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24 février 2006

L'armée en Pologne (1981-83)

Le huitième exposé, « L'Etat transformé en garnison. L'Armée et la société en Pologne à l'époque de l'état de siège dans les années 1981-1983 », a été présenté par Maria Pasztor, docteur en histoire, Université de Varsovie.

Lors de l'établissement de l'état de siège en Pologne, les dirigeants ont expliqué que les mesures sécuritaires et la participation de l'armée ont été rendues nécessaires par l'action radicale des dirigeants syndicaux, dans une population fatiguée de toute cette agitation. L'armée a été préparée par Jaruzelski en vue d'un état de guerre : dès 1980, des groupes d'opération territoriaux ont été créés sous le prétexte d'apporter leur soutien à l'administration civile, mais en fait pour mettre en place le dispositif indispensable à l'état de guerre. Cette opération à la fois policière et militaire, menée le 13 décembre 1981 (prise des locaux de la radio et de la télévision, blocage des liaisons téléphoniques notamment par l'armée ; prise d'assaut du chantier naval de Gdansk avec les forces du ministère de l'intérieur), a été préparée des mois auparavant, et des affiches ont été imprimées dans ce but dès septembre 1981 par le KGB en URSS.

La gestion de l'état de guerre a été assurée par l'armée dans la plupart des cas ; les officiers ont pris le contrôle de nombreux organes de direction et mis en œuvre l'exclusion ou le remplacement des dirigeants en place. Jusqu'à la fin de 1981, le Conseil d'Etat a renvoyé 25 juges et a reçu la démission de 11 autres ; 40% des maires ont été remplacés. Les tribunaux militaires ont condamné 10'000 personnes, dont 5000 pour avoir enfreint le règlement sur l'état de guerre et l'état d'exception (plus de 90% de civils) ; les tribunaux civils ont condamné 1600 personnes dans la même période, pour des raisons politiques avant tout.

Cependant, malgré cette participation de l'armée à l'imposition de cet état de guerre, l'armée en tant qu'institution restait très populaire, ne cédant le premier rang de popularité selon des sondages qu'à l'église catholique. La modération de nombreux officiers dans l'imposition des mesures ordonnées à Varsovie explique en partie cette popularité, tout comme la propagande dépeignant les militaires intègres en opposition à des dirigeants locaux corrompus.

Publié par Ludovic Monnerat le 24 février 2006 à 11:48

Commentaires

Et comme disait Coluche, Jaruselsky enlèvera ses lunettes noires lorsqu'il aura fini de souder la Pologne avec L'URSS!!

Publié par dahuvariable le 24 février 2006 à 12:07