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5 juin 2005
La vérité sur Gitmo
Les résultats de l'enquête menée par la justice militaire américaine sur les abus supposés concernant des exemplaires du Coran, dans la base de Guantanamo Bay, ont été rendus publics. Ils soulignent clairement le monde de différence qui sépare les accusations délirantes d'Amnesty International et de certains commentateurs, de même que le fameux article mensonger de Newsweek, avec la réalité telle que des milliers de pages de rapports la décrivent. Cinq abus confirmés, quatre possibles, contre quinze abus commis par les prisonniers eux-mêmes - dont l'un d'entre eux, et non un garde, a tenté de faire passer le livre par les toilettes. Si Guantanamo est le goulag de notre époque, nous vivons vraiment des temps heureux!
Avec le recul, l'absence de perspective et la focalisation sur des détails insignifiants dont témoignent nombre de critiques sont encore plus frappantes que prévu. Ce camp abritant quelque 540 combattants irréguliers, loin d'être un haut lieu de la torture systématique, se distingue au contraire par le nombre réduit d'abus qu'il occasionnne, comme le souligne Charles Krauthammer :
In March the Navy inspector general reported that, out of about 24,000 interrogations at Guantanamo, there were seven confirmed cases of abuse, "all of which were relatively minor." In the eyes of history, compared to any other camp in any other war, this is an astonishingly small number. Two of the documented offenses involved "female interrogators who, on their own initiative, touched and spoke to detainees in a sexually suggestive manner." Not exactly the gulag.
The most inflammatory allegations have been not about people but about mishandling the Koran. What do we know here? The Pentagon reports (Brig. Gen. Jay Hood, May 26) -- all these breathless "scoops" come from the U.S. government's own investigations of itself -- that of 13 allegations of Koran abuse, five were substantiated, of which two were most likely accidental.
Let's understand what mishandling means. Under the rules the Pentagon later instituted at Guantanamo, proper handling of the Koran means using two hands and wearing gloves when touching it. Which means that if any guard held the Koran with one hand or had neglected to put on gloves, this would be considered mishandling.
Concernant le traitement des prisonniers, je me demande d'ailleurs si les prisons civiles de mon pays offrent des conditions aussi respectueuses de la religion musulmane. Comme l'écrit Michelle Malkin, le camp de Guantanamo va même probablement trop loin dans ce domaine, au point de conforter certains détenus dans leur fanatisme :
Erik Saar, an army sergeant at Gitmo for six months and co- author of a negative, tell-all book titled "Inside the Wire," inadvertently provides us more firsthand details showing just how restrained, and sensitive to Islam -- to a fault, I believe -- detention facility officials have been.
Each detainee's cell has a sink installed low to the ground, "to make it easier for the detainees to wash their feet" before Muslim prayer, Mr. Saar reports. Detainees get "two hot halal, or religiously correct, meals" a day in addition to an MRE (meal ready to eat). Loudspeakers broadcast the Muslims' call to prayer five times daily.
Every detainee gets a prayer mat, cap and Koran. Every cell has a stenciled arrow pointing toward Mecca. Moreover, Gitmo's library -- yes, library -- is stocked with Jihadi books. "I was surprised that we'd be making that concession to the religious zealotry of the terrorists," Mr. Saar admits. "It seemed to me that the camp command was helping to facilitate the terrorists' religious devotion." Mr. Saar notes one FBI special agent involved in interrogations even grew a beard like the detainees "as a sort of show of respect for their faith."
Toutes ces informations sont rarement diffusées par la presse européenne, voire même complètement ignorées. En Suisse romande, même les éditorialistes les plus intelligents sont atteints de cette maladie endémique des rédactions, consistant à déformer la réalité en fonction de ses convictions et de ses aspirations. Faire de ce camp le symbole du Mal absolu en l'absence de toute preuve montre à quel point les médias se situent de plus en plus en-dehors de la raison. Peut-on parler d'hystérie anti-américaine? C'est possible, mais il faudra attendre le prochain Président pour le savoir. Est-ce que cette hystérie peut à terme favoriser un conflit armé avec les Etats-Unis? Voilà une question qu'il serait intéressant de creuser...
Pour conclure sur Guantanamo, je ne prends pas de grand risque en affirmant que rares sont les camps de prisonniers de guerre à offrir des conditions de vie aussi humaines. Et si l'on croit que ces camps ne doivent pratiquer aucun interrogatoire, c'est que l'on connait mal la doctrine des armées - le règlement "Interrogatoire des prisonniers de guerre", à destination des officiers de renseignement suisses, fait toujours partie de ma bibliothèque. Je doute qu'il ait été abrogé. Et sans favoriser de méthode apparentée à la torture, il va tout de même au-delà des seules informations qu'un prisonnier de guerre est censée livrer (nom, grade, matricule) - et qu'un combattant irrégulier est bien incapable de connaître.
COMPLEMENT I (6.6 2050) : Cet article de John Hinderaker dans le Weekly Standard fournit un bon résumé du rapport d'enquête rendu public et de la réalité des abus commis.
Publié par Ludovic Monnerat le 5 juin 2005 à 6:55
Commentaires
Dieu merci encore pour les si rares Monnerat qui permettent encore au public francophone de conserver un minimum d'accès à la réalité !
Résultat des courses : tout ce ramdam pour finalement découvrir que!
nous occidentaux, on doit prendre des gants chirurgicaux et eux ils! pissent sur leur propre Coran !!!
Surtout quand on sait aussi et comme le rappelle très justement Krauthammer que :
"al Qaeda operatives are trained to charge torture when they are in detention, and specifically to charge abuse of the Koran to inflame fellow prisoners on the inside and potential sympathizers on the outside."
Je suis d'ailleurs d'accord avec Malkin, l'Armée américaine va bien trop loin dans son souci de pas offenser les djihadistes (à quand le syndrome de Stockholm! A L'ENVERS ?) mais qu'est-ce qu'on fait avec une presse aussi irresponsable et des fonctionnaires ou soldats qui en profitent pour règler leurs comptes avec leur hiérarchie (ou juste pour se faire mousser personnellement en jouant les chevaliers blancs !) en déballant tout ?
Publié par jc durbant le 5 juin 2005 à 8:52
"hystérie anti-américaine? C'est possible, mais il faudra attendre le prochain Président pour le savoir."
Je ne pense pas que cela changera beaucoup. L'antiaméricanisme moderne chez nous n'est finalement rien d'autre qu'une tentative de "construire" une nouvelle identité européene qui se distinguerait par rapport aux Etats-unis surtout par son apparente innocence (et sa négation de l'histoire). Je crois d'ailleurs que cela est également valable pour l'anti-israëlisme "politiquement correct" de nos jours: On diabolise les descendants des victimes de nos propres ancètres. Cela relativise les crimes de ces derniers et partant, notre propre fardeau historique...
Espérons quand-même que les républicains restent au pouvoir:
http://www.mccain4president2008.com/
Bon dimanche de votations!
Publié par Robert Desax le 5 juin 2005 à 13:38
L'antiaméricanisme ou la difficulté de distinguer l'ennemi de l'adversaire...
Publié par fingers le 5 juin 2005 à 14:31
L'auto flagellation Judéo Chrétienne peut-être ?
Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 6 juin 2005 à 2:57
Tout ceci me laisse songeur. Pourquoi avoir créé un statut particulier pour ces prisonniers, si ces derniers sont finalement si bien traités ??
La prison de Guantanamo, a-t-elle été visitée par des médias (TV) ?
Enfin, même si les informations n'ont été ni démenties, ni confirmées par le CICR, certaines rumeurs insistantes laissaient entendre que des mauvais traitements auraient été administrés à Guantanamo.
Concernant la position du CICR, voilà quelques extraits :
« Pour le CICR, la question du statut juridique des personnes détenues à Guantanamo Bay et du cadre juridique qui leur est applicable reste à résoudre.
Aujourd'hui, la préoccupation principale du CICR est le fait que les autorités des États-Unis ont placé les internés de Guantanamo en marge de la loi. Cela signifie qu'après plus de dix-huit mois de captivité, ces derniers ignorent encore tout de leur sort, et ne disposent d'aucun moyen de recours.
Grâce à ses visites, le CICR a pu recueillir des témoignages directs concernant les effets de cette incertitude sur les internés. Il a observé une détérioration préoccupante de la santé psychique d'un grand nombre d'entre eux. C'est pourquoi, le CICR a demandé aux autorités américaines d'instituer une procédure judiciaire conforme aux garanties judiciaires prévues par le droit international humanitaire. Cette procédure devrait clarifier le sort de chaque interné de Guantanamo et mettre fin à ce système d'internement, apparemment sans limite de durée, qui existe actuellement. Le CICR a aussi demandé aux autorités des États-Unis de procéder à des changements significatifs à Guantanamo Bay. »
Enfin, les résultats de l'enquête mentionnée ne concernent-ils pas prioritairement l'affaire lié au coran ??
Salutations
Alex
Publié par alex le 6 juin 2005 à 13:20