« Le bilan de mars | Accueil | La force d'un idéal »
4 avril 2005
Comme un lundi!
Il arrive parfois que les semaines commencent mal, toutes proportions gardées bien entendu. En montant dans le train ce matin pour me rendre à mon bureau dans la capitale, je me suis rendu compte avec consternation que j'avais oublié de renouveler mon abonnement général. Ce n'est pas trop grave, me suis-je dit in petto, car un client régulier des Chemins de Fer Fédéraux, porteur d'un tel abonnement depuis des années, devrait bénéficier d'un minimum de mansuétude. Monumentale erreur : le contrôleur alémanique qui s'est immédiatement planté devant moi pour me demander un titre de transport valable (je suis quasiment persuadé que l'absence d'icelui l'avait attiré) était l'un des plus revêches, taciturnes et méfiants que j'ai rencontrés en 18 ans d'utilisation régulière des transports ferroviaires. C'est dire !
Un malheur ne venant jamais seul, en ouvrant mon porte-monnaie pour entamer une explication un brin contrite - et en français : le multilinguisme des CFF doit être cultivé - j'ai également constaté avec une surprise encore plus grande que mis à part 3 pièces de 2 francs qui me narguaient au sein de quelques sous, mes ressources en argent liquide ne me permettaient en aucun cas d'acquérir in extremis le billet nécessaire. Fronçant les sourcils, le contrôleur ne l'a guère entendu de cette oreille, s'est moqué avec morgue de ma gêne financière très relative et a immédiatement exigé une pièce d'identité. Relative, car j'avais plus de 200 dollars sur moi, un reliquat non changé de mon périple indonésien, mais il en fallait plus pour le dérider. Cela n'a d'ailleurs fait que renforcer sa méfiance.
Avec l'air d'un surveillant de cour d'école prenant un enfant en faute, mon contrôleur a pesamment rempli le formulaire jaune adapté à ma situation et me l'a fait signer. Il s'est juste contenté de préciser que tout était expliqué au dos de la feuille, ce qui me faisait une belle jambe, si j'ose dire ; décrypter le tout m'a bien pris 5 minutes par la suite. Il s'en est donc allé sans mot dire, me laissant le double d'une déclaration par laquelle j'ai reconnu, toute honte bue, être en infraction à la loi sur le transport, articles 16 et 51. Et logiquement une amende me sera infligée, pour un retard de 4 jours dans le renouvellement d'un abonnement qui coûte 2990 francs. Je n'ai pas de rapport conflictuel avec l'autorité, mais je ne suis pas sûr que ce comportement soit la marque d'une entreprise reconnaissante envers ses clients !
Les lundis sont vraiment des jours particuliers!
COMPLEMENT I (4.4 2030) : Merci pour les commentaires de solidarité ! L'affaire a été réglée par une conversation sereine à la caisse de la gare de Berne, parallèlement à la prolongation de mon abonnement (effectivement valable pour toute la Suisse), et une surtaxe de 5 francs sera la punition de mon oubli coupable. Je respire !
Publié par Ludovic Monnerat le 4 avril 2005 à 15:46
Commentaires
Les Boomtown Rats le savaient déjà en 1979: I don't like Mondays. ;-)
Publié par Robert Desax le 4 avril 2005 à 16:32
2990 F l'abonnement : c'est annuel au moins? et ça couvre tout le territoire jour et nuit?
les contrôleurs : nouvel ennemi intérieur ?
courage!!
par curiosité, combien coûte l'amende?
Publié par setti le 4 avril 2005 à 16:44
Vivement que les controleurs soient équiper de lecteur de cartes de crédits ;)
Publié par Frédéric le 4 avril 2005 à 19:12
Par expérience, en général, dans ce genre de cas "d'infraction avec circonstances atténuantes" auprès de CFF, une lettre bien ficelée et emplie de "full form respect" envers l'institution arrange tout assez rapidement et pour le prix d'un timbre.
Considérant les remarquables qualités journalistiques de notre cher webmaster, cela devrait passer... comme une lettre à la poste!
Publié par Ruben le 4 avril 2005 à 19:51