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8 janvier 2005
L'armée suisse se déploie
Assez peu de réactions ce matin à l'annonce du déploiement de l'armée suisse en Indonésie, avec un détachement de 50 hommes et 3 hélicoptères. La presse n'accorde d'ailleurs qu'une place réduite à cette projection totalement inédite de moyens militaires suisses, en urgence, sur plus de 10'000 kilomètres. Dans l'ensemble, un tel engagement relève de l'évidence au vu des conditions de vie des populations locales et de l'importance que prennent les hélicoptères de transport dans ce contexte.
Les adversaires traditionnels de l'armée, que même un cataclysme ne parviennent pas à guérir du réflexe antimilitaire, avancent tout de même une opposition partielle, comme le rapporte Le Temps :
Jo Lang, conseiller national (Verts/ZG) et membre de la Commission de la politique de sécurité, s'interroge sur ce point. S'il soutient l'action de l'ONU, il ne comprend pas pourquoi les militaires dépêchés porteront les armes. «Le danger est civil dans cette zone», estime-t-il. Pour lui, la communauté internationale aurait mieux fait d'investir dans des systèmes d'alerte pour éviter le tsunami plutôt que de déployer ses forces militaires après coup.
Au risque de surprendre ce brave homme, on peut rappeler que la péninsule d'Aceh abrite un conflit de basse intensité qui s'est rallumé en 2003, et qu'il existe une menace terroriste dans la région. L'armement pour l'autoprotection est donc indispendable. De plus, on se demande comment un système d'alerte permettrait d'éviter le tsunami (on suppose que ces propos ne reflètent pas la pensée de leur auteur), c'est-à -dire les dégâts matériels qu'il a entraînés et donc le besoin en transport aérien pour les populations isolées.
De l'autre côté de l'échiquier politique, bien entendu sans préjuger de la fonction échiquéenne de l'un ou l'autre, on trouve également l'UDC Hans Fehr qui s'oppose à l'envoi de militaires armés avec les hélicoptères Super Puma de l'armée et qui, puisque ces appareils sont nécessaires, demandent tout bonnement à ce qu'ils soient pilotés par du personnel civil ! On voit bien à quelles extrémités casuistiques et stupides l'idéologie peut mener, sans même se soucier de la faisabilité des "solutions" proposées. Reprendre contact progressivement avec la réalité serait une mesure thérapeutique adaptée.
Quoi qu'il en soit, je souhaite plein succès à mes camarades qui vont se déployer et qui ont commencé à le faire.
COMPLEMENT I : Concernant la menace existant sur place, quoique avant tout dans la province d'Aceh, il vaut la peine de lire l'analyse de Bill Roggio sur The Fourth Rail. La présence ouverte de groupes islamistes affiliées à Al-Qaïda rappelle l'intérêt évident à participer à l'aide humanitaire face à la gigantesque opération américaine.
COMPLEMENT II : Autre information intéressante dans ce contexte, le dernier rapport de situation rendu public par le Département du développement international britannique. On y apprend ceci à la page 8 sur l'Indonésie :
The security situation is described as "calm but fluid" and escorts are required for convoys on the Medan-Banda Aceh road.
Peut-être pourrait-on demander à M. Lang de s'intéresser de plus près à la réalité...
Publié par Ludovic Monnerat le 8 janvier 2005 à 9:58
Commentaires
:) Franchement, il compte trouver du personnel naviguant qualifié sur ces machines comment ce M. Fehr.
Quand à ce M. Jo Lang, a t il pris des cours de logique à l'école, cause et effets...
Bon, je ferait mieux de me taire car en France on aussi certains qui feraient mieux de réfléchir avant de parler.
Publié par Frédéric le 8 janvier 2005 à 13:16
Pour info. Après vérification auprès de la journaliste du Temps concernée, Jo Lang a parlé texto de "système d'alerte permettant d'éviter le tsunami". Mea culpa de l'auteur, qui regrette de n'avoir pas remarqué l'incohérence.
Sans doute le député national des Verts a-t-il voulu dire qu'un système d'alerte aurait aidé à sauver des vies en avertissant les populations suffisamment tôt pour qu'elles puissent quitter les zones côtières. Ce qui n'enlève rien à la non-pertinence de la pseudo-polémique soulevée par M. Lang, puisque comme cela a été justement avancé les dégâts matériels n'auraient pas été empêchés et le besoin en transport aérien se serait de toute manière fait sentir...
Publié par Myriam le 9 janvier 2005 à 22:11
D'aprés les derniéres dépéches de ce début de soirée, les militaires Suisses ne seront donc pas armé.
Publié par Frédéric le 12 janvier 2005 à 19:23