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7 juin 2005
Au fil des dents de scie
La deuxième journée d'exercice de conduite du cours s'est achevée au terme de 8 heures de simulation, pendant lesquelles nous avons exploité notre CJOC en permanence - à l'exception d'une pause de 45 minutes environ à midi (ce qui est bien commode par rapport à la réalité). Une journée de ce type se déroule en dents de scie, avec des périodes d'activité frénétique, durant lesquelles des situations de crise appellent des réactions urgentes, et des périodes d'attente qu'il s'agit de mettre à profit pour accomplir des tâches de fond - comme préparer les rapports ou les conférences de presse. L'évolution des moyens de conduite impose cependant des modifications dans la manière d'obtenir l'information ; alors que par le passé un centre d'opérations interforces de ce type aurait été bardé de téléphones et de radios résonnant sans cesse, la plupart des informations parviennent aujourd'hui via le courrier électronique, sous forme de message comprenant texte et images, ainsi que par l'image opérationnelle commune. Celle-ci consiste en une image digitale représentant la carte de la région et l'emplacement des différentes unités identifiées ou connues, les nôtres ou celles de n'importe quel acteur - de manière tout à fait analogue aux systèmes de commandement digitaux qui deviennent peu à peu la règle au sein des forces armées.
Le système utilisé par le simulateur JTLS permet d'obtenir rapidement des informations précises sur n'importe quel élément de notre composante terrestre, jusqu'à l'échelon des sections et des détachements, mais également sur des éléments appartenant à un acteur intégré dans le scénario en cours. En plus du bleu et du rouge traditionnels, la carte se couvre ainsi d'autres couleurs permettant de distinguer les forces civiles, les groupes terroristes, les guérillas tribales ou encore les réfugiés et personnes déplacées. Une simple icône peut de ce fait en venir à désigner une situation des plus urgentes ; cet après-midi, nous avons par exemple appris soudainement que 5000 réfugiés avaient été repérés dans une vaste forêt, manquant cruellement d'eau, de nourriture, de soins médicaux et d'abris de fortune. En l'espace de 20 minutes, notre état-major a élaboré et émis un ordre réglant l'envoi des biens nécessaires par hélicoptère, le transport subséquent des personnes dans un camp situé à 45 km de là , ainsi que la coordination avec les agences de l'ONU présentes dans les environs.
D'autres événements peuvent nécessiter des actions d'une ampleur différente. En fin de matinée, des éléments de reconnaissance de notre ZFOR patrouillant dans la capitale du pays Y ont ainsi repéré et arrêté un homme qui s'est avéré porter sur lui une ceinture d'explosifs prête à être mise à feu. Ce candidat à l'attentat suicide appartenant de toute évidence à l'une des tribus fanatisées refusant l'accord de paix, nous avons décidé de déployer plusieurs détachements de forces spéciales - attribuées à la composante terrestre pour un emploi de ce type - et de les insérer par hélicoptère dans une région où le responsable présumé de la tentative d'attentat est connu pour se trouver, afin de le traquer et de l'arrêter ; nous avons également fait une demande pour exploiter cette arrestation par le biais d'opérations psychologiques dirigées contre les populations entourant ces tribus, afin d'isoler celles-ci toujours davantage. Il va de soi que la division multinationale responsable de la sécurité de la capitale a renforcé ses patrouilles sans même qu'il lui en soit donné l'ordre. Un exemple parmi d'autres.
Au final, et d'après les critiques intermédiaires reçues de la direction d'exercice, on s'en tire plutôt bien. C'est également l'avis du général Reinhardt, que j'ai eu le privilège de briefer cet après-midi pendant 5 minutes sur la situation - un exercice intellectuel toujours intense. Touchons du bois !
Publié par Ludovic Monnerat le 7 juin 2005 à 18:22
Commentaires
Ludo, on se cotise pour t'en acheter un, cela te ferait plaisir ??? Tu pourras faire la guerre tous les jours...
Publié par l'archiviste le 13 juin 2005 à 20:09
Euh... Il s'agissait de simuler une opération de maintien de la paix. N'aurais-je pas été assez clair? :)
Publié par Ludovic Monnerat le 13 juin 2005 à 20:11
Ce candidat à l'attentat suicide appartenant de toute évidence à l'une des tribus fanatisées refusant l'accord de paix, nous avons décidé de déployer plusieurs détachements de forces spéciales - attribuées à la composante terrestre pour un emploi de ce type - et de les insérer par hélicoptère dans une région où le responsable présumé de la tentative d'attentat est connu pour se trouver, afin de le traquer et de l'arrêter ; nous avons également fait une demande pour exploiter cette arrestation par le biais d'opérations psychologiques dirigées contre les populations entourant ces tribus, afin d'isoler celles-ci toujours davantage. Il va de soi que la division multinationale responsable de la sécurité de la capitale a renforcé ses patrouilles sans même qu'il lui en soit donné l'ordre. Un exemple parmi d'autres.
Et ben mon Ludo c'est de la stratégie où je ne m'y connais pas. Moi j'aurais balancé un mini nuke pour attester du sérieux de mes intentions.Tu y avais pensé ? Dis-moi cette tribu fanatisée ce n'était pas l'UDC zürichoise quand même ? Parce que ... oh là là
Publié par l'archiviste le 13 juin 2005 à 20:13
Attention à ne pas confondre stratégie et opérations!
Publié par Ludovic Monnerat le 13 juin 2005 à 20:16