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15 janvier 2005
Entraînement urbain en Israël
Ce reportage du Jerusalem Post décrit la nouvelle installation pour l'entraînement au combat en milieu urbain de Tsahal, située à la base de Tze'elim dans le désert du Neguev. Il s'agit apparemment d'un véritable village d'exercice, comprenant plusieurs rues et une casbah centrale, qui permet d'exercer cadres et soldats jusqu'au niveau compagnie avec des exercices à double action ou à munitions réelles. Les combattants palestiniens violant les lois de la guerre, les non combattants utilisés comme boucliers humains et les journalistes aux inclinations militantes sont représentés.
Il est intéressant de relever que sur la même base, un terrain plus vaste permet d'entraîner les formations jusqu'au niveau brigade dans un environnement de commandement et contrôle entièrement digitalisé. Pourtant, les offres de collaboration à d'autres armées sont restées sans réponse, alors que la nouvelle cité d'exercice suscite davantage d'intérêt, tout comme les compétences de Tsahal dans les conflits de basse intensité :
This March 7, the IDF is to hold its second annual conference on low-intensity conflict. According to Ron-Tal, hundreds of military and security officials from abroad have already registered for the conference, more than triple the number at last year's.
"We have a lot of experience with a certain type of terror, more than other countries, even more than the Americans," Ron-Tal says. "It's right to share this with other nations. We will share everything that is not classified, like new weapon systems, or certain operation methods we'd like to keep to ourselves."
Coopérer avec l'Etat d'Israël sur le plan militaire est aujourd'hui tabou pour de nombreux pays européens ; dans le cas de la Suisse, la coopération se poursuit à un rythme ralenti, et essentiellement parce qu'elle est très largement unilatérale - l'armée suisse ayant acheté plusieurs systèmes israéliens de première qualité. Pourtant, l'évolution de l'environnement stratégique amène aujourd'hui déjà les Etats démocratiques à se rapprocher les uns des autres, et la diplomatie militaire joue un rôle important dans ce cadre. Les Israéliens d'ailleurs en ont aussi besoin, comme un témoigne la fin de l'article :
As we make our way down one street to observe a company slowly advancing, a "Palestinian" gunman mingles among us and then opens fire at soldiers. The officer in command leads a charge in what turns out to be a nasty gun battle of blanks and shouts.
"You just killed all of the journalists!" says a brigade commander acting as an instructor.
"So what," replies the young officer.
Publié par Ludovic Monnerat le 15 janvier 2005 à 19:24
Commentaires
« Coopérer avec l'Etat d'Israël sur le plan militaire est aujourd'hui tabou pour de nombreux pays européens ; dans le cas de la Suisse » ! Mais n'empêche rien, surtout pour nous en Suisse ! Le meilleur exemple reste notre coopération avec l'Afrique du Sud, pour leur expertise du conflits aériens (Mirage III vs MiG). Il me semble, que les coûts engendrés et l'intérêt propre de chaque état-major pour ses propres structures pèsent plus dans la balance, que l'éventuel coopération avec l'état d'Israël. Sans oublier, que les préoccupations sont ailleurs (maintenir les effectifs, obtenir les ressources suffisantes, !) Le conflit en milieu urbain, n'est pas la priorité de tous et relève d'un intérêt moindre selon les visions stratégiques.
« Pourtant, l'évolution de l'environnement stratégique amène aujourd'hui déjà les Etats démocratiques à se rapprocher les uns des autres, et la diplomatie militaire joue un rôle important dans ce cadre. » Là aussi, c'est plus l'adversité des budgets et des moyens à disposition, sans oublier la volonté politique, qui poussent à l'union et à l'interopérabilité d'armée alliée. Ce qui soulève une question intéressante sur le devenir de l'armée suisse, où les politiques devront trancher entre autarcie et coopération.
Publié par ZC le 17 janvier 2005 à 1:27
Je ne serais pas aussi affirmatif que vous en matière de coopération militaire helvético-israélienne : l'exemple de l'Afrique du Sud rappelle en effet que c'est la menace soviétique qui a amené les dirigeants de l'époque a rechercher des renseignements et des enseignements opérationnels au pays de l'apartheid. Aujourd'hui, avec Israël, la situation est - pour l'heure au moins - toute différente. Maintenant, si la Suisse venait à être menacée de manière directe et attaquée par des groupes terroristes islamistes, il est hautement probable que cette coopération subirait une intensification drastique.
D'accord pour dire que la diminution des budgets et l'augmentation des missions favorisent grandement les rapprochements entre armées. Mais il y a également un effet d'entraînement, fait de liens individuels, qui amène à renforcer une coopération avec tel pays plutôt qu'avec tel autre. En revanche, je vois mal les politiciens de notre pays parvenir à un consensus sur ce sujet...
Publié par Ludovic Monnerat le 17 janvier 2005 à 9:01