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27 janvier 2005
Les robots et le combat
Voilà plusieurs décennies que le Pentagone investit dans la recherche en matière de robotisation militaire, notamment en subventionnant des initiatives visant à développer l'intelligence artificielle nécessaire pour évoluer dans un secteur d'engagement. A l'heure actuelle, ce sont surtout les robots télécommandés qui attirent l'attention : après le drone Predator équipé du missile antichar Hellfire, le robot terrestre SWORDS a été présenté aux médias américains avant son déploiement en Irak. Conçu à partir d'un modèle utilisé pour la détonation de charges explosives, ce petit robot se déplace sur chenilles, porte une mitrailleuse - au calibre 5,56 mm ou 7,62 mm, bien qu'une 12,7 mm ait déjà été testée - et est dirigé par télécommande pour les mouvements comme pour le tir. Avec son coût unitaire de 200'000 dollars, ce modèle relève somme toute de l'improvisation découlant du champ de bataille.
Pour les responsables du programme, les avantages des robots au combat sont nombreux :
Military officials like to compare the roughly 1-meter-high (3-foot-high) robots favorably to human soldiers: They don't need to be trained, fed or clothed. They can be boxed up and warehoused between wars. They never complain. And there are no letters to write home if they meet their demise in battle.
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Its developers say the SWORDS not only allows its operators to fire at enemies without exposing themselves to return fire, but also can make them more accurate. A typical soldier who could hit a target the size of a basketball from 300 meters (yards) away could hit a target the size of a coin with the SWORDS.
Ce type de robot autorise donc une prolongation et une augmentation des capacités du soldat, au même titre que d'autres systèmes d'armes (on peut en particulier penser aux tourelleaux télécommandés de certains véhicules blindés). Toutefois, le fait que l'US Army se prépare à envoyer 18 exemplaires en Irak illustre une nouvelle fois un processus constant : le remplacement de l'homme par la machine dans les missions les plus risquées - exploration, surveillance, déminage ou encore frappe aérienne. Les missiles de croisière mer-sol, les bombes planantes larguées à haute altitude et les drones qui rôdent en permanence ont tous pour but de réduire le coût humain des opérations, dans un camp au moins, et donc de limiter les pressions morales et psychologiques qui pourraient les entraver.
Bien entendu, le choix de préserver les vies des soldats amène à consommer des équipements et des munitions coûteuses : si une bombe à guidage GPS coûte moins de 20'000 dollars, un missile de croisière Tomahawk en coûte 700'000, alors qu'un drone Predator standard vaut entre 3 et 4 millions. La guerre robotisée est une guerre de riches. D'un autre côté, face à des groupes terroristes et extrémistes susceptibles d'engager des combattants fanatisés au point de vouer un culte au suicide, l'exécution imperturbable des algorithmes nécessaires à la détection, au ciblage et à la destruction d'une cible forme une réponse prometteuse. Les machines ignorent la terreur des hommes ; elles sont même capables d'infliger en retour une terreur plus grande encore. Et c'est là une perspective qui doit être prise en compte.
Aujourd'hui déjà , certains systèmes exigent un fonctionnement tellement rapide et précis qu'il est entièrement automatisé ; c'est le cas du système de protection antimissile et antiaérien AEGIS, mu par un radar surpuissant et capable tirer des missiles en rafale. Il est donc probable que toute une frange des opérations de combat d'intensité maximale vont certainement être de plus en plus confiées aux machines, afin d'exploiter au mieux leur puissance de calcul pour infliger une attrition aussi massive que précise, ce qui donnera aux nations high tech une capacité absolument dévastatrice dans l'élimination des installations, des soldats et bien entendu des robots d'une armée adverse. Une dissymétrie tellement ravageuse qu'elle pourrait abréger ce type de conflit et le rendre aussi peu probable qu'une conflagration nucléaire.
Avec pour conséquence d'encore renforcer l'occurrence de conflits asymétriques et déstructurés, où le crime se mêle au combat!
Publié par Ludovic Monnerat le 27 janvier 2005 à 10:53
Commentaires
Ces engins me semblent pour l'instant bien fragiles.
Vous imaginer le scandale si un de ses robots fait une "bavure", tout le monde vas accusé les USA d'avoir laché des "Terminators" dans la nature.
Au fait, cela commence déja sur certains forums.
Publié par Frédéric le 27 janvier 2005 à 20:19