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10 septembre 2005
Un tigre dans le sac
On n'arrête pas le progrès : des chercheurs américains ont annoncé avoir mis au point un sac à dos qui produit de l'électricité. La production annoncée - 7,4 watts - semble certes un brin optimiste, puisqu'il n'est pas donné à tout le monde de pouvoir marcher avec un paquetage dépassant les 43 kg à une vitesse de 6,5 km/h. Pourtant, le principe est prometteur, notamment dans son application militaire. Lorsque l'on sait qu'une radio portable a généralement besoin d'une puissance oscillant entre 1 et 5 watts, on mesure aisément l'intérêt que peut avoir un tel système.
Les sources d'énergie portables et indépendantes sont bien entendu activement convoitées par les militaires depuis des millénaires. Lorsque les besoins logistiques des armées se limitaient pour l'essentiel à la nourriture et au fourrage, leur mobilité s'expliquait essentiellement par le besoin de se déplacer pour les obtenir. Avec le développement de l'artillerie et du moteur à explosion, les formations ont été confrontées à des besoins en approvisionnement toujours plus grands. Pour prendre un cas extrême, une division blindée israélienne au combat durant la guerre du Yom Kippour nécessait 1500 tonnes de biens de ravitaillement divers par jour.
La multiplication des équipements électroniques individuels (radio cryptées à synchronisation périodique, appareils de vision nocturnes, positionneurs GPS, pointeurs et désignateurs laser, ordinateurs durcis de poche ou portables, etc.) a cependant changé le problème, en imposant au soldat des charges supplémentaires portées à dos d'homme. Alors que les progrès dans l'instruction aux armes, la réduction du calibre des fusils d'assaut et l'amélioration générale des équipements a abouti à diminuer le poids des paquetages, les appareils supplémentaires et leurs batteries de réserve ont contribué à l'augmenter. Celui qui n'a jamais embarqué trois accus de SE-235 - ou de SE-227 - dans son sac à dos ne peut en mesurer l'impact physique!
De ce fait, l'obtention d'une capacité de production énergétique individuelle est un progrès majeur. Les solutions actuelles, comme les panneaux solaires pliables, sont trop encombrants et malpratiques pour ce faire. Libérer une unité militaire d'une chaîne logistique fixe permet de l'engager de façon dispersée, dans un espace bien plus vaste, et d'ainsi atteindre les effets requis avec une économie des forces nettement supérieure. Pour être plus précis, de telles technologies autorisent des soldats à opérer durablement sans un véhicule blindé faisant office de base logistique mobile, et donc favorisent les petites unités aptes aux actions non conventionnelles. Raison pour laquelles les forces spéciales militaires, mais aussi les bandes armées et autres groupes irréguliers, vont s'y intéresser le plus vivement.
Une fois de plus, le développement technologique favorise l'individu au détriment de la masse, la qualité au détriment de la quantité. Cette orientation doit constituer la base de toutes les réflexions futures concernant la structure, l'équipement, la doctrine, la formation et par dessus tout le personnel des armées.
Publié par Ludovic Monnerat le 10 septembre 2005 à 8:55
Commentaires
Au niveau radio, aprés les radio-émetteurs branché sur des vélos que des valeureux soldats de l'Arméée Impériale Japonaise faisaient fonctionner à la force du mollet durant la 2e Guerre Mondiale; on trouve depuis une grosse vingtaine d'années des petits postes transistors que l'on fait fonctionné avec une manivelle ;)
Sans compter aussi les petits réfrigirateurs doté de cellules solaires utiliser pour transporter des vaccins et autre médicaments dans les zones isolées.
Publié par Frédéric le 10 septembre 2005 à 10:22
Peut-être bientôt de mini-piles à combustible qui offriront des années d'autonomie???
Publié par Ares le 10 septembre 2005 à 11:16