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4 août 2005
Incompétence à Guantanamo
Sur le site Terrorisme.net a été mis en ligne hier un texte qui résume un article fort critique sur le camp de prisonniers de Guantanamo. Paru dans l'International Journal of Intelligence and CounterIntelligence, cet article écrit par un professionnel du renseignement souligne en effet l'incompétence qui règne dans le camp et qui empêche une récolte efficace des renseignements. Une affirmation qui a de quoi surprendre, vu de l'extérieur, mais qui s'explique par des facteurs assez simples sur le plan du personnel. Extraits :
Mener un interrogatoire ne s'improvise pas: il y faut des années d'expérience. La plupart de ceux qui se trouvent envoyés à Cuba n'ont pas ces compétences. En outre, actuellement, des personnes plus jeunes et avec encore moins d'expérience seraient envoyées à Guantanamo. Ils ne connaissent rien au monde complexe d'Al Qaïda: on leur donne un ou deux livres à lire sur le sujet, ils reçoivent une formation de quatre semaines pour mener desd interrogatoires, puis débarquent à Camp Delta munis de ce seul bagage. Face à de tels interlocuteurs, qui se montrent confus et imprécis, des prisonniers (notamment saoudiens) qui méprisent déjà les Américains se sentent en position de force.
Beaucoup d'interrogateurs partent du principe que les prisonniers ne coopéreront jamais et sont ainsi, psychologiquement, battus d'avance. Il vaudrait mieux, suggère Van de Velde, mettre l'accent sur les moyens de pousser des prisonniers refusant de coopérer à livrer des informations.
Ceux qui se révèlent les plus aptes à mener des interrogatoires avec succès, à Guatanamo, sont des policiers de carrière, mobilisés pour trois à six mois dans le cadre de leur engagement au sein des forces de réserve. Non seulement ils ont une expérience concrète, mais ils savent comment serrer de près des suspects. Les autres interrogateurs, malgré leur formation, ont une expérience trop théorique.
Dans ces conditions, il faut vraiment que les renseignements obtenus valent tout de même quelque chose pour justifier aux yeux des responsables politiques et militaires américains le maintien d'un camp qui reste un boulet médiatique.
Publié par Ludovic Monnerat le 4 août 2005 à 19:52
Commentaires
Pire certains interrogateurs de Guantanamo étaient des femmes (personnes impures pour les radicaux, Ô combien stupides sont-ils !!), et nombreux étaient ceux qui ne connaissaient pas grand chose à l'Islam. Comment voulez-vous dès lors établir la relation psychologique positive nécessaire en préalable à l'interrogatoire ?
La DIA a commis de nombreuses erreurs a ses débuts, je ne suis pas certains qu'elles aient été toutes corrigées à ce jours. Le problème est que les gouvernements occidentaux ont mis des années avant d'accepter la réalité de la menace de l'Islam radical pour des raisons souvent politiciennes. Les USA ont fait la même erreur que la vieille Europe. Nous sommes tous en train de payer cette impéritie politique. De nombreux morts sont là pour nous rappeler cette citation latine : « Si vis pacem para bellum » !! En avons-nous eu assez ?
Pour reprendre une terminologie journalistique, « le mort kilométrique », je crains que les morts soient encore un peu trop éloignés de nos capitales pour que la menace soit perçue dans sa globalité et sa « dangerosité » (néologisme détestable).
Positivons : le nombre des morts par terrorisme reste moindre que celui des morts par accident de la route, approche cynique mais néanmoins déjà entendue dans un cénacle sécuritaire !
Je prends mes vacances après demain. Je vais tenter d'oublier pendant 15 jours le terrorisme, ses bombes et ses victimes et tenter, en méditant face à la mer bretonne, de relativiser les inconstances de cette société un peu trop égoïste et si peu « Clair Voyante ».
Bonne continuation.
B.
Publié par B. le 4 août 2005 à 21:34
Ils auraient du embocher quelques uns des renseignements algériens ou égyptiens ...
Publié par mik le 4 août 2005 à 22:18
La CIA est déja accuser d'exporter des suspects dans des endroits mal famé à l'etranger pour éviter de torturer aux USA :
Publié par Frédéric le 5 août 2005 à 20:01
La CIA n'est pas accusée, c'est un fait aujourd'hui de notoriété publique et elle n'exporte pas les suspects dans des lieux mal famés mais dans les pays originaires des suspects. Cependant, il faut bien le reconnaître, ces pays ne respectent pas toujours les Droits de l'Homme et la torture y à souvent cours.
Un rien hypocrite, mais parfois utile ;-)
B.
Publié par B. le 5 août 2005 à 21:35