« Les généraux au diapason | Accueil | L'Afghanistan dans l'oubli »
29 janvier 2005
Les kamikazes modernes
Bill Roggio a mis en ligne une analyse très pertinente des terroristes islamistes auteurs d'attentats suicides, en montrant quels parallèles peuvent être tirés avec les kamikazes japonais de la Seconde guerre mondiale. Le point le plus important, à mon sens, n'est pas nécessairement la détermination de mourir dans une attaque dévastatrice, ou encore l'héroïsme prêté à de telles actions, mais bien le fait que la propagande japonaise de l'époque a été remplacée aujourd'hui par les médias normaux, qui se chargent de répercuter les attentats et leurs revendications sans contexte ni sens critique.
Lorsque l'on constate que l'explosion d'une voiture piégée hier à Bagdad est photographiée en direct par 3 photographes différents, travaillant respectivement pour Reuters, AFP et AP, on est ainsi obligé de se demander dans quelle mesure les médias collaborent aujourd'hui avec les groupes terroristes islamistes qui luttent contre la tenue d'élections démocratiques en Irak. Ce manque de transparence n'est plus admissible.
COMPLEMENT I : Sur le même sujet, on peut lire cette colonne percutante de Thomas Sowell, qui revient sur la couverture médiatique très partielle de l'Irak et tire un autre parallèle avec la Seconde guerre mondiale. Extraits :
If a battle ends with Americans killing a hundred guerrillas and terrorists, while sustaining ten fatalities, that is an American victory. But not in the mainstream media. The headline is more likely to read: "Ten More Americans Killed in Iraq Today."
This kind of journalism can turn victory into defeat in print or on TV. Kept up long enough, it can even end up with real defeat, when support for the war collapses at home and abroad.
One of the biggest American victories during the Second World War was called "the great Marianas turkey shoot" because American fighter pilots shot down more than 340 Japanese planes over the Marianas islands while losing just 30 American planes. But what if our current reporting practices had been used back then?
The story, as printed and broadcast, could have been: "Today eighteen American pilots were killed and five more severely wounded, as the Japanese blasted more than two dozen American planes out of the sky." A steady diet of that kind of one-sided reporting and our whole war effort against Japan might have collapsed.
Mais comme ce texte le prouve, cela commence à se voir...
Publié par Ludovic Monnerat le 29 janvier 2005 à 8:39
Commentaires
What about the Falluja lynching ?
Il n'y a pas longtemps que je vous connais (à travers UPF et votre analyse de la prise de Fallouja) mais j'apprécie beaucoup ce que vous faites car vous faites un travail très important et vous le faites avec rigueur (même si j'ai bien sûr pas l'expertise militaire pour en juger totalement).
Et le texte ci-dessus et les autres sur les médias l'illustent encore parfaitement.
Mais trêve de compliments, ma question que je me pose depuis lontemps, c’est quand est-ce que (ou si c’est déjà fait, pouvez-vous m’en donner les références ? peut-être le blog Belmont ?) quelqu’un va se dévouer pour faire le travail sur ce qui me semble un cas "exemplaire" de cette dérive médiatique et qui est celui du LYNCHAGE en direct il y a un peu plus d'un an (?) de ces 4 gardes de sécurité américains près de ce pont de Fallouja justement ?
Est-ce qu’on sait qui était ces « journalistes » qui pour moi semblent PARTICIPER directement à l’action et même l’INCITER activement par leur prises de vues et qui pour moi devraient être jugés pour ... CRIMES DE GUERRE ?
ps : sinon, votre texte me faisait aussi penser à quelque chose que répétait souvent Bourdieu (je cite de mémoire) :
« Les mots "font" les choses parce qu’ils font (ou défont) le consensus sur le sens des choses."
selon le vieux principe des prophéties auto-réalisatrices qui "prétendent à produire leur propre vérification" en "induisant des comportements de nature à les valider" ...
ou :
"En politique, rien n’est plus réaliste que les querelles de mots. Mettre un mot pour un autre, c’est changer la vision du monde social, et par là, contribuer à le transformer" ...
Publié par jc durbant le 2 février 2005 à 9:29
ENDERLEIN PULLS A DAN RATHER AND ... keeps his job !!!
Avez-vous entendu l'entretien de Jeambar et Leconte sur Radio J ? (sur "la mort du petit Mohammed")
C'est très intéressant et confirme mon impression que nos deux belles âmes (le coeur bien à gauche et proche des nouveaux damnés de la terre palestiniens!) reconnaissent l'essentiel:
à savoir
1) que c'était en toute probabilité PAS des balles israéliennes et que SURTOUT
2)'il y a bien eu MANIPULATION
Et donc que la discussion ne porte que sur son ... AMPLEUR (le petit et son père, ou juste les gens autour).
Autrement dit, on était bien dans un CONTEXTE de manipulation (voir le très significatif aveu des journalistes de France 2: "c'est toujours comme ça!" et l'encore plus COMPROMETTANT mais si classique excuse à la Dan Rather
d'Enderlein: qui revient à: "c'était peut-être pas exactement comme ça que ça s'est passé mais ça rendait bien le contexte du conflit").
Maintenant, il suffit d'extrapoler au reste des images qu'on nous assène jour après jour et ... pas s'étonner des conséquences sur nos jeunes maghrébins ...
Sans parler de l'image d'Israël ... dans l'opinion !!!
jc
ps: je note aussi qu'ils se gardent bien de parler d'un long-métrage français de 2002 ("Décryptage" de Philippe Bensoussan, qui est sorti et a été duement - surprise !!! - enterré par tout le monde ! sur la question et qui avait aussi démontré que ça pouvait difficilement être des balles israéliennes)
> Si vous n'avez pas pu écouter l'interview de Denis Jeambar et Daniel
> Leconte sur RCJ,
>
> alors cliquez sur ce lien:
> http://www.radiorcj.info/ftp/fichiers/jenbar_leconte1fev.asx
>
>
Publié par jc durbant le 2 février 2005 à 12:11