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7 janvier 2005

Déploiements militaires en Asie

Mieux vaut tard que jamais : la plupart des médias soulignent désormais le rôle vital joué par les armées dans le sauvetage et l'aide en Asie du Sud, et on peut par exemple trouver dans Le Monde une liste des différentes contributions fournies dans ce domaine par les nations. Cette liste reste incomplète, n'établit pas de différence entre déploiements ponctuels et durables, n'aborde pas la question du commandement et n'offre pas vraiment de perspective à court terme, mais c'est toujours mieux que rien !

Le cas de l'Asie du Sud aura ainsi imposé l'importance des armées dans les situations de crise les plus graves et mis sur le devant de la scène les problèmes liés à la projection. On espère que l'Union européenne parviendra à en tirer des leçons utiles pour le développement de ses capacités de transport aérien et maritime, et conclura à la nécessité d'agir plus tôt et plus rapidement. Les armées européennes, pour leur part, récolteront nombre d'enseignements en termes de logistique, d'aide au commandement, d'interopérabilité et de coopération civilo-militaire.

Publié par Ludovic Monnerat le 7 janvier 2005 à 8:13

Commentaires

Je signale cette dépéche sur la réaction Européenne :

L'UE pose les bases d'une force de réaction aux catastrophes

Fri January 7, 2005 7:43 PM CET
par Yves Clarisse

BRUXELLES (Reuters) - L'Union européenne a ouvert la voie à la création d'une force de réaction rapide pour faire face aux catastrophes naturelles telles que les raz-de-marée qui viennent de ravager plusieurs pays d'Asie.

Les ministres des Affaires étrangères, de la Coopération et de la Santé des Vingt-Cinq, réunis pour coordonner leur aide humanitaire et aborder la reconstruction, ont apporté leur soutien de principe à cette idée prônée notamment par la France.

Il faut, ont-ils estimé dans une déclaration, donner à l'Onu un "rôle premier" et, dans cet esprit, ils ont demandé à la Commission européenne et aux gouvernements "d'étudier les possibilités de développement d'une capacité de réponse rapide de l'Union (structure de planification, de coordination et de mobilisation des moyens) pour faire face" à ces tragédies.

"Cette idée avance", s'est félicité le ministre français des Affaires étrangères, Michel Barnier, à l'issue de la réunion.

L'idée, évoquée jeudi par Jacques Chirac, est de créer une force européenne de sécurité civile, qui deviendrait le relais régional d'une force humanitaire de réaction rapide mondiale.

Il s'agit de se baser sur des moyens nationaux pré-identifiés de protection civile et Michel Barnier a évoqué la création à Bruxelles d'un "petit état-major" qui coordonnerait leur action et assurerait leur formation.

EVITER LA REPETITION DES COUACS

Dans un premier temps, les équipes nationales de l'UE devraient apprendre à travailler ensemble pour éviter les couacs - plutôt embarrassants - constatés sur le terrain.

"Si l'Europe a été rapide dans la solidarité, je reconnais que l'Europe n'a pas été rapide dans l'efficacité", a souligné le ministre français de la Santé, Philippe Douste-Blazy, en ajoutant que si l'Union européenne ne se lançait pas à l'occasion de ce désastre, elle ne le ferait jamais.

Comme tous les responsables, il a été frappé par l'importance des moyens militaires dans ce type de crise: il faut, a-t-il dit, transporter des hélicoptères dans des avions afin d'être sur place dans les 48 heures, une capacité que seuls les Américains ont pu déployer jusqu'à présent.

Javier Solana, le porte-parole de la diplomatie européenne, a été chargé de coordonner les moyens militaires de l'UE.

La coordination est le maître-mot pour l'Union européenne qui, budgets européens et nationaux confondus, s'affiche comme le premier donateur d'aide publique au monde avec deux milliards de dollars sur les six milliards promis jusqu'à présent.

Cela portera d'abord sur l'aide humanitaire et les Européens entendent laisser la main "aux autorités nationales et régionales des pays concernés pour l'identification des besoins, la gestion et l'acheminement".

Ils prennent ainsi soin d'éviter toute ingérence - l'Inde a ainsi refusé l'aide internationale -, même si la déclaration des Vingt-Cinq évoque la nécessité d'acheminer l'aide "à l'ensemble des populations concernées indépendamment des conflits internes", une allusion au Sri-Lanka et à l'Indonésie.

La tragédie provoquée par les tsunamis, ont-ils ajouté, ne doit "pas faire oublier" les autres pays pauvres, notamment en Afrique, et il faut s'assurer que l'aide accordée à l'Asie ne vient pas en déduction des transferts vers d'autres zones.

Mais tous les yeux sont déjà fixés sur la reconstruction, tant il est vrai que l'argent, provenant notamment des donations privées, ne manque pas pour l'aide humanitaire quelques jours avant la conférence des donateurs qui se tiendra le 11 janvier à Genève sous l'égide des Nations unies.

DECISION RAPIDE SUR LA DETTE

La priorité doit selon l'UE aller à la reconstitution d'une "offre de soins", les hôpitaux ayant été détruits, ainsi qu'à la réhabilitation des infrastructures, notamment routières.

Outre l'aide déjà promise, la Commission a ainsi proposé la création d'une facilité de crédit d'un milliard d'euros destinée aux pays victimes de la catastrophe et qui serait gérée par la Banque européenne d'investissement (BEI), notamment pour remettre à niveau les transports et l'approvisionnement en eau.

Toutes les idées lancées ces derniers jours ont été reprises par les ministres européens, réunis pendant trois heures.

La proposition allemande de mettre en place des "jumelages entre régions, villes ou établissements publics et privés tels que les hôpitaux et les écoles" s'y retrouve.

Dès dimanche, une équipe médicale de Toulouse s'envolera de Paris vers Matara, dans le Sud du Sri-Lanka, a dit Douste-Blazy.

Selon un diplomate, les discussions sur un moratoire, voire l'effacement de la dette des pays touchés déboucheront "dans huit à dix jours" dans le cadre du Club de Paris.

Le financement d'un système d'alerte précoce des raz-de-marée et la possibilité pour les Européens d'adopter "à distance" des orphelins, voire de les accueiller pendant quelques mois en Europe pour les soustraire aux appétits des trafiquants d'enfants ont aussi été évoquées.

Philippe Douste-Blazy a appelé les autorités européennes à renforcer leurs contrôles aux frontières pour empêcher de tels trafics en estimant qu'il fallait privilégier la réunification familiale - avec un oncle ou une tente - sur place.

Publié par Frédéric le 7 janvier 2005 à 21:14