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10 juillet 2005

La menace en Suisse

Est-ce que la Suisse est également une cible du terrorisme islamiste transnational? Voilà une question qui est à nouveau posée avec insistance depuis les attentats de Londres. Ces derniers jours, la réponse généralement donnée était négative : aucune crainte à avoir, tout va bien. Un article publié ce jour par le Sonntagsblick se penche sur la même question et fournit des éléments plus nuancés, notamment en montrant tous les liens entre les auteurs et commanditaires de différents attentats et la Suisse - les comptes sur les banques (Ben Laden et Al-Zawahiri, par exemple), l'arrestation d'Achraf (qui voulait faire exploser le Palais de Justice à Madrid) ou encore les liens du centre islamique de Bienne (avec l'attentat de Djerba).

Le sens général de l'article consiste cependant à dire que la Suisse ne sera pas directement menacée aussi longtemps qu'elle servira de base arrière - logistique, financière, etc. - pour les réseaux islamistes. Sans que cela suscite l'indignation ou l'interrogation des auteurs, apparemment. Pire, on retrouve les échos des voix qui affirment depuis vendredi que la vente de chars suisses à l'Irak via les EAU nous place dans le collimateur d'Al-Qaida, comme si les actions potentielles d'un groupe terroriste islamiste devaient orienter notre politique étrangère et économique. Un bel exemple de "capitulation préventive" qui montre l'effet de la violence armée sur les coeurs et les esprits, en l'occurrence sur le courage et le raisonnement.

Mais croire que la Suisse n'est pas menacée, et donc que la mouvance islamiste établit une différence entre les diverses nations du monde occidental, revient à projeter sur un belligérant fanatisé des considérations qui échappent à son idéologie. Nos banques, nos chars, nos déclarations, nos actions humanitaires ne sont d'aucune importance aux yeux de ceux que transporte la haine de l'autre. Les islamistes attaquent l'Occident pour ce qu'il est et non pour ce qu'il fait, pour ce qu'il pense et non pour ce qu'il dit, pour ce qu'il croit et non pour ce qu'il prêche. Il n'existe aucune voie médiane entre la soumission et le combat, aucun compromis entre la démocratie libérale et l'intégrisme religieux. Pour la Suisse comme pour les autres.

Au demeurant, mon pays est bel et bien engagé dans la lutte contre le terrorisme islamiste. Plusieurs cadres d'Al-Qaïda ont pu être capturés lorsque les autorités helvétiques - et Swisscom [comme tous les autres opérateurs, fait remarquer ci-dessous un lecteur] - ont livré les informations permettant de traquer les cartes SIM vendues anonymement en Suisse (la presse américaine, en révélant cela, a mis les pieds dans le plat). L'entraide judiciaire internationale et les échanges de renseignements fonctionnent de façon intensive, et il ne se passe guère un mois sans que le Ministère public de la Confédération n'envoie des représentants à Washington. La nature à la fois criminelle et guerrière des réseaux terroristes oblige tout simplement les Etats de droit à les poursuivre, et donc à les combattre.

Oui, la Suisse est menacée. Elle est même une cible facile, peu attentive au monde, largement endormie et déjà rongée par les opinions défaitistes, presque capitulardes. Même après Madrid, même après Londres, la routine demeure souveraine. Le réveil risque d'être brutal et traumatisant.

Publié par Ludovic Monnerat le 10 juillet 2005 à 9:25

Commentaires

"Le réveil risque d'être brutal et traumatisant."

Conclusion on ne peut plus réaliste. Les pays qui ont cru un instant pouvoir faire l'impasse sur la menace en acceptant d'être une base arrière pour le terrorisme, se réveillent douloureusement. Le Londonistan n'est plus!

Il n'y a plus de Dar al Islam en Occident mais uniquement des Dar al Harb. Nos politiques doivent maintenant réagir en urgence et prendre en compte la menace dans sa réalité et sa globalité.

Merci pour cet espace d'expression où l'on peut encore lancer des bouteilles à la mer en espérant (faible espoir) être lu et peut être entendu....

B.

Publié par B. le 10 juillet 2005 à 10:35

À propos, le 25 septembre, c'est oui ou c'est non?

Publié par ajm le 10 juillet 2005 à 10:45

Bonjour,

Effectivement, la thématique de "la base logistique" en tant que modalité de prévention d'attaques issues d'Al Qaïda est fort présente en Europe.

Il est toutefois bon de rappeler que tant l'Espagne que la Grande-Bretagne étaient considérées comme telles, y compris par quelqu'un d'aussi sérieux que R. Gunaratna. Assez logiquement, il n'a cependant jamais défendu l'idée que le fait de servir de base logistique immunisait d'une attaque.

Ayant eu à faire des commentaires pour une chaîne télévisée belge au terme des attaques de Londres, je constate, dans les réactions des personnes rencontrées ou lues, que la rationalité profonde de ces attaques reste incomprise.

Pour reprendre le mot d'un auteur ayant écrit en son temps dans un quotidien français, ce n'est pas tant "ce que nous faisons" qui compte dans le fait qu'une zone ou l'autre soit visée, mais bien "ce que nous sommes".

En ce sens, je pense qu'Al Qaïda a un véritable projet politique. Sa structuration en réseau en fait, d'ailleurs essentiellement, un centre de gravité idéologique. Seulement, cette rationalité politique est différente de celle que nous considérons traditionnellement en Europe comme "rationnelle".

Il est en effet évident que les groupes se réclamant d'Al Qaïda ne sont pas en mesure de "prendre" un territoire. Nous sommes toujours, à cet égard, trop marqués par une rationalité stato-centrée.

Par contre, l'instauration d'un état de terreur et de crainte, minant peu à peu nos modèles démocratiques - par la demande faite par la population de "plus de sécurité" - et générant des réactions dans le sens d'une restriction des libertés qui fondent précisément notre modèle est de nature à "coller" au projet idéologique diffusé : être en face d'un état non de conquête mais bien de soumission.

Or, si l'on s'en réfère à l'histoire militaire récente, cet état de soumission n'est jamais que l'état finalement recherché par l'envahisseur "classique". Même conquises territorialement par l'Allemagne nazie, la France ou la Belgique ne se sont jamais totalement soumises...

Le terrorisme acquiert de la sorte le statut d'une stratégie - remarquablement pensée dans sa cruauté - d'économie des forces. Or, constatons également que nos réponses sont mal calibrées : le terrorisme reste pensé comme un objet devant être traité comme une association de malfaiteur.

Ce n'est pas la moindre de ses réussites que de ne pas être vue comme une stratégie en soi, dans les sens tant militaires que praxéologiques du terme. Notre première vulnérabilité, à ce stade, reste, bien malheureusement vu qu'au surplus elle ne coûte rien au contribuable, la souplesse intellectuelle...

Bien à vous,

Joseph Henrotin
Doctorant en Sciences politiques, ULB
Chargé de recherches, IFAS

Publié par Joseph Henrotin le 10 juillet 2005 à 11:38

Attention à ne pas nommer arbitrairement une seule compagnie de téléphonie alors que c'est bien l'ensemble des compagnies actives sur le territoire qui vend des cartes à prépaiement et surtout que ce n'est pas celle-ci qui a vendu les principales citées notamment récemment dans le Blick...

Publié par X. le 10 juillet 2005 à 11:56

Oups! ;) D'accord, autant pour moi. J'ai commis l'erreur de citer uniquement Swisscom, probablement parce que j'ai moi-même un certain temps été client de leurs cartes à prépaiement. Désolé! :)

Publié par Ludovic Monnerat le 10 juillet 2005 à 12:01

"Ayant eu à faire des commentaires pour une chaîne télévisée belge au terme des attaques de Londres, je constate, dans les réactions des personnes rencontrées ou lues, que la rationalité profonde de ces attaques reste incomprise."

Non, Joseph, la rationalité de ces attaques est bien comprise car on l'explique régulièrement à qui de droit, mais les politiques ne veulent rien entendre car c'est contraire à leurs projets électoralistes. C'est là le problème.

Maintenant si vous parlez des journalistes....sauf une (elle se reconnaîtra) la cause est perdue pour une grande partie.

Mais le combat continue. Vous y contribuez en Belgique, Ludovic en Suisse...et d'autres, bien plus anonymes, un peu partout dans le monde.

Bien à vous également.

B.

Publié par B. le 10 juillet 2005 à 12:34

"Un bel exemple de "capitulation préventive" qui montre l'effet de la violence armée sur les coeurs et les esprits, en l'occurrence sur le courage et le raisonnement." Pour ça il vous suffit de passer la frontière.

Tant que les terroristes auront des $$$$ en Suisse je ne pense pas qu'ils y feront quoi que ce soit.

Publié par Mikhaël le 10 juillet 2005 à 13:13

"ant que les terroristes auront des $$$$ en Suisse je ne pense pas qu'ils y feront quoi que ce soit."

Londres est la première place financière d'Europe, loin devant la Suisse.... ont-ils été protégés d'autant ?

Publié par X. le 10 juillet 2005 à 13:33

Il faut se défendre. Le plus tôt, le plus consciemment, le plus rigoureusement sera le mieux.

Publié par ajm le 10 juillet 2005 à 13:36

Hypothèse:

Il semble que, logiquement, la probabilité d'une action terroriste est proportionnelle à la représentation musulmane sur un territoire ( à l'exception de New-York ). Ce qui en diminuerait les risques pour la Suisse.
Aussi, le message du terrorisme islamique parait s'adresser autant aux états occidentaux qu'aux musulmans qui y sont présents.

Publié par fingers le 10 juillet 2005 à 13:38

Pour Fingers:

"Aussi, le message du terrorisme islamique parait s'adresser autant aux états occidentaux qu'aux musulmans qui y sont présents"

Oui, vous avez raison. Leur message est, pour l'opinion publique arabe: "nous combattons les incroyants" et pour l'opinion occidentale: "nous pouvons vous faire mal".

Mais n'ayez nul crainte: la Suisse peut être visée demain comme l'a été Londres. Le risque d'attentat sur une territoire donné n'est pas proportionnel au nombre de Musulmans présents.

C'est l'impact recherché (psy Ops) et l'opportunité qui détermine l'action.

B.

Publié par B. le 10 juillet 2005 à 14:08

Mais les actes de terrorisme n'ont qu'une importance toute relative. Au-delà de la douleur des victimes et de la crainte qu'ils suscitent. Et il est si pratique de les condamner en clamant que la religion s'y oppose. Ce qui menace vraiment l'Europe, c'est la charia.

Publié par ajm le 10 juillet 2005 à 14:31

Tiré du lien indiqué par Ludovic citant Albert Stahel, le prophète-télé en suisse alémanique qui se plaisait en mars 2003 à annoncer la défaite américaine à qui voulait l'entendre:

"La neutralité à tout prix

Ce n'est pas l'avis d'Albert Stahel, surtout depuis les attentats qui ont fait au moins 50 morts jeudi à Londres. Il estime que si la Suisse exportait maintenant ces chars, elle ferait fausse route car cela équivaudrait à prendre parti dans le conflit irakien.

«Dans cette guerre, nous devons rester absolument neutres», a-t-il déclaré samedi à la radio alémanique DRS.

Le professeur à l'Académie militaire de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich a encore estimé que la Suisse doit soigner ses relations avec le monde islamique si elle ne veut pas se retrouver dans le collimateur du terrorisme."

Je trouve qu'il est scandaleux pour un professeur de stratégie de tenir de tels propos. D'abord je ne vois pas la neutralité qu'il peut y avoir dans la guerre contre le terrorisme. (A moins d'appeler les terroristes des "militants", bien sûr). C'est sous le même prétexte que d'aucuns prêchent le boycott d'Israêl...

Ensuite diriger notre politique commerciale et internationale en fonction d'eventuels actes terroristes de "vengeance" revient tout simplement à une politique d'appeasement. C'est payer leurs rançons aux preneurs d'hotages et céder aux exigences des islamo-fachistes.

quelle lâcheté!

Publié par Robert Desax le 10 juillet 2005 à 14:42

http://www.nytimes.com/2005/07/09/opinion/09pape.htm?pagewanted=print

[ROBERT A. PAPE] compiled data on the 71 terrorists who killed themselves between 1995 and 2004 in carrying out attacks sponsored by Osama bin Laden's network...

As the top chart shows, what is common among the attacks is not their location but the identity of the victims killed. Since 2002, the group has killed citizens from 18 of the 20 countries that Osama bin Laden has cited as supporting the American invasions of Afghanistan and Iraq...

The bottom line, then, is that the terrorists have not been fundamentally weakened but have changed course and achieved significant success. The London attacks will only encourage Osama bin Laden and other Qaeda leaders in the belief that they will succeed in their ultimate aim: causing America and its allies to withdraw forces from the Muslim world.

Publié par ajm le 10 juillet 2005 à 14:44

Re-Bonjour,

"Non, Joseph, la rationalité de ces attaques est bien comprise car on l'explique régulièrement à qui de droit, mais les politiques ne veulent rien entendre car c'est contraire à leurs projets électoralistes. C'est là le problème. Maintenant si vous parlez des journalistes....sauf une (elle se reconnaîtra) la cause est perdue pour une grande partie".

Non, en fait, les journalistes avec lesquels j'ai travailllé on une bonne connaissance des rationalités et des objectifs des jihadistes.

Le pépin, c'est que, pour la Belgique, pas mal de choses restent à faire en matière de ce qu'on pourrait appeler "l'éducation stratégique".

En particulier, je pense qu'on lie trop souvent "connaissance du terrorisme" et "contre-terrorisme" à une aile politique ou l'autre : selon les options défendues, vous êtes bien (trop) vite catalogué comme de gauche ou de droite.

C'est dommage dans la mesure où l'on élude de la sorte des pans entiers du débat, à la fois dans sa compréhension comme dans les réponses qui lui sont données...

Au RMES, dont je suis membre, il y a pourtant des gens de gauche comme de droite, de toutes tendances religieuses et philosophiques. Notre seul point commun c'est de vouloir travailler sur ces questions. Dépasser les a prioris idéologiques doit donc être faisable ;o)

Publié par Joseph Henrotin le 10 juillet 2005 à 15:47

B:

"C'est l'impact recherché (psy Ops) et l'opportunité qui détermine l'action"

Dans le cas où le message terroristes s'adresse également aux population musulmanes, il faut que la cible soit un minimum légitimée aux yeux de ces dernières: dans le cas des USA, d'Israël, de Londres voire de France, c'est suffisamment évident, mais quel interêt y aurait-il a frapper Zürich, Monaco, ou le Lichtenstein, lieux qu'une immense majorité de la population du tiers-mode ne saurait même pas situer sur une carte?

Même si toute cible est bonne, certaine sont quand même meilleures que d'autres, du point de vue du rendement.

Publié par fingers le 10 juillet 2005 à 16:04

Entièrement d'accord avec B. concernant le ciblage de la Suisse : c'est l'action elle-même, au moins autant que la cible, qui détermine l'effet psychologique. Il faut savoir que le terrorisme est presque la méthode ultime pour la gestion des perceptions, en particulier pour ce que le général français Loup Francart appelle l'aliénation, c'est-à -dire l'action consistant à imposer un sens à l'aide de méthodes coercitives. Le public de monde entier est la cible des attentats.

Maintenant, on peut effectivement discuter la question du rendement. En Suisse, Berne ou Zurich font moins office de symbole planétaire que Genève et ses institutions internationales. Mais l'action prime : une série d'attaques à l'explosif dans le métro de Lausanne transformerait aussitôt cette ville paisible, siège du CIO, en un symbole croisé que les moudjahidines se devaient d'attaquer. Frapper aveuglément fait aussi partie de la stratégie terroriste, même si des buts précis sont définis par celle-ci.

Publié par Ludovic Monnerat le 10 juillet 2005 à 17:03

Je crois que nous faisons fausse route quand nous essayons d'échafauder des stratégies pour savoir si nous sommes visés ou non. Il est presque certain qu'une multitude de groupes sont en dormance avec des relations entre eux presque nulles ( du au contre terrorisme ). C'est l'occasion , la présence d'une cellule et son degré de préparation qui déclenche une opération et notre besoin d'informer provoque plus souvent qu'autrement le besoin d'agir de ces cellules, le but étant déjà depuis longtemps connu. C'est l'atomisation de ces groupes qui comme les virus contiennent un " code ADN " pour répliquer l'ordre suprême dès que les conditions le permettent, qui représente une tache colossale pour nos services de renseignement et de police, l'infiltration étant très limitée. Les Arabes sont bien contents que nous fassions la " job de bras ", que nous éliminions cette gangrène. Le miracle serait qu'ils le disent mais là ce serait renier le Coran alors nous dansons tous la danse du ventre en espérant que le nuage passe et la vie...ou la mort continue.

Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 10 juillet 2005 à 20:13

J'avoue que j'ai de la peine à concevoir que la cible puisse être totalement arbitraire, bien que la structure décentralisée ( décérébrée?* ) de ce terrorisme en laisse non seulement la possibilité, mais de plus joue l'essentiel de ses cartes sur l'incertitude du "n'importe où, n'importe quand".

Evidemment, même si l'arbitraire absolu semble moins probable (à mes yeux), il va de soi que c'est un facteur qui doit être pris très sérieusement en compte par les services de sécurité.

Publié par fingers le 10 juillet 2005 à 21:43

Il y a 2000 ans des Chrétiens sautaient dans l'arène et gagnèrent leur lettre de noblesse en devenant la religion d'état du monde romain. Aujourd'hui des musulmans se font sauter dans les estrades en espérant gagner le monde à " ce beau risque ". Évidemment il y a une différence de taille dans l'appréciation du respect de la vie...des autres. Mais une question demeure : comment des humains peuvent adhérer à de tels programmes. Je me demande si comme pour le génocide ou la violence en générale, nous n'avons pas quelques brins d'ADN un peu fêlés qui subissant une excitation quelconque coup circuit nos cerveaux pour le don suprême. Les uns bourreaux, les autres victimes résignées et quelques réfractaires adeptes de la raison crient au scandale et refusent cet holocauste.

Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 10 juillet 2005 à 23:12

« Pire, on retrouve les échos des voix qui affirment depuis vendredi que la vente de chars suisses à l'Irak via les EAU nous place dans le collimateur d'Al-Qaida, comme si les actions potentielles d'un groupe terroriste islamiste devaient orienter notre politique étrangère et économique. Un bel exemple de "capitulation préventive" qui montre l'effet de la violence armée sur les coeurs et les esprits, en l'occurrence sur le courage et le raisonnement. » (Ludovic Monnerat)

Cette transaction peut aussi servir de prétexte (argument qui nous sera certainement resservi) pour ceux qui désirent maintenir une politique de stricte neutralité. Il ne faut pas oublier que l'argument de la neutralité jouit encore d'un fort impact auprès de la population helvétique.


« Mais croire que la Suisse n'est pas menacée, et donc que la mouvance islamiste établit une différence entre les diverses nations du monde occidental, revient à projeter sur un belligérant fanatisé des considérations qui échappent à son idéologie. » (Ludovic Monnerat)

Peut-être ; cependant les fanatiques religieux établissent certainement des cibles prioritaires (les actions entreprises dans les différents occidentaux pays démontrent, pour l'instant, une certaine hiérarchisation des objectifs).
Dans ce cadre, la Suisse est menacée dans une moindre mesure. Autrement dit, je ne suis pas tout à fait d'accord lorsque vous écrivez : « Les islamistes attaquent l'Occident pour ce qu'il est et non pour ce qu'il fait, pour ce qu'il pense et non pour ce qu'il dit (!) ». Cette phrase doit être nuancée...
Cela ne veut toutefois pas dire que la Suisse se doit de rester neutre face au terrorisme. Car de fait, la Suisse se trouve, notamment en tant que démocratie, dans le camp occidental.


Salutations

Alex

Publié par Alex le 11 juillet 2005 à 13:27

Publié par al le 11 juillet 2005 à 14:15

http://scotlandonsunday.scotsman.com/international.cfm?id=765352005

Terrorists' aim is to end western civilisation, says ex-Mossad head

RUPERT STEINER

THE former head of Mossad, the Israeli Secret Intelligence Service, says we are in the throes of a new world war where the objective of the terrorist is not regime change or territorial gains but despatching western civilisation into history.

Efraim Halevy, who recently stepped down as the head of the Israel National Security Council and national security adviser to the Israeli prime minister, said we were in for the long haul and must brace ourselves for more that will follow.

Halevy, who was also an Israeli ambassador to the European Union, warned: "Thursday's attacks on the London transport system were the work of perpetrators who had an operational capacity of considerable scope. They have come a long way since the two attacks of 1998 against the American embassies in Nairobi and Dar es Salaam, and the horrors of September 11, 2001.

"There was careful planning, intelligence-gathering, and a sophisticated choice of timing as well as near-perfect execution. We are faced with a deadly and determined adversary who will stop at nothing and will persevere as long as he exists as a fighting terrorist force.

"We are in the throes of a world war, raging over the entire globe, and characterised by the absence of lines of conflict and an easily identifiable enemy. There are sometimes long pauses between one attack and the next, consequently creating the wrong impression that the battle is all over."

Halevy who is now a special adviser to Quest, a London-based security and intelligence consultancy, is seen as one of the world's most eminent authorities on terrorism, with extensive security service contacts.

He said the 'great wars' of the 20th century lasted less than this war, and the end was nowhere in sight. "The aim of the enemy is not to defeat western civilisation but to destroy its sources of power and existence, and to render it a relic of the past.

"It does not seek a territorial victory or a regime change; it wants to turn western civilisation into history and will stop at nothing less than that.

"It will show no mercy or compassion and no appreciation for these noble values when practised by us. Unfortunately, it cannot be said that seven years after this war broke out at the embassies in east Africa, we can see its conclusion.

"For a while - too short a while - we are engrossed with the sheer horror of what we have seen and heard, but with the passage of time our memories fade and we return to our daily lives, forgetting that the war is still raging out there and that more strikes are sure to follow.

"In practice, no government today can provide an effective 'suit of protection' for the ordinary citizen. There can be no protection for every bus, every train, every street, every square. In these times the ordinary citizen must be vigilant and must make his personal contribution to the war effort.

"This war is already one of the longest in modern times. As things appear now, it is destined to be part of our daily lives for many years to come - until the enemy is eliminated - as it surely will be."

Publié par ajm le 11 juillet 2005 à 14:23

L'attentat de Londres a eu lieu à cause du G8. Cela me rappelle surtout le WEF que nous avons à Davos. Je pense que les prétextes ne manquent pas du tout pour s'attaquer à la Suisse.

Le fait que la Suisse se croit justement "neutre" et à l'abri la rend une cible d'autant plus intéressante. Un attentat au "Hauptbahnhof" de Zurich serait au moins aussi choquant que celui du King's Cross Station, car il serait parfaitement inattendu.

Dans ce contexte, la neutralité suisse devient un motif de passivité.

http://www.puz-ahrensburg.de/images/Strauss03.gif

Publié par Robert Desax le 11 juillet 2005 à 21:13

>

Faut-il être belge pour comprendre cette phrase ?

Publié par Pedro le 11 juillet 2005 à 22:48

"...In practice, no government today can provide an effective 'suit of protection' for the ordinary citizen. There can be no protection for every bus, every train, every street, every square. In these times the ordinary citizen must be vigilant and must make his personal contribution to the war effort..."

Il est plus qu'urgent d'associer le Simple Citoyen à cette lutte en réinventant le Citoyen Soldat et en offrant des moyens multiples de servir pour respecter ce besoin démocratique du choix de son engagement. La bête immonde vit dans l'espace urbain, elle consomme, elle parle, elle a des relations, elle se déplace et chaque Citoyen Soldat bien préparé peut découvrir une information simple qui répétée et analysé peut prévenir une attaque. Nous sommes tous ici suffisamment avertis pour imaginer facilement la quête de ces petits renseignements gratuits et envoyés électroniquement pour analyse. Les pays communistes ont largement utilisé et avec succès cette forme de renseignements pour asservir et son utilisation dans une démocratie nous garantie une utilisation respectable. On ne pourra jamais déléguer éternellement notre protection car nous ne serons jamais assez riches pour entretenir des systèmes professionnels sans l'aide du Citoyen ou de la Citoyenne Soldat.

Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 11 juillet 2005 à 22:56