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8 novembre 2005
Alerte média : Le Temps
Dimanche dernier, j'ai pris la peine d'écrire un article résumant la perspective conflictuelle que l'on peut tirer des événements qui se produisent actuellement en France, mais aussi dans d'autres pays européens. Ce texte, qui reprend en grande partie les idées développées dans ce billet, a été publié aujourd'hui dans Le Temps (accès réservé aux abonnés). J'imagine que lire mes réflexions sur la guerre civile en Europe ne sera pas exactement agréable, mais j'espère que cela sera surtout salutaire.
Publié par Ludovic Monnerat le 8 novembre 2005 à 5:49
Commentaires
Cher Ludovic, a propos de l'accroche du "Temps" relative à votre article, je dirai qu'il devient difficile pour le citoyen de savoir exactement où l'on en est... Vous évoquiez par ailleurs en élargissement que le "combat" à mener par les dirigeants devait d'abord se gagner dans la tête, et qu'en tout état de cause, nous allions vers la confrontation.
Voici donc, au regard des dernières infos dont je dispose depuis ce matin, le "french paradoxe" qui vous donne raison:
1 - Le gouvernement et les pouvoirs publics cherchent à tout prix à rassurer la partie saine population pour éviter des actes isolés et désespérés d'autodéfense. A cet effet, les médias ont reçus des consignes claires des rédactions, consignes qui ne sont pour l'heure pas entièrement suivient dans la mesure où le réflexe sensationnaliste est très présent face à l'événement.
Le communiqué de la DGPN lui même se veut "rassurant" mais tout est relatif, il évoque une décrue des violences car seules pres de 1200 véhicules ont été incendiés au lieu des 1400 de la nuit précédente...ce qui est surtout vrai en Ile de france nous dit on, mais moins en province: seulement -5% d'incendie...on a les décrues que l'on peut (statistique quand tu nous tiens!)
Le tout est enrobé de reportages appaisants, de promesses de dons, de repentences en tout genre etc. Une sorte de "CITE-TON" pour ainsi dire.
Parallèlement, et fort paradoxalement, pour faire face à la réalité du terrain, le couvre feu pourra être décrété par les préfets le jugeant nécessaire dans leur département, les réservistes de la gendarmerie sont rappelés (c'est à dire les personnels en retraite depuis moins de 5 ans, qui ne sont ni équipés, ni formés et n'ont plus l'âge pour faire face à la violence actuelle).
Enfin, fait important, les permissions des gendarmes viennent d'être supprimées depuis 11h50 ce matin et ce jusqu'à nouvelle ordre...Dire que je devais partir vendredi...!
Il y a donc un certain décalage entre la "décrue" annoncée (toute relative d'ailleurs), et la montée en puissance du dispositif qui vise à instaurer le couvre feu.
Si ce dernier sera surement effectif en région parisienne au regard des effectifs présents sur place, en province, je crois que nous n'auront guère la possibilité que de circonscrire, au mieux, les émeutiers dans leurs "zones de non droit" et éviter la contagion à l'extérieur. pour ce qui est de s'y aventurer, ne serait ce que pour porter secours, nous ne sommes pas équipés pour faire face à une pluie de cailloux comme ce fut encore le cas cette nuit dans un quartier agité.
J'espère que ce manque d'équipements et de matériels individuels adaptés à ces circonstances ne fera pas long feu dans les états majors et qu'il y sera remédié pour l'avenir...
Il est vrai que c'est une tradition bien française que d'avoir "une guerre de retard"...
Publié par Winkelried le 8 novembre 2005 à 13:43
C'est bien la peine de nous citer un article auquel les non-abonnés n'ont pas accès...
Vous auriez pu le copier sur ce carnet ! Grrr...
J'ai toujours autant de plaisir à vous lire !
Cordialement,
Pascal.
Publié par Pascal le 8 novembre 2005 à 14:19
Vous êtes cité dans Courrier Internationnal (http://www.courrierint.com/article.asp?obj_id=57017&provenance=accueil&bloc=02)
Publié par Guillaume le 8 novembre 2005 à 14:47
Merci pour ces commentaires et ces encouragements.
Pour Winkelried : je vous trouve dur avec votre propre pays. C'est vrai que les armes françaises ont connu un sort mouvementé ces 75 dernières années, et qu'elles ont subi plusieurs innovations dans l'art de la guerre - le blitzkrieg, puis la guerre révolutionnaire. Maintenant, je crois que toutes les armées occidentales ont peu ou prou connu les mêmes difficultés, et que c'est bien l'engagement presque incessant des armées françaises qui a davantage mis en évidence leurs manquements.
Publié par Ludovic Monnerat le 8 novembre 2005 à 21:41
"Dur", non. En revanche exigeant, oui!
Mais c'est là l'apanage (ou le défaut) des jeunes centurions qui sont encore trop jeunes pour comprendre, ne possèdent pas encore toutes les données etc.!
Le problème du matériel des réserves est connu. Et, faute des budgets nécessaires, fautes de l'existence de 1000 autres priorités tout aussi essentielles à l'outil de défense, il est sans cesse repoussé aux qualendes grecques.
Dans ma précédante affectation, nous avions en stock pour les réserves, en plus de notre dotation, de quoi équiper un "escadron dérivé" (le jumeau de réserve d'une unité d'active). Et force était de constater qu'il n'aurait pas fait tâche dans un documentaire sur la guerre d'Algérie, depuis le casque, jusqu'aux bidons, sacs de transport et autres ustensiles qui s'ils n'entrent pas en ligne de compte dans l'aspect stratégique géré par les EM, détient toutefois une importance non négligeable au niveau tactique.
Pour la petite histoire, même les brodequins de marche étaient estempillés 1962!!
Cela se renouvelle (très) lentement depuis et j'espère que l'analyse des événements présent hâtera ces changements indispensables et donnera une dimension MO à l'équipement qui était jusqu'alors absente pur les réserves.
Publié par Winkelried le 8 novembre 2005 à 22:10
... et pendant ce temps l'Australie a réussi un grand coup de filet anti-terroristes, sans que personne n'en parle :)
"Raid antiterroriste à Melbourne et Sydney
La police australienne a procédé, tôt mardi, à un vaste coup de filet antiterroriste dans les villes de Sydney et Melbourne. Dix-sept personnes ont été arrêtées permettant de déjouer un attentat « terroriste à grande échelle », selon la police.
Un dix-huitième suspect, portant un sac à dos, a ouvert le feu sur des policiers qui le sommaient de s'arrêter dans la banlieue de Sydney. L'homme a été grièvement blessé au cours de l'échange de tirs et hospitalisé, selon la même source.
Plusieurs centaines de policiers fédéraux assistés d'hélicoptères ont mené des raids dans une vingtaine de maisons des environs de Melbourne et de Sydney où des substances chimiques susceptibles de servir à la fabrication de bombes ont été saisies.
« Nous avons stoppé ce que je qualifierais d'étape finale d'une attaque terroriste à grande échelle ou de lancement d'une attaque terroriste en Australie », s'est félicité le chef de la police de l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud, Ken Moroney.
Huit personnes ont été arrêtées dans les environs de Sydney et neuf autres au sud de Melbourne. Toutes comparaîtront dès mardi devant une Cour pour se voir signifier des accusations, notamment celle d'appartenance à une organisation proscrite.
Parmi les suspects figure Abu Bakr, un imam radical qui avait, par le passé, qualifié Oussama ben Laden de « grand homme », a-t-on appris auprès de l'avocat du religieux.
Au moins cinq autres personnes sont des citoyens australiens, a ajouté la police qui n'a pas dévoilé l'identité des autres interpellés.
Selon les enquêteurs, les suspects placés sous surveillances dans le cadre de l'enquête initiée depuis seize mois, ont effectué des repérages sur plusieurs cibles potentielles comme l'Opéra et le Harbour Bridge de Sydney, ainsi que les gares et la bourse de Melbourne.
Autorisées
à « tirer pour tuer »
Cette opération est intervenue juste quelques jours après que le gouvernement eut fait passer en urgence jeudi dernier un amendement à la législation antiterroriste. Ce texte permet à la police d'intenter une action contre toute personne suspectée d'activités terroristes dès les étapes préparatoires d'attentats et sans attendre de disposer d'éléments concrets.
Le Parlement a par ailleurs été saisi la semaine dernière d'autres propositions de loi antiterroristes, qui devraient être adoptées à la fin du mois, et qui accordera à la police et aux agences de sécurité le droit de garder en détention des suspects durant deux semaines sans inculpation.
Les forces de sécurité pourront en outre être autorisées à « tirer pour tuer » dans certaines circonstances.
L'adoption par le Sénat était intervenue lors d'une séance extraordinaire demandée par le Premier ministre John Howard après qu'il eut évoqué des « informations spécifiques sur la possibilité d'un attentat terroriste ».
Il était cependant revenu par la suite sur ses déclarations sur une menace d'attaque terroriste, après des critiques de l'opposition dénonçant une stratégie visant à faire adopter un texte jugé liberticide."
Publié par Deru le 9 novembre 2005 à 18:21