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27 février 2005
Le dernier jour de vol
QUELQUE PART AU-DESSUS DE SUMATRA - Si je pensais commencer à connaître la météo du coin, c'est plutôt raté : une longue averse tropicale s'est abattue hier soir, et elle a duré presque toute la nuit. Apparemment, j'ai vraiment du mal à cerner les événements naturels, parce que je n'ai pas senti plusieurs tremblements de terre qui se sont produits ces dernières nuits, et qui ont réveillé plusieurs de mes camarades ! Il est probable que la fatigue issue de la chaleur explique ce comportement larvaire...
Quoi qu'il en soit, ce matin l'atmosphère est bien dégagée, et le Super Puma dans lequel je me tiens effectue le vol tranquille et un peu ennuyeux entre Medan et Banda Aceh. Ce 27 février est le dernier jour de vol : ce soir, tous les hélicoptères seront de retour à Medan, et les travaux de démontage vont pouvoir commencer. Pour la Task Force SUMA, cela signifie le passage à la dernière phase de l'opération, et 4 mécaniciens des Forces aériennes sont par exemple arrivés hier spécialement pour ce travail difficile.
Celui-ci s'effectuera dans le hangar loué par la TF SUMA, sur l'aéroport de Medan, à une compagnie charter locale dont les petits avions à hélice sont pour le moins délabrés. Deux d'entre eux ont pourtant pris l'air ce matin vers 0720, peu avant notre propre décollage, en transportant avant tout des passagers (c'est dimanche, ceci explique peut-être cela). Même si notre Puma transporte 6 passagers et de nombreux colis estampillés UNHCR, si bien que nous sommes serrés comme des sardines, pour rien au monde ne changerais-je de place !
Survoler la côte nord de Sumatra est un peu monotone, sauf si l'on s'intéresse aux activités économiques visibles : raffineries modernes, dont l'une possède son propre aéroport, plantations à perte de vue pour le caoutchouc, rizières et marais salins forment l'essentiel de ce que j'ai vu. Il existe également des plages superbes, mais cette région reste impropre au tourisme. Avec une mer aussi bleue, c'est d'ailleurs bien dommage !
Toute cette zone n'a que marginalement été touchée par le tsunami. Mais la province d'Aceh reste une zone de conflit, même si la présence internationale contribue à dissuader les rebelles du GAM et la TNI, l'armée indonésienne, de rallumer les hostilités. En tout cas, du 17 janvier dernier à aujourd'hui, les équipages et leurs machines n'ont jamais été inquiétés, et le contingent a pu pleinement se concentrer sur sa mission d'aide humanitaire.
L'image ci-dessus, celle d'un Super Puma au départ de Medan le matin, appartiendra alors à l'histoire!
Publié par Ludovic Monnerat le 27 février 2005 à 12:32
Commentaires
Bonsoir Monsieur Monnerat.
C'est toujours un plaisir que de vous lire.
Vous faites honneur à votre Armée et a votre pays.
Puis-je me permettre une question ?
Il se murmure en France que la CR serait davantage présente sur le terrain que le croissant et seulement "tolérée".
L'auriez vous constaté?
Au plaisir de vous lire.
Bravo à vous et à vos équipes.
Bernard
Publié par Bernard le 27 février 2005 à 23:08