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4 septembre 2005
La fin du multiculturalisme ?
Dans son bloc-notes publié par Le Figaro, Ivan Rioufol revient sur les méfaits du multiculturalisme et souligne la prise de conscience qui existe aujourd'hui à ce sujet en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas. Il montre cependant que le problème se pose dans des termes largement similaires en France :
Les Néerlandais et les Britanniques ont montré ce qu'il ne fallait pas faire, en invitant les immigrés à conserver leurs langues et leurs particularismes. Cette communautarisation a accéléré les repliements. Un sondage réalisé pour la chaîne Sky News a révélé que 46% des musulmans britanniques «se sentaient d'abord musulmans». Mais l'étude du Cevipof fait pareillement ressortir, pour la France, que seul un tiers des sondés désapprouvent la phrase : «Un musulman doit suivre les principes coraniques, même s'ils s'opposent à la loi française.»
La fragilisation des identités nationales par le relativisme culturel et le culte du métissage commence donc à être prise au sérieux. Il est regrettable que le terrorisme islamiste, et les réactions qu'il suscitent dans certaines communautés immigrées, soit un facteur déterminant dans ce processus. D'un autre côté, il est important de bien cerner les racines du problème pour ne pas déraper dans un autre extrême, remplacer le laxisme par l'intransigeance, et ainsi contribuer à poursuivre la fabrication d'un ennemi intérieur. Les identités ne viennent pas aux individus ; il revient à ces derniers de les adopter.
Si l'on considère que la formation des identités est l'une des caractéristiques de l'enfance et de l'adolescence, on se rend cependant compte que l'école est un milieu décisif pour faire face aux communautarismes et au morcellement des sociétés. Comme le souligne Ivan Rioufol, l'interdiction du voile islamique et l'apprentissage de l'hymne national à l'école vont dans le sens d'un renforcement de la nation, même si de telles mesures sont contestées. Mais il me paraît difficile d'imaginer cela en Suisse : l'évolution des esprits n'a pas encore atteint le niveau à partir duquel les singularismes tolérés au nom de l'ouverture d'esprit sont perçus comme les symptômes d'une isolation, d'un rejet. Comme les ferments d'un conflit futur.
Le multiculturalisme semble encore avoir de belles années devant lui. Et je ne pense guère me tromper en écrivant que seuls des événements graves sur notre sol amèneront un changement des perceptions à son sujet.
Publié par Ludovic Monnerat le 4 septembre 2005 à 10:29
Commentaires
Le multiculturalisme a cet effet pervers qu'il cache la réalité des choses. LEs cellules dormantes le sont car elles ont des endroits où se cacher et où dissimuler une logistique.
Prenons l'exemple contraire: comment un terroriste européen (j'imagine :p) pourrait infiltrer un village afghan ? On n'y trouve QUE des afghans, sa présence paraîtrait donc louche et serait surveillée automatiquement et naturellement sans que celà soit assimilé à du racisme.
En Europe, il faut bien dire que le simple fait de vouloir surveiller un groupe culturel soulève tout un tas de problèmes associatifs, légaux et politiques.
Ce qui est navrant, c'est que si 2/3 des musulmans de France ne se considèrent pas comme Français, ces 2/3 sont de 2è ou de 3è génération au minimum... C'est là qu'est le problème. La non-intégration fait partie d'un processus de refus de la culture européenne et non pas d'un manque quelconque dans le chef des français ou du gouvernement. Partant, que faire de ces populations qui refusent l'intégration et refusent également de quitter le territoire car elles profitent des acquis sociaux? Dans d'autres régions du globe, cela serait assimilé à une invasion...
Publié par Ares le 4 septembre 2005 à 14:33
Pourquoi faites-vous rimer multiculturalisme avec intégration de l'islam ?
Par exemple,la Suisse était protestante (depuis des siècles) puis, avec l'arrivée des italiens, espagnols et portugais, catholique (à quelque pourcent près).
Résultat, le parti catholique a perdu son C et se prononce pour l'ouverture des commerces le dimanche, etc... parce que ne défendant plus une "minorité", ils se doivent de penser au bien-être général avant de celui de ses partisans...
Maintenant, avec l'ouverture des frontières à l'Est, ultra-majoritairement catholique, l'équilibre va valser pour que la Suisse se retrouve très majoritairement catholique ...
comment les citoyens vont-ils réagir ?
- Est-ce que l'UDF va faire une percée ? :o)))))
- Est-ce que les catholiques vont se souvenir des renoncements passé et revendiquer ce qu'ils pensent avoir droit ?
- Est-ce que les protestants vont devenir une minorité à "protéger" ?
- ...
Avant de vous soucier de cinquième colonne et d'agents dormants, n'oubliez pas qu'au quotidien la Suisse fonctionne sur un fragile équilibre entre deux communautés religieuses et que cet équilibre a été bati essentiellement sur des sacrifices imposées....
Publié par X. le 4 septembre 2005 à 16:26
le Multiculturalisme c'est l'art de placer des bombes dans la société et L'Å’cuménisme en est la mèche qui favorise la mise à feu. L'Å’cuménisme comme le Multiculturalisme est vertueux dans son idée utopique mais néfaste sur le terrain. Réformer les irritants dans les dogmes et les écritures afin de respecter tous les Humains comme le stipule la Charte des Droits de l'Homme est l'attitude que l'on doit exiger de toutes les religions afin de pouvoir exercer leur cultes sans discrimination ni appel à la haine. Nous avons les outils, le respect de culte et de croyance est nommé dans la Charte, aussi les Religions doivent se conformer au plus vite aux principes énumérés sans équivoques dans cette Charte. Dans la foulée la Laïcité et la démocratie directe doivent être les pierres angulaires de toutes sociétés honnêtes, ouvertes sur le future et aux service de tous les Citoyens.
Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 4 septembre 2005 à 16:38
"""
Par exemple,la Suisse était protestante (depuis des siècles) puis, avec l'arrivée des italiens, espagnols et portugais, catholique (à quelque pourcent près).
"""
(Ares)
Eh bien!
Le Valaisan que je suis vient de découvrir qu'en réalité, il est protestant à l'origine. Je suppoise que le Jura de notre webmestre est aussi peuplé de réformés.
On en apprend de ces trucs sur ce forum.
Donc au Sonderbund, il n'y avait que des immigrés contre les troupes fédérales?
Publié par Ruben le 4 septembre 2005 à 16:43
Naturellement, en fait de "forum", je parlais de l'espace que l'auteur de ce blog veut bien laisser à ses commentateurs.
;-)
Publié par Ruben le 4 septembre 2005 à 16:44
Je conseille en effet à X., en prolongeant ce qu'affirme Ruben, de mieux étudier l'histoire suisse avant de placer des commentaires à son sujet dans cet espace. Le niveau de connaissances des personnes qui consultent ce carnet mérite une telle marque de respect... que ceci soit dit en toute cordialité ! :)
Publié par Ludovic Monnerat le 4 septembre 2005 à 16:57
Oups!
Merci Ludovic : je parlais de "X", et pas de Ares!
Mea culpa
Publié par Ruben le 4 septembre 2005 à 17:02
Je maintiens.... je n'ai jamais dit que toute la Suisse était protestante... mais sa majorité oui, relisez-moi :)
Publié par X. le 4 septembre 2005 à 17:09
"""Pourquoi faites-vous rimer multiculturalisme avec intégration de l'islam ?"""
Tout simplement parce que le texte de l'article en parle et que c'est le meilleur exemple de refus d'intégration dans nos contrées... Par ailleurs, je ne suis pas Suisse et ne connais malheureusement pas l'histoire de la Suisse dans ses détails... Mais comparer une lutte de pouvoir dans un pays au choc des cultures n'est à mon humble avis pas un bon exemple.
Publié par Ares le 4 septembre 2005 à 22:25
"c'est le meilleur exemple de refus d'intégration dans nos contrées"
Et c'est, d'après moi, le seul. Je n'ai pas d'autre exemple, dans l'histoire européenne récente, d'une communauté d'origine immigrée qui "refuse" les valeures du pays hôte.
( ce qui ne signifie certainement pas que tout musulman les rejette par principe, très loin de là . L'erreur serrait de confondre les mécanismes individuels et collectifs )
J'ajouterais encore que cela ne pose à priori pas de problème tant que les membres issus de l'immigration ne forment pas un ensemble homogène culturel et ethnique et ne dépassent pas une proportion critique.
Cela semble être, à mon avis, le seul moyen d'éviter les réflexes grégaires qui conduisent à la "ghettoïsation" et aussi de faire fonctionner l'intégration et les systèmes de régulation sociale mécaniques.
L'immigration n'est pas un problème en soi; l'immigrationnisme forcené peut en créer d'insolubles.
Publié par fingers le 5 septembre 2005 à 10:24
Calme ;) la guerre de 30 ans est terminée depuis quelques siécles. Actuellement, en France, on parle beaucoup des Evangélistes qui soutenue par leurs églises outre Atlantique convertissent les catholiques, notamment les roms.
Publié par Frédéric le 5 septembre 2005 à 20:41
Intéressant de voir le mot "multiculturalisme" déguiser un débat sur l'immigration (pas forcément illégitime, même si nous n'avons manifestement pas les mêmes idées).
Je sens ma culture (celle d'un français aisé, privilégié à bien des égards, intellectuel, athée, individualiste, mondialiste) profondément différente de celle de monsieur Monnerat (ce qui ne m'empêche pas de lire son blog avec le plus grand intérêt).
Même à l'intérieur des nationaux suisses d'origine suisse, il existe manifestement plusieurs cultures : entre antimilitaristes/amis de l'armée, antipatriotes/patriotes, individualistes/altruistes - et aussi athées/chrétiens, riches/pauvres, il y a des clivages culturels qui me semblent tout aussi violents que celui qui peut séparer un ouvrier immigré d'un ouvrier né en Suisse (ou d'un tire au flanc immigré d'un tire au flanc né en Suisse).
Pourquoi ce multiculturalisme devrait-il être davantage accepté ? Et s'il ne l'est pas à la promotion de quelle culture doivent concourir les institutions étatiques ?
Publié par Olivier T. le 5 septembre 2005 à 21:54
Visiblement nous n'avons pas la même définition du mot "culture". D'où votre amalgame. Partant, je ne comprends pas bien vos interrogations...
Publié par Ares le 5 septembre 2005 à 23:56