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13 janvier 2006
Iran : planification d'emploi (5)
Après plusieurs jours consacrés à l'analyse des facteurs stratégiques, nous sommes en mesure de poursuivre notre planification participative en source ouverte pour une opération militaire en Iran. Avant de passer à d'autres facteurs, ce que nous ferons demain, il est cependant nécessaire de reprendre les conséquences tirées de notre analyse et de les exploiter. Elles doivent en effet nous permettre de commencer à identifier les points décisifs de l'opération, c'est-à -dire un élément supplémentaire de notre concept opératif comprenant déjà l'état final attendu, les objectifs finaux et les centres de gravité.
Un point décisif est défini au sein de l'OTAN comme un « point dans le temps, l'espace ou l'environnement de l'information, à partir duquel un centre de gravité ami ou hostile peut être menacé. » La définition suisse est encore plus abstraite (« élément dont la maîtrise est décisive pour l'action contre le centre de gravité »), mais le fait de parler d'élément suggère la nature matérielle ou immatérielle de ce point. Autrement dit, il s'agit d'un objectif intermédiaire qui nécessite des efforts particuliers pour être atteint, et qui est indispensable pour parvenir au centre de gravité visé par l'opération. Les points importants mais non décisifs sont qualifiés de névralgiques.
Ci-dessous sont listés des éléments qui pour la plupart sont des points décisifs. Ils ne sont pas articulés dans le temps, et donc pas encore numérotés, ni dans l'espace ou selon le domaine général qu'ils exploitent. Ce travail viendra plus tard, lorsque les analyses seront terminées : il s'agira alors d'ordonner les points décisifs de manière à pouvoir diviser notre opération en phases et en lignes, et donc de décrire par quelle suite d'actions parallèles le centre de gravité sera atteint. Au sujet du centre de gravité « rouge », la discussion engagée sur ce point n'a pas été suffisamment détaillé pour me convaincre de le changer. Nous y reviendrons.
Voici donc cette liste. Elle sera complétée au fil des analyses.
- Neutraliser de façon réversible le programme nucléaire
- Persuader la population iranienne de changer de régime
- Obtenir une « armée de libération iranienne »
- Forger une coalition avec des pays musulmans
- Protéger Israël contre toute menace stratégique
- Neutraliser les dirigeants mystiques du régime
- Contrer l'influence du mahdaviat sur la société iranienne
- Neutraliser les systèmes de commandement du régime
- Prévenir la destruction d'objets d'importance nationale
Publié par Ludovic Monnerat le 13 janvier 2006 à 21:46
Commentaires
Et pour le centre de gravité bleu, on reste sur le soutien de la population ou plutôt sur la crédibilité de la menace nucléaire (remarque de Pierre-André)?
Je rajouterai
- (au dernier) et limiter les pertes civiles
- prévenir les attaques terroristes en Occident
Publié par ylyad le 13 janvier 2006 à 22:14
Le soutien de la population, car ce dernier ne dépend pas que de la perception d'une menace : il est également influencé par la manière avec laquelle celle-ci est contrée.
Publié par Ludovic Monnerat le 13 janvier 2006 à 22:22
"...prévenir les attaques terroristes en Occident..." @Ludovic
Donné
En ce qui concerne la France, la seule option retenue par le gouvernement pour éviter des attaques terroristes sur le territoire français est de défendre la politique arabe.
Déduction
Il serait donc illusoire de compter sur la France pour intégrer une coalition occidentale contre l'Iran. Nous pouvons appliquer cette déduction à l'ensemble de la vieille europe, y compris la Suisse.
Conséquence
Les Américains n'iront pas à la guerre sans une forte coalition occidentale. Les néo-conservateurs ne prendront pas ce risque à la veille des prochaines élections présidentielles qui s'annoncent difficiles pour eux après l'expérience Irakienne. Cela peut donc nous laisser le temps nécessaire pour libérer l'Europe de ses gouvernements Eurabiesques en commençant par celui de la France en 2007, le plus impliqué dans son soutient au programme nucléaire militaire Iranien. Si la France est libérée, le reste de l'Europe le sera rapidement. Nous avons entre 18 et 24 mois pour atteindre ce premier objectif politique. Ensuite, et quelque soit le futur Président américain, une forte coalition occidentale pourra alors être mise sur pieds et l'objectif principal - empêcher une guerre nucléaire mondiale provoquée par l'iran - deviendra politiquement envisageable.
En attendant, il n'est certainement pas inutile que les militaires élaborent leurs dossiers sans tenir compte des aléas politiques des temps qui viennent pour que le jour venu - il arrivera - ils soient prêts à partir en guerre pour réinstaurer la juste cause occidentale et affaiblir durablement et le Nihilisme et le post-modernisme.
Publié par Eric le 14 janvier 2006 à 0:05
Des commentaires en "vrac":
* Neutraliser de façon réversible le programme nucléaire
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Comme but plausible , la transparence totale du programme , le demantelement des elements "dangereux" et sa mise sous tutelle , un peu ce qui s'est passe en Lybie pour les programmes ADM .
C'est un but "maximum" , atteignable uniquement apres la "reddition" mediatisee ou non du "regime" iranien ..
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* Persuader la population iranienne de changer de régime
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La , je crois que la motivation existe depuis longtemps et l'impression d'etouffement est bien reelle surtout dans la jeunesse . La violence des partisans du regime a jusqu'a present dejoue les tentatives democratiques de changer de regime : la population ne semble pas vouloir utiliser la violence pour cela ! apres tout le processus democratique existe et n'est pas conteste ..
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* Obtenir une « armée de libération iranienne »
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Les groupes armes anti "Molahs" semblent marginaux et peu efficaces . Si le but est le chgt de regime , je ne pense pas que cela puisse etre obtenu facilement par une revolte armee ! Un vote sera plus rapide et moins couteux
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* Forger une coalition avec des pays musulmans
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Quand ceux ci se sentent menaces ( le cas ici) ils se serrent les coudes meme si ce n'est pas "officiellement" enonce ! En general , ils delegueront au plus "fort" d'entre eux ( dans ce cas les USA ! ) et feront profil bas , quitte a laisser leur "opinion" se defouler dans les rues
( un geste symbolique car ce genre de protestations debouche rarement sur du concret ! La "rue arabe" est une ilusion qui existe surtout au Quai d'Orsay ...
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* Protéger Israël contre toute menace stratégique
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Sur ce plan , je pense qu'Israel a bati patiemment une strategie independante de dissuasion . Elle peut etre meme integree ou assujettie a une action de coalition ( meme but : empecher une nuclearisation militaire d'un regime arabe , nationaliste ou islamiste par tous les moyens . Les moyens : prevention quand c'etait possible : Egypte / Irak - dissuasion tres precise dans les autres cas ...)Il me semble que certains pays d'Europe esperaient qu'Israel par une action unilaterale , ferait "le sale boulot" et degagerait l'Europe de ses responsabilites , l'exonerant de sa "veulerie" et surtout de son manque de volonte politique ! Cette attitude me semble avoir echoue ..
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* Neutraliser les dirigeants mystiques du régime
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On peut envisager une frappe chirurgicale " a la Tom Clancy " mais la destruction des moyens de communications et de represailles peut etre plus efficaces ! Je pense a un scenario privant le regime de ses moyens d'actions et le poussant lentement a l'impuissance ( une manif monstre de meme 3 millions de figurants n'est pas un element decisif dans un conflit , le brouillage des communications avec les representations diplomatiques iraniennes a l'etranger l'est beaucoup plus , par exemple )
Le sort final de ces dirigeants peut etre resolu democratiquement par les urnes .Apres tout , Talleyrand disait :"Il est inutile et meme contre indique de tuer un adversaire avant de l'avoir deshonore -( et a ce moment , l'execution est finalement superflue ...)"
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* Contrer l'influence du mahdaviat sur la société iranienne
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Vu le nombre d'antennes satellite camouflees sur les toits iraniens , je pense que ce processus est largement realise ! Une minorite continuera de soutenir le regime ( Gardiens de la Revolution) mais le temps a largement emousse le fanatisme de ses membres ( les dirigeants ont profite de "largesses" relatives dont la masse est toujours privee - la situation economique a evidement beaucoup joue )
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* Neutraliser les systèmes de commandement du régime
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Si l'action d'une coalition future est "non militarisee" ( Quoiqu'un deploiement consequent et credible de force est essentiel pour souligner la determination des exigences ) cela est secondaire : le sentiment d'impuissance a distiller dans les centres de commandement sera surtout psychologique ! Dans le cas d'operations militaires , le choix des objectifs devra etre egalement les systemes de commandement , les forces de contre attaque et certains "goulots d'etranglement" particulierement vulnerables - raffineries de brut d'Abadan ou liaisons maritimes . La encore la destruction totale n'est pas necessaire ! Un bombardement sporadique par B52 ou Cruise missiles rendrait une exploitation quasi impossible sans creer de degats irreversibles ..
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* Prévenir la destruction d'objets d'importance nationale
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Voir plus haut : je ne pense pas qu'on soit a envisager du "carpet bombing " ou meme l'utilisation d'ogives tactiques ...Meme un bombardement de certaines composantes du complexe nucleaire ( pas forcement les sites d'enrichissement ) peut se faire par "bunker buster " conventionnel ! Encore une fois , le but a rechercher est la remise du controle pas la destruction ....
Publié par Mikhael Tsahal le 14 janvier 2006 à 15:14
Dernière fois que je touche ce sujet, après pour moi c'est clos. Mais je pense que le soutien de la population n'est définitivement pas le centre de gravité bleu car
* certe, il est nécessaire en europe occidentale mais n'est que l'un des éléments, et pas celui déterminant auprès d'autres pays (arabie saoudite,etc...)
* suite à la lecture de l'article, si le centre de gravité doit représenter le point illustrant le mieux la trajectoire d'un objet, à aucun moment ce soutien de la population ne joue ce rôle. Il est une force, une faiblesse et un élément contraignant à la fois. Mais il n'est qu'une réaction aux actions faites / envisagés. Sans action ni coalition, ni soutien ni désapprobation.
* l'élément unissant une coalition et indiquant son mouvement dans l'espace / temps est bien la peur de la bombe irannienne. Il s'agit de l'élément qui explique et permet de calculer le mouvement de la coalition, particulièrement si elle englobe des pays tel que Arabie Saoudite, Jordanie, etc,..
* il s'agit bien de cette crainte de l'arme nucléaire irannienne qui fédère la coalisation avec ses sympatisants tel que décrite précédemment.
* si cette peur disparraissait, les pays cités auraient probablement une autre attitude envers la coalisation qui serait autre, auraient d'autres sympathisants, etc... et donc un autre centre de gravité
* le soutien de la population est bien trop éclaté pour être un centre de gravité dans une telle coalisation, car il peut se modifier en fragilisant certains membres mais pas d'autres, à une valeure différente selon les pays, et est issu de perceptions différentes, à l'opposition de la perception de la volonté irannienne, qui me parait plus inter-culturelle et plus objectif.
* le soutien de la population n'est, en grande partie qu'une conséquence de la perception de la capacité militaire atomique (actuelle ou à venir)irannienne. La pensée suivante me vient: si l'Iran fait disparaître (à tort ou à raison, là n'est pas le propos) le fait qu'elle veuille obtenir l'arme atomique, elle affaiblit automatiquement le soutien à la population à toute action. Plus la perception d'une telle volonté sera grande, plus grande sera la "tolérance" de l'opinion face aux mesures plus dures prises contre ce pays. Et la manière acceptable de contrer une menace dépent de l'opinion, d'accord, mais est liée à la perception de la menace. Par analogie, je dirais que l'on peut approuver / désapprouver la sévérité d'une condamnation, et que ceci peut permettre de gagner un recours, mais l'origine de ce sentiement est le jugement (lié à un délit précis) et qui lui-même n'a été initié / ne peut être initié que par la perception qu'un délit ait été commis. (encore une fois à tort ou à raison). Mais pour que notre coalition tienne ensemble, il faut cette perspective commune.
Petite question: est-ce que c'est l'opinion publique qui a dit qu'il fallait combattre le nucléaire iranien et les politiques ont commencé à suivre le cas, ou est-ce parce que les politiques ont suivi le cas et on informer l'opinion que nous somme en train d'en discuter?
Bien entendu, un centre de gravité peut changer, mais en phase de pré-conflit il s'agit bien de la meilleure modélisation de trajectoire de la coalition - à mon avis.:-)
@Ludovic: je veux pas m'entêter, mais avant que mon point de vue soit enterré définitivement, peux-tu contre-argumenter et me dire ce qui ne va pas dans les points ci-dessus?
Merci
Publié par Pierre-André le 15 janvier 2006 à 14:00
Pierre-André, ce n'est pas de l'entêtement, et je te remercie au contraire de t'investir dans cette réflexion. La détermination du centre de gravité est d'ailleurs l'élément qui donne généralement lieu aux discussions les plus intenses au sein d'un état-major. De plus, je pense que ton intervention survient au bon moment, parce qu'en listant les points décisifs probables de l'opération, je ne me suis pas rendu compte que l'un d'entre eux - forger une coalition avec des pays musulmans - s'écartait de l'idée initiale en matière de coalition, qui supposait une visibilité moindre pour de tels pays.
Par conséquent, la soutien de la population devient effectivement un élément trop composite dans le cadre d'une coalition rassemblant des pays démocratiques et d'autres qui le sont moins, voire pas du tout (les monarchies du Golfe, par exemple). De facto, si l'existence d'une coalition assez large devient un élément déterminant du succès de l'opération, tout comme lors de la Guerre du Golfe déclenchée voici 15 ans, alors le dénominateur commun de la coalition devient bel et bien un élément essentiel. Reste à définir ce dénominateur.
Je ne pense pas que la peur du nucléaire iranien puisse être ce dernier : si nous estimons nécessaire que la coalition comprenne une "armée de libération iranienne", c'est-à -dire une organisation supplétive capable de jouer au minimum le rôle de paravent, la perception du nucléaire devient différente. Le centre de gravité bleu, dans cette perspective, doit donc être valable aussi bien en Iran qu'à l'extérieur du pays - ce qui est cohérent avec la perception d'une bonne partie des Iraniens opposés au régime de Téhéran.
En toute logique, le centre de gravité bleu, l'élément unificateur d'entités aussi diverses que les Etats-Unis, plusieurs Etats du Golfe et une partie de la population iranienne, doit donc être la perception de la menace posée par le régime iranien. Une perception qui peut diminuer ou disparaître, soit parce que ledit régime adopte un profil différent, soit parce que l'action considérée semble être plus risquée que l'inaction.
Un nouveau CdG à discuter, naturellement... :)
Publié par Ludovic Monnerat le 15 janvier 2006 à 16:56
....la perception de la menace posée par le régime iranien ....
me paraît très pertinent. Car finalement, ce n'est pas important que la menace soit atomique ou biologique,.... cette définition me plaît.
Publié par Pierre-André le 15 janvier 2006 à 18:55
Et c'est (plus) cohérent avec tout ce qui a déjà été fait jusqu'ici. Car en relisant les différents articles et leurs commentaires, la menace nucléaire n'est que le facteur déclenchant. Tout tourne autour du régime iranien, de ses instruments de pouvoir, et de la meilleure méthode pour le renverser par un gouvernement plus démocratique, dont tout le monde espère qu'un des premiers gestes sera l'arrêt du programme nucléaire.
Publié par ylyad le 15 janvier 2006 à 20:49
"...dont tout le monde espère qu'un des premiers gestes sera l'arrêt du programme nucléaire..."
Dont tout le monde espère qu'un des premiers gestes sera l'arrêt du programme nucléaire militaire agressif et peu respectueux des ententes signées. On ne peut prétendre interdire à un pays de renoncer à un programme nucléaire civile quand de nombreux pays vont décider de reprendre la construction de centrales plus sécuritaires pour produire l'énergie du futur. Le Canada s'oriente dans ce sens et d'autres pays devront revoir leur choix en considérant le nucléaire avec une approche nouvelle. La France qui a toujours utilisé le nucléaire et d'autres, peuvent répondre à cette demande de pays qui devront le choisir à leur tour. Il faut bien séparer les deux emplois du nucléaire et être conscient que nous n'échapperons pas à son utilisation plus large dans un futur assez proche. Heureusement la planète rétrécit et la technologie permet une surveillance très pointue impossible il y a quelque années. Je pense que LM ou d'autres plus instruits de la chose que moi pourrait élaborer sur ce sujet. Le cas de l'Iran n'est pas le nucléaire mais bien plutôt la délinquance d'un gouvernement paria du monde qui n'est qu'un déchet du 20ième siècle que nous devrons composter car impossible à recycler. Le Peuple d'Iran mérite mieux et le but de tout ce ramdam doit être de jeter ces déchets de société que le siècle précédent n'a pas eu le temps d'éradiquer et ma foi je trouve notre époque plus sécuritaire et beaucoup moins tolérante avec tous ces psychopathes et amoureux du pouvoir exclusif, personnel et à vie...
Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 16 janvier 2006 à 5:08