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15 février 2006
Le basculement des esprits
Voici quelques temps, j'ai décrit sur ce site le processus de redressement des esprits qui s'est enclenché après les violences urbaines en France, et qui visait à relativiser ces événements, à recentrer les perceptions publiques sur des référentiels connus - au besoin en ostracisant ceux qui les contredisent le plus ouvertement. Ces actions d'influence au quotidien ont certainement un effet sur les dirigeants politiques, et au sens large sur les individus appelés à régulièrement rendre leur opinion publique par l'intermédiaire des médias traditionnels. Je pense d'ailleurs que les déclarations souvent apaisantes et relativistes des dirigeants européens, suite aux manifestations violentes du monde arabo-musulman dans l'affaire des caricatures, montrent l'inertie de cette influence, l'incapacité - plutôt que le manque de volonté - de changer soudain de référentiel, et donc d'accepter une perspective conflictuelle.
Pourtant, en suivant certains sondages sur les opinions publiques, mais aussi en ayant des discussions comme celles que j'ai menées hier avec plusieurs officiers genevois, on se rend compte que le basculement des esprits peut être très rapide et durable. Il résulte fréquemment d'une accumulation progressive et sous-estimée, dont un événement marquant peut soudain concrétiser le sens encore potentiel. En Europe, les Pays-Bas sont probablement le pays dans lequel les esprits ont le plus évolué ces dernières années ; et si le meurtre de Théo Van Gogh, les enquêtes sur les réseaux islamistes et le déliement parallèle des langues ont révélé cette évolution, la popularité croissante de Pim Fortuyn était probablement le signe le plus fiable d'une accumulation de frustrations, de contestations, d'oppositions. La légendaire tolérance hollandaise appartient bel et bien à la légende.
Comment peut-on décrire et expliquer un tel phénomène, dont l'impact est bien entendu majeur ? Je le vois avant tout comme une évolution des enjeux perçus. Les changements d'un environnement déterminé donnent lieu à des réactions bien avant que les êtres réagissant ne soient directement touchés par ces changements ; c'est la perception d'un enjeu dépassant leur intérêt individuel ou celui de leurs proches qui amène de telles réactions (dans mon modèle stratégique, je parle d'enjeux individuels, collectifs, sociétaux et civilisationnels pour exprimer leur gradation). Il y a donc bien un seuil à partir duquel le citoyen hollandais, ou européen, se sent menacé dans son cadre de vie, dans ses valeurs, dans ses projections. L'assassinat quasi cérémonial d'un trublion aux opinions percutantes - et au nom fameux - ne pouvait que frapper les imaginations. Dans un sens comme dans l'autre.
Car l'acte terroriste relève de la gestion des perceptions au même titre que d'autres techniques d'influence des cœurs et des âmes comme des esprits. Un acte immoral mené avec détermination peut influencer les uns et les autres de façon toute différente, en fonction de leur référentiel et de leurs attentes, c'est-à -dire de leur appréhension de l'événement. Et c'est ici que ce basculement des esprits révèle sa nature ambiguë et dangereuse : il ne correspond pas à une prise de conscience, même s'il peut être appelé ainsi pour en accroître la légitimité, mais bien à la formation d'une opinion, à la fixation de ce qui souvent n'est qu'une fin de non-recevoir. Pourquoi les inimitiés sont-elles plus durables que les amitiés, pourquoi les divergences sont-elles plus apparentes que les convergences, sinon notre inclination à préférer la clarté du refus, le bénéfice de l'altérité ? Est-ce que toute communauté ne repose pas sur l'opposition aux autres, au niveau sociétal du moins ?
Le rejet de certains comportements ou de certains propos peut bel et bien être une réaction logique et légitime en face de l'inacceptable, mais les mouvements collectifs ont également une composante par laquelle le rejet d'autrui vise - inconsciemment ou non - à renforcer la cohésion de la collectivité impliquée. Un repli sur soi d'autant plus rassurant qu'il remplace un doute par une certitude. Dans cette perspective, le basculement des esprits relève également en partie de cette escalade que je décrivais voici peu, et les individus ou les organisations qui s'opposent à de tels mouvements brusques ont peut-être un rôle modérateur plus louable que l'effet catalyseur de ceux qui recherchent jour après jour les informations à même de favoriser ce basculement, qui collectionnent avidement les fragments de casus belli.
Voilà un raisonnement auquel je n'imaginais pas parvenir en commençant ce billet ! A vous d'écrire la suite, si le cœur, l'âme ou l'esprit vous en disent! :)
Publié par Ludovic Monnerat le 15 février 2006 à 21:35
Commentaires
Tout à fait d'accord pour penser qu'aujourd'hui, ceux qui freinent la communautarisation / radicalisation / nationalisme, ou ceux qui maintiennent un tabou sur les questions ethniques, etc., font oeuvre pie en retardant la fragmentation sociale ...
Mais ils font oeuvre inefficace s'ils n'ont rien de mieux à proposer, à terme, que l'inconnu, si leur panoplie se limite au freinage. Le tabou ethnique (français) est une ligne Maginot, que l'opinion a depuis quatre mois allègrément franchie ...
Une société coagule sur l'opposition aux autres, elle s'organise sur l'accomplissement d'un bien commun.
Quel est donc le bien commun que proposent les démocrates ? c'est ce qui est devenu opaque.
Publié par FrédéricLN le 15 février 2006 à 22:27
"Et c'est ici que ce basculement des esprits révèle sa nature ambiguë et dangereuse : il ne correspond pas à une prise de conscience, même s'il peut être appelé ainsi pour en accroître la légitimité, mais bien à la formation d'une opinion, à la fixation de ce qui souvent n'est qu'une fin de non-recevoir. Pourquoi les inimitiés sont-elles plus durables que les amitiés, pourquoi les divergences sont-elles plus apparentes que les convergences, sinon notre inclination à préférer la clarté du refus, le bénéfice de l'altérité ?
Est-ce que toute communauté ne repose pas sur l'opposition aux autres, au niveau sociétal du moins ?"
"l'effet catalyseur de ceux qui recherchent jour après jour les informations à même de favoriser ce basculement, qui collectionnent avidement les fragments de casus belli"
"Je pense d'ailleurs que les déclarations souvent apaisantes et relativistes des dirigeants européens, suite aux manifestations violentes du monde arabo-musulman dans l'affaire des caricatures, montrent l'inertie de cette influence, l'incapacité - plutôt que le manque de volonté - de changer soudain de référentiel, et donc d'accepter une perspective conflictuelle."
Je trouve que ces trois passages sont contradictoires et dans l'ensemble j'ai trouvé ce texte plutôt confus.
Dans le 1er passage, tu sembles dire que l'opinion bascule tout blanc-tout noir, par des lois "naturelles" qui nous feraient préférer le conflit pour nous identifier comme société selon la fracture eux et/ou nous. Jusqu'à présent, j'avais plutôt l'impression que le problème était le désarmement des esprits à cause du relativisme gaucho-bobo qui nivelait agresseur-agressé et pervertissait jusqu'au language. Et que je sache la pensée unique n'a pas miraculeusement disparu des médias. Que les gens se fassent une opinion sur les informations qu'ils reçoivent est dans la nature de notre fonctionnement, et il en est de même pour toi comme pour moi. C'est la démesure des réactions du monde arabo-musulman aux caricatures qui a frappé les esprits par son aspect irrationnel. On voit ici à l'oeuvre une folie de masse qui s'exprime par la violence et une haine aveugle qui s'étale au grand jour.
Pour ce qui est de nos sociétés, elles ne sont pas monobloques. L'Autre que nous-mêmes en fait partie et nous en sommes plutôt fiers parce que c'est une réussite rendue possible par la laïcité, les droits de l'humain et la démocratie. Si l'islam fait peur aujourd'hui, c'est qu'on entend que les musulmans djihadistes vociférer là -bas mais aussi ici. Pourtant les opinions qui s'affichent laissent toujours à espérer que la majorité silencieuse des musulmans est désireuse de vivre selon les valeurs occidentales. Le bénéfice du doute, en quelque sorte, mais il y a aussi une forte expectative, et l'on guette les signes francs venant du monde arabo-musulman allant dans ce sens. Dans le même temps, les autres communautés qui composent les familles recomposées de nos sociétés modernes ne sont pas mises sur la sellette ou montrer du doigt. Le problème n'est donc pas l'Autre dans sa mise en question du Je.
Dans ton 2nd passage, tu interprètes l'information recueillie comme une volonté délibérer d'aller au casus belli, mais qu'est-ce qui est véhiculée par l'information venant des foules comme de beaucoup de dirigeants du monde arabo-musulman qui appelle à la guerre sainte contre les croisés et les juifs? On peut la minimiser en disant qu'ils ne sont pas sérieux, pas éduqués, etc...Mais à la longue on s'aperçoit que certains sont éduqués et tiennent le même discours et qu'ils semblent diablement sérieux. Que les agendas des dirigeants politiques soient d'abord de canaliser le mécontentement de leurs populations ne fait aucun doute, mais le danger n'en reste pas moins réel par le terrorisme et la menace nucléaire iranienne.
Le dernier passage me semble contredire les précédents: apaisement relativiste et volonté de ne pas accepter une perspective conflictuelle,et surtout inertie. On change rien, on fait comme on a dit.
La société laïque, respectueuse des droits de l'humain et démocratique ne nous demande pas d'être tous pareils. Elle nous permet au contraire d'être tous différents. Sur le plan de la religion , nous pouvons être croyant, agnostique, athé de n'importe quelle tradition, et nous serons respectés dans nos choix parce que c'est du domaine de la vie privée. Il en va de même pour notre inclinaison sexuelle: hétéro, homo, bi, nul n'est inquiété pour ce qu'il est. Ce sont les sociétés totalitaires qui ne peuvent pas supporter la différence parce que son existence même est une menace à leur survie. Je crois que la globalisation aidant c'est exactement le cas de figure auquel nous assistons.
Publié par elf le 16 février 2006 à 1:05
D'accord avec le fait que les opinions se forgent souvent sur ce qui fait le plus vibrer les tripes, les cœurs et les esprits. La peur, par exemple, est un excellent moteur pour cristalliser les opinions. Le dégoût aussi. Je dois dire que ces derniers temps, on voit de tout et venant de tous les côtés. Comme disait je ne sais plus qui "je n'en prendrais pas un pour taper l'autre". A ce qu'on voit en Irak, entre les coupeurs de têtes "allaouakbaristes", les donneurs de gnons version "banlieue de Glasgow" et les metteurs en scène version SM du fin fond du Kentucky, je ne saurais pas à qui décerner la médaille.
En tous cas, la perception que je peux en avoir est certes orientée, mais pas définitive. Ce que j'ai vécu sur la Place Fédérale la semaine passée, même si c'était moins violent que ce qu'on peut voir sur CNN ou autres, m'a plus éclairé sur la fracture à la Huntington qui sépare désormais deux mondes distincts. Il est clair que je fais partie d'un de ces mondes et comme l'a bien fait comprendre le président US, il faut choisir son camp... Mais choisir son camp par rapport à quels critères?? Là est ma question! Par rapport à l'horreur que chacun peut mettre en place pour aviver les esprits, ou au contraire par rapport à l'esprit "bon prince" que chaque communauté est capable de développer pour montrer de la condescendance face à ceux qu'elle considère comme fauteurs de troubles? A vous de juger.
Publié par dahuvriable le 16 février 2006 à 8:37
(dahuv(a)riable) : à mon jugement, par rapport à la conscience que nous devons avoir de vivre dans un "tout petit monde" (J.J. Goldmann !) où la séparation des "camps" n'est pas viable.
Publié par FrédéricLN le 16 février 2006 à 8:45
C'est un tout petit monde
Où s'abritent nos saisons
Petite boule ronde
Sous les ailes d'un avion
Et partout des gens qui dansent
Pour oublier un instant
La nuit et le silence
Et les peines du présent
C'est un tout petit monde
L'eau, le soleil et le sel
Les naissances et les tombes
Et l'essentiel et le ciel
Partout, la même prière
D'une mère qui attend
Que baisse la fièvre
Dans les mêmes yeux d'enfant
C'est un tout petit monde
Fragile au creux de nos mains
Balançant ses secondes
Entre tellement et rien
Et partout la même histoire
De pouvoir à partager
Et si peu de mémoire
Du sang, des larmes versées
Et partout déteignent et règnent
Nouveaux rois sans philosophes
Le rock, le dollar, les antennes
Coca et kalachnikov
Le côté "rlan rlan" de chansons pour coin du feu, version resto du coeur!! Non, je plaisante. J'aime bien le passge à la fin, surtout la phrase "Et partout déteignent et règnent
Nouveaux rois sans philosophes". C'est un peu trop le cas, effectivement.
Maintenant, de savoir si il est viable de vivre séparer dans un tout petit monde, à court terme, je pense que oui, à plus long terme, il va falloir songer à changer la donne... Style "à la française"?!? :-(( Lorsque deux cultures cohabitent, ils me semblent qu'il y a plus de friction que de partage en commun de méchouis et de fondues!! L'avenir nous le dira, Inchallah!! (Eh oui, il y a un début à tout!! Illamdoulila!)
Publié par dahuvariable le 16 février 2006 à 9:41
Je pense qu'il faut distinguer ici l'état de l'opinion et la perception donnée par les média. Pour prendre l'exemple de la France, ce basculement est à mon sens beaucoup plus avancé ou effectif qu'on ne le pense à travers la consultation de la presse. D'ailleurs, il transparait déjà (cf. les résultats des dernières consultations électorales ou les sondages pendant les émeutes), mais il est immédiatement rejeté dans l'oubli. Dans la plupart des démocraties occidentales, le harcèlement médiatique (avec les politiques qui embrayent) aurait été tel que Chirac n'aurait eu d'autre choix que de démissionner, alors que rien, pas un mot, il y a même des éloges pour Villepin (cf. Challenges). Quelles que soient les qualités des uns et des autres, personne ne semble s'émouvoir de leur (il)légitimité.
Et je crois qu'il y a là une spécificité de la presse française dans cette volonté de nier ce basculement, ou du moins un côté plus marqué par l'absence d'une réelle presse d'opposition. La conséquence que je crains (serait-elle intentionnelle de la part de ces mêmes organes de presse?) est que le basculement s'accentue encore, sous la forme d'une poussée proto-révolutionnaire, car le seul moyen semble alors être de faire tomber tout le système. Heureusement (?), celui-ci ne tient que grâce à un éparpillement des volontés destructrices (racistes, gauchistes, islamistes,...), mais une alliance de circonstance, surfant sur ces rejets, n'est pas à exclure.
Publié par ylyad le 16 février 2006 à 11:49
Sur ce thème, je conseille à tous la lecture du texte intitulé « Un certain malaise ». Ce dernier est disponible sur le site de dahu variable : http://dahuvariable.blogspot.com.
Ce texte démontre bien que les musulmans savent très bien s'adapter aux nouvelles libertés qui leur son données, sans toujours les amener à une plus grande tolérance à notre égard, voire à une plus grande intégration au sein des sociétés dans lesquelles ils vivent. C'est sans doute là le plus grand paradoxe et la plus grande source de tension entre nos deux cultures.
Les nouveaux droits dont ils jouissent doivent s'accompagner d'efforts de leur part, afin de respecter nos traditions démocratiques et laïques.
Autrement dit, ne faudrait-il pas que ces ressortissants signent une espèce de charte dans laquelle ils s'engageraient à respecter et défendre les valeurs des Etats qui les accueillent ?
Alex
Publié par Alex le 16 février 2006 à 13:19
Bonjour,
J'ai eu quelques inquiétudes après la lecture de cette phrase :"les individus ou les organisations qui s'opposent à de tels mouvements brusques ont peut-être un rôle modérateur plus louable que l'effet catalyseur de ceux qui recherchent jour après jour les informations à même de favoriser ce basculement, qui collectionnent avidement les fragments de casus belli".
En effet, pour ma part, je lis votre blog, et je m'évertue à perpétrer autour de moi une oeuvre visant à "changer les esprits".
Suis-je donc tout-à -coup devenu un criminel, alors que je croyais être un résistant ?
Il ne me semble pas. Je répondais encore hier à des amis - via Internet - qui accusaient les américains d'être responsables de tous les maux que nous connaissons aujourd'hui. On m'a même cité une emession d'Arte qui prouverait que les Américains avaient volontairement provoqués la première et la seconde guerre mondiale afin de pouvoir vendre des armes.
Bref, s'il y a changement des esprits, certes c'est fort possible. Que celui-ci change trop brutalement pour être réfléchi, et qu'il soit plus proche d'un réflexe que d'un acte murement pensé, c'est aussi fort possible.
Alors, justement, c'est là que notre travail prend tout son sens. Car, il faut éduquer les gens, leur expliquer comment nous avons forgé notre point de vue. C'est seulement ainsi, que leur réflexe deviendra peut-être un peu sensé.
Mais - sur le terrain - je n'ai pas l'impression que tous les esprits aient changé. Le relativisme est ancré très fort dans la tête des gens, des plus jeunes notamment.
Publié par Juan Rico le 16 février 2006 à 13:53
La question du "basculement" me parait renvoyer à celle du fameux "tipping point", que certaines personnes connaissent bien mieux que moi dans l'assistance :-) Dans son ouvrage célèbre "Tipping point" ("Le point de bascule"), Malcom Gladwell, analyse comment des petits facteurs peuvent faire de grandes différences,
sur le modèle de l'épidémie (contagion) et cela de manière soudaine.
L'islam d'influence, celui ramifié aux Frères Musulmans, utilise sans nul doute cette approche. On retrouve toujours les trois ingrédients-clés: les agents d'influence jouant en solo et surmédiatisés (mais en service commandé dissimulé), les facteurs de résonnance à maturation lente comme les mouvements islamistes proprement dits et ceux qui soutiennent: pro-islam, pro-vivre-ensemble, pro-équivalence morale, etc. et/ou les facteurs à maturation rapide comme les attentats, qui marquent la mémoire et enfin le contexte agrégatif (orientation des pouvoirs publics, sujet de controverse,etc).
Donc avant le basculement, il y aura eu une faible mais solide agrégation, une contagion à très petite échelle, imperceptible mais vouée à se propager. Le tipping point correspond à la masse critique d'irreversibilité.
Ce qui est intéressant, c'est que le tipping point peut se constater dans toutes sortes de phénomènes agrégatifs des plus futiles au plus irrémédiables. Donc on ne peut en déduire a priori qu'il est d'une nature ambiguë et dangereuse. On ne peut dire non plus qu'il ne correspond pas, par définition, à une prise de conscience. Au contraire, il est un envahissement de la conscience qui la transforme et qui peut être extrêmment bien rationalisé.
De ce point de vue et en conformité avec sa doctrine essentielle, l'islam vise a augmenter sa masse critique et nos sociétés, en l'y aidant, diminuent la leur. Il y a certes de la réserve mais enfin, à force...
Publié par louis le 16 février 2006 à 14:30
@ Alex: Merci pour le coup de pub!!
Ce qui m'a poussé à écrire ce texte est justement le fait qu'il n'y avait aucune violence directe et visible, mais bien une violence latente et larvée. Lorsque je lis sur une des banderoles (repris par l'auteur de ces lieux) que "la religion passe avant la liberté d'expression", et que certains politiciens de nos contrées sont d'accord avec ces adages, je me dis que nous sommes loin de l'imposition de notre vision des choses envers nos hôtes, que je considère encore comme tel jusqu'à présent.
Publié par dahuvariable le 16 février 2006 à 15:14
Quelques mots de réponse généraux. J'accepte bien volontiers que les lignes ci-dessus soient confuses et contradictoires ; je pense que c'est un risque à prendre lorsque l'on tient un bloc-notes intellectuel, lorsque l'on utilise la réflexion et l'analyse comme un vecteur permettant jour après jour - ou presque - de prolonger le cheminement inégal de la pensée.
Cela dit, lorsque l'on s'intéresse aux fluctuations des perceptions, on se heurte nécessairement à des subtilités et à des complexités où nos propres convictions, quoi que nous fassions, influencent notre appréhension. C'est ce dont j'essaie de me distancer, c'est également ce que j'ai tenté de mettre en lumière dans ce billet. Je suis persuadé, tout comme Juan Rico, qu'il y a bel et bien un travail de recherche, d'explication et de sensibilisation qui de nos jours doit être mené ; mais comme il est impossible d'informer sans influencer, ce dilemme ne peut à mon sens être écarté aussi vite. Seule l'action n'est pas compatible avec cette nuance parfois infinie.
Comme je suis en ce moment en train de travailler sur un règlement d'emploi des forces, je peux vous dire que le contenu dans ce cas est fort différent ! :)
Publié par Ludovic Monnerat le 16 février 2006 à 15:18
Je pense qu'il est normal que ce soir confus et contradictoire car apparement, la raison n'a pas vraiment sans place dans le contexte de ce que l'on voit ces temps de par le monde. Il s'agit bien d'un débat passionné et la passion est bien souvent dénuée de raison.
Bon, j'avoue que la chanson de Goldman aurait pu être mise de côté! ;-)
Sans rancune??
Publié par dahuvariable le 16 février 2006 à 15:37