau des entités dans le but d'accélérer et d'optimiser les cycles décisionnels est une démarche commune aujourd'hui à toutes les structures organisées : on veut décider - et donc agir - plus vite et plus juste. Les flux d'information se multiplient, sont distribués à tous, afin d'accroître le potentiel d'initiative ; les échelons hiérarchiques sont réduits, les structures aplaties, afin de tirer pleinement parti de cette circulation de l'information. On systématise également les activités 24 heures sur 24 pour exploiter au maximum le temps à disposition, soit par l'introduction de relèves nocturnes, soit en délocalisant les travaux dans des fuseaux horaires distants. Ainsi se développe une sorte d'hyperactivité, voire d'hyperréactivité, en une incessante course contre le cycle décisionnel de son concurrent ou de son adversaire.
Cet élan s'applique aux informations, mais également aux idées et aux valeurs qu'elles portent. L'épisode des caricatures de Mahomet, la polémique sur l'emploi des OGM, la contestation de l'invasion de l'Irak ou encore le traité de Kyoto ont généré ou concrétisé des débats planétaires, des antagonismes cognitifs et culturels qui vont au-delà des faits. La nécessité de convaincre plus que de vaincre, de conquérir les cœurs et les esprits plus que les territoires, a ainsi fait de l'information une arme prioritaire, et la capacité de produire et de distribuer l'information un système d'arme déterminant. Du coup, la course décrite ci-dessus est également une course à l'audience, et donc à l'influence, par les méthodes de la communication, de la mystification ou de l'aliénation (pour la signification de ces termes, je renvoie au livre La guerre du sens du général Loup Francart).
Il faut cependant s'interroger sur la validité de cette course : celui qui informe et persuade plus, plus vite et plus précisément est-il vraiment sûr de prendre l'avantage, à la longue ? En d'autres termes : face à un lièvre impossible à dépasser, n'est-il pas plus avantageux de faire la tortue afin de gagner la course dans un autre sens ? C'est une question qui vient à l'esprit lorsque l'on constate la résilience d'idéologies aussi discréditées que le communisme ou le pacifisme, éminemment recyclées dans l'altermondialisme, et leur influence présente sur les sphères dirigeantes. Il me paraît impossible d'expliquer ce phénomène par le seul débat d'idées en temps réel, et c'est bien l'inertie des idées au fil du temps qui me paraît ici être à l'œuvre : les choses que l'on nous enseigne ou que nous vivons au début de notre existence demeurent en nous, malgré toutes les remises en question ou les démentis successifs, comme des référentiels durables.
C'est ainsi que la course visible à la rapidité des cycles décisionnels et à la réactivité des messages-clefs peut être contrée par une course invisible au formatage des critères de décision et à la sensibilité des audiences-cibles, et donc la recherche de relais instantanés et d'adhésions émotives être contrée par la présence de relais à retardement et d'adhésions indélébiles. Dans la mesure où le terrain des consciences est toujours plus facile à contrôler lorsqu'on y accède en premier, l'éducation des jeunes - ou l'endoctrinement précoce selon les mœurs - est une réponse sociétale et générationnelle à toute domination dans l'espace de l'information et des idées. Lorsque les individus ainsi influencés auront atteint des postes à responsabilité, l'efficacité de l'effort initial prendra toute son ampleur et révèlera sa nature ni offensive, ni défensive, mais relevant du combat retardateur - échanger de l'espace (cognitif) contre du temps.
On peut bien entendu voir dans mes réflexions une illustration de la lutte entre les démocraties occidentales, souvent omniprésentes et séduisantes, et le fondamentalisme musulman, souvent souterrain et prosélyte. Mais ce n'est qu'une application d'un paradigme à mon sens plus général.
Publié par Ludovic Monnerat le 3 mars 2006 à 19:42
Commentaires
Pour l'endoctrinement des jeunes, j'ai déjà mentionné dans ce blog ce qui se passe à l'Université de Genève. Je reçois par email le journal de Primo Europe et, même si c'est un peu long je fais un copier-coller d'un article que je pense représentatif de ce qui se passent dans toutes les Unis (j'aurais donné juste l'adresse de la page web si j'avais pu).
Baston anti-juive à Jussieu
Paris, 23 février 2006.
Jussieu, bâtiment Cuvier, amphithéâtre de biologie, jadis celui où j'avais le plaisir de suivre mes cours.
C'est avec beaucoup de réticence que je me rends à ce «grand meeting pour lutter contre la colonisation en Palestine», organisé par ma propre université.
Ouvert à tous, entrée libre. Il est 19h30. Accompagné de quelques amis, nous avons le devoir de savoir ce qui se dit au sein de notre fac. Nous serons discrets. A l'entrée du bâtiment, accroché à la gauche du portrait de l'admirable Marie Curie, un drapeau palestinien annonce la couleur.
Distribution de tracts hostiles à Israël. Sur un stand, on y propose pour quelques euros des keffiehs, badges, cartes postales et savons à l'huile d'olive palestinienne. Placardés aux murs, sur tout les murs, de grandes affiche dénoncent le mensonge d'Israël : Partout, la mention « Israël ment ». Je rêve.
Avant d'aller plus loin, un contrôle de sécurité m'oblige à décliner mon identité. Je déclinerai un faux nom, un nom bien français. Là , dans le couloir qui m'emmènera à l'amphithéâtre, on me propose très cordialement de me servir en autocollants, posters, stickers et autres objets de propagande. Tous gratuits.
On y dénonce Israël, le «vrai visage de l'occupation israélienne », l'annexion de la terre, la brutalité et l'humiliation infligé au peuple et enfants palestiniens par une armée honteuse. Sur les stickers rouge sang que l'on m'invite à coller « partout, mais pas dans la fac ! », un appel au boycott d'Israël, sur les autocollants jaune, on fustige encore le pays que j'aime.
Je me saisis d'un grand nombre, ces derniers au moins ne seront pas collés. Je vais me réveiller.
J'entre enfin, atterré, dans l'amphi de biologie, mon amphi. Qu'en ont ils fait ? Vision d'horreur. Sur le tableau principal, trône un large drapeau palestinien accompagné d'une pancarte « EuroPalestine ». Tout autour, encore ces affiches. L'amphi se remplit, vite plein d'un public en large majorité composé de français « de souche ».
Quelques arabes et beaucoup de français. Applaudissements nourris, la conférence va commencer. Le débat sera animé par Olivia Zemor, présidente du CAPJPO (Coordination des Appels pour une Paix Juste au Proche-Orient) et connue pour ses écrits ouvertement antijuif.
Applaudissements soutenus. On commence par un vibrant hommage, un éloge au président de l'Université P. & M. Curie, Gilbert Béréziat, qui a le courage d'avoir « comme à son habitude » permis l'organisation d'une telle manifestation.
On rappelle que cette université avait pris la « courageuse initiative de demander la suspension des relations universitaires avec Israël, en raison des atteintes aux droits de l'homme perpétrées par les forces d'occupation dans les territoires palestiniens autonomes réoccupés, au cours de la deuxième Intifada ».
On s'attristera aussi de la fin proche de sa présidence en souhaitant vivement que son remplaçant saura lui aussi « résister à certaines pressions et faire preuve de la même ouverture d'esprit». Applaudissements, ovation.
L'amphi entier est donc acquis à la noble cause palestinienne. Avant la présentation des intervenants, on explique la situation au proche orient: fustigation d'Israël, Monsieur Ariel Sharon sera qualifié de « criminel de guerre, de terroriste d'état ». Je vais vomir.
La simple prononciation des mots « Hamas » ou « FLP » provoque immédiatement une acclamation de l'arène toute entière. Mon sang se glace. Je me retourne pour mieux voir les gens applaudir, mieux réaliser.
A Paris, en 2006, dans une université, on aime sans complexe le Hamas.
Le groupe islamiste, terroriste, responsable d'innombrables attentats ignobles, de la mort de centaines d'israéliens, promettant au monde la destruction totale d'Israël et qui viens de s'emparer des pleins pouvoirs est ici acclamé. Je suis révulsé, ulcéré, écouré, abattu, accablé, profondément affligé.
Enfin, présentation des invités et traducteurs : Janette Mikhail, la nouvelle maire de Ramallah, Manale Tamini, fondatrice et responsable de l'association "Human Supporters Group" à Naplouse, Ilan Pappe, historien israélien contesté, récemment Expulsé de l'Université de Haïfa, opposé à l'existence de l'état d'Israël, Azmi Bishara, député à la Knesset et dirigeant du parti "Balad" et deux citoyens palestiniens. Visiblement bien connus du public, applaudissements ponctués de « Bravo » pour chacun d'eux.
La maire chrétienne de Ramallah s'apprête à intervenir, en arabe, accompagnée de son traducteur. Elle salue l'assemblée d'un «massa oul kheir» (ndlr : bonsoir) auquel l'amphi entier lui répond en retour «massa oul kheir» ! Le traducteur s'étonne lui même d'avoir autant d'arabophones dans la salle. Ironique, il dit qu'il y a « trop d'arabe à Paris ».
Rires. On lui fait rectifier qu'il n'y a ici que trop d'arabophones. La maire de Ramallah à l'honneur de commencer : « Israël dicte en permanence ses conditions. Ce qui est fondamental, pour nous les Palestiniens, c'est de ne pas nous y soumettre. Il y avait une trêve, or Israël ne l'a jamais respectée : pourquoi le Hamas devrait-il obtempérer aux diktats d'Israël ? » Ovationnée.
La discussion s'attarde sur le fait qu'il faille ou non reconnaître l'état d'Israël. On conclura que non. Le Hamas sera qualifié de « bonne chose » pour les palestiniens et l'on rira seulement à la simple évocation de ces menaces à l'encontre d'Israël.
Madame Zemor, amusée se demande aussi « comment peut-on imaginer que le Hamas puisse détruire Israël, 5éme puissance militaire mondiale ?! ». Chacun alors prendra le soin et le temps de vomir sa haine d'Israël.
Appel au boycott, apologie du terrorisme, de la haine, de la violence et du chaos. Toutes craintes à l'encontre du Hamas, de L'Iran, des menaces et attaques terroristes seront écartés, non légitimes.
Ilan Pape insiste sur les mythes à démolir, auxquels l'opinion internationale a encore trop souvent tendance à croire : la Palestine n'était pas "une terre sans peuple, pour un peuple sans terre", en 1948, Israël a commis une épuration ethnique, un crime contre l'humanité.
Les criminels responsables n'ont toujours pas été jugés; Israël n'est pas la seule démocratie au Moyen-Orient. La seule démocratie, au Moyen-Orient, ce sont les territoires palestiniens, envers et contre l'occupation; durant l'été 2000, Israël n'a fait aucune "offre généreuse" aux Palestiniens; le retrait israélien de la bande de Gaza n'est en rien une contribution à la "paix". mais une étape dans la consolidation de l'occupation en Cisjordanie. Enfin, la solution de deux Etats est également un mythe.
Je cite : « Une solution à deux Etats ne marchera jamais. Les Israéliens et les Palestiniens peuvent partager la terre, dans l'égalité et dans une fraternité tout à fait réalisable. Se débarrasser de l'idéologie sioniste, c'est possible !" Il faut revenir aux traditions humanistes et morales des trois grandes religions. Les Israéliens sont soumis à un très fort endoctrinement. "Nous sommes conditionnés de notre naissance à notre mort, et même sans doute un peu avant notre naissance et un peu après notre mort", dit Ilan Pappé.
En ce qui concerne l'influence croissante d'Israël en Europe, l'explication est sans aucun doute l'histoire de l'Europe, et en particulier la Shoah. Nul doute qu'à l'avenir Israël va intensifier sa tactique du chantage à l'antisémitisme.
C'en est trop pour moi. Déjà éprouvé par mon récent voyage à Auschwitz, il me devient à cet instant précis difficile de ne pas confondre les deux époques.
Je crains cependant que les deux époques finissent par se confondre. Je sors, accompagné de mon amie.
Dehors, que peut-on se dire ? A-t-on rêvé ? Cauchemardé !
Si je ne regrette pas d'avoir assisté à cette horreur, je regrette d'en être parti avant la fin. Non pas pour entendre encore ces barbares cracher sur le pays que j'aime. Non. Mais il me reste des amis à l'intérieur. Je n'avais pas imaginé qu'il pouvait leur arrivé quelque chose. J'avais tort.
A la fin de la conférence, pourtant restés discrets et silencieux, ils auront été repérés par le service d'ordre « en tant que juif » et seront littéralement physiquement agressés, tabassés.
Mes amis, filles comme garçons, recevront des coups, des insultes et sortiront blessés, en sang du bâtiment. Lèvres éclatées, coups de poings, de tête, de pieds.
Lynchage de juifs au sein de mon Université.
Nul ne sera intervenu pour les aider. Et si j'étais resté avec mon amie? Je les aurais aidé à se défendre, j'aurais été frappé moi aussi, parce que « typé » juif et au nom de la cause palestinienne. Constat effrayant.
L'initiative de transformer une université, lieux de savoir, d'échange, de tolérance et de rencontre en une tribune libre, plaidoyer pour la destruction d'Israël est fermement condamnable, pitoyable. Je ne tiens pas à faire de comparaison douteuse, d'amalgame ni à généraliser.
Aussi, je me suis limité à ne décrire que des faits avérés, le plus fidèlement possible. Visiblement, aujourd'hui comme hier, encore nombreux sont ceux qui haïssent les juifs.
N'oubliez pas que cela est. Non, ne l'oubliez pas.
Frédéric (étudiant)
NB : pour des raisons de sécurité bien compréhensibles dans le contexte actuel, Primo ne dévoile pas le vrai prénom de cet étudiant.
Publié par elf le 4 mars 2006 à 0:44
Un article de Rumsfeld dans le figaro sur la guerre médiatique. Finirait-on par se réveiller...lentement
http://www.lefigaro.fr/debats/20060224.FIG000000686_la_guerre_contre_le_terrorisme_est_aussi_mediatique.html
Publié par elf le 4 mars 2006 à 0:53
elf : merci pour le témoignage et bravo d'avoir été affronter la propagande prévisible au vu du titre de la réunion - la violence, elle, n'était pas annoncée, mais elles sont soeurs.
un lien non-web auquel je tiens beaucoup (en réponse au commentaire d'elf et au billet de L.M.) : "La propagande", Jean-Marie Domenach, PUF Que Sais-Je ?
Un excellent dossier dans "La Vie" de cette semaine sur le nouvel antisémitisme, avec un titre très judicieux me semble-t-il : "Le virus a muté".
Publié par FrédéricLN le 4 mars 2006 à 6:56
Le rôle de l'école publique et laïque française dans le formatage à long terme des esprits, en particulier de celui des journalistes et des hommes politiques est particulièrement frappant. On en voit un exemple dans un livre sur nos manuels de géographie anti américains et pro terroristes, élèves sous influence publié chez Audibert en 2005.
Internet permet aussi de rendre accessible des réflexsions a contre courant et, comme les samizdat en URSS de structurer une résistance. Dans le domaine de l'enseignement ont peut voir reseauenseignant.com pour s'orienter parmi les lieux de résistance et principalement en histoire aller sur lesbonsdocs.com.
Publié par l'homme dans la lune le 4 mars 2006 à 12:12
Pourquoi le message qui explique que vous lisez les commentaires avant qu'ils ne soient mis en ligne est il en anglais?
A part cela merci pour le remarquable travail que vous réalisez.
Publié par l'homme dans la lune le 4 mars 2006 à 12:14
Parce qu'il s'agit d'un plug-in écrit en anglais et destiné à filtrer les commentaires pour réduire les abus ; en l'occurrence, c'est la présence de plus d'un lien dans votre texte qui a retenu l'attention du plug-in...
Et merci pour le reste ! :-)
Publié par Ludovic Monnerat le 4 mars 2006 à 12:50
"...Visiblement, aujourd'hui comme hier, encore nombreux sont ceux qui haïssent les juifs..."
Oui elf, c'est évident mais ce qui est plus sournois c'est le nombre croissant de personnes qui ne sont pas de cette catégorie et qui pensent que les juifs ( sionistes ) et les Américains sont " haïssables ". Il y a trois heures que je quittais une soirée disons mondaine ( pour être discret ) et j'ai eu une conversation avec un élu provincial qui m'a tenu des propos qui m'ont surpris pour le moins. Rien de répréhensible mais un discours disons arrêté et une idée d'un monde musulman victimisé. Je l'ai surpris en tenant un discours opposé, comme s'il était impossible de ne pas adhérer à la pensée commune. Je pense que les Américains font une grave erreur en ignorant le combat médiatique ( qu'ils se refusent à mener ). Bien sure on peut comprendre le risque de dérapage d'activistes douteux mais quand on fait la guerre, on la fait partout. Il serait temps d'inventer le recours collectif pour information frauduleuse qui porte atteinte à notre intégrité mentale ;-)
Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 5 mars 2006 à 7:04
Les sionistes et le gouvernement américain, c'est des criminels et je mets quiconque au défi de me prouver le contraire.
Publié par Kqlqsh LILO le 5 mars 2006 à 7:47
Le commentaire précédent n'apporte strictement rien au débat, mais j'ai décidé de le laisser pour des raisons éthiques.
Publié par Ludovic Monnerat le 5 mars 2006 à 8:45
Y-M. S. "qu'ils se refusent à mener" : vous plaisantez ? ils y investissent des fonds considérables. Mais les fausses lettres de lecteurs que rédigent les services américains dans les journaux irakiens ont été démasquées, le magazine jeune et branché en arabe qu'ils distribuent à grande échelle ne trouve guère preneur même en piles gratuites, ...
le seul truc qui a marché, ce sont les secours post-tsunami, au point que notre finissime ministre Douste-Blazy a cru utile de souligner la satisfaction de Mme Rice ( http://minilien.com/?HsPs3qC6ou )...
Publié par FrédéricLN le 5 mars 2006 à 8:47
FrédéricLN, vous mélangez deux choses très différentes : premièrement, quelques cas isolés de "lettres de lecteurs" de soldats américains dans la presse domestique US, et dont le texte a en fait été rédigé par leur commandant de bataillon avec l'accord a priori des soldats en question ; deuxièmement, des communiqués de presse et des articles écrits par les services des affaires publiques US en Irak et qui ont été repris, parfois contre paiement, dans des journaux irakiens sans mention de la source. Le magazine que vous mentionnez ne semble effectivement pas un succès, mais n'est de loin pas la seule initiative pour gagner les coeurs et les esprits. Cela vous donne raison sur le sens de votre intervention, mais essayez d'être plus précis, on y gagnera tous...
Publié par Ludovic Monnerat le 5 mars 2006 à 9:42
Excuses plates et factuelles ! Je ne faisais allusion qu'au "deuxièmement" et croyais (à tort) que les communiqués en question avaient été envoyés pour publication en tant que lettres de lecteurs. Par ailleurs je prévoyais d'évoquer un troisième exemple (al Hurra) mais j'ignore quel est son bilan.
Toujours sur "la guerre du sens", et peut-être sur le registre de la lenteur, parution de "Quelle éducation face au radicalisme religieux?" (Dunod), "fruit de trois ans de travail d'une cinquantaine de professionnels de l'Education nationale, de la Protection judiciaire de la jeunesse, de la Jeunesse et des sports, de conseils généraux ou d'associations musulmanes". Les propositions qui y sont faites me semblent très étayées.
Extrait de la dépêche AFP :
(...) Le risque guette surtout les jeunes qui se sentent "de nulle part", auprès desquels le discours de Ben Laden a du succès parce qu'il "fabrique des frontières strictes" séparant les musulmans des autres.
Pour prévenir le radicalisme, il faut "contrer la construction imaginaire d'une communauté virtuelle de substitution dans un espace virtuel de substitution, en rattachant les jeunes à une histoire et/ou à un territoire". (...)
Publié par FrédéricLN le 7 mars 2006 à 10:15