« Le retour des petites guerres | Accueil | Les mythes du 11 septembre »
14 février 2005
Des porte-avions virtuels
Un éditorial du Daily Telegraph se penche sur la question lancinante des 2 grands porte-avions promis à la Royal Navy, et qui restent toujours à l'état de projet. Prévus pour entrer en service respectivement en 2012 et 2015, à l'issue d'un programme de construction mis en commun avec la France qui cherche à compléter le Charles-de-Gaulle, ces deux navires ont reçu un nom provisoire : HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales. Mais cela ne garantit en rien leur lancement, puisque les difficultés financières du Ministère britannique de la Défense l'amènent à réduire constamment ses investissements :
Sadly, there is not much prospect of the super-carriers having enough escorts either. Another handful of frigates and destroyers have been cut, so the Royal Navy now has just 28 afloat, half the number it had at the time of the Falklands. Assuming a typical carrier battle group has at least six escorts, the Navy will be stripped bare to provide the minimum support, once these ships are supposedly at sea from 2012 onwards.
All this points to the really serious question: can we afford them? The initial cost estimate, now six years old, was that the carriers would cost £3 billion, plus their air complements. In theory, we should be able to find the money. After all, Britain is the world's fourth largest economy and a global trading nation. The trouble is that, over the past decade, the defence budget has been halved in real terms by both the Conservatives and Labour, to just 2.4 per cent of GDP.
La fière marine de Sa Majesté, qui régnait sur les océans aux XIXe siècle, n'a donc plus vraiment les moyens de s'offrir deux des bâtiments principaux de notre époque - alors que la Chine en construit probablement trois, que l'Inde en construit également un, et que les Etats-Unis en conservent pas moins de 24, entre des porte-avions géants sans rivaux et des navires amphibies qui ont le même déplacement que le seul PAN français. Certes, la situation au niveau européen fournit une perspective un peu différente : en supposant la concrétisation des projets actuels, dont les navires polyvalents construits en Espagne et en Italie, l'Europe devrait disposer de 8 porte-avions en 2015, soit 4 grands et 4 petits.
Mais la chute prolongée des budgets militaires européens - à l'exception notable de la France - est moins due à une volonté d'ignorer la puissance militaire qu'à une incapacité de la financer. On voit mal comment un renversement de cette tendance pourrait se faire sans une transformation et une redynamisation complètes de nos sociétés.
Publié par Ludovic Monnerat le 14 février 2005 à 20:36
Commentaires
Méme l'US Navy prévoit des coupes dans ses rangs, les SNA Virginia, le projet DDX et un porte avions serait touché par les restrictions budgétaires.
- le moindre engin de guerre un tant soit peu sophistiqué vaut des sommes astronomiques -
Un B-17 en 1945 valait 200 000 $, aujourd'hui pour cette somme, on à juste une bombe à guidage laser.
Publié par Frédéric le 14 février 2005 à 23:51
Je ne sais pas si votre évaluation comprend les nouveaux BPC Français Mistral et Tonnerre (Dont l'Italie à aussi des exemplaires en construction ?), mais avec 22.000 tonnes, on peut les placer dans la catégorie petits portes aéronefs...
Vivement 2008 !
http://www.defense.gouv.fr/sites/dga/dossiers/bpc__technologie_et_combat/
Publié par nobody le 15 février 2005 à 14:21
Pour répondre brièvement, il est exact que l'US Navy prévoit la mise à la retraite anticipée du porte-avions USS Kennedy, qui d'ailleurs a subi des problèmes d'entretien ces dernières années (ce n'est pas un engin de la classe Nimitz, et le dernier porte-avions US à propulsion classique sorti des arsenaux). Mais cela ne change pas le nombre de porte-avions prévu à l'horizon 2015, vu que les économies imposées par le Pentagone ne modifient pas - à ma connaissance - le plan de construction.
Par ailleurs, je n'ai pas intégré les bâtiments de projection et de commandement français dans l'évaluation du total européen, parce que la France n'a pas prévu l'acquisition d'un avion à décollage et atterrissage vertical, alors que ce type d'appareil permet justement d'employer une plate-forme avant tout amphibie comme porte-avions, ce que l'Espagne et l'Italie seront en mesure de faire (et le Corps des Marines, cela va sans dire) avec le futur F-35.
Publié par Ludovic Monnerat le 15 février 2005 à 15:36
Malheuresement, le Mistral n'a pas actuellement la capacité d'emporter des Harriers, mais je suppose qu'un crash programme est possible en cas de besoin.
Publié par Frédéric le 15 février 2005 à 17:59
Les Royal Marines hollandais pourrait disposer d'un superbe LHD pour leur opération aéromobile et d'amphibie si le budget le permet.
Ce futur landing helicopter dock ferait 216 m pour 18 noeuds ,d'un déplacement de 30460 tonnes ,6 spots EH 101 ,un hangar acceuillant soit 14 Super Puma ou NH90.
Protégé par le CIWS de thales nederland
Les Britanniques sont fort intéressés à une coopération avec les Hollandais pour le remplacement futur de leurs bâtiments.
Voici le lien sur ce projet ;)
http://www.scheldeshipbuilding.com/schelde_enforcer_lhd_30000.htm
Publié par Frédéric le 20 février 2005 à 20:34