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1 octobre 2005
Au centre de commandement
Le Raid se poursuit, dans des conditions difficiles en raison de la pluie et du froid, ce qui entraîne des retards non négligeables et des abandons. La nuit a été plus calme que prévu en ce qui me concerne, puisque je n'ai pas veillé au quartier-général et me suis contenté de passer quelques coups de téléphone à intervalles réguliers pour m'assurer que tout se déroulait normalement. En revanche, j'ai passé toute la matinée dans le centre de commandement tactique (autrement dit, le Tactical Operations Center, TOC, en langage international) puisque le chef d'état-major était dans le terrain de la phase action, afin d'assurer la supervision et la coordination de la conduite des opérations. Cette fois-ci, je n'ai pas été préoccupé par des questions médiatiques, puisque la veille j'avais notamment donné une interview et fait une visite du QG à une équipe de France 2 !
L'image ci-dessus a été prise le jeudi 29.9 vers 2350. Elle montre la séance d'orientation faite au TOC en présence de tous les sous-chefs d'état-major, afin de fixer les rôles respectifs dans cet emplacement. Le TOC est un outil de conduite classique, dans lequel un chef de phase est secondé par des représentants de toutes les cellules (opérations, logistique, service territorial, conduite et information) afin d'avoir la vue d'ensemble sur le déroulement des opérations et de prendre les décisions immédiates. Pour prendre un exemple, l'augmentation rapide du nombre d'abandons en début de matinée a amené le représentant de la logistique à élaborer un concept de transport des raiders dans trois zones distinctes de la phase action. La décision prise par les Forces aériennes d'annuler les vols en Super Puma pour cet après-midi provoque de même le déclenchement de décisions réservées.
Pour faciliter la conduite des phases, le TOC compte de nombreux panneaux mis à jour constamment, concernant notamment l'évolution des moyens et l'état des postes, ainsi que des projections de situation issues du réseau monté dans le QG (voir ci-dessous). Il s'agit d'une représentation graphique montrant le dernier emplacement connu des patrouilles et permettant ainsi de se faire une idée de la situation tactique. Un tel outil permet en un coup d'oeil de vérifier des points de détail tout en conservant une bonne vue d'ensemble. Et lorsqu'un problème apparaît, le chef de phase peut rapidement former un petit groupe de travail pour le résoudre et proposer des variantes pouvant être rapidement mises en oeuvre.
Publié par Ludovic Monnerat le 1 octobre 2005 à 14:55
Commentaires
Avec c'est photos de PC's, il n'y a aucun doute possible : "swiss army style".
Publié par Ruben le 1 octobre 2005 à 18:18
En même temps, on a déjà plein d'idées pour faire encore mieux dans 2 ans ! L'évolution des moyens informatiques autorise des solutions inimaginables voici peu... :)
Publié par Ludovic Monnerat le 1 octobre 2005 à 18:30
A propos, sans faire de pub, s'agit t-il de logiciels commerciaux, sinon, y a t-il des informations open source sur les systèmes de planification/"information géographique" employés dans l'armée Suisse ? (et eventuellement, les logiciels de l'OTAN qui ont sans doute été précieux lors de votre dernière formation?).
Pas grave si pas le temps de répondre. Merci d'avance. Stop!
Publié par nobody le 1 octobre 2005 à 19:10
Sans vouloir faire de l'ironique, mais parler de "conditions difficiles en raison de la pluie et du froid" parlant d'opérations de commandos (si j'ai bien compris) me parrait un peu contradictoire; et même si ce n'est pas des opérations commandos, la saison ne me parrait ni torrencielle ni polaire.
Ai-je mal compris?
Publié par Mikhaël le 1 octobre 2005 à 19:11
Pour Mikhaël : les formations de type commando sont certes d'un niveau qualitatif supérieur, elles n'en sont pas moins affectées par les conditions climatiques. Par ailleurs, effectuer une infiltration par 0° sous la pluie avec une visibilité réduite, face à des plastrons équipés d'appareils de vision nocturne, n'est pas simple.
Pour nobody : les logiciels employés ont en partie été développés par l'EM SRC, et sont pour l'autre partie employés sur une base régulière par l'armée. Par exemple, un simulateur de la phase sélection a été développé par un informaticien de génie qui se trouve être le personnage administrant ce carnet... :)
Publié par Ludovic Monnerat le 2 octobre 2005 à 13:18
"plastrons "?
Publié par Mikhaël le 2 octobre 2005 à 20:22
Plastrons? On parle aussi de marqueurs. En langage OTAN, on dirait OPFOR. Bref, l'adversaire, etc.
Publié par Ludovic Monnerat le 2 octobre 2005 à 20:27