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7 octobre 2005
Les 20 ans du RAID
Le Monde a publié hier un article remarquable sur le RAID, l'unité spéciale la plus connue de la police nationale française, à l'occasion de son 20e anniversaire. Au-delà de l'historique de l'unité et des luttes intestines qu'elle a dû mener, il est intéressant de constater à quel point la compréhension des individus et des réseaux présentant une menace, dans toute leur dimension psychologique, morale et cognitive, a été développée :
La réorientation du RAID vers l'antiterrorisme oblige désormais les agents à une connaissance approfondie des dossiers. La 2e section ne se contente plus d'exécuter les demandes d'interpellation transmises par la direction générale de la police nationale. Elle reçoit les notes de synthèse en provenance des services de police judiciaire, les étudie méticuleusement et les intègre dans ses propres bases de données. Une mémoire informatique, entretenue en permanence, permet ensuite aux policiers de faire des vérifications dans le cours même de leur mission.
"On a commencé à faire cette bibliothèque avec le Groupe islamique armé (GIA), puis le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) et Al-Qaida, souligne Jean-Marc Fata. Les gars doivent connaître l'idéologie et les habitudes de leurs objectifs. Même chose pour la Corse : ils doivent savoir que le Groupe du 22-octobre ne se conduit pas comme l'Union des combattants." Il arrive que les responsables de l'enquête à la DST, aux renseignements généraux ou à la DNAT se déplacent au château de Bièvres pour briefer les membres de l'unité. En outre, chaque semaine, des cours théoriques sont dispensés aux policiers sur l'histoire du salafisme, la hiérarchie de l'ETA ou les mouvements nationalistes corses.
Une lecture conseillée.
Publié par Ludovic Monnerat le 7 octobre 2005 à 21:23
Commentaires
Est-ce que la connaissance des principes islamiques sous-tendant l'idéal d'un groupe terroristes permettra au sniper de mieux faire mouche?
Je ne vois pas trop l'utilité pour les groupes d'intervention de connaître de façon approfondie la mentalité de leurs cibles...
Publié par Ares le 7 octobre 2005 à 22:47
La réponse à votre question " Ares " est là ;-)
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3230,36-696379@45-100,0.html
Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 8 octobre 2005 à 0:16
Connaître l'ennemi, comment il fonctionne mentalement et techniquement est le minimum minomorum pour des Special Forces. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les SF ne sont pas des Rambos abrutis mais généralement ont une tête bien faite !!
B.
Publié par B. le 8 octobre 2005 à 10:05
A B. : Oui, mais justement, le RAID n'appartient pas aux "Special Forces", c'est-à -dire aux forces spéciales que comptent la plupart des armées du monde. Il s'agit d'une unité de la police nationale, composée d'agents assermentés, avec plusieurs années d'expérience de terrain derrière eux avant leur entrée. Le fait que des policiers a priori spécialisés dans l'intervention doivent entrer dans la peau de leurs cibles, sans que celles-ci soient pour autant ennemies, montre la distinction toujours plus ténue entre forces civiles et militaires, entre sécurité intérieure et extérieure. A la limite, nonobstant des questions d'amour-propre et d'identité administrative, on se demande pourquoi le RAID et le GIGN ne fusionneraient pas (sans entrer dans la problématique du COS et de ses cercles).
Publié par Ludovic Monnerat le 8 octobre 2005 à 13:12
Merci, mais je connais le RAID ;-)
Le terme SF était volontairement générique pour recouvrir l'ensemble de ces moyens spéciaux mis à disposition du contre-terrorisme.
Alzheimer ne me guette pas encore ;-)
B.
Publié par B. le 8 octobre 2005 à 14:58
A mon avis, une telle instruction ne se justifie pas. Le RAID n'infiltre pas les organisations terroristes. Son boulot se limite à mettre fin à des situations de crise. Les membres du RAID ne négocient pas, et leurs effectifs comprennent des négociateurs spécialisés(pour eux, bien sûr, la question ne se pose pas).
Bref à vouloir rendre le personnel trop polyvalent, il me semble qu'il en perd sa spécialisation.
Publié par Ares le 8 octobre 2005 à 20:31
Le RAID étant un unité civile de la police n'a pas il me semble l'autorisation de monter des ops à l'étranger comme le GIGN qui est une unité militaire.
Publié par Frédéric le 8 octobre 2005 à 23:34
A B. : Puisque vous connaissez le RAID, pourquoi dès lors écrire une "énormité" en l'assimilant aux Special Forces, un terme qui désigne explicitement les Bérets Verts de l'US Army? La précision dans les termes permet de limiter la confusion, et c'est justement la nécessité d'éviter une confusion dangereuse qui m'amène ici à souligner ce point : croire que les unités d'intervention des polices nationales sont adaptées aux menaces terroristes est à mon sens une illusion. On ne peut pas demander à des agents spécialisés dans l'intervention face à des menaces somme toute limitées (un forcené qui se barricade avec des otages, cf HB en 1993) d'affronter des combattants fanatiques équipés d'armes de guerre. Les forces de sécurité espagnoles l'ont appris à leur dépens. Voilà pourquoi il importe d'établir ici une distinction. Et je rejoins largement Arès dans son doute quant à la nécessité pour une telle unité de devenir aussi généraliste.
A Frédéric : le statut civil en soi n'est pas un obstacle aux interventions à l'étranger. Il faudrait voir la législation en vigueur en France, ainsi que les possibilités d'accords internationaux lors d'une opération pour le savoir. Mais on peut rappeler le cas du GSG-9 à Mogadiscio en 1977 pour montrer que c'est possible (le GSG-9 appartient au Bundesgrenzschutz).
Publié par Ludovic Monnerat le 9 octobre 2005 à 17:55
Je fais amende honorable: en effet la rouge me monte au front pour avoir osé écrire une telle "énormité" ;-)
Je m'en veux, Ludovic, que je m'en veux ;-))
B.
Publié par B. le 9 octobre 2005 à 19:51
Désolé si je vous ai froissé, B., mais je pars du principe qu'un débat sérieux passe par l'exactitude des expressions. Il est vrai que les officiers d'état-major général suisses sont impitoyablement drillés dans ce sens, quitte à corriger avec la même énergie un mot inexact et un point-virgule inapproprié... :)
Publié par Ludovic Monnerat le 9 octobre 2005 à 22:50
L'exactitude des mots garantit l'exactitude des gestes ;)
Publié par Ares le 9 octobre 2005 à 23:06
"on se demande pourquoi le RAID et le GIGN ne fusionneraient pas"
à cause de l'AMOUR entre flics et gendarmes LOL LOL LOL
Publié par Mikhaël le 10 octobre 2005 à 20:30
Disons plutôt qu'ils se complètent... Le RAID ne pratique pas les assauts de trains, avions, bus. Ses moyens sont plus limités que ceux du GIGN. Ils ne font pas d'assaut héliporté non plus je pense.
Bref parfois le RAID est face à ses limites et doit appeler le GIGN en renfort. Enfin, pourquoi les fusionner puisqu'ils dépendent d'autorités différentes (Gendarmerie - Polie). C'est comme si on proposait aux Seals de fusionner avec les SF des Rangers...
Publié par Ares le 11 octobre 2005 à 9:16
Disons plutôt avec les SF de l'Army (détachements d'opérateurs), puisque le 75th Rangers fait partie des SOF (infanterie légère d'élite)... Précision, quand tu nous tiens ! :)
Sinon, l'analogie est parfaitement pertinente.
Publié par Ludovic Monnerat le 11 octobre 2005 à 12:22
Merci pour la correction !
Publié par Ares le 11 octobre 2005 à 12:39
je riais de l'amour entre flics et gendarmes, aps des intervenants
Publié par Mikhaël le 11 octobre 2005 à 18:03
Publié par Bigmat le 15 octobre 2005 à 18:39
Publié par David le 13 janvier 2006 à 15:30