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17 avril 2005
La grande stratégie US
La revue US News & World Report vient de publier une enquête stupéfiante sur la stratégie américaine contre le terrorisme islamique. Elle révèle en effet les efforts considérables déployés par Washington pour gagner la guerre de l'information en influençant le monde islamique au plus profond de ses convictions, c'est-à -dire en favorisant carrément une réforme de l'islam. Des unités et des opérations clandestines visent à donner aux Etats-Unis une capacité d'influence indirecte aussi puissante que durant la guerre froide, laquelle devient une référence presque officielle :
From the CIA to the State Department, America's once formidable means of influencing its enemies and telling its story abroad had crumbled, along with the fall of communism. "In the battle of ideas," said Marc Ginsberg, a former ambassador to Morocco, "we unilaterally disarmed."
No more. Today, Washington is fighting back. After repeated missteps since the 9/11 attacks, the U.S. government has embarked on a campaign of political warfare unmatched since the height of the Cold War. From military psychological-operations teams and CIA covert operatives to openly funded media and think tanks, Washington is plowing tens of millions of dollars into a campaign to influence not only Muslim societies but Islam itself.
L'article fournit un récit saisissant des échecs, des confusions et des erreurs commis par le Gouvernement américain dans le domaine de l'information depuis les attentats du 11 septembre. Mais il montre également que les voix critiques ont fini par être entendues, et qu'une stratégie sans limite dans l'espace ou le temps semble aujourd'hui mise en oeuvre. La guerre des idées passe par le soutien discret de ses tenants, comme les fondamentalistes le pratiquent depuis des décennies avec les fonds saoudiens, et les Etats-Unis mènent désormais ce combat avec une énergie considérable :
In crafting their strategy, U.S. officials are taking pages from the Cold War playbook of divide and conquer. One of the era's great successes was how Washington helped break off moderate socialists from hard-core Communists overseas. "That's how we're thinking... It's something we talk about all the time," says Peter Rodman, a longtime aide to Henry Kissinger and now the Pentagon's assistant secretary of defense for international security affairs. "In those days, it was covert. Now, it's more open." Officials credit publicly funded programs like the National Endowment for Democracy, which have poured millions into Ukraine and other democratizing nations.
Cette enquête, qui paraît crédible et cohérente, mérite d'être lue. Elle doit faire réfléchir sur les accents que pourrait prendre une stratégie comparable pour l'Europe, axée sur la diffusion des idées et la conquête des esprits, en vue de protéger ses intérêts et d'assurer sa pérennité.
Publié par Ludovic Monnerat le 17 avril 2005 à 19:32
Commentaires
Faite vous partie prenante de cette "bataille des idées" ? :)
Plus sérieusement, connaisez vous un bon site de traduction, j'ai essayer de mettre ce texte en Français pour un forum à l'instant sur Altavista, le résultat est déplorable :(
Publié par Frédéric le 17 avril 2005 à 22:31
Ce n'est pas tout à fait le thème traité, mais voici un article traité par: Jane's Security News Briefs
Iraq's reconstruction nightmare
IN a little-noticed incident on Easter Sunday, an Iraqi minister's bodyguard opened fire on a group of workers angrily demanding payment of their wages. One of the protestors was killed and three were wounded. The incident spoke volumes about the new Iraq where, two years after the invasion and despite a US pledge of billions of dollars in reconstruction aid, the economy remains precarious, fuelling resentment at the occupation. Following a 20 per cent contraction in the first year of the occupation, Iraq's gross domestic product (GDP) grew by an estimated 40 per cent last year. The World Bank and International Monetary Fund forecast 15 per cent growth this year, to be followed by steady growth averaging 10 per cent annually until 2010. The base levels for these figures, however, are extremely low. At the time of the invasion, Iraq was already in acute recession after years of war and sanctions. The assault was the coup de grace.
Salutations
Alex
Publié par Alex le 21 avril 2005 à 11:00