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11 août 2005
La sélection du GIGN
Hier soir, j'ai regardé sur France 3 une édition de « Des racines et des ailes » consacrée à la sélection pour l'entrée du Groupement d'intervention de la gendarmerie nationale. Le reportage, long de 2 heures, a ainsi décrit les activités de plusieurs officiers et sous-officiers gendarmes, dont une partie n'a pas franchi les épreuves de la sélection d'une semaine, et dont le reste a durement subi le pré-stage de 8 semaines, qui est également une période probatoire. Les équipes de France 3 ont ainsi replacé 5 hommes dans leur contexte professionnel et familial avant de suivre leurs heurs et malheurs à Satory ou dans d'autres base utilisées par le GIGN. A part des séquences de tir au pistolet à une main assez curieuses, le reportage n'a pas montré d'épreuve fondamentalement inhabituelle lors d'une sélection en vue d'intégrer une unité spéciale.
Ce type de reportage s'est multiplié ces dernières années, et constitue bien évidemment une publicité de premier ordre pour les formations ainsi médiatisées. L'émission n'a ainsi manqué de commencer par des images de l'assaut effectué en 1994 sur l'aéroport de Marignane, lorsque le GIGN a libéré les passagers d'un Airbus détourné par des terroristes islamistes algériens, et de rappeler un bilan de 30 ans qui comprend plus de 1000 opérations, 600 otages libérés et 750 personnes arrêtées, mais aussi 8 gendarmes morts en action ou à l'exercice. L'image donnée par les instructeurs de la sélection, que ce soit des cadres ouvertement présentés ou des membres de l'unité dont l'identité est protégée, a également fourni assez d'exemples de professionnalisme humain et de pression didactique pour être un élément positif. Les officiers du GIGN ont d'ailleurs veillé à être présentés sous un jour particulièrement favorable, à commencer par le commandant de l'unité!
Pour ma part, j'ai été assez surpris de constater le nombre élevé de noms de famille prononcés durant le reportage, ne pouvant croire que tous appartiennent à des hommes finalement recalés. L'émission n'a pas suivi jusqu'au bout la sélection les candidats, de manière à laisser planer un doute profitable à la protection de la sphère privée des gendarmes, mais une telle quantité d'informations reste étonnante. En partant du principe que le GIGN a maîtrisé le suivi de la production, on peut en conclure que la volonté d'humaniser l'unité et ses futurs membres constituait l'une des priorités de leur démarche. Car les forces spéciales qui acceptent la présence d'une caméra lors de leurs activités, même de sélection, recherchent un objectif de publicité et d'image qui justifie la prise de certains risques ; on l'a encore vu en décembre dernier, en Suisse, lors de la diffusion d'un Temps présent sur l'armée qui intégrait une séquence sur le détachement de reconnaissance d'armée 10.
Ce type d'émission permet aussi d'ébrécher les mythes qui entourent les forces non conventionnelles, et qui souvent brouillent leur vocation d'outil stratégique au service du gouvernement ou du commandement de l'armée. La faculté d'exécuter avec une préparation minimale des opérations complexes et risquées, de façon rapide et précise, repose en effet sur un ensemble de facteurs humains, organisationnels, matériels et doctrinaux qui n'ont rien d'exceptionnel, mais qui sont soigneusement étudiés et développés. Un travail de fond incessant qui explique ensuite le niveau de performance atteint.
Publié par Ludovic Monnerat le 11 août 2005 à 9:12
Commentaires
Indéniablement, les reportages télévisuels dont le sujet sont les institutions chargées de la sécurité au sens large ( police, gendarmerie, armée etc... ) ont sensiblement augmentés depuis, disons, trois ou quatre ans.
Alors que précedemment, elles étaient presque invariablement présentées comme néfastes, suspectes, ou au minimum douteuses et remplies d'imbéciles obtus, présentation en phase avec un anti-militarisme généralisé et un refus presque névrotique de l'autorité ou de ceux qui la représentent ( nécéssairement injuste et à tendances intrinsèquement fascisantes ), on voit actuellement un revirement à 180 degrés.
Certes, l'"autorité" avait grand besoin de redorer un peu son blason, mais c'est difficile de ne pas y voir l'influence de l'actualité internationale et l'irruption de nouvelles menaces après les espoirs suscités par la chute du Mur de Berlin et l'implosion de l'URRS.
Publié par fingers le 11 août 2005 à 10:30
J'ai aussi regardé ce reportage et ai tout autant trouvé étrange de voir autant de visages à découvert, autant de personnes civiles, qu'ils citent les lieux de résidence, etc... Illogique !
Enfin, moi je tombe des nues quand je vois ces entraînements !!! *sourires*
Publié par Scalea le 11 août 2005 à 15:31
Ceci dit, rien ne vous dit que ces informations sont exactes... La télévision française ne s'embarasse plus de ce genre de détails ("les noms ont été modifiés pour etc...").
Publié par Paxatagore le 11 août 2005 à 15:59
Les Gendarmes ont toujours été très ouverts et il n'était pas rare d'échanger avec eux sur le marbre un petit canon à la main et le soir il pouvaient consigner leurs pensés dans un petit carnet noir des renseignements généraux ;-)
Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 11 août 2005 à 16:36
Le reportage actuel (France 3) sur les forces belges de la MONUC au Zaïre est "impressionant"...
Publié par X. le 15 août 2005 à 0:14
Oui, quand on pense que ces officiers vont constituer la base de la solution africaine aux problèmes africains, on peut s'inquiéter... (Encore qu'avec une bonne boussole :))
A propos, la politique de neutralité de la Suisse l'empêche t-elle de prendre part à des missions de coopération type RECAMP ?
Publié par nobody le 15 août 2005 à 11:50
"A propos, la politique de neutralité de la Suisse l'empêche t-elle de prendre part à des missions de coopération type RECAMP ?"
Depuis notre adhésion, il n'y a plus de neutralité lorsqu'il y a un mandat de l'ONU (art. 43 "maintien de la paix" de la charte sauf erreur).
Donc, la Suisse, sur la base du chapitre VII (VI bis comme il est de coutume de l'appeler) de la charte peut envoyer des hommes uniquement dans le cadre d'un maintien de la paix (en aucun cas pour l'imposer). Invitée à participer à la MONUC, elle a envoyé des officiers (volontaires), d'autant que c'est un officier suisse qui a remis à jour les techniques de tir de combat utilisées en France, Belgique, etc.
Publié par X. le 15 août 2005 à 12:16
Vous savez, ce reportage ne montre pas dans son ensemble les tests de sélection du Groupe. Pour humaniser ce reportage les journalistes se sont attchés (sans savoir ce que cela allait donner) à quelques gendarmes. Je nr pense pas que cela permette de faire un "Coup de pub", car cette unité n'en a pas besoin, elle a toujours gardée un aspect mystérieux.
Publié par Webmaster GIGN.org le 18 août 2005 à 16:13
J'ai égallement regardé le reportage vendredi à 17h10 sur ARTE concernant la sélection des membres de la légion étrangère.
Je trouve que la sélection pour le GIGN est très professionnel, tandis que celle pour la légion rèste très primitive est vraiement de faible niveau. Ce rouler dans la boue et ce faire engueler du matin au soir est digne d'une armée du millénaire passé!
Petit clin d'oeil au officiers de l'armée Suisse qui acomplissent une marche de 100km (environs 120 éffort) en 13h à 25h alors que les futur légionaires accomplissent 80km en 48h..... à méditer.
Publié par Claude le 22 août 2005 à 16:11