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3 janvier 2006
Iran : le point de non retour
Est-ce que l'année 2006 verra une action militaire être entreprise contre le régime de Téhéran et son programme nucléaire ? C'est une question à laquelle il est bien difficile de répondre, mais la probabilité d'une telle action a certainement augmenté ces derniers mois. Les informations publiées dans la presse allemande sur les préparatifs initiaux des Etats-Unis sont des indices dignes d'intérêt. Les appels à l'action se font également plus nombreux, en réponse aux déclarations génocidaires et révisionnistes du Président iranien, même si celles-ci sont encore présentées comme des "dérapages" ou des "provocations" dans une partie des médias. Le spectre d'un régime fanatique et belliciste, doté de l'arme nucléaire et des vecteurs pour l'employer, commence un peu trop à évoquer les pires régimes totalitaires du siècle dernier. Et s'il ne faut guère compter sur une action coercitive de la part de l'Union européenne, les Etats-Unis ne vont probablement pas esquiver leurs responsabilités dans la région et se laisser déborder par une opération israélienne.
Le point de non retour est-il atteint ? Sans doute pas en termes de capacités, mais certainement en termes de volontés. A moins d'un événement spectaculaire en Iran qui aurait des conséquences immédiates sur la politique intérieure, la bombe islamiste chiite sera une réalité ; elle se rapproche chaque jour un peu plus de sa concrétisation, après les années de négociations vides de contenu que le régime des mollahs a menées avec l'impuissante troïka européenne. Mais l'aveuglement dont font encore preuve une grande partie des dirigeants occidentaux a un prix tellement exorbitant que les premiers concernés ne seront pas prêts à le payer. Devant l'inefficacité ou la lenteur des pressions politiques, des armes économiques ou des influences sémantiques, seule l'action armée offre encore une possibilité de retarder l'avènement d'une nouvelle puissance nucléaire.
Il reste à savoir quelle forme peut prendre cette action. Voilà déjà un certain temps que les options militaires face à l'Iran sont discutées aux Etats-Unis, mais les développements survenus ces derniers mois ont sans doute clarifié plusieurs aspects du problème. Pour entrer vraiment dans celui-ci, je propose aux lecteurs et contributeurs de ce carnet de me suivre dans une démarche innovatrice : une planification participative en source ouverte. Il s'agit d'une expérience à laquelle je songe depuis belle lurette, et que la technologie actuelle, combinée au réseau informel généré par ce site, permet désormais de mener. Mon idée est la suivante : afin de mieux appréhender les possibilités et les servitudes d'une action militaire américaine en Iran, essayons d'effectuer ensemble une planification opérative et ainsi de prendre un brin d'avance sur l'actualité. A priori, ma formation militaire doit me permettre en quelque sorte de conduire les réflexions et de parvenir à reproduire, certes de façon très simplifiée, les préparatifs qui n'ont pas manqué d'être entrepris au Central Command.
Naturellement, mon intention n'est pas de former à travers le web un groupe de planification opératif interforces (traduction suisse de Joint Operational Planning Group), en confiant à différents intervenants les fonctions usuelles d'une telle structure (renseignement, opérations, logistique, etc.) ; ce serait aller un peu vite en besogne. En revanche, il devrait être possible de mettre à contribution comme groupe d'experts le lectorat de ce carnet, et ainsi de franchir ensemble les différentes étapes conceptuelles de la planification opérative. L'objectif étant de parvenir en quelques semaines à une idée de manoeuvre claire, à une répartition dans l'espace et dans le temps d'effets précis, avec une indication des forces et des appuis nécessaires. Est-ce que cela vous tente ? Ne manquez pas de me le faire savoir. De toute manière, pour mes propres préparatifs, j'ai l'intention ces prochaines semaines d'effectuer cette démarche. On ne peut que bénéficier d'un échange ouvert à ce sujet.
Publié par Ludovic Monnerat le 3 janvier 2006 à 11:54
Commentaires
Si vous voulez bien comprendre le problème iranien il vous faut vous tourner vers la Chine.
Comme l'avait dit il y a quelques mois un analyste réputé dont le nom m'échappe: "Iran?, la réponse est à Pékin". Quant à une intervention militaire prochaine, franchement j'ai des doutes! C'est comme si vous nous annonciez une intervention militaire en Corée du Nord. Hautement improbable!
Quelques articles sur ce sujet:
The Nuclear Problem and Our Pal Beijing
http://www.nytimes.com/2006/01/01/weekinreview/01davi.html
Iran, China set up 3 joint working groups on oil projects
http://www.payvand.com/news/05/dec/1171.html
Iran seeks to sign key oil deal with China by Jan
http://today.reuters.co.uk/news/newsArticle.aspx?type=businessNews&storyID=2005-12-17T160827Z_01_MOL758090_RTRUKOC_0_UK-ENERGY-IRAN-CHINA.xml
Iran to buy Chinese aircraft to equip air fleet
http://www.iranmania.com/News/ArticleView/Default.asp?NewsCode=39299&NewsKind=Current%20Affairs
Publié par Joel le 3 janvier 2006 à 13:21
Allons-y: c'est une experience qui m'interresse!!
J'ai exprime ds ce blog et ds Politiquearabedelafrance (PAF, blog de Ben et Emmanuel) mes idees sur les possibilites strategiques d'une action concertee sur l'Iran. Un exercice de pensee/modelisation/ simulation tel que vous le proposez permettrons de les juger en termes operationels
Publié par Ram Zenit le 3 janvier 2006 à 13:25
Un problème : c'est offrir un Think Tank gratuit à l'Iran. D'une certaine façon il en existe déjà plein sur le net (voir les commentaires dans de nombreux blogs) mais le caractère organisé de cette réflexion lui donnerait une précision, une efficacité et une valeur à mon sens trop grande.
En revanche, une telle réflexion collective par e-mail ou (mieux) utilisant un système d'échange crypté (ex: TribalWeb Freeware) m'intéresserait bien sûr énormément.
Publié par APG le 3 janvier 2006 à 13:30
Je suis intéressé, au moins en tant que lecteur, car mes compétences militaires me semblent un peu trop nulles :) pour contribuer. Mais l'expérience est fascinante.
Pour rebondir sur les commentaires précédents, je me permettrai deux remarques cependant:
@Joel: je ne discuterai pas de la probabilité d'une intervention américaine sur le sujet (par manque d'avis et d'informations, pas par mépris :)); cependant, une (tentative d')intervention israëlienne, pour des raisons tant structurelles (doctrine Begin/Osirak) que conjoncturelles (l'élection et surtout les récentes attaques d'Ahmadinejad), me semble quasi-certaine. Et je ne vois pas les USA laisser leurs alliés hébreux y aller seuls...
@APG: je ne sais pas pour le think tank, mais ma première réaction a été proche: une telle initiative serait une assistance à l'Iran - mais peut-être n'est-ce que le signe de mon ignorance de la chose militaire (ca ide les américains aussi, ils peuvent prendre ca pour de la désinformation...)
Quelques pistes de réflexion pour cette démarche malgré tout:
- Israël devra être un acteur majeur de l'opération
- en termes d'assistance, ce serait quand même plus simple si les équipes israëliennes pouvaient opérer d'Irak, non? - je vous raconte pas le bazar politique :)
- on peut supposer que l'Iran a appris d'Osirak et a disséminé les sites, donc le renseignement opérationnel devra être de premier plan (comme d'habitude?) et un raid aérien massif n'est sans doute pas la réponse adéquate
Bon, j'arrête là d'enfoncer des portes ouvertes...
Publié par ylyad le 3 janvier 2006 à 15:15
Lu sur http://www.esisc.org/ : En octobre, on s'en souviendra, Ahmadinejad appelait à « effacer de la carte » l'Etat d'Israël. En décembre, il qualifiait la Shoa de « mythe ». Il vient, ce dimanche, de franchir une nouvelle étape extrêmement préoccupante en s'interrogeant : « Vous ne pensez pas que la poursuite du génocide, par l'expulsion des juifs d'Europe, était l'un des objectifs (des Européens), avec la création d'un régime d'occupants d'Al-Quods (Jérusalem)? ». Dès lors on est en droit de s'interroger: le chef d'état iranien croit-il ou ne croit-il pas à l'existence de la Shoa qui, si elle est bien un « mythe » comme il le disait il y a trois semaines, ne peut évidemment pas être « poursuivie » ?
Publié par Alex Keaton le 3 janvier 2006 à 15:19
Votre idée est séduisante...
Comment concrétement voyez vous les choses:
-Inventaire des potentiels apportés par chacun.
-Recrutement.
-Définitions d'objectifs.
-Articulation.
-Répartition des missions...
Il va vous falloir "pondre" un ordre initial de corps d'armée. Vous préparez un concours :) ?
Pour ce qui est de la confidentialité, soyons humble, je ne crois pas que ni la CIA, ni les services iraniens n'éprouvent un intérêt particulier et impérieux quant à notre avis sur la question.
Publié par Winkelried le 3 janvier 2006 à 15:31
Excellente idée à mon avis !
Mes compétences s' arrêtent au niveau section, alors je vais simplement observer le débat, qui me surpasse un peu ;-)
En attendant jetez un oeil à cet article :
http://www.unc.edu/depts/diplomat/AD_Issues/amdipl_17/articles/deatkine_arabs1.html
Le rapport avec le sujet est indirect mais il n' en demeure pas moins passionnant.
Publié par Arnaud le 3 janvier 2006 à 15:45
Planification en source ouverte! Wow, j'avoue que l'idée me rend stupéfait. C'est surtout fabuleusement original! Je pense que cela pourrait attiré aussi des intéressés de la pratique, du politique et du secteur académique (des instituts universitaires qui s'intéressent à la question du open-source).
Pour ma part, je songe au volet "relations publiques". Comment justifier une telle action contre l'Iran? Qu'en est-il du plan légal? Les menaces du président iranien, sont-elles un casus belli pour Israël? (j'en suis convaincu vu les aspirations nucléaires).
Publié par Sisyphe le 3 janvier 2006 à 15:49
Merci arnaud pour le lien conduisant à un article effectivement intéressant qui présente clairement les carences structurelles de ce types d'armées. Je crois que le rapport est au contraire en lien direct avec le sujet :)
Si Sysiphe est en charge des RP, un bon point pour lui car il est déjà convaincu de son affaire, il en sera d'autant plus efficace :)
Publié par Winkelried le 3 janvier 2006 à 15:58
Il semblerait qu'un énergumène s'amuse à pourrir cet espace de discussion avec des insultes antisémites (voir post: sécurité civilo-militaire) ...
http://www.ludovicmonnerat.com/archives/2005/10/vers_la_sacurit.html#comments
Publié par Sotek le 3 janvier 2006 à 16:12
@ Winkelried: on va voir ce qu'on va voir ;-)
@ Sotek, j'ai déjà constaté 2 ou 3 fois cela sur ce site qui attire forcément aussi des esprits pourris. Cependant, dès que notre webmestre sera "de retour", ces idioties auront disparues. ;-)
Par ailleurs, je me permets de mentionner ma petite pub au sujet de l'idée de Ludovic: Open source planning on disarming Iran?
Publié par Sisyphe le 3 janvier 2006 à 16:21
"Il semblerait qu'un énergumène s'amuse à pourrir cet espace de discussion avec des insultes antisémites"
Bah, ce sont des "jeunes", laissez donc, ils faut bien qu'ils s'expriment, brimés et sans avoirs qu'ils sont, perdus, déracinés dans une société intolérante, inégalitaire et xénophobe...bla bla bla...vous connaissez la suite.
Hop lâaa! il est chaud notre Sysiphe, comme la braise! ça va envoyer du gros!! tout chusss!!
Publié par Winkelried le 3 janvier 2006 à 16:36
Les Iraniens ne sont pas arabes ...
Publié par alouette le 3 janvier 2006 à 16:39
C'est vrai Alouette, les iraniens sont des Perses.
Mais il nous faudra bien compter sur des supplétifs locaux pour accomplir le gros de l'occupation du terrain. Personnellement, comme je n'ai aucunement l'intention d'aller serrer les fesses entre deux embuscades dans les monts Elbourz...
j'entends conseiller l'utilisation d'auxiliaires arabes. Ils ont sûrement quelques contencieux historiques à régler qu'ils nous faut exploiter.
Il convient donc d'être conscient des forces et faiblesses de ces troupes pour ne pas leur confier des missions inadaptées :)
Les Kurdes seraient pas mal non plus, et bien plus rustiques avec ça!
Publié par Winkelried le 3 janvier 2006 à 16:57
Excellente idée !
J'ai peur néanmoins de ne pas avoir les compétences suffisantes en la matière, mais je me ferai - comme toujours - un plaisir à vous lire. Décidément ce site saura toujours me surprendre.
Bonne chance et bon débat !
Publié par Louis-Henri le 3 janvier 2006 à 16:57
Merci pour ces réactions globalement positives !
Concernant le risque d'offrir un think tank à la République islamiste d'Iran, je crois tout de même que ce dernier est assez faible. Tout d'abord, même si je prends cette initiative au sérieux et même si je tiens en haute estime ceux qui vont y contribuer, on ne va probablement pas dénicher la manoeuvre absolue contre l'Iran et attirer son attention. Ensuite, si les mollahs dépendent de www.ludovicmonnerat.com pour planifier leurs propres défenses, c'est vraiment que leurs armées sont d'une nullité absolue en planification. Quelle crédibilité un représentant du Gouvernement iranien va-t-il de plus accorder à un site fréquenté par des Suisses, des Français, des Belges ou même des Israéliens francophones ? J'en conclus donc ceci : essayons d'abord, nous verrons en cours de route. La question reste ouverte.
Concernant la manière de procéder, je pense que la participation va être de l'affaire de chacun, et que les commentaires serviront de réceptacle à idées ou à évaluations et d'espace de discussion, voire de négociation à leur sujet. Plus concrètement, je vais tenter de franchir l'une après l'autre les étapes de la planification opérative, en appliquant de manière simplifiée le règlement de l'OTAN (Guidelines of Operational Planning), et fournir moi-même des éléments de base qui seront ensuite discutés, complétés ou contestés. L'idée n'étant pas de finir avec un ordre écrit (!), mais tout au plus un schéma décrivant la manoeuvre (état final, centre de gravité, points décisifs, lignes d'opérations), avec si possible sa représentation dans l'espace.
Au début du moins, cela devrait donc rester très conceptuel et très général, notamment lorsqu'il s'agira de choisir des prémisses qu'en général les militaires reçoivent de l'échelon politique. En même temps, je n'ai pas la prétention de contrôler à 100% le processus : ce serait la meilleure manière de se priver d'opportunités pouvant apparaître en cours de route...
Publié par Ludovic Monnerat le 3 janvier 2006 à 17:07
Une remarque supplémentaire : la planification d'une opération même d'envergure repose toujours sur un petit nombre d'officiers qui travaillent d'arrache-pied pendant quelques jours pour produire un concept d'opérations allant à l'essentiel. Il devrait être possible de faire la même chose.
Pour les amateurs d'histoire, je conseille la lecture du livre "Il faut encore avaler la Suisse", de l'historien Klaus Urner, pour voir le concept d'opérations qu'un jeune officier d'état-major général allemand a produit en vue d'une offensive de la Wehrmacht contre la Suisse à l'été 1940...
Publié par Ludovic Monnerat le 3 janvier 2006 à 17:13
@ylyad
Selon les renseignements israeliens, l
Iran a tire les conclusions de l'action israelienne sur Osirak: ses structures nucleaires sont dispercees, parfois doublees. Une attaque du style de celle d'Osirak ne resoudrait donc pas la question. C'est donc pour cela que ISrael ne peut pas etre l'acteur unique ni meme principal d'une telle action.
Les relations entre la Chine et l'Iran sont interessantes: de meme il faut analyser les relations avec les autres pays de la region, comme la Turquie et la Russie. Quels pays, a part Israel, est menace par une puissance nucleaire, ds la region, qui detient les vecteurs et qui a l'ambition de les utiliser? Il semble que la Turquie et les pays du golf.L
europe peut-elle se permettre une menace sur ses sources de petrole ds le golf? et cela alors qu'une crise du gaz russe se profile et que les prix du petrole ont deja touche des sommets jamais atteinds? Sans mentione que l'Iran ne s'arretera pas au developement de vecteurs nucleaires limites a la portee d'Israel. Un axe chinois-iranien-nord-correen, nucleaire, certainement contrecarrait les USA mais certainement pas a l'avantage de l'Europe ni de la Russie: ces derniers devrons donc choisir leur camp.
On voit donc que le probleme n'est pas un probleme limite a l'existance ou non d'Israel: sa solution a une portee et des impacts geo-strategiques et geo-politiques beaucoup plus vaste
Publié par Ram Zenit le 3 janvier 2006 à 17:18
Je pense que le principal effort devrait se porter sur la propagande.
Il faut convaincre un maximum d'Iraniens que leur gouvernement leur ment et qu'il les précipite dans une guerre inutile et dévastatrice, pire encore que celle des années 80 contre Saddam, pour justifier son maintien au pouvoir. Il faut réfléchir aux moyens de parler à ces gens, de leur dire des choses qui les touchent. Pour cela, il faut écouter/traduire leur TV, lire leurs livres, leurs manuels scolaires, leurs magazines, leur Coran aussi bien sûr, et absorber les particularités de la pensée persane.
Il faut aussi proposer des alternatives qui motive fortement ceux d'entre les Iraniens qui (aiment leur pays et) nourrissent des idées libérales, offrir des aides concrètes à ces gens, sans dirigisme, mais à des conditions strictes.
Il faut faire croire aux Iraniens qu'ils sont au centre du monde, que ce qu'ils font, ce qu'ils pensent, est très, très important. Il faut que les gens, un maximum de gens, parlent avec un maximum d'Iraniens.
Des soldats, aussi. Il faut que l'armée iranienne comprenne qu'elle s'attaque à un trop gros morceau, cette fois, que c'est impossible. Ils pourront s'enterrer et survivre, mais pas vaincre et dominer. En aucun cas. Il faut saper totalement le pouvoir des mollahs, et encourager les ingénieurs et les physiciens à saboter les installations nucléaires militaires.
Il faut couvrir la voix des médias locaux acquis aux thèses des mollahs. Totalement. À tout prix. Lancer des satellites dédiés, si nécessaire, puis arroser le pays avec des dizaines de millions de récepteurs adéquats. Tout coûtera moins cher qu'une guerre nucléaire.
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Publié par ajm le 3 janvier 2006 à 17:58
Bien entendu comme principal prémisse, il faut faire travailler le renseignement.
Les photos satellites d'abord, la surveillance proactive des sites suspects (Special Forces par exemple) et bien entendu les photographies aériennes. Une fois les sites localisés avec plus ou moins de certitude, il conviendra de bloquer les ressources économiques du pays en faisant marcher la diplomatie ou la contrainte économique sur les pays importateurs.
L'option aérienne reste à mon sens la seule solution viable en première mesure afin de faire cesser le dévelloppement de l'arme nucléaire. La destruction des sites identifiés pourra seule stopper cet élan. Et si l'option terrestre devient nécessaire, une des priorités sera l'arrestation des scientifiques russes et chinois qui participent au dévelloppement de l'arme atomique, et une lourde condamnation.
L'option la moins évidente sera de réinstaller un régime sain en Iran (le retour su Shah?)...
Bien sûr, l'UE refusera catégoriquement et désapprouvera toute action militaire. Les seules forces disponibles étant les USA et Israël, et certainement la Grande-Bretagne en appui des USA. J'imagine assez mal d'autres intervenants dans une atmosphère aussi tendue...
Publié par Ares le 3 janvier 2006 à 18:02
@ajm : Comment pensez-vous inonder le pays d'informations contre le régime en place, alors que les médias sont archi-contrôlés, muselés, censurés par ce même pouvoir?
Excepté par l'occupation du pays, je ne vois pas comment cette campagne pourrait avoir lieu...
Qui plus est, elle serait automatiquement interprétée comme une déclaration de guerre et conduirait inexorablement vers l'option militaire, laissant alors l'initiative aux mollahs, en plus du temps ^pour rassembler le grand Islam... ce qui n'est pas souhaitable.
Publié par Ares le 3 janvier 2006 à 18:10
@ Ares, je ne suis pas aussi confident que vous quant au Britanniques...
Publié par Sisyphe le 3 janvier 2006 à 18:38
@Ram Zenit: je ne connaissais (ou ne me souvenais pas de) la source de l'information et donc sa validité. Au temps pour moi.
Mais de là à en conclure qu'Israël ne pourrait pas en être l'acteur principal, je trouve cela un peu rapide. Je ne remets pas forcément en cause votre conclusion, juste le rapport de cause à effet. Il me semble en effet qu'Israël a une certaine "légitimité" à agir/mener une éventuelle coalition, et je ne crois pas savoir que le raid aérien soit le seul domaine d'excellence des troupes israëliennes.
Après, je pense en effet qu'il serait préférable, d'un point de vue politique, mais aussi militaire, que cette action soit menée par les USA.
Et je ne peux que souhaiter de tout mon coeur (et mon âme avec) que le plus grand nombre de pays européens (vieux, nouveaux...) se joignent eux aussi. Même si je suis plutôt enclin à partager la vision pessimiste d'Ares sur le sujet (voire celle de Sisyphe).
@ajm: je pense que la propagande n'est qu'un support à une opération militaire, et de toute façon, elle ne pourra en aucun cas renverser le régime à elle seule. Cependant, avec toutes les pincettes possibles, le président Ahmadinejad n'est pas un dicateur, même si l'Iran n'est pas une démocratie pluraliste à l'occidentale...
mais sur ce dernier point, je pense que notre hôte a un avis plus éclairé que le mien.
Publié par ylyad le 3 janvier 2006 à 19:37
Iranien d'origine, je pourrais peut etre vous éclairer sur plusieurs points:
- Propoagnde/comm.
Il faut absolument, que dans toutes les interventions médiatiques, "on" fasse le distingo entre le régime et le peuple.ce régime EST impopulaire, et ne tient que par une force de répression, et un appareil de renseignement digne de l'ex-RDA.
Quelque soit la censure du régime, des millions d'iraniens(et pas seulement les bourgeois du téhéran) ont l'accès satellite et regardent d'ailleurs souvent les télés iraniennes emettant depuis les US;Ils recevront ces messages.D'ailleurs ils ont très bien entendu BUSH lors d'un de ses discours d'appeler les iraniens à jouir de plus de libérté(et ils lui ont répondu par des cris de BUSH/KUSH , jeux de mots en persan qui veut dire Bush où es tu, lors des ftes de nouvel an en mars dernier).
- Opérations militaire :
Une invasion type OIF, me parait irréaliste sauf un acte d'agression majeure , et directe, contre les USA.
Imaginons une campagne de bombardements ciblés( et éspéerons réussis) sur des installations militaires ou de recherches nucléaires:
Du point de vue du régime, c'est tout bénéf!
Quelques usines détruites(tjs reconstructibles, surtout que l'argent ne manque pas), et avec un peu de chance(!) des dizaines de victimes civils dont les photos de cadavres galvanizeront les iraniens et provoqueont les cris habituels en Europe.
Ma modeste proposition:
1: campagne de comm. pour dissocier le regime du peuple.
2: une ou deux bombes de précisions sur les décisionnaires du régime: lors d'une réunion par exemple.
3: créer les conditions d'un coup d'état, pour sauver l'Iran de ces mollha fossoyeurs, et organiser une transition par referendum, pour mettre fin politiquement au régime.
déolé si j'ai été long!
Publié par frenchfregoli le 3 janvier 2006 à 19:39
Désolé pour les tags BR excédentaires, le preview semble "zapper" les retours chariot ce qui m'a peut-être poussé à surcompenser...
Publié par ylyad le 3 janvier 2006 à 19:39
@ Ares: l'Iran n'est pas archi-contrôlé. Il y a beaucoup d'autocensure, ça oui, mais les gens peuvent parler entre eux et capter l'Occident et beaucoup le font. Mais ils ne trouvent pas grand-chose de vraiment axé sur eux et leur point de vue, leur situation. C'est la grande force de la propagande gouvernementale en ce moment - il parle aux Iraniens dans leur langue et selon un point de vue auquel ils peuvent s'identifier. Nous pas (les petites phrases de Bush exceptées - merci frenchfregoli).
Il faut donc mettre les Iraniens au centre de nos réflexions et au centre d'une série de messages qui leur sont spécifiquement destinés. Et pour le cas où les mollahs boucleraient les accès normaux à la communication, je propose, comme je l'ai indiqué plus haut, de lancer des satellites dédiés et de parachuter des appareils de communication adéquats (qui permettraient de se servir de ces satellites pour communiquer) sur le pays par dizaines de millions. Ce serait imparable. Tout le monde en voudrait un. Ce serait le PowerPod du ME.
@ ylyad: Toute intervention militaire dans un pays musulman est en soi une erreur psychologique. Certes, il est possible, théoriquement, de minimiser cet effet, mais je ne crois pas qu'une armée en soit capable. C'est tout simplement trop délicat. Et une fois une armée dans un pays, c'est trop déchirant de l'en sortir (ou de l'y cacher) immédiatement. Non. Des bombardements ciblés, d'accord. Des opérations spéciales, d'accord. Des fournitures de matériel, des aides logistiques, des renseignements, d'accord. Mais l'armée, non. Gagner des batailles en Iran, c'est facile, trop facile pour les armées occidentales. Mais seule la ruse permet de gagner une guerre en Iran. Car gagner la guerre, vraiment, c'est gagner les cœurs et les esprits, et cela, précisément, cela consiste à éviter la guerre, à être le meilleur gouvernant des événements. Et contre ces ânes de mollahs, ce n'est vraiment pas hors de portée.
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Publié par ajm le 3 janvier 2006 à 20:19
Je trouve l'idée de frenchfregoli trés intéressante: sauver le peuple iranien de la tyrannie des mollahs.
Et c'est peut-être effectivement le meilleur moyen de mettre un terme au nucléaire militaire iranien, car si comme il le dit l'argent n'est pas un problème, rien n'empêchera les fanatiques de reconstruire.
A ses 3 points je pense qu'on pourrait rajouter une campagne médiatique internationale pour discréditer le régime des mollahs (corruption, affaires de moeurs, torture et meutres des opposants et de la population dans son ensemble, etc.). Il s'agit de montrer la souffrance du peuple et son aspiration désespérée à un changement pour émouvoir l'opinion et soutenir le mouvement de soulèvement armé.
Hmm, hmm...si c'était réalisable, la CIA ne l'aurait-elle déjà pas fait?
Publié par elf le 3 janvier 2006 à 20:32
je ne crois pas à la spécificité musulmane sur ce point... à l'inverse, l'intervention irakienne prouve que pour gagner les coeurs, avoir gagné la guerre, destitué les oppresseurs et (r)établi un Etat de droit, y a pas plus efficace.
Publié par ylyad le 3 janvier 2006 à 20:35
Exact et le succès aux élections en Irak le prouve d'ailleurs...
D'autant plus que ce sfanatiques ne perçoivent le monde que d'une façon très binaire: le plus fort asservit le plus faible.
Publié par Ares le 3 janvier 2006 à 20:42
@ajm:
Pour l'instant, la réception radio(hertzienne et satellitaire) ou télé(satellite) n'EST pas un problème en iran.D'ailleurs, BBC, RFI et VOA (voice of America), diffusent tous les jours leurs programmes en Farsi(persan).
N'oublions pas l'internet,(sans parler des milliers de blogs iraniens), où les efforts de censure et de surveillance se sont concentré depuis plusieurs mois.
Mais il est vrai, que le web concerne surtout les citadins, et reste quand même confiné aux plus aisés.(peu nombreux, mais potentielement influents).
Quand à discréditer ce régime, ce n'est pas très difficile depuis que les masques sont tombés avec l'élection d'ahmadinejad. Ce qui manque, surout en Europe, c'est la volonté politique et diplomatique.Remarquez que l'allemagne , le premier partenaire économique de l'Iran est étrangement silencieux... La France, présente surout avec TOTAL, n'est pas vraiment plus loquace.
Comme toujours nos 2 locomotives européennes font de la Realpolitik de petits boutiquiers.
Un changement de régime en Iran AUGMENTERAIT nettement le nombre des contrats importants(airbus, TGV, infrastrucures pétroliers à moderniser, hotellerie,etc..)
Et un conseil d'ami:
en cas de changement de régime courrez vite décrochez des autorisations d'importation d'alcool! 70M de personnes qui n'ont pas eu (officiellement en tout cas) le droit d'en acheter depuis 27 ans....au pays d'omar khayyam!
Il aurait de quoi épancher l'excédent viticole... français!!
Publié par frenchfregoli le 3 janvier 2006 à 20:57
je rajouterai qu'un parallèle avec Osirak n'est peut-être pas inutile: si l'intervention a été un succès militaire et pour la survie de l'Etat d'Israël, elle n'a eu aucun effet politique: Saddam est resté, la guerre Iran-Orak a continué, Saddam a envahi la guerre, gazé les kurdes, continué la production d'ADM... Bref, un scénario sinon similaire à celui évoqué par frenchfregoli, du moins comparable.
Pour une opération type OIF, on peut discuter sur les aspects politiques, et sa possibilité ou non. En tout cas, je lui prédirais plus de succès, surtout à long terme. Et là , les Americains n'auraient même pas besoin de produire des preuves à l'ONU.
Pour la proposition de frenchfregoli, je crains que cela ne ressemble fort aux prémisses de la Baie des Cochons!
Cependant, je propose que M. Monnerat précise un peu le cadre de son exercice (ou son wargame comme dit Sisyphe) et ce qu'il entend par action militaire en Iran. Ou pousse-t-il l'expérience source ouverte en nous offrant la possibilité d'en débattre au préalable? (mais il faut quand même un décideur)
PS: pour frenchfregoli, je vous suis complètement sur votre analyse de la position diplomatique européenne! pour la situation intérieure iranienne, je persiste à penser qu'une solution purement propagande et révolte intérieure n'est pas viable. Ou alors, cela signifie juste que la propagande était inutile...
PPS: je penserai à vos conseils d'exportation :-)
Publié par ylyad le 3 janvier 2006 à 21:12
@ Frenchfregoli:
Je crois que vous venez de nous donner l'ossature de l'opération rêvée pour nous débarrasser du régime Islamiste qui empoisonne la région et en permier lieu le peuple iranien lui même.
Il est clair que l'option militaire, en terme opérationnel viendra si besoin est, en dernier ressort. C'est notre carte ultime .
Avant d'en arriver là , l'action psychologique, diplomatique et économique doit effectivement prévaloir et être employée à bon escient.
Comme cela à déjà été le cas pour l'Irak lors de la première guerre du golf et pour la Serbie au Kosovo, la première action visera à saturer et mettre hors-jeu tous les systèmes de communication du régime, vers l'extérieur, comme en interne. c'est l'affaire des spécialistes de la guerre électronique.
Paralèllement, et en profitant au mieux de l'effet obtenu, lancer à l'international et à destination de la population iranienne les messages clefs destinés à préparer les esprits, désolidariser les couches populaires des dirigeants privilégiés du régime. Le "virus démocratique" cher à Sotek nous sera également utile. Cette phase devra bénéficier sur place du relai et du soutien actif des "résistants" et des agents des puissances coalisées participantes qui devront saisir chaque occasion de saper le moral des forces de sécurité. Les renseignements qu'ils fourniront en terme de feedback de nos actions, de localisation etc. seront aussi très précieux.
Sur le plan diplomatique et économique, l'isolement et l'embargo devront être décrétés et les pressions nécessaires à sont leur respect effectuées sans faiblesse. C'est une mécanique rodée qui ne devrait pas poser trop de problème, les soutiens plus ou moins officiels ayant plus à perdre qu'à gagner à s'entêter (Chine et Russie).
La question de l'ONU se posera fatalement à un moment ou un autre...Soit du fait de cette organisation elle même, soit du fait de quelques "bonnes âmes", "idiots utiles" des Molah qui savent très bien employer à l'egard de cette institution la technique du faible au fort. Ils ont donc tout intérêt à la mettre dans la boucle décisionnelle de la coalition en raison des tergiversations sans fin qu'elle provoquera imanquablement. Effet retardateur garanti! Or, le temps joue pour le régime de Téhéran.
L'unilatéralisme d'une coalition emmenée par les USA avec dans leurs bagages Israël risque toutefois d'avoir un effet désastreux pour notre communication et donnera à coup sur du grain à moudre à tout ce que la planète recelle de fondamentalistes, trodskistes, altermondialistes etc. L'expérience Irakienne est assez frappante à ce sujet. C'est une question qu'il faudra pourtant également trancher avant que d'aller plus loin.
"Créer les conditions d'un coup d'Etat" je cite encore une fois frenchfregoli. Je suis partisan de cette solution. Avec un appui extérieur et une opinion public iranienne telle que vous la décrivez, je crois que c'est une option réaliste. La coordination avec des actions éclaires (missiles de croisières à la tchéchène ou/et attaque de forces spéciales commandos) sur les principaux centres de commandement visant à décapiter le régime et s'assurer la mise hors service des centres névralgiques possède des chances de succès. Ce dernier ne peut toutefois reposer que sur des renseignements en béton! Et là je rejoins entièrement ARES, il faut faire travailler le renseignement! C'est une clef essentielle conditionnant la réussite de l'opération.
En revanche, pour les raison évoquées plus haut par RAM ZENIT puis FRENCHFREGOLI, l'option d'un bombardement de type Osirak est à proscrire. Puisse l'Etat major Israëlien faire la preuve de sang froid et de sagesse quant à cette solution.
Enfin, je pense qu'il faut éviter en Iran une opération terrestre de grande envergure comme celle d'Irak...
Publié par Winkelried le 3 janvier 2006 à 21:14
L'intervention américaine en Irak était parfaitement justifiée et elle a fait beaucoup de bien dans la mesure où Saddam Hussein est enfin écarté et où un débat est lancé sur l'avenir du pays, mais elle n'a rien d'exemplaire. Comme toutes les initiatives de démocratisation en cours dans le Moyen-Orient, elle profite au moins autant aux partisans (encore minoritaires, sauf dans l'AP, mais partout beaucoup plus résolus) de la solution islamique (c'est-à -dire théocratique) qu'aux valeurs de la démocratie.
Imaginons une intervention de ce genre dans un Iran parsemé de dépôts et d'installations nucléaires. Les effets du terrorisme seraient effroyables.
Quant à discréditer les mollahs, ce n'est pas suffisant. Sinon, on en parlerait déjà plus - que reste-t-il donc à discréditer chez ces gens? Mais, si on peut en effet s'attendre à ce que les Iraniens soient profondément lassés du régime, il me semble bien irréaliste de croire qu'ils accepteraient de renoncer à l'idéal de leur révolution. La chose islamique reste très puissante chez les gens, et elle le restera pour encore des années, ou des décennies. Favoriser un renversement par des forces libérales modernistes conduirait inévitablement à un affrontement avec les fondamentalistes.
Ainsi, je pense que le défi consiste plutôt à gérer un statu quo accompagné d'un effort de démocratisation par la base. Ceci tant en termes humains (le peuple, tous les gens) qu'intellectuels (bases de la démocratie, c'est-à -dire des valeurs de société simplement éprouvées mais areligieuses [plutôt que laïques]). En un mot, il faut tout faire pour éviter le désordre (fitna). Si nous y parvenons, les gens s'intéresseront à nos valeurs. Et ils finiront par comprendre qu'elles peuvent être acceptées sans renoncer à la foi. Alors, nous aurons gagné la guerre.
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Publié par ajm le 3 janvier 2006 à 21:31
@ajm
Mon propos n'est pas la legitimite ou non d'Israel, mais un probleme operationel:
Le nombre de cibles a detruire pour stopper TOALEMENT le nucleaire iranien est plus de... 300 a comparera 1 cible ds le cas d'Osirak. Chaque cible necessite la participation de plusieur avoins. La plupart des cibles iraniennes sont souterraines ce qui demande un besoin accrue en effectifs offensifs.
Publié par Ram Zenit le 3 janvier 2006 à 21:53
Quelques reflexions en vrac:
-Sur la situation interieure iranienne:
Il faut savoir qu'en 99, il y a déjà eu une révolte étudiante qui a donné lieu à une repression sanglante et certains "meneurs" ont été pendu en public (soi disant pour crime de pédophilie/homosexualité/drouge, faites votre choix).
Mais il me parait clair qu'à un moment, les iraniens eux-memes devront payer le prix du sang, s'ils veulent se débarasser des mollah.
La situation est tendue depuis plusieurs années déjà , mais il manque une perspective et surtout un leadreship pour le changement.
De plus cher ajm, le régime actuel EST déjà fondamentaliste! je ne vois pas comment son eventuel remplaçant serait pire! N'oubliez pas que cela fait 27 ans que les iraniens sont sous le joug des islamistes, et peu d'entre eux (a part les inevitables profiteurs) gardent une quelqu'illusion quand à son avenir ou sur son réforme...
Pour revenir aux perspectives militaires:
- je réitère mon opinion qu'une invasion terrestre est illusoire sauf dans le cas d'une agression grave des iraniens contre les forces US( ils sont fous mais pas idiots!); je rappelle que l'iran c'est 3 fois la france, et que pour parvenir à téhéran, il faut passer des montagnes et des plateaux desertiques, pour enfin arriver dans une metropole de 10m d'habitants! Irréaliste sauf dans le scénario d'une guerre TOTALE....
Le scénario "yougoslave", où on détruirait, par les airs, peu à peu toutes les infrastructures du pays jusqu'à provoquer un "repli", peu paraitre séduisante car peu couteux en hommes, n'aurait pour résultat que le renforcement du régime(au risque de vous surprendre, le confort et le bien-etre des iraniens, ne FONT PAS partie des priorités du régime).C'est pourquoi, tout embargo serait d'ailleurs inefficace(sans parler du précedent du "petrole contre nourriture, et l'impossibilité physique de la faire respecter).
- possibles mesures de retorsion des iraniens:
Blocage du détroit d'hormuz:
ca va durer 2 jours avant que les forces aeronavales US y mettent fin..
Formentation de troubles en Irak:
Ils le font déjà ! et ce serait donner trop de crédit aux irakiens de vouloir se faire tuer pour des "perses" parce qu'ils seraient des freres chiites( ce genre de solidarité existe plus dans les éditoriux occidentaux que sur le terrain...)
Terrorisme:
Ils le font déjà ! en Irak, au liban et à paris en 86-87. rien de nouveau, ni de décisif au niveau militaire.
Pour moi la meilleure solution reste, la décapitation(au figuré bien sur!) soudaine et ciblée d'un nombre imporatnt de décisionnaire
s du régime, civils ET miltaires, notemment des gardiens de révolutions, pour permettre aux officiers "patriotes" de faire un coup d'état au nom de la survie de la patrie....
Mais je ne vois pas de consensus international pour une telle attaque, sauf incident grave, réelle ou ...inventée(!) comme pour cette histoire de vedette attaquée au vietnem(ma mémoire me lache..)
Publié par frenchfregoli le 3 janvier 2006 à 22:19
@ frenchfregoli ( Iranien d'origine ) est-il possible d'avoir une statistique sur la composition " ethnique " de l'Iran. La plupart des Iraniens que j'ai connus insistaient beaucoup sur leur origine Aryenne et j'ai toujours été frappé par une façon de penser très Occidentale qui tranche beaucoup avec les personnes en place actuellement. La culture religieuse est très importante mais elle n'est rien sans le " support humain " et j'ai du mal à concevoir cet Iran islamique outrancier qui à mon avis n'est pas la révolution iranienne qui semble s'être plutôt influencée de la révolution française mais il y avait Khoméni ? Ma demande va dans le sens d'opérations spéciales pour trouver des appuis dans ce Peuple historique et complexe dont les subtilités doivent être à fleur de peau. De plus la population est-elle très urbaine avec une exode rurale importante ? Je pense qu'il faut chercher dans un premier temps à connaître ce que l'on ne trouve pas dans les livres pour pouvoir se mettre dans la peau d'un Iranien fier de ses origines et de sa culture ne reniant pas sa religion et ... amené à collaborer avec " un envahisseur " malgré tout !
Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 3 janvier 2006 à 23:11
Merci pour ces échanges fort intéressants, qui constituent effectivement un préalable délibéré. On y a débattu de plusieurs options stratégiques, dont l'une devra être retenue pour débuter la planification ; un large éventail a été évoqué, voire évolué, ce qui clarifie les choses pour la première étape de l'expérience. J'y reviendrai demain.
Publié par Ludovic Monnerat le 3 janvier 2006 à 23:19
Je dois dire, le débat est très intéressant et les interventions sont très pertinentes Je salue surtout les commentaires de certains (nouveaux?) visiteurs (notamment frenchfregoli).
Un aspect dont il me semble également nécessaire de débattre est la question de sanctions internationales. Que pensez-vous, serait-il prometteur d'affaiblir le régime militairement et économiquement et partant, politiquement, en instaurant immédiatement des sanctions efficaces?
Dans ma perception, il est grand temps d'isoler illico ce régime afin de préparer le terrain. Une fois des sanctions en place, on pourrait toujours décider du continu de l'affaire.
Le "challenge" serait bien sûr de trouver un mechanisme efficace de monitoring du système. Après Oil-for-food (qui offrait probablement des tentations spécifiques; la vente de bons de pétrole p.ex.), il est évident qu'il faudrait parvenir à immuniser cela contre la corruption. Mais il me semble impératif de tout faire en vue d'un isolement du régime.
Publié par Sisyphe le 4 janvier 2006 à 0:47
http://www.guardian.co.uk/iran/story/0,12858,1677542,00.html?gusrc=rss
The Iranian government has been successfully scouring Europe for the sophisticated equipment needed to develop a nuclear bomb, according to the latest western intelligence assessment of the country's weapons programmes.
Scientists in Tehran are also shopping for parts for a ballistic missile capable of reaching Europe, with "import requests and acquisitions ... registered almost daily", the report seen by the Guardian concludes.
Il faut éliminer (oui, assassiner) les personnages clés de ce programme guerrier, et tenter de protéger les populations contre les attaques qu'il ne sera pas possible d'éviter. C'est cela, le rôle de l'armée. Le reste, tout le reste, est affaire de communication. Sinon, ce sera la guerre ouverte. Et la guerre, ce n'est jamais planifiable, en vérité.
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Publié par ajm le 4 janvier 2006 à 8:47
Peut-être que la guerre n'est jamais planifiable, et pourtant les armées les planifient depuis longtemps... Il vaudrait mieux dire que la guerre n'est pas prévisible, et donc peut mettre en mouvement des dynamiques que l'on n'avait pas du tout prévus. Mais les conséquences de l'inaction sont souvent aussi imprévisibles que celles de l'action...
Publié par Ludovic Monnerat le 4 janvier 2006 à 9:15
"démarche innovatrice : une planification participative en source ouverte"
Et on sera au moins cité?
Publié par Mikhaël le 4 janvier 2006 à 9:17
Un petite question toute sotte qui me tracasse.
Quelle est la force de cette opposition, on a à faire à qui?
Je sais qu'il s'agit d'un détail mineur qui sera réglé d'un trait majistral.
Publié par Mikhaël le 4 janvier 2006 à 9:28
@LM>Et un mauricien =)
Je trouve cette experience hautement interessante. J'ai rattrape mon retard en lisant tous les commentaires et liens sur ce blog concernant l'Iran et j'espere ne pas etre en retard pour la prochaine etape.
Je n'ai pas de connaissance politico-militaro-economique sur la question, mais la plupart de mes reflexions ont croisees celle que j'ai retrouve dans les commentaires.
Il me semble toutefois que l'action la plus efficace reste une action militaire contre le regime des Mollah (Organiser le renversement du regime actuel par des partisans de la democratie ou bien faire sauter litteralement le regime lors d'une reunion) conjointement avec une operation propagandiste afin de montrer les horreurs commisent par le regime des Mollah tout en ventant les actes heroiques des allies/partisans/etc... me semble la plus juste et la moins couteuse en vie humaine.
Je ne peux pas me resoudre a imaginer une guerre meme partielle ou des gens perdraient la vie, dans un conflit ou les enjeux les echappent, en essayant simplement de survivre tous les jours.
Pour entrer un peu plus dans le detail, j'aimerais savoir comment on fait pour desorganiser la communication externe et interne d'un pays?!
Ca me semble une entreprise enorme.
Publié par Nico le 4 janvier 2006 à 9:34
D'apres "Ynet" site internet du Yedihot Haharonot israelien, le "Guardian" britanique a fait part d'un rapport"secret" des renseignements europeens quant a la volonte des iraniens de developper SHihab: la fusee qui a une portee suffisante pour atteindre Israel, pourrait, plus tard atteindre l'Europe: Italie et Autriche.
Cela renforce ce que j'ai ecrit plus haut, a savoir que le probleme ne concerne pas seulement Israel et les USA, mais certainement la Turquie et l'Europeaussi. DOnc la logique veut que l'action militaire, si elle doit avoir lieu, soit une action concertee de toutes ces forces
Publié par Ram Zenit le 4 janvier 2006 à 9:35
L'article en question du Guardian est disponible ici. Il parle effectivement du missile Shihab-3 et de sa prochaine version, mais surtout des activités iraniennes - entre autres pour acquérir des éléments nécessaires à un programme d'armement nucléaire.
Par ailleurs, le chef d'état-major des Forces de défense israéliennes a récemment déclaré que le programme nucléaire iranien pouvait être détruit, selon cet article du Jerusalem Post.
Publié par Ludovic Monnerat le 4 janvier 2006 à 9:48
(Suite)
Pour commencer une planification operationelle, il faut avant tout definir le but politique de l;action (n'oublions pas Clauswitz "la guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens", :-)))) - et n'oublions pas que certains rajoutent: "le foot-ball est la continuation de la guerre par d'autres moyens...." :-)))))
1) renversement du regime comme le suggerre Frenfregoli
2) destruction totale des capacites nucleaires et vectorielles de l'Iran - pour la faire repartir a zero
3) destruction partielle de ces capacitees pour un moyen terme - anticipant un renversement du pouvoir par une evolution interne et naturelle - comme le suggerre EHud Barak, ancien chef d;Etat major de l'IDF et ancien 1er ministre israelien
4)"restructuration geopolitique" de la region, i.e. suite de la campagne irakienne, avec changement d'ordre de preference (l'Iran passant avant la democratisation de la Syrie et de l'Arabie Seoudite)
5) Contrer l'avance chinoise ds la region et ds le monde
6) "guerre contre le terrorisme", donc l'Iran serait ds la ligne de mire uniquement si elle continue a soutenir les forces terroristes islamistes
7) proteger Israel d'une menace nucleaire iranienne
etc....
Ds chaque cas cites plus haut, les objectifs operationels seraient different, decoulant d'objectifs politiques differents.
Donc avant de donner l'ordre d'action, il faudrai definir ces objectifs politiques
Publié par Ram Zenit le 4 janvier 2006 à 9:51
Certes, mais pour cela je suggère de passer au billet que j'ai mis en ligne voici une demi-heure et qui représente précisément la première étape de la planification... :)
Publié par Ludovic Monnerat le 4 janvier 2006 à 9:54
Lorsqu'on planifie des événements faisant intervenir des variables sur lesquelles on ne possède ni un ascendant direct, ni des informations exhaustives actualisées en temps réel (des ennemis dans une guerre, des événements naturels, des phénomènes météorologiques), on se base, en dernière analyse, sur des hypothèses. Cela n'a vraiment un sens solide que si l'on prend la peine de calculer les probabilités (et la plausibilité respective) des options considérées. C'est un travail en même temps très subtil et très lourd. L'armée fait-elle cela, de nos jours - entretient-elle des fermes de serveurs et des mathématiciens (notamment des experts en statistiques) qui calculent les incidences de ses actions ou de son inaction? Ou s'inspire-t-elle encore des sages confucéens, du Yi-King, des grands experts historiques de la guerre? Je ne sais pas, je suppose que des tentatives sont faites dans ces deux directions, et cela est certainement très louable. Mais! est-il raisonnable de baser des décisions aussi potentiellement destructrices sur des hypothèses à moitié vérifiées et des inspirations finalement d'origine humaine, donc forcément entachées d'erreur? Sans compter que si l'on peut sans doute se fier à la bonne foi et à la conscience des militaires dans ce domaine, eux-mêmes doivent se plier aux décisions, autrement plus aléatoires encore, des politiques.
L'armée doit planifier la guerre, bien sûr, pour huiler la machine, pour être prête, le moment venu, à planifier l'imprévu. Il lui faut des automatismes utiles, des processus rodés, des systèmes fiables. Mais il ne faut pas se leurrer. Lorsque l'armée intervient vraiment, c'est que la guerre est perdue, que le sang devra couler, qu'il y aura beaucoup de perdants. Jusqu'à aujourd'hui, on pouvait bien se leurrer, croire qu'une armée, par sa force invincible, pouvait résoudre un conflit à satisfaction. Ponctuellement, tout indiquait aussi que cela était possible. Mais aujourd'hui, avec une guerre qui serait interprétée (au moins d'un côté) comme un conflit de religions, avec des belligérants dispersés dans tous les territoires et jusque dans les armées et les autorités politiques des autres camps, avec des armes dont la force destructrice est plus durable que la vie humaine, dans un contexte d'interdépendance toujours plus accentué entre les différents acteurs mondiaux - aujourd'hui, il faut trouver mieux.
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Publié par ajm le 4 janvier 2006 à 9:59
@Yves-Marie SENAMAUD:
(avant de passer à l'autre tread)
En fait, la diversité ethnique de l'iran me fait tjs penser à la ...France!Alsaciens, bretons, cht'is, basques , corses..
En iran nous avons des turkmens(NE), Balouches(SE), des "arabes"(SO et pourtours de golfe persique), Kurdes(O), Azeris(turcophones NO) , la rive sud de la caspienne(N) et les "fars" au centre....
Les dialectes propres à chaque "ethnie" sont toujours vivantes et pratiquées, mais tout le monde parle et communique en "farsi".
Religieusement parlant, le chiisme est majoritaire avec des fortes minorités sunnites(Kurdes), Juifs arméniens, et il y atoujours des réscapés du zoroastrisme...
L'iran est une terre de paradoxe, secouée par des phénomènes de "mode", mais sans jamais perdre son ame.
C'est peut etre le secret de sa survie après tant de conquetes et invasions devastatrices(arabes et mongols).
Au début de la révolution, des "religieux "ultras ont failli raser les vestiges de perepolis(pour effacer l'histoire "paienne") mais n'ont pas réussi.
Au début aussi, ces religieux ont décrété que les fetes de nouvel an , le 21 mars et pratiqués depuis le temps de Cyrus, étaient paiennes et interdites...Résultat: jamais ces fetes n'ont été célébrées avec une telle ferveur et sont l'occasion du renouveau du sentiment "iranien".
Les ayatollahs ont depuis le début, essayé d'effacer ce sentiment "iranien" au profit de la fraternité "pan-islamoque", mais à mon avis, cela n'a jamais"pris" avec la majorité des iraniens, qui retsent, au plus profond de leur psyché...Anti-Arabes!
A coté de ça, nous nous sommes pas encore libéré de toutes les superstitions religieuses. Nous sommes ni laics, ni fanatiques religieux. Nous sommes certainement pas "internationalistes" musulmans, mais plutot pro-occidentaux.
petite lecon de linguistique:
Daughter= "dokhtar"
Brother= "baradar"
Mother= "madar"
Father="pedar"
la similtudes entre la langue "iranienne", malgré des siecles d'apport arabe, avec les langues indo-europeenne est toujours d'actualité.
Finalement, quand à trouver des gens prets à "collaborer", Iran n'jamais manqué de traitre ni de collabos dans son histoire....(notre plus grande tare...)
D'ailleurs, aujourd'hui, un groupe très actif dans le renseignement est les "mujahedeen du peuple"; un groupe sectaire, d'inspiration marxisto-islamique(sic!) qui a contribué à la chute du shah en 79, réfugié en Irak de saddam pendant la guerre(et lancant des attaques depuis là -bas), et qui apparemment monnaye sa survie auprès des américains avec des renseignements, apparemment de bonnes qualités.
Mais du fait meme de leur collaboration avec saddam, ils ne seront jamais populaires en Iran meme.
Voilà , à plus pour d'autres precisions, si vous le voulez bien.
P.S : cher sisyphe, je ne suis pas vraiment "nouveau"! cela fait longtemps que votre blog et celui de ludovic sont dans mes bookmarks; c'est que jusqu'ici je ne pensais pas pouvoir contribuer de manière significative..
Publié par frenchfregoli le 4 janvier 2006 à 10:42
La Chine, la Russie, le Pakistan, l'Inde, sont des puissances nucléaires voisines de l'Iran. On dit que la Chine a fourni la technologie nucléaire au Pakistan qui l'a payée avec des fonds saoudiens. Ce qui fait dire à certains que la bombe pakistanaise est en fait une bombe fiduciaire saoudienne...
Donc l'Arabie saoudite a aussi la bombe, comme voisine est ennemie de l'Iran. Quant à la Corée du Nord, elle est un fournisseur d'armes attitré des pays du golfe...
En fait, la région est une véritable poudrière. Les honorables intervenants de la présente réflexion se concentrent essentiellement sur l'intérieur de l'Iran avec une prime à une sorte de "révolution orange" qui pourrait certes fonctionner. Mais l'Iran peut aussi se voir destabiliser sur ses marches à l'occasion d'un conflit local, dont la probabilité n'est pas nulle. On voit la prudence dont l'Iran a fait preuve face à l'opération irakienne et s'est gardé de bloquer Ormuz justement. Sans doute sa passivité a-t-elle donnée lieu à pas mal d'échanges.
Bref, je verrais plus une redistribution des cartes se jouer à une échelle régionale que seulement nationale. Ce qui ne simplifie pas le wargame, j'en conviens.
Publié par Louis le 4 janvier 2006 à 12:54
Plutôt que de viser des sites disséminés et enterrés,il faut anéantir les pouvoirs politiques -législatifs et exécutifs - ainsi que l'etat major militaire après les avoir forcé à se réunir .l'Iran sera totalement aveuglée et à la merci d'erreurs pouvant forcer l'OTAN à intervenir
Publié par haï le 4 janvier 2006 à 15:58
A Haï : Oui, la décapitation a déjà été évoquée plus haut, et elle constitue effectivement un mode opératoire alléchant, à condition de disposer de renseignements de qualité. Face à des forces armées conventionnelles, les armées occidentales ont de nos jours la possibilité de localiser et de neutraliser efficacement les organes de commandement ; élargir cet effet au niveau politique est plus délicat. Maintenant, si l'on y parvient, la vacance du pouvoir risque fort de mener à un chaos bien difficile à gérer...
Enfin, je crois que l'on peut oublier une intervention de l'OTAN dans le cas présent : la vitesse de réaction de l'Alliance est probablement incompatible avec les besoins de la situation.
Publié par Ludovic Monnerat le 4 janvier 2006 à 16:13
Bonjour mon lieutenant colonel,
Bravo pour votre initiative a laquelle j'aimerais vivement participer. Je suis déjà intervenu vigoureusement sur ce blog, à une époque pas si lointaine ou vous sembliez planer quelque peu...cette époque semble révolue.
Pour commencer, je souhaite vous informer que nous (un mouvement politique...)avons mis au point un plan de défense anti-nucléaire pour protéger la population de notre région (une île en méditerranée...). En effet, nous avons prévu que le conflit nucléaire toucherait aussi des zones dans la méditerranée et au sud de la France, et en particulier Toulon. Comme nous habitons une île qui se situe au milieu de cette zone, nous en subirons forcément les effets même si notre île n'est pas directement visée.
Si cela vous intéresse, je peux vous fournir davantages d'informations, mais d'abord en privé. Je souhaite augmenter nos capacités de défense, mais je ne souhaite pas nous griller pour rien.
Encore une fois, félicitations pour votre initiative.
Publié par Eric GAILLOT le 4 janvier 2006 à 17:01
Merci pour votre message. Je n'avais pas exactement le sentiment d'offrir une portance suffisante pour planer, mais si vous le dites... :)
Ceci étant, vous aurez noté que l'objectif d'une opération devrait précisément être d'éviter l'emploi de l'arme nucléaire.
Publié par Ludovic Monnerat le 4 janvier 2006 à 17:21
Comme je vois que l'exercice est destiné à durer plusieurs semaines, je me pose la question de savoir si un wiki (attaché au blog) ne serait pas mieux adaptés que des commentaires où cent fleurs s'épanouissent, comme disait l'autre... Ou bien je fayotte car c'est prévu? Mes expériences en la matière sont encore limitées (et seulement comme contributeur), mais l'avantage du wiki c'est qu'il peut être structuré (permettant d'avancer sur différents éléments à la fois) en vue du résultat à atteindre, et que la qualité de rédacteur peut être accordée individuellement... en fonction de la qualité des commentaires sur le blog notamment!
Publié par François Brutsch le 4 janvier 2006 à 20:25
Mais non, voyons, pas de fayottage entre nous ! J'ai pensé au wiki, et renoncé pour l'heure ; j'attends simplement de voir comment se déroule la chose pour juger. Je crains également que le temps de régie nécessaire soit trop grand sur un wiki ; dans une planification, il y a toujours une autorité qui tranche, qui accepte ou non les propositions et évaluations. Cela permet de conserver en fil rouge l'intention de l'échelon supérieur...
Publié par Ludovic Monnerat le 4 janvier 2006 à 20:47
En tant que politique, j'estime nécessaire de prévoir, si possible, toutes les situations y compris les plus graves, et d'abord les plus graves.
Puis-je me permettre de vous suggérer que le projet d'empêcher l'Iran d'acquérir l'arme nucléaire, projet que je soutiens totalement, ne signifie peut-être pas pour autant que la guerre nucléaire n'aura pas lieu. Je veux dire par là qu'il ne serait peut-être pas inutile d'envisager d'autres scénari de guerre nuclaire, car, de mon point de vue, ilx existent.
Je vous fournis là un point de vue politique, c'est à dire une option que je dois prendre en considération à partir d'une analyse politique de la situation mondiale.
Vous avez probablement des arguments sérieux pour penser qu'il n'existe pas d'autres scénari, mais je pense, moi, en avoir également pour démontrer, ou tout au moins, supposer fortement qu'ils existent.
Je serais très intéressé de savoir comment vous envisagez la hiérarchie des responsabilités entre le politique et le militaire.
J'aimerais également mieux connaître le type d'informations qu'un politique doit s'efforcer de fournir à un militaire pour que le message passe au mieux.
Qu'est-ce qui fait qu'une option politique est crédible ou pas pour un militaire ?
Qu'est-ce qu'un politique ne peut pas comprendre du point de vue du militaire ?
Je ne terminerais pas sans vous redire que votre intiative est vraiment géniale.
Publié par Eric GAILLOT le 4 janvier 2006 à 21:53
Bonnes questions...
Avant tout, ce qu'un militaire demande à un politique, ce sont des lignes directrices claires pour ses premières réflexions et des décisions absolues sur les options qu'il va proposer, puis transformer via la planification d'emploi en ordres. Ces décisions doivent tomber suffisamment vite pour préserver la liberté d'action de l'Etat via ses forces armées ; les politiques ont la fâcheuse tendance à croire que l'engagement des armées revient à presser un bouton et à regarder comme par miracle les moyens se mettre en place...
Une option politique est crédible aux yeux d'un militaire lorsqu'elle vise à atteindre un objectif clairement défini et qu'elle emploie des moyens et des méthodes adaptés à cette fin.
Ce qu'un politique ne peut pas comprendre ? A priori, rien : le fonctionnement des armées est essentiellement logique et rationnel. En revanche, il ne faut pas que le politique vienne se mêler de questions tactiques ou même techniques sous le prétexte que les moyens de communication modernes lui en donne la possibilité. A chacun sa responsabilité...
Publié par Ludovic Monnerat le 4 janvier 2006 à 22:10
C'est clair. Merci.
Publié par Eric GAILLOT le 5 janvier 2006 à 2:48
@ Eric
"la hiérarchie des responsabilités entre le politique et le militaire. "
Ds une democratie, le politique (le pouvoir executif) dicte ses intentions au militaire qui les traduits en termes operationels.
Ainsi le politique a devant plusieur options: politiques et militaires. Il decidera de l'alternative qui lui parrait la plus appropriee pour arriver a son but (politique).
"le type d'informations qu'un politique doit s'efforcer de fournir à un militaire pour que le message passe au mieux. "
Une definition exacte de ses but politiques, les limites de l'action militaire a etre planifiee, le nombre d'alternatives militaires.
"Qu'est-ce qui fait qu'une option politique est crédible ou pas pour un militaire ?"
La question,ds la perspective democratique exposee plus haut, doit etre inversee: "qu'est ce qui fait qu'une option militaire est crdible pour un politique (le decideur)?"
"Qu'est-ce qu'un politique ne peut pas comprendre du point de vue du militaire ?"
Pour que la prise de decision par le politique soit efficace il vaudrait mieux qu'il y ai une parfaite comprehension entre les deux.
Publié par Ram Zenit le 5 janvier 2006 à 10:00
@ Ram Zenit
"Qu'est-ce qui fait qu'une option politique est crédible ou pas pour un militaire ?"
La question,ds la perspective democratique exposee plus haut, doit etre inversee: "qu'est ce qui fait qu'une option militaire est crdible pour un politique (le decideur)?"
Prenons le cas de la question Iranienne.
Notre but politique est d'éviter un conflit nucléaire au Proche et Moyen Orient qui pourrait s'étendre chez nous.
Pour atteindre ce but politique, on ( qui est ce on ?) envisage une action militaire avec pour mission de renverser le Pouvoir Iranien en place, considéré comme la menace n°1 pour en installer un autre plus démocratique... Le débat porte donc maintenant sur les différentes options militaires.
Ma question : quel est le raisonnement logique qui permet de penser que l'action militaire envisagée (sous une forme ou sous une autre...) nous garantie d'atteindre le but politique ?
Autrement dit, qu'est-ce qui permet de penser que le pouvoir iranien actuel est VRAIMENT la menace n°1 ? Pourquoi n'y aurait-il pas derrière ce pouvoir une autre réalité, une autre logique, qui pourrait être la véritable menace ?
Je termine : et si Ahamdinejad n'était qu'un leurre ? Et si, commen en Irak, il n'y avait en réalité pas de menace nucléaire réelle, pas d'usine secrète pour fabriquer des bombes nucléaires ? Et si les déclarations d'Ahmadinejad d'une part, et les fuites médiatiques sur la menace nucléaire iranienne d'autre part n'étaient que du bluf pour provoquer, voir justifier, une sorte de nouvelle guerre préventive ?
Après tous, Ben Laden et Saddam Hussein ne seraient-ils pas que des prétextes pour jusfifier des actions militaires elles-mêmes au service d'un but politique à visée mondiale ? Et alors, Ahamdinejad ne pourrait-il pas être le dernier Golem à la mode et allons-nous partir en guerre contre un Golem ?
Je développe ici un point de vue politique. Que faudrait-il, par exemple, pour que ce point de vue politique soit suffisamment crédible pour amener le débat non pas sur la manière de virer Ahamadinejad, mais sur la réalité de la véritable menace qui pèse sur la sécurité du monde ?
Publié par Eric le 5 janvier 2006 à 12:27
heureux de retrouver chez Ludovic ceux qui ont disparu de chez Emanuel...n'est-ce pas Doustam? je suis perplexe devant le post d' Eric; et s'il n'y avait rien derrière tout ça,si ce n'est une manip pour provoquer un effet Twin towers pour ,bon gré,mal gré,refaire une union sacrée?
Publié par 33 pole le 5 janvier 2006 à 21:59
Suite à mon post précédent, est-ce que vous accepteriez de considérer la demande suivante :
Avant de prendre une décision politique entrainant une action militaire en territoire étranger, j'aimerais demander aux services compétents de l'armée d'obtenir directement à la source les preuves indiscutables de l'existence réelle ou potentielle de l'armement nucléaire Iranien : Où en sont les Iraniens ? Où travaillent-ils ? Que fabriquent-ils précisément et avec qui ? Dans combien de temps seront-ils opérationnels ? Quelles cibles pourront-ils atteindre et avec quelle puissance ?
J'insiste sur le fait qu'il ne s'agit pas d'aller consulter les rapports de l'AIEA ni d'interroger les représentants de cet organisme ni de quelconques journalistes d'investigation. Il faut ramener des preuves incontestables capables de convaincre un gouvernement d'assumer pleinement les conséquences d'une décision politique qui doit être prise fin mars 2006 au plus tard pour une action armée prête à être déclenchée le lendemain des élections présidentielles Françaises, qui auront lieu normalement en 2007, mais qui peuvent être avancée de plusieurs mois.
Je vous remercie.
Publié par Eric le 5 janvier 2006 à 22:08
D'après des informations émanant des services secrets d'Asie du sud-est la soudaine décision qu'a récemment prise la Birmanie (Myanmar) de déplacer sa capitale de Rangoon (Yangon) à Pyinmana, située 200 miles plus au nord, résulterait d'avertissements lancés par les services de renseignement chinois, qui auraient mis en garde leurs alliés birmans contre les effets des retombées qui résulteraient d'une éventuelle attaque nucléaire conventionnelle ou tactique des installations nucléaires iraniennes par les États-Unis. ]
Le monde du renseignement en effervescence : les avertissements abondent tandis que l'administration Bush achève de préparer une attaque militaire de l'Iran.
Wayne Madsen Report, 2 janvier 2006.
Des sources des services secrets et de l'armée aux États-Unis et à l'étranger révèlent divers éléments qui indiquent que l'on en est à la phase de finalisation d'une attaque des installations nucléaires et militaires iraniennes, pour laquelle on pourrait avoir recours à des armes nucléaires tactiques.
Parmi les cibles probables de ces bombardements de saturation, la centrale nucléaire de Bushehr (où travaillent des Russes et d'autres techniciens étrangers), une mine d'uranium dans le Saghand près de la ville de Yazd, le site d'enrichissement de l'uranium de Natanz, une centrale à eau lourde et installation d'isotopes radioactifs à Arak, l'Unité de combustible nucléaire d'Ardekan, le Centre de conversion de l'uranium et de technologie nucléaire d'Ispahan, le Centre de recherche nucléaire de Téhéran, le Centre de production d'isotopes de molybdène, d'iode et de xénon de Téhéran, les Laboratoires multifonctionnels Jabr Ibn Hayan de Téhéran, la compagnie électrique Kalaye de la banlieue de Téhéran, une installation d'enrichissement de l'uranium, censément démantelée, à Lashkar Abad, et les sites de stockage des déchets radioactifs de Karaj et d'Anarak.
Le premier site ciblé serait le réacteur nucléaire de Bushehr avec ses centaines de techniciens russes.
Il se pourrait également que soient visés en premier lieu les sites de lancement de missiles Shahab-I, II, et III, les bases aériennes (y compris la vaste base aérienne de Mehrabad, qui fait aussi office d'aéroport international, près de Téhéran), les bases navales sur le Golfe Persique et la Mer Caspienne, les bases de commandement, de contrôle, de communications et de renseignement. Ensuite pourraient venir les aéroports civils, les stations de radio et de télévision, les centres de télécommunications, les bâtiments gouvernementaux, les centrales électriques traditionnelles, les autoroutes et les ponts ainsi que les lignes ferroviaires. Les sites pétroliers et les installations portuaires marchandes seraient probablement épargnés par les bombardements américains, afin de les conserver intacts pour les intérêts pétroliers et commerciaux des États-Unis.
On a assisté à une intensification de l'entraînement et de la préparation militaires dans plusieurs bases américaines qui participeront à l'attaque en préparation, laquelle sera principalement aérienne. Le fort Rucker en Alabama a reçu l'ordre du Pentagone de se tenir prêt à entraîner environ 50 000 à 60 000 recrues, dont des civils sous contrat, qui seront déployées lors d'offensives en Iran. C'est à Rucker que se trouve le centre national d'entraînement aérien de l'armée américaine, qui comprend l'école de pilotage d'hélicoptères.
De plus, on a assisté à une intensification du degré de préparation tout près d'ici, à Hurlburt Field en Floride, qui abrite le Haut Commandement des Opérations spéciales de l'Armée de l'Air des États-Unis (U.S. Air Force Special Operations Command). L'attaque américaine de l'Iran sera principalement l'affaire de l'aviation (la Navy, l'Armée de l'Air, le Corps Navy-Marine)
On a aussi pu constater un surcroît sensible d'activité au Centre de combat air-sol des Marines, situé à Twentynine Palms en Californie ; principalement des exercices de combat non-simulé dans un environnement désertique et montagneux comparable aux régions iraniennes susceptibles d'être attaquées.
Les services européens de renseignement laissent entendre que les États-Unis ont averti leurs alliés de l'OTAN qu'ils devaient s'attendre à des frappes visant les sites nucléaires et militaires iraniens.
À Samsun en Turquie, le 17 novembre 2005, le président russe Vladimir Poutine s'est entretenu confidentiellement pendant sept heures avec le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, à l'occasion de la cérémonie d'inauguration du gazoduc sous-marin russo-turc Blue Stream, à laquelle assistait également le premier ministre italien Silvio Berlusconi.
D'après des sources bien informées au sujet de cette rencontre, Erdogan a promis à Poutine - les deux dirigeants sont désormais très proches - que la Turquie n'autoriserait pas les États-Unis à utiliser ses bases en cas d'attaque militaire de l'Iran. Ce qui a eu pour conséquence une série de visites par des représentants de l'administration Bush, dont le directeur de la CIA Porter Goss, celui du FBI Robert Mueller, et la Secrétaire d'État Condoleezza Rice. Bien qu'Erdogan ait écouté les requêtes de Goss et de Rice qui demandent que la Turquie participe au niveau de la logistique, de la politique et du renseignement à une attaque de l'Iran, et que le chef de l'état-major turc, Yasar Buyukanit, ait entendu les responsables du Pentagone lui tenir plus ou moins le même langage lors de sa récente visite à Washington, il semblerait que Poutine ait suffisamment d'influence sur Ankara pour empêcher toute participation turque à une attaque américaine de l'Iran. Mueller a fourni à Ankara la « preuve » du soutien iranien au PKK (Parti des travailleurs kurde), à la guérilla en Turquie, mais les officines de renseignement mondiales, qu'elles soient au service de gouvernements ou du monde des affaires, ne tiennent désormais plus compte des renseignements émanant de l'administration Bush, considérés comme de la propagande néocon élaborée par les groupes de réflexion et les agences de renseignement décrédibilisées de Washington, de Tel Aviv-Herzliya et de Jerusalem.
Une attaque de l'Iran par les États-Unis : une situation idéale pour déclencher un conflit nucléaire étendu.
Les responsables politiques et militaires ont également demandé au Bahrain, à l'Arabie Saoudienne, au Pakistan, à la Jordanie, à l'émirat d' Oman, et à l'Azerbaijan d'apporter leur soutien aux États-Unis en cas d'attaque de l'Iran. On rejoue la scène des renseignements bidons qui s'est déroulée juste avant la guerre d'Irak : Washington est en train d'essayer de convaincre divers pays qu'il existe un lien entre l'Iran et « al-Quaïda ».
Des sources appartenant au renseignement polonais disent que Radek Sikorski, ministre polonais de la Défense, a assuré son homologue américain Donald Rumsfeld du soutien de son pays en cas de frappes sur l'Iran. Sikorski est un ancien membre de l'Institut américain de l'entreprise [1], où il a cotoyé des néo-cons tels que Richard Perle, Michael Ledeen, et Lynne Cheney, la prétendue « Deuxième Dame » des États-Unis. Sikorski et le ministre des Affaires étrangères polonais Stefan Meller ont assuré Rumsfeld et Rice respectivement du soutien de la Pologne au sein de l'OTAN, durant la scission que causeraient des frappes américaines.
Ce sont des sources du renseignement polonais, qui sont contre les accords passés entre le nouveau gouvernement de droite de Varsovie et l'administration Bush, que proviennent les fuites grâce auxquelles nous avons eu connaissance de la démarche récente des Américains auprès de l'OTAN à Bruxelles au sujet des préparatifs de l'attaque.
Le magazine allemand Der Spiegel a également eu vent de fuites similaires, émanant des services de renseignement, au sujet des plans d'attaque américains.
D'après des informations émanant des services secrets européens, la récente décision de Poutine et de la société nationalisée du gaz naturel russe, Gazprom, de priver l'Ukraine de gaz naturel constituerait un message sans équivoque de la part de Poutine à des pays comme l'Ukraine, la Pologne, la Roumanie, la République Tchèque, la Slovaquie, la Slovenie, la Croatie, la Moldavie, la France, l'Autriche, l'Italie, la Hongrie, la Bosnie, la Serbie, et l'Allemagne, les avertissant du fait qu'ils subiraient le même traitement s'ils apportaient leur soutien à une attaque de l'Iran par les États-Unis. Gazprom fournit en gaz naturel divers pays d'Europe de l'Est et de l'Ouest, ce gaz étant acheminé depuis la Russie et le Turkménistan par des gazoducs qui traversent l'Ukraine. L'administration Bush a accusé la Russie d'utiliser ses ressources en gaz comme « arme politique ».
Poutine dispose d'un moyen supplémentaire pour faire pression sur l'Europe de l'Ouest depuis que l'ex-chancellier allemand Gerhard Schroeder a accepté un siège au conseil d'administration du consortium russo-germanique, le Gazoduc nord-européen, contrôlé par Gazprom. Le gazoduc amènera le gaz russe en Scandinavie, en Allemagne, aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne, ce qui renforcera le poids de Poutine en Europe face à Washington.
D'après des informations émanant des services secrets d'Asie du sud-est la soudaine décision qu'a récemment prise la Birmanie (Myanmar) de déplacer sa capitale de Rangoon (Yangon) à Pyinmana, située 200 miles plus au nord, résulterait d'avertissements lancés par les services de renseignement chinois, qui auraient mis en garde leurs alliés birmans contre les effets des retombées qui résulteraient d'une éventuelle attaque nucléaire conventionnelle ou tactique des installations nucléaires iraniennes par les États-Unis. On s'inquiète, en cas de frappes des installations nucléaires iraniennes, de la possibilité de voir se former un nuage radioactif de type Tchernobyl, suceptible de se retrouver pris dans les masses d'air de l'Océan Indien lorsque souffle la mousson.
La capitale birmane a-t-elle été transférée 200 miles plus au nord parce que les Birmans craignent les retombées radioactives en pleine mousson ?
Rangoon, ville située à basse altitude, se trouve sur le trajet des pluies de la mousson qui transporterait éventuellement les retombées radioactives venues d'Iran jusqu'en Asie du Sud et du Sud-est entre le mois de mai et le mois d'octobre. Les villes côtières situées sur l'Océan Indien comme Rangoon, Dhaka, Calcutta, Mumbai, Chennai, et Colombo seraient davantage affectées par de telles retombées radioactives que des villes situées plus en altitude, à cause de l'effet intensificateur joué par l'humidité. Des centaines de fonctionnaires ont reçu l'ordre, avec seulement deux jours de préavis, de plier bagages et de quitter Rangoon pour Pyinmana, ville de montagne, qui jouit d'un climat plus sec.
Au Bengale oriental, le gouvernement de gauche et ses alliés politiques se préparent à organiser des manifestations de masse pendant la visite que Bush doit prochainement effectuer en Inde. Ils protestent contre la guerre en Irak ainsi que contre les menaces qui pèsent sur l'Iran.
Au Yémen, on rapporte que les compagnies pétrolières occidentales s'inquiètent des intentions des États-Unis en Iran : ce pays arabe qui est situé très au sud, est soumis aux pluies tropicales de la mousson susceptibles de se retrouver contaminées après une attaque nucléaire et de constituer une menace pour la santé de leurs employés.
L'administration Bush a fini par renoncer à ses projets, concoctés à la hâte, d'attaque des installations nucléaires et militaires iraniennes avant la présidentielle de 2004. Le 9 octobre, Rumsfeld avait rencontré certains de ses homologues dans le but de les rallier à la cause des frappes, à bord du John F. Kennedy, porte-avions aujourd'hui désarmé. Cette rencontre a été confirmée par le ministre danois de la Défense alors en poste, mais il n'a pas évoqué les thèmes qui y ont été abordés. D'après des témoignages de membres de l'équipage, un « QG. de guerre » spécial avait été installé en vue de coordonner les frappes. La Grande-Bretagne, l'Australie, l'Italie et les Pays-Bas, opposés aux plans d'attaque, n'assistaient pas à la rencontre. Partout dans le monde, les gradés des services de renseignement et ceux de l'armée attendent aussi avec inquiétude les conséquences qu'aurait une attaque de l'Iran par les États-Unis. Il existerait une probabilité très élevée de représailles chiites en Irak, dans la province orientale de l'Arabie Saoudite, au Koweit, à Bahrain, aux Émirats Arabes Unis, au Liban, et en Afghanistan, contre des cibles américaines militaires, diplomatiques, et économiques dans la région.
Les retombées radioactives résultant d'une attaque nucléaire conventionnelle ou tactique causeraient d'importants problèmes avec le Pakistan, l'Inde, la Chine, la Russie, le Japon ainsi qu'avec d'autres pays d'Asie et du Pacifique se trouvant sur la trajectoire des vents ; parmi ces problèmes on pourrait assister à la chute du gouvernement de Pervez Mousharraf au Pakistan, et à son remplacement par un régime islamiste radical doté de l'arme nucléaire, ce qui provoquerait une riposte militaire de l'Inde, une des puissances nucléaires.
En guise de contre-attaque, l'Iran enverrait immédiatement ses missiles Shahab I et II sur la Zone Verte américaine à Bagdad, sur la base aérienne du Qatar, sur la base de la Marine américaine à Bahrain, sur la base de Camp Doha au Kowait, sur la base aérienne Al Seeb à Oman, sur l'aéroport international de Bagdad, sur la base américaine de Kandahar en Afghanistan. L'Iran enverrait aussi ses missiles longue-portée Shahab III sur les villes israéliennes de Tel Aviv, de Haifa, de Beersheba, d'Eilat, et sur le complexe nucléaire israélien de Dimona. L'Iran enverrait également des missiles sur les vaisseaux américains qui naviguent dans le Golfe Persique et sur les sites pétroliers de l'Arabie Saoudite et du Koweit.
Des frappes pourraient aussi entraîner la fin virtuelle de l'OTAN en tant qu'organisation de défense viable, en finissant de séparer Washington de l'Europe. De plus, il se pourrait bien que la Chine choisisse de soutenir financièrement et militairement l'Iran, qui est sa deuxième source en matière d'importation de pétrole après l'Arabie Saoudite, et que la Chine a l'intention de faire transiter par l'Iran le gaz naturel qu'elle achète au Turkménistan. [La Chine importe 60% de son pétrole dont 17% à l'Iran].
Sous l'égide de l'Organisation de coopération de Shanghai (SCO), la Russie a récemment pris part à un exercice militaire auquel participaient en outre la Chine et l'Inde, en cas de velléités expansionnistes des États-Unis en Asie y compris une attaque de l'Iran, qui pourrait devenir membre de la SCO. En août dernier, la Russie et la Chine ont pour la première fois organisé des manoeuvres communes, avec la participation des armées de Terre et de l'Air et de la Marine.
Début décembre 2005, l'Iran a également mis sur pied de vastes manoeuvres à Bandar Abbas sur le Golfe Persique. Le 6 décembre, un C-130 iranien, en provenance de l'aéroport de Mehrabad et se rendant à Bandar, à bord duquel se trouvaient des journalistes iraniens censés couvrir les manoeuvres tomba sur un immeuble de Téhéran, faisant au moins 116 victimes dont 68 journalistes.
Au sein de l'armée américaine et sur toute la planète, les intentions de l'administration néocon de Bush et ses alliés israéliens suscitent de plus en plus de tension.
Wayne Madsen est journaliste d'investigation, auteur d'éditoriaux, d'articles et de livres publiés aux États-Unis.
Depuis 1994 il enquête sur des sujets tels la politique de Washington, la sécurité nationale, et le monde du renseignement. Il a écrit pour The Village Voice, The Progressive, CAQ, Counterpunch, et pour l'Intelligence Newsletter (basée à Paris).
Madsen est l'auteur de Genocide and Covert Operations in Africa 1993-1999 (« Génocide et opérations secrètes en Afrique de 1993 à 1999 »), co-auteur de America's Nightmare : The Presidency of George Bush II ( « Le cauchemar de l'Amérique : La présidence de George Bush II ») et de Jaded Tasks : Big Oil, Black Ops & Brass Plates (« La routine : pétrole à gogo, opérations clandestines et plaques commémoratives », à paraître). Madsen est également l'auteur de The Handbook of Personal Data Protection (London : Macmillan, 1992) (« Manuel de protection des données personnelles »), un livre qui traite de la législation internationale sur la protection des données et qui a remporté un vif succès.
Madsen, ancien officier de la Marine américaine, avait été affecté à la NSA (National Security Agency, « agence de sécurité nationale ») sous la présidence de Reagan. Il a aussi 20 ans d'expérience en matière de sécurité informatique et de protection des données. En outre, il a travaillé pour le NAVDAC (Naval Data Automation Command), le Départment d'État, RCA Corporation, et CSC (Computer Sciences Corporation).
Publié par Raphaël le 18 janvier 2006 à 22:48
La préparation d'une guerre contre l'Iran au cours de laquelle il serait fait usage d'ogives nucléaires est entrée dans sa phase finale. Les partenaires de la coalition (USA, Israël et Turquie) sont «dans un état de préparation avancé». Divers exercices militaires sont effectués depuis le début de 2005.
Au sein de l'UE, aucune personnalité politique ne s'y est opposée. Des consultations entre Washington, Paris et Berlin sont en cours.
Depuis la fin de 2004, Israël stocke des armes classiques et nucléaires made in USA en prévision d'une attaque contre l'Iran. Ce stockage, financé par l'aide militaire américaine, était quasi terminé en juin 2005. Israël a reçu des Etats-Unis plusieurs milliers d'«armes intelligentes lancées depuis des avions» dont quelque 500 bombes anti-bunker qui peuvent également être utilisées comme vecteurs de bombes nucléaires tactiques.
En outre des sous-marins Dolphin israéliens équipés de missiles Harpoon américains armés d'ogives nucléaires sont actuellement dirigés vers l'Iran.
Ankara et Israël ont conclu un accord qui autorise ce dernier à effectuer des manœuvres dans les régions montagneuses de la Turquie situées à la frontière avec l'Iran. Auparavant, la Turquie avait autorisé l'entraînement de pilotes israéliens dans la région jouxtant l'Iran.
Nouvelle série de 100 "Guided Bomb Unit-28 (GBU28) BLU-113 Penetrator (qui comprennent l'unité de guidage WGU-36A/B et un équipement de soutien) vendue à Israël.
Bombes nucléaires stockées : B61-11
Début opérations impératif avant fin mars.
Publié par stef le 11 février 2006 à 10:22
"Début opérations impératif avant fin mars".
Cela fait plusieurs fois que cette date apparait dans certains médias...
Ludovic, il nous faut hater le processus de planification...;)
Publié par Winkelried le 11 février 2006 à 10:29
Euh, stef, est-ce vous pourriez indiquer les sources de vos informations ? Plusieurs éléments semblent peu vraisembables ou erronés.
- Les exercices militaires auquels vous faites allusion sont des wargames ; à ma connaissance, ils n'ont eu lieu qu'aux Etats-Unis et dans un cadre national. Merci d'apporter des précisions ou des compléments, le point est important ;
- Aucune personnalité politique de l'UE ne s'y est opposée ? Voilà qui va à l'encontre de bien des déclarations publiques...
- Armes classiques et nucléaires. La vente de 5000 bombes intelligentes est une chose ; lorsqu'on en examine le détail (vers le bas de la page), je ne vois pas comment les 500 modèles anti-bunker peuvent emmener la moindre ogive nucléaire. Quant à la vente d'armes nucléaires US à Israël, il faut autre chose que l'écrire pour le démontrer !
- Des missiles anti-navires Harpoon à ogive nucléaire ? Voilà une nouveauté. Vous avez des informations ?
Bref, soit vous en dites trop, soit vous en dites pas assez. Même avec une grande ouverture d'esprit, je ne peux qu'accueillir avec scepticisme vos propos.
Mais je suis d'accord avec Winkelried sur la nécessité d'avancer dans notre planification... je vais essayer de sortir quelque chose aujourd'hui ! :)
Publié par Ludovic Monnerat le 11 février 2006 à 10:58
Au-delà de l'exercice didactique et de l'opportunité ou non de telles opérations, pensez-vous réellement que les USA ont encore les moyens (économiques, politiques, etc) de se lancer dans une telle aventure.
Pour ce qui me concerne, je l'espère, mais j'en doute.
Publié par Ruben le 11 février 2006 à 11:15
@ Ruben:
Ils ne vous ont pas dit?
Les Jefferson's boys comptent vous parachuter dans les montagnes kurdes...juste à la frontière. A charge pour vous de vous infiltrer et de nous faire ça au p'tits oignons, qu'on ne soit plus embêtés. :)
Vous êtes récupérés dans les 48h00, c'est promis.
Pas de problèmes, que des solutions!!
Publié par Winkelried le 11 février 2006 à 11:24
Contrairement à l'invasion de l'Irak, qui fut refusée par la France et l'Allemagne au plan diplomatique, Washington a obtenu un consensus au sein de l'OTAN de même qu'au Conseil de sécurité.
Ce consensus concerne également une guerre nucléaire qui pourrait affecter une grande partie du Proche-Orient et de l'Asie centrale.
De plus, un certain nombre de pays arabes limitrophes sont aujourd'hui des partenaires tacites du projet militaire américano-israélien. En novembre 2004, les plus hauts commandants de l'armée israélienne ont rencontré, au quartier général de l'OTAN à Bruxelles, leurs homologues des six pays riverains de la Méditerranée (Egypte, Jordanie, Tunisie, Maroc, Algérie et Mauritanie). Un protocole de l'OTAN et d'Israël a été signé. A la suite de cette rencontre, les USA, Israël et la Turquie ont effectué des manœuvres communes au large de la Syrie. En février 2005, Israël a participé à des exercices militaires et à des manœuvres «antiterroristes» avec quelques pays arabes.
Le projet militaire repose sur la doctrine de la guerre nucléaire «préventive» de l'Administration Bush exposée dans la Nuclear Posture Review de 2002.
Depuis la décision du Sénat américain en 2003, les armes nucléaires tactiques (low-yield mini-nukes = mini-bombes nucléaires de faible puissance) de nouvelle génération sont considérées comme «sans danger pour les populations civiles» parce qu'elles explosent sous terre.
Le Pentagone a laissé entendre que les mini-nukes, avec leur puissance de moins de 5000 tonnes, étaient sans danger pour les populations civiles.
En juin 2005, au début des préparatifs de guerre contre l'Iran, l'US Strategic Command a été reconnu «premier commandement de l'intégration et de la synchronisation des efforts du ministère de la Défense en vue de la lutte contre les armes de destruction massive».
Pour accomplir cette tâche, une toute nouvelle unité de commandement a été créée, la Joint Functional Component Command Space and Global Strike (JFCCSGS). Elle a pour mission de superviser le déclenchement d'une attaque nucléaire conformément à la Nuclear Posture Review adoptée par le Congrès en 2002. Celle-ci prévoit l'utilisation préventive d'ogives nucléaires non seulement contre les Etats voyous mais contre la Russie et la Chine.
La mise en oeuvre opérationnelle d'une attaque globale est appelée Concept Plan (CONPLAN) 8022. C'est «un plan concret que la Marine et l'Armée de l'air traduisent en attaques coordonnées de leurs sous-marins et de leurs bombardiers. COMPLAN 8022 est «le plan général des scénarios stratégiques préparés qui impliquent l'usage d'armes nucléaires». Il est particulièrement centré sur les nouvelles formes de menaces (Iran, Corée du Nord) de même que sur les terroristes potentiels.
Publié par stef le 12 février 2006 à 11:25
Euh, stef, c'est bien gentil de citer diverses informations, parfois dans le désordre, mais celles-ci doivent être fondées et vérifiables pour être une contribution de valeur à nos réflexions et à notre appréciation de la situation. Vous n'avez pas (encore) répondu à mes questions ci-dessus ? Auriez-vous l'amabilité de bien vouloir utiliser cet espace de dialogue mis à votre disposition dans un sens favorable à la majorité de ses utilisateurs ? :)
Publié par Ludovic Monnerat le 12 février 2006 à 11:42
Les Wargames ne sont pas des jeux, ce sont des préparations à ... Des simulations en fait.
La B61-11 est une modification de la B61-7 au niveau de la tête et de la BLU-113 . Elle va de 0.3 à 340 Kt.
== Quant à la vente d'armes nucléaires US à Israël, il faut autre chose que l'écrire pour le démontrer !==
je n'au pas écrit cela!!! Relire le post... Israël a réalisé un retrofit d'Harpoon pour les équiper de charges nucléaires, nuance.
Publié par Stef le 12 février 2006 à 11:51
Actuellement, Israël effectue des exercices militaires et déploye des forces spéciales dans les régions montagneuses de Turquie qui jouxtent l'Iran et la Syrie, cela avec la collaboration du gouvernement d'Ankara.
Ankara et Israël ont conclu un accord qui autorise ce dernier à effectuer des manœuvres dans les régions montagneuses de la Turquie situées à la frontière avec l'Iran.
Cela conformément à l'accord conclu entre le chef d'état-major de l'armée israélienne Dan Halutz et des hauts responsables turcs. Israël a formulé cette demande en raison des difficultés à passer en hiver dans les territoires montagneux près des frontières avec l'Iran. Deux unités participent à ces exercices. Ce sont les plus importantes unités militaires spéciales d'Israël. Elles ont pour mission de combattre le terrorisme et sont spécialisées dans la guérilla.
Auparavant, la Turquie avait autorisé l'entraînement de pilotes israéliens dans la région jouxtant l'Iran.
FIN DES POSTS
Publié par Stef le 12 février 2006 à 12:01
Bon. Pour les Harpoons, vous reconnaîtrez que votre formulation était ambiguë ; de toute manière, je demande à voir comment un missile volant au ras des flots peut être adapté à un emploi mer-sol, et donc intégrer la navigation tridimensionnelle comme tout missile de croisière. Pour le reste, vous n'entrez pas vraiment en matière dans ce que je vous demande...
Publié par Ludovic Monnerat le 12 février 2006 à 12:25
nucléaire
Washington envisage une attaque sur l'Iran
AFP
Mis en ligne le 12/02/2006
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Cette information, venant de Washington et publiée en première page par le journal, indique que le Commandement central américain et les planificateurs du commandement stratégique ont «identifié des cibles et travaille sur les questions logistiques en vue d'une opération (militaire) ».
AP
Les stratèges américains établissent actuellement des plans en vue d'une attaque contre l'Iran qui serait un dernier recours pour mettre fin à la poursuite de la mise au point d'armes nucléaires par la République islamique, rapporte le Sunday Telegraph.
Les stratèges, qui sont en liaison avec le bureau du secrétaire américain à la Défense Donald Rumsfeld, étudieraient une option militaire au cas où les voies de la diplomatie ne parvenaient pas à freiner la volonté de l'Iran de se doter d'un armement nucléaire.
«Ceci est plus qu'une simple et éventuelle évaluation militaire », indique le Sunday Telegraph, citant un haut responsable du Pentagone. «Cette question a pris une beaucoup plus grande priorité au cours de ces dernier mois. »
Le président ultraconservateur iranien Mahmoud Ahmadinejad a implicitement menacé samedi de quitter le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) si les Occidentaux continuaient à vouloir «priver » l'Iran de ses droits en matière nucléaire.
Pour sa part, l'exécutif de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) avait décidé au début du mois de février, après trois ans d'enquête et de négociations, de transmettre au Conseil de sécurité de l'Onu le dossier nucléaire de l'Iran pour ses activités nucléaires peut-être militaires.
L'Iran avait alors riposté en annonçant avoir informé l'AIEA de sa décision de reprendre ses activités d'enrichissement de l'uranium, qui pourrait servir à fabriquer une bombe nucléaire.
Washington avait immédiatement condamné la politique de «menaces et de confrontation » menée selon elle par l'Iran.
Venant de : La Libre Belgique
Ceci pour confirmer les dires de stef.
Publié par Dashan le 13 février 2006 à 12:50