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19 avril 2005
Une morale de troglodyte
Il est assez particulier de séjourner dans une installation de conduite blottie au coeur d'une montagne (et inutile d'essayer de deviner laquelle : la Suisse regorge littéralement de telles constructions!). Nous ne sommes pas coupés du monde, comme le prouve naturellement ce billet ; les informations les plus importantes sont parfaitement disponibles, même si nous ne leur prêtons qu'une attention restreinte. C'est plutôt le fait de ne pas apercevoir la lumière du jour, et de parfois se demander si l'on ne va pas éclater à force de rester sous terre, qui forme un sentiment spécifique. Les troupes de forteresse doivent avoir un coeur bien accroché pour supporter ainsi des journées dont le rythme semble presque artificiel. Il neige sur la Suisse. Et alors, pourrais-je dire?
En général, les activités imposées aux officiers d'état-major ne leur laissent guère le temps de gamberger. Cela fait partie d'une conduite adaptée du personnel! Pourtant, les heures passées sous l'éclat des néons ou face au défilé des folios PowerPoint ont tendance à prendre une valeur virtuelle. La notion du temps n'est plus exactement la même. Privés de ces rappels circadiens que sont le lever et le coucher du soleil, le corps humain a tendance à adopter un rythme différent, axé sur des journées plus longues. C'est presque amusant à noter. Les horloges électroniques semblent presque une indication superflue, n'était-ce le besoin de ne pas arriver en retard aux séquences d'instruction...
Les tendances troglodytes de l'armée suisse restent une caractéristique rare. La visite de l'installation a révélé la minutie et la précision toutes helvétique avec lesquelles de tels outils sont construits. Une oeuvre d'art architecturale, mécanique, hydraulique, électronique et informatique que la population pourra découvrir dans 30 ans... peut-être !
Publié par Ludovic Monnerat le 19 avril 2005 à 22:30
Commentaires
Une morale, ou un moral? ;-)
Publié par François Brutsch le 20 avril 2005 à 23:37
Si vous ne sortez jamais durant de longues périodes, le retour à l'air libre se fait-il "péniblement" ? Y a-t-il un rythme à récupérer ?
Ca ne doit pas être permis à tout le monde de vivre ainsi, physiquement parlant... J'imagine très bien le sentiment d'oppression que l'on doit pouvoir ressentir... très peu pour moi ;-)
Tenez bon pour ces quelques jours qui restent... le soleil a bien brillé tout cet après-midi :-)
Publié par Scalea le 21 avril 2005 à 19:03
Merci pour votre sollicitude. Tout vient à point à qui sait attendre, et seules quelques heures me séparent de la lumière du jour...
Publié par Ludovic Monnerat le 21 avril 2005 à 22:58