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7 juin 2005

Une guerre en Europe?

Lorsque des journalistes se mettent eux-mêmes à envisager un conflit armé en Europe - y compris occidentale - comme seule possibilité de déblocage, c'est que la situation est grave. On peut lire aujourd'hui les réflexions et intuitions de Laurent Wolf, correspondant en France pour Le Temps, qui dévoile un ensemble de sources dont la convergence peut effectivement mener à une situation explosive :

Les peuples sont vexés dans leur amour-propre. Passé le choc d'un désaveu électoral, les dirigeants se recomposent un quant-à -soi qui leur permet d'exercer leur ministère et de promettre pour l'avenir ce qu'ils n'ont su faire jusqu'ici. Un énorme espace se creuse entre les dirigeants et les citoyens, que chacun contemple sans aucun moyen de le combler.
Ce ne sont que des motifs de perplexité et d'irritation qui ne mènent pas directement à la guerre. Pas plus que la crise sociale endémique dans des contrées calmes et rassasiées. Ni la crise politique sous des régimes organisés pour la surmonter. Ni les certitudes des experts, qui savent ce qu'il faudrait faire et qui sont prêts à y sacrifier le bonheur immédiat pour quiconque, sauf le leur. Ni le blocage généralisé des institutions, ni l'absence de projet commun, ni d'autre issue que la répétition des solutions qui ont déjà échoué et des espoirs déçus. Ni l'idéal de santé, de longue vie, de vieillesse active, de jeunesse heureuse qui entretient l'inquiétude, provoque la peur, désigne les comportements à risque pour soi, pour les autres, pour tous et finit par associer nos existences à une nouvelle liste d'interdits destinés à les préserver.

Une guerre n'est jamais impensable, et ceux qui promettent 40 à 50 ans de paix au moins sur le continent ne font que reproduire un charlatanisme démagogique qui a coûté durement à nos aînés. Cela dit, il ne suffit pas d'énumérer un assemblage de frustrations pour prévoir un conflit ; il s'agit d'identifier des causes et des effets, des intentions et des capacités, des légitimités et des opportunités, bref s'intéresser aux belligérants de demain. Entre les Etats affaiblis, les individus conquérants, les gangs transnationaux, les entreprises irrédentistes, les communautés fanatisées, les mouvances religieuses, les organisations idéologiques ou encore les entités supranationales, les acteurs potentiellement tentés par l'action armée ne manquent pas. Même si en rester là n'aboutit qu'à se faire peur inutilement.

Publié par Ludovic Monnerat le 7 juin 2005 à 6:39

Commentaires

La peur est une bonne chose, une amie de la vie. Elle nous rend attentifs et vigilants, stimule nos facultés et ainsi nous protège contre l'adversité. Elle nous donne des ailes.

L'angoisse, en revanche, est une ennemie redoutable, qui nous entrave, nous aveugle, nous handicape au plus profond de nous-mêmes. Au point que c'est peut-être pour transformer l'angoisse en «simple» peur qu'il faut le plus de courage.

Ainsi, il vaut la peine de s'y habituer, de mettre en lumière les angoisses, ou plutôt leurs origines, et d'en faire des sources de peur consciente, d'impulsions stimulantes.

Certes, la stimulation des facultés ne met pas à l'abri de l'erreur. Mais rien ne met jamais vraiment à l'abri de l'erreur. Il faut utiliser ce que nous avons, pleinement. Il faut avoir peur.

Publié par ajm le 7 juin 2005 à 9:28

Faut-il laisser à la peur le temps d'avoir peur :)

Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 7 juin 2005 à 17:39

La paix internationale en Europe occidentale a déjà bien duré, et les probabilités de voir une guerre éclater sont chaque jour plus grandes...
La stabilité, l'équilibre précoce qui permettent à notre société de s'épanouir (enfin, lorsqu'on voit certains nouveaux courants de pensée, l'épanouissement n'est peut-être pas si positif que cela)sont le fruit d'un concours de circonstances et d'une politique condescendante et flexible. N'oublions pas non plus que le traumatisme de la seconde guerre mondiale s'éloigne de plus en plus de notre subconscient collectif et que ce qui est déjà arrivé a aussi plus de chances de se reproduire le temps passant...

Publié par Ares le 7 juin 2005 à 19:35

L'Eurocorps faisant la guérilla urbaine à Berne pour integrer le Franc Suisse dans l'Euro défaillant ? ;)

Je pense plus à risque de désintégration interne d'un pays qu'a une invasion "surprise" (faut pas oublier que Hitler avait annoncé ses objectifs TRES clairement).

Publié par Frédéric le 7 juin 2005 à 20:08

"désintégration interne d'un pays"

Cela semble en effet bien plus probable. Mais évidemment toutes les hypothèses sont envisageables ( bon, peut-être pas l'arrivée à Bruxelles des Elohims si chers à notre bon vieux Raël, mais, nom de bleu! qui sait! ;o) ).

Néanmoins, le journaliste me parait avoir écrit son papier sous le coup d'un profond dépit.

Publié par fingers le 7 juin 2005 à 20:43

La guerre ne survient pas comme l'hiver ou la sécheresse. La guerre est le résultat d'un processus - et clamer que c'est l'Union Européenne qui est garante de la paix sur le continent, c'est bien mal connaître ce processus. Espérons qu'une si grande ignorance n'est que le fait de ce simple journaliste et n'est pas partagée plus haut, ou plus bas...

La guerre est la conséquence de la volonté d'autarcie, qui est elle-même un sous-produit du protectionnisme. Lorsque les territoires sont autonaumes et coupés les uns des autres, la seule croissance passe par l'acquisition territoriale. Donc la conquête.

En d'autres termes, c'est le commerce, et plus encore le libre échange économique, qui est la première cause de paix dans le monde. Bien sûr, la démocratie, un gouvernement contrôlé par la population, une armée proche de la population sont des facteurs de paix secondaire. Il y a aussi bien d'autre facteurs de guerre: une idéologie missionnaire, la vonlonter de pourchasser des ennemis expiatoires, l'appel de l'histoire sur certains hommes d'Etat, le détournement de problèmes intérieurs.

Mais je voulais simplement résumer l'essentiel.

Publié par Stéphane le 7 juin 2005 à 22:16

M. Bush père nous avait promis 1000 ans de paix à la première guerre d'Irak. Mais que veut dire ces mots Guerre et Paix. Est-ce la seule présence de l'armée, est-ce la destruction d'infrastructure qui peut nous faire dire que nous sommes en guerre...car les morts en temps de paix se comptent par millions comme en temps de guerre ( accidents de la circulation, drogues ou catastrophes etc. ). L'horreur en temps de paix ou l'horreur en temps de guerre, quelle différence ( crimes de pédophiles, de tueurs en série, de massacres par des frustrés etc. ). J'ai bien du mal à dire que je vis en paix quand je consulte les statistiques comme celles par exemple sur le harcèlement en milieu de travail ou les atteinte à la propriété. Suis-je en temps de paix quand je vois gambader des chevreuils parmis mes chevaux arabes. Peut-être que je réaliserais que je suis en guerre en étant obligé de manger mes chevaux...

Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 8 juin 2005 à 3:32

"M. Bush père nous avait promis 1000 ans de paix à la première guerre d'Irak."

J'aimerai bien voir une trace de cette citation grotesque.

Publié par Stéphane le 8 juin 2005 à 8:42

Je signale que le "nouvelle ordre mondial" comme la "fin de l'histoire" est plus une invention de journalistes que de déclarations d'hommes politiques ;)

C'est vrai qu'a laissée passer une occasion d'historique dans les années 90 d'avoir des relations international plus civilisé qu'auparavent.

Publié par Frédéric le 8 juin 2005 à 9:28

Il y a bien pire que la guerre. Qui n'aurait pas préféré une guerre au Rwanda? Qui nie encore que la guerre du Vietnam aurait dû être poursuivie, intensifiée, précisément pour sauver des vies - innocentes?

La guerre ne doit pas devenir un objectif en soi, mais il est bien pire d'exclure l'éventualité de ce recours que d'en faire un moyen vers un objectif légitime. Toute la question réside dans la légitimation de l'objectif. Il nous manque un organe mondial capable de nous la fournir.

Réfléchissons-y: http://www.skepticforum.com/viewtopic.php?t=506

Publié par ajm le 8 juin 2005 à 9:28

« (!) Clamer que c'est l'Union Européenne qui est garante de la paix sur le continent, c'est bien mal connaître ce processus. Espérons qu'une si grande ignorance n'est que le fait de ce simple journaliste et n'est pas partagée plus haut, ou plus bas...

La guerre est la conséquence de la volonté d'autarcie, qui est elle-même un sous-produit du protectionnisme. Lorsque les territoires sont autonaumes et coupés les uns des autres, la seule croissance passe par l'acquisition territoriale. Donc la conquête. » (Stéphane)

Quelle belle contradiction ; surtout lorsque l'on sait que les bases de la création de l'Europe ont d'abord été économiques.
Autrement dit, vous démontrez vous-même que l'UE contribue à garantir la paix sur le Vieux Continent!


« Qui nie encore que la guerre du Vietnam aurait dû être poursuivie, intensifiée, précisément pour sauver des vies - innocentes? » (ajm)

Quels sont les éléments qui vous permettent de lancer cette affirmation douteuse ? D'autres moyens (notamment dans le cadre de la guerre froide - lors de l'écroulement de l'Empire soviétique) peuvent également donner des résultats aussi surprenants qu'inattendus.

Enfin, je comprends pas très bien ce que Ares entend, lorsqu'il écrit : « La paix internationale en Europe occidentale a déjà bien duré, et les probabilités de voir une guerre éclater sont chaque jour plus grandes... «

Serait-il possible d'obtenir une précision.

Merci d'avance et salutations

Alex

Publié par Alex le 8 juin 2005 à 9:50

"Je signale que le "nouvelle ordre mondial" comme la "fin de l'histoire" est plus une invention de journalistes que de déclarations d'hommes politiques"

Pas tout à fait d'acccord, l'idée de "fin de l'histoire" avait été prononcée par Francis Fukujama au début des années 90; sauf erreur dans "Foreign Affairs". Et (toujours sauf erreur!) n'est-ce pas Bush père qui avait proclamé que l'alliance contre Saddam en 1991 était la manifestation du nouvel ordre mondial? Je ne crois pas non plus qu'on ait raté une occasion dans les années 90 d'avoir des relations internationales. Je crois qu'en vérité, il n'y avait jamais une telle occasion. Ce qui était effectivement spécial dans les années 90, c'est qu'il s'agissait d'une période de transition et que par conséquent, l'on croyait que les anciennes règles des relations internationales étaient abolies. C'est maintenant que nous commencons à nous rendre compte qu'il n'en est rien...

L'illusion d'un "Ordre mondial" est une belle illusion mais elle reste quand-même une illusion.

Publié par Robert Desax le 8 juin 2005 à 9:54

Pour Robert Desax:
Tout à fait juste en ce qui concerne la fin de l'histoire:
Biographie en résumé
Philosophe américain, auteur d'un ouvrage remarqué, La fin de l'histoire et le dernier homme, qui renoue avec la philosophie de l'histoire à la fin d'un siècle où elle avait été progressivement discréditée.

Publié par Alex le 8 juin 2005 à 10:29

"""Enfin, je comprends pas très bien ce que Ares entend, lorsqu'il écrit : « La paix internationale en Europe occidentale a déjà bien duré, et les probabilités de voir une guerre éclater sont chaque jour plus grandes... """

Je veux simplement dire que dans une durée définie, lorsqu'on sait qu'un fait va se reproduire à un moment donné du futur, il est inexorable que l'on se rapproche chaque jour de ce fait... :)

Publié par ares le 8 juin 2005 à 13:31

"Je veux simplement dire que dans une durée définie, lorsqu'on sait qu'un fait va se reproduire à un moment donné du futur, il est inexorable que l'on se rapproche chaque jour de ce fait..." (ares)

Autrement dit, la loi des probabilités. Pourtant actuellement, cette probabilité semble bien éloignée (en ce qui concerne un conflit entre Etats européens).

Alex

Publié par Alex le 8 juin 2005 à 15:08

Mon «affirmation douteuse», Alex, se base sur le fait que le départ des troupes américaines a été suivi d'un bain de sang atroce.

Bien sûr, il y a mieux encore que l'intensification d'un conflit pour éviter un génocide: il y a le rassemblement d'une force d'intervention si évidemment supérieure qu'elle décourage d'emblée toute action violente, et il y a la prévention des situations pouvant conduire à des situations de ce type. Dans ces deux cas aussi, nous avons besoin de davantage d'intelligence, ou plutôt surtout d'un organe d'arbitrage au-dessus de tout soupçon.

Publié par ajm le 8 juin 2005 à 15:20

« Mon «affirmation douteuse», Alex, se base sur le fait que le départ des troupes américaines a été suivi d'un bain de sang atroce. (ajm)

Quoi qu'il en soit, cela reste une supposition non vérifiable. Dans ce cas, il est inopportun de la transformer en une affirmation.

Alex

Publié par Alex le 8 juin 2005 à 15:55

Je tiens aussi à rappeler que le conflit Vietnamien se déroulait dans le contexte de l'affrontement entre l'URSS et le monde occidental et constituait également un combat pour l'indépendance (mouvement qui a d'ailleurs débuté avec les rebellions en Indochine contre l'occupant français). Ainsi, on ne peut, d'une simple phrase affirmer qu'il aurait fallu poursuivre et intensifier le conflit. Il est difficilement possible d'imaginer les conséquences d'une telle décision!

Alex

Publié par Alex le 8 juin 2005 à 16:06

Il est très possible d'imaginer ces conséquences an contraire, et c'est ce que font quotidiennement ceux qui doivent décider de la stratégie militaire.

Ils peuvent se tromper, certes, mais plutôt moins que n'importe qui d'autre, car ce sont des professionnels, ils ont étudié les possibilités et les scénarios possibles, connaissent les développements historiques similaires, disposent d'informations directes sur les forces et les capacités effectives et pensent en termes concrets, systématiques, vérifiables.

Le problème, à mes yeux, se situe plutôt au niveau politique, surtout lorsque les «décideurs» ne sont guidés que par des principes et des idéologies. Je pense donc que nous devrions nous doter d'une instance dont la principale qualité serait le simple bons sens.

Publié par ajm le 8 juin 2005 à 16:57

« Je pense donc que nous devrions nous doter d'une instance dont la principale qualité serait le simple bons sens ». (ajm)

Quel serait le rôle de cette instance et quelle définition donnez-vous au bon sens ??


Enfin, je remarque tout de même que les décideurs de l'époque ont pris l'option inverse que celle que vous préconisez. Etant donné, que, comme vous l'indiquez ces personnes sont des « professionnels, ils ont étudié les possibilités et les scénarios possibles, connaissent les développements historiques similaires, disposent d'informations directes sur les forces et les capacités effectives et pensent en termes concrets, systématiques, vérifiables », ils avaient sans doute de bonnes raisons pour ne pas intensifier le conflit!

Alex

Publié par Alex le 8 juin 2005 à 17:10

Les «décideurs» (c'est-à -dire les instances politiques, Alex, pas les stratèges militaires) de l'époque ont de toute évidence pris une mauvaise décision, laquelle était véhémentement suggérée par des mouvements pacifistes.

La définition du bon sens? Bien volontiers. Petit Robert: capacité de bien juger, sans passion, en présence de problèmes qui ne peuvent être résolus par un raisonnement scientifique. --> raison, sagesse. «Le bon sens [!] c'est la continuité mouvante de notre attention à la vie» (Bergson). À votre service.

Publié par ajm le 8 juin 2005 à 17:26

Alex: "vous démontrez vous-même que l'UE contribue à garantir la paix sur le Vieux Continent!"

Tout à fait; mais je me borne à pointer du doigt le volet économique de l'Union Européenne, le libre-échange entre ses membres, en est le socle. Pour garantir la paix à l'échelle du continent, il suffit de ne pas avoir de frontières pour les marchandises, et rien de plus.

Tenter de nous glisser que le salut ne passe que par la création d'un super-Etat européen est une escroquerie intellectuelle.

De plus, limiter le libre-échange aux seuls membres de l'Union, donc à pratiquer le protectionnisme envers l'extérieur de l'Union, est une aberration. Comment soutenir sérieusement que le commerce entre le Portugal et la Pologne est source de richesse et de paix mais que celui entre la France et la Chine est source de pauvreté et de conflits?

Publié par Stéphane le 8 juin 2005 à 17:29

"""Autrement dit, la loi des probabilités. Pourtant actuellement, cette probabilité semble bien éloignée (en ce qui concerne un conflit entre Etats européens)."""

C'est bien ce que j'avais dit, je parlais de probabilités.
Pour le reste, je n'ai pas parlé d'une guerre entre états européens. Je la verrais plutôt contre des états moyen orientaux...

Publié par Ares le 9 juin 2005 à 0:23

" M. Bush père nous avait promis 1000 ans de paix à la première guerre d'Irak."

" J'aimerai bien voir une trace de cette citation grotesque."

Pour cela il faudrait faire une recherche à la télévision de Radio Canada...ce fut dit comme une boutade dans une rencontre de plusieurs personnalités ( peut être à un G 8 ? ). Vous comprendrez que je n'ai pas les possibilités pour visionner toutes les images télé mais il se peut qu'il y ait des écrits car plusieurs journalistes parlaient à l'époque de Pax Americana.

Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 9 juin 2005 à 3:48

Tenter de nous glisser que le salut ne passe que par la création d'un super-Etat européen est une escroquerie intellectuelle. « Stéphane »

Je n'ai jamais rien vu ou lu qui aille dans ce sens. Cependant, une Europe construite sur le modèle fédéraliste est certainement un plus pour l'Europe (notamment du point de vue politique et en raison des nombreux problèmes qui se posent à l'ensemble du Vieux Continent : immigration, approvisionnement énergétique, menaces terroristes et écologiques, etc.).

« Comment soutenir sérieusement que le commerce entre le Portugal et la Pologne est source de richesse et de paix mais que celui entre la France et la Chine est source de pauvreté et de conflits? » (Stéphane)

Ne mélangeons pas tout. Si les barrières douanières sont démantelées en Europe, c'est parce que les pays concernés sont d'accords de fonctionner dans un cadre précis. Ce qui n'est pas le cas de la Chine (au point de vue des conditions de travail, normes écologiques, etc.). Dans ce contexte, il est compréhensible que l'Europe veuille se protéger (ce que font aussi les USA - cf. guerre de l'acier).


Publié par Alex le 9 juin 2005 à 8:49