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31 janvier 2006
Iran : planification d'emploi (7)
L'analyse des facteurs géographiques est à peu près parvenue à son terme, et il est temps de passer à d'autres facteurs. Nous aborderons ces prochains jours la question des acteurs, en se focalisant en première priorité sur les composantes du régime iranien. Mais il s'agit pour l'heure de récapituler les points décisifs, qu'au terme des analyses nous devrons articuler dans le temps et le long des lignes d'opérations retenues. Après deux genres de facteurs, nous avons identifié les points suivants :
- Neutraliser de façon réversible le programme nucléaire
- Persuader la population iranienne de changer de régime
- Obtenir une « armée de libération iranienne »
- Forger une coalition avec des pays musulmans
- Protéger Israël contre toute menace stratégique
- Neutraliser les dirigeants mystiques du régime
- Contrer l'influence du mahdaviat sur la société iranienne
- Neutraliser les systèmes de commandement du régime
- Prévenir la destruction d'objets d'importance nationale
- Obtenir une suprématie aérienne et la conserver
- Etablir un bouclier antiaérien et antimissile dans le Golfe Persique
- Contrôler les principaux points de passage vers les pays voisins
- Contrôler et tenir ouvert le détroit d'Ormouz
- Prendre et protéger les installations pétrolières
- Etablir une base opérationnelle avancée dans le pays
Là encore, il est bon de préciser que ces points ne sont pas priorisés par rapport à leur importance ou leur urgence. Ce travail sera fait lors de l'établissement du concept opératif (operational design). Malgré cela, avec le nombre croissant d'éléments, on mesure aisément pourquoi les opérations militaires de grande ampleur nécessitent un travail énorme de planification - et provoquent des frictions majeures au sein des forces engagées sans même avoir un contact ennemi !
Publié par Ludovic Monnerat le 31 janvier 2006 à 20:59
Commentaires
N'oublions pas garantir une rapide augmentation de la production pétrolière des autres pays si on ne veut pas se retrouver avec un barril à plus de 100 USD, très mauvais psychologiquement.
On pourrait se passer du détroit d'Hormuz en installant un "pipe line" en direction de la côte ouest de l'Arabie Saoudite, ou en direction du Royaume d'Oman, ou via Le golfe D'Aquaba (Jordanie), vu que la majorité des pétroliers modernes peuvent pomper à des bouées spécialisées en haute mer. Et de toute manière pour le brut iranien il faudra s'en passer pendant les opérations militaires.
Pourquoi ne pas envoyer des petits groupes bien équippés, très entraînés, et avec une certaine autonomie (sur l'exemple des "Long Desert Range Scouts" britannique durant la 2eme guerre mondiale contre les forces de Rommel). L'idée est qu'une nuée de piranhas est tout aussi dangereux qu'un grand requin blanc.
Si on arrive à convaincre l'armée Chinoise de s'allier à l'armée Russe pour rétablir l'ordre, il se peut que cetains points soient négligés dans la planification, de plus je crains quelques objections en occident et des opérations un peu brutales....Mais quelle occassion de les mettre sur le piédestal des "superpower"!
Publié par marc le 1 février 2006 à 10:49
Ludo, tu écris, comme point décisif: "Protéger Israël contre toute menace stratégique". Ma question est de savoir ce qui est stratégique pour Israel, sachant qu'ils sont assez chatouilleux lorsqu'il est question de leur propre sécurité. Je pense que si un simple missile conventionelle est tirer depuis l'Iran, ce sera stratégique et les conséquences seront notoires ;-) Un boum vaut bien un BOUM BOUM BOUM!
Publié par dahuvariable le 1 février 2006 à 12:02
A Marc : oui, l'importance des opérations spéciales ne cesse de croître au fil du temps, parce que ce type d'opérations offre des options stratégiques que les forces conventionnelles ne sont plus en mesure de fournir. Maintenant, une opération multinationale avec la Russie et la Chine me paraît des plus douteuses ; à supposer que la volonté politique existe, les problèmes d'interopérabilité rendraient le tout injouable.
A Variable : 39 missiles Scuds ont été tirés sur Israël durant la Guerre du Golfe, donc l'épithète "chatouilleux" doit être un brin relativisé. Disons qu'un missile non conventionnel aurait certainement la dimension d'une menace stratégique...
Publié par Ludovic Monnerat le 1 février 2006 à 13:19
A Ludo: oui, mais le grand frère était là pour dire: ne bouge pas! Et on s'attendait plus à du C que du N!
Si c'est Bibi qui devient premier ministre, avec pour cheval de bataille... l'IRAN, on va rire!!
Publié par dahuvariable le 1 février 2006 à 13:45
Certes, mais ne penses-tu que pas que le grand frère est encore plus là aujourd'hui ? D'accord, avec l'arme N, les risques sont sans commune mesure, mais les capacités antimissiles ont aussi drastiquement évolué en 15 ans. Enfin, pour Bibi, c'est pas tout cuit, bien au contraire ! Ce qui n'enlève rien à l'importance de garder Israël "hors du coup", si j'ose dire, en tout cas ouvertement...
Publié par Ludovic Monnerat le 1 février 2006 à 14:27
Un petit délire dans l'après-midi. Du moment qu'il s'agit de contrer des extrèmistes islamiques, on pourrait utiliser de nouvelles munitions à base de cochonnaille vu leur aversion pour tout ce qui vient du cochon, et en plus ça éliminerait les surplus en Europe.... J'imagine assez la Garde Républicaine Irannienne se recevoir du "bacon" dans la figure !
Publié par marc le 1 février 2006 à 14:36
L'affaire des caricatures, celle d'Abou Ghraib qui ressort, tout cela tombe à point nommé:
- de manière positive pour l'Iran: un petit coup de scandale pour ressouder la population, et en plus une pression internationale qui se fait toute petite
- de manière négative pour la coalition: amener des payns musulmans dans la coalition va devenir coton, et l'opinion publique va craindre des bavures et ne va pas pousser dans ce sens
J'ai revu un vieux slogan pacifiste datant de la Guerre Froide (plutôt rouge que mort), je crains que beaucoup n'essaient d'appliquer la même posture face à l'Islam.
Publié par ylyad le 17 février 2006 à 8:59