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27 octobre 2005

Le défi de l'euthanasie

Il est parfois des régimes qui semblent se précipiter résolument vers leur perte. Les deux pays les plus déstabilisés par l'invasion américaine de l'Irak et par l'implantation des idées démocratiques sont la Syrie et l'Iran ; ils ont tenté un temps d'unir leurs forces pour résister à la pression du changement, mais leurs différences d'intérêts et de positionnement stratégique écartent toute alliance. Et aujourd'hui, l'un en se faisant prendre la main dans le sac par l'ONU - une rareté ! - pour son ingérence meurtrière au Liban, l'autre en proclamant à la terre entière son intention à la fois d'éradiquer l'Etat d'Israël et d'acquérir l'arme nucléaire, tous deux se retrouvent dans une position plutôt délicate. Autant afficher « bombardez-nous » en lettres géantes sur les palais présidentiels de Damas et Téhéran.

Dans cette situation, je ne pense pas que la dictature alaouite et la théocratie chiite aient de grandes chances de survivre longtemps. La Syrie apparaît naturellement comme le pays le plus fragile, brouillé avec tous ses voisins, sans appui autre que celui, opportuniste, de la Russie, et soumis à la contagion démocratique qui enflamme les esprits de la région. Mais l'Iran, malgré ses pasdarans fanatisés, son programme nucléaire, son levier pétrolier et sa société cadenassée, est devenu une menace trop aiguë pour exercer une vraie dissuasion. Ces deux pays doivent être démocratisés, leur régime renversé, leur population libérée, pour qu'ils cessent d'exporter leur violence endogène. Leur mort inéluctable doit être aussi bien accompagnée qu'accélérée. En un mot, assurée.

L'euthanasie stratégique est bien entendu très difficile. Comment vider ces abcès autocratiques, arc-boutés sur leur double contrôle des armes et de l'information, sans employer un remède pire que leur mal ? L'exécution à courte vue du régime de Saddam Hussein est un augure menaçant, tout comme la durée et les coûts - multiples - de l'opération. A l'heure actuelle, on voit mal comment la même méthode pourrait être employée contre la Syrie, pays de 18,4 millions d'habitants répartis sur 184'000 km2 de terrain souvent aride et montagneux, et plus mal encore contre l'Iran, géant régional de 68 millions d'habitants sur 1,6 millions de km2 encore plus tourmentés. Le glaive américain, que le conflit irakien a autant aiguisé que raccourci, n'est là que pour le coup de grâce - ou le nœud gordien.

La politique des Etats-Unis à l'endroit de ces deux menaces semble ainsi une sorte de pot-pourri de la guerre froide, un mélange de « containment » (Iran) et de « rollback » (Syrie). Pourtant, elle est parvenue à mettre en œuvre un isolement douloureux par une démarche multilatérale et onusienne, au point d'ailleurs que certains esprits intermittents - tel Bernard Guetta dans Le Temps samedi passé - affirment que la situation au Liban prouve la supériorité de la diplomatie sur la guerre. Cependant, cet étranglement progressif a ses limites, et ce serait déjà un exploit sensationnel si le Département d'Etat parvenait à convaincre le Conseil de sécurité d'approuver des mesures de coercition armée. Auquel cas seuls des bombardements ponctuels seraient probablement autorisés.

Même s'il est aujourd'hui possible de bombarder une nation sans nécessairement empêcher sa population d'adhérer à nos valeurs, je doute que cela soit suffisant. La méthode la plus efficace, en théorie, serait de pousser les autocrates à la faute, de les amener à commettre des actes ou à prononcer des discours qui les isolent toujours plus et les poussent à la fuite en avant. Au suicide, à vrai dire. Peut-être est-ce d'ailleurs à cela que nous assistons aujourd'hui de part et d'autre de l'Euphrate. Le tout est de savoir quand procéder au geste fatal, quand achever le régime malade et dangereux : trop tôt en ferait un martyr, trop tard en ferait un bourreau. Tel est le vrai défi de l'euthanasie stratégique.

COMPLEMENT (28.10 1400) : Plusieurs articles parus aujourd'hui au sujet de l'Iran et des propos de son président méritent à mon sens le détour.

En premier lieu, on peut lire dans La Tribune de Genève sous la plume de Jean-Noël Cuénod une condamnation très dure de cette intention, parlant de Nuremberg du nazislamisme, et un appel à la défense bec et ongles d'Israël. Ces propos ne sont certes pas représentatifs, même si l'on peut trouver d'autres textes qui témoignent d'un basculement notable. Le fait que Mahmoud Ahmadinejad maintienne et réitère ses propos rend probable l'affermissement de ce changement des perceptions.

Par ailleurs, dans le New York Post, il vaut la peine de lire 2 analyses complémentaires sur ces propos. L'analyste américain Ralph Peters estime que le monde musulman doit avant tout craindre l'affrontement entre la bombe sunnite existante et la bombe chiite en voie d'achèvement. Pour sa part, l'expert iranien Amir Taheri juge que l'Iran est en marche vers la guerre ouverte et procède par ce biais à sa mobilisation. Une perspective qui se rapproche de ce que j'esquissais ci-dessous sous la forme d'une marche vers le suicide.

Publié par Ludovic Monnerat le 27 octobre 2005 à 21:24

Commentaires

Wow, je suis soufflé. Tant par l'élégance du style que par la précision et la lucidité du contenu. Je ne saurais concurrencer notre cher Webmaster en matière géo-stratégique, mais je suis personnellement tout de même sceptique quant à la question de savoir si nous assistons déjà à une sorte de déclin des fous de Dieu iraniens.

Je me permets de mettre ici un extrait d'un petit commentaire que j'ai placé chez Israellycool sur le sujet (http://www.israellycool.com/blog/_archives/2005/10/27/1325469.html):

The war in 1939 didn't surprisingly break out. There had been clear statements by Hitler himself announcing it. And still the world preferred the shame of Munich. Actually, we assist to some similar development - worse: Hitler had not been as explicit as the Iranians. In my understanding, this kind of open threat is already an act of war.

D'où mon approbation totale des conclusions de LM. Je me permets aussi de renvoyer à mon modeste billet sur le sujet: http://sisyphosmount.blogspot.com/2005/10/iran-besttigt-seine-absichten.html

Publié par Sisyphos le 27 octobre 2005 à 22:29

Merci pour le compliment! Quant au billet susmentionné, je l'avais bel et bien lu, mais également omis lors de la finition du mien. L'oubli est corrigé.

Naturellement, la question du déclin peut être d'autant plus discutée que les informations en provenance d'Iran sont rares et douteuses. Je fonde mon analyse sur des facteurs avant tout sociétaux (croissance démographique, jeunesse de la population, sous-représentation politique de cette jeunesse, fracture culturelle et générationnelle, etc.). Ce n'est donc pas l'Iran qui est sur le déclin, mais bien le régime khomeyniste. Et les proclamations génocidaires de son nouveau président ne dissimulent pas le désenchantement qui a succédé à la révolution de 1979.

Maintenant, appeler à la destruction d'un Etat équivaut-il déjà à une déclaration de guerre? Sur le plan juridique, s'entend. J'aimerais bien avoir des précisions à ce sujet...

Publié par Ludovic Monnerat le 27 octobre 2005 à 22:45

Difficile à répondre Je vais le tenter, spontanément de mémoire, "aus dem Stehgreif":

Tout d'abord, je ne suis pas adhérent de l'école "légaliste" en matière internationaliste. Et comme toujours en droit, il n'y a pas de "bonne réponse" approuvée de tous. Mais une personne plutôt "légaliste" te répondrait probablement, cher Ludovic: Non, ce n'est clairement pas un acte de guerre, c'est-à -dire (on se comprend) un acte qui justifierait un acte guerrier "préemptif" ou "préventif" (je ne me souviens plus du bon terme technique).

Une attaque (on dira) préventive est typiquement "permis" dans un cas comme pour la guerre des six jours (cas d'école): L'ennemi a clairement manifesté son intention d'attaquer (en l'occurence, il avait en plus bloqué l'accès à Eilat), il est donc permis de taper avant. Le comportement en soi non-martial de l'Égypte semble donc assimilé à un acte de guerre. Il est parfaitement légal au vu du "Völkerrecht" d'attaquer de manière préventive.

Comme je le disais, ce n'est pas vraiement pas position. De par la nature des affaires internationales, je pense qu'une telle approche stricte n'aboutit à rien (j'ai p.ex. toujours été favorable sur le principe à l'invasion américaine de l'Irak en 2003). J'en veux comme illustration (également un cas d'école) la politique des "alliés" dans les années trente. N'aurait-il pas été, d'un point de vue bien sûr rétroactif et, partant, d'un point de vue facile, n'aurait-il pas été souhaitable de mettre un terme au régime nazi avant 1938/39? Cette approche est purement pragmatique et si on veut, "réaliste". Mais elle viole le "droit international". Elle a l'avantage qu'elle aurait été la seule possibilité d'éviter la guerre d'agression nazie.

Publié par Sisyphos le 27 octobre 2005 à 23:08

A noter que dans le cas de l'Iran, tout les dirigeants depuis Khomeyni ont lancé ce type de réthorique. Et que cela des années que des missiles défilent à Téhéran avec "Mort à Israel" ou l'Amérique".
Et pourtant, il n'y a pas eu de confrontations militaires directes entre l'Iran et Israel depuis la création de ce dernier.
Rhétorique à usage interne ?

Publié par Frédéric le 27 octobre 2005 à 23:51

En fin de compte, la question de Frédéric est celle à laquelle je faisais allusion sur mon Blog: Ces dernières menaces iraniennes n'ont en soi rien de nouveau (tout comme l'attitude généralement hostile à Israël et à l'Occident de la Syrie, de l'Arabie saoudite, de la ligue arabe, du Hezbollah, des organisations terroristes palestiniennes etc).

Je pense cependant que c'est à prendre tout de même au sérieux. Le fait que cela se produit au même moment où l'Iran essaie de faire croire qu'il aspire à un usage purement pacifique du nucléaire est très inquiétant. C'est un géant régional qui est en voie de devenir "nucléaire". Et à son sommet, une bande de fanatiques criminels qui détestent tout ce que l'Occident représente à leurs yeux.

Publié par Sisyphos le 28 octobre 2005 à 0:06

Qui donc parlait récemment de "l'apparente timidité de notre cher Ludovic" ? : )

Publié par François Guillaumat le 28 octobre 2005 à 0:15

:-))

Publié par Sisyphos le 28 octobre 2005 à 0:28

Je pense que les seules qui sont contents sont les Israéliens. Difficile pour les terroristes de la nouvelle de trafiquer l'info avec aussi peu de mots : la destruction d'Israël

Results 1 - 10 of about 13,600,000 for destruction Israël. (0.27 seconds)

Results 1 - 10 of about 10,800,000 for destruction Iran. (0.85 seconds)

Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 28 octobre 2005 à 3:16

La timidité, c'est comme les nuages, elle va, elle vient, mais ne cache jamais longtemps le ciel ! :)

Merci à Sisyphos pour ses réflexions juridiques. A mon sens, les propos du président iranien et les informations disponibles sur le programme nucléaire - et plus encore le programme missilier, ouvertement revendiqué - fondent certainement la justification d'une action préventive douce et d'une action préemptive dure (étant entendu que l'imminence est difficile à cerner). J'imagine que les stratèges israéliens ont beaucoup moins de réticences à planifier une action offensive et à tirer la manche de l'allié américain pour lui en faire comprendre la nécessité... et le pousser à agir de lui-même.

Enfin, pour Frédéric, s'il n'y a effectivement pas eu de confrontation militaire directe entre Forces armées iraniennes et israéliennes depuis 1979, les combats contre le Hezbollah au Sud Liban en ont largement tenu lieu.

Publié par Ludovic Monnerat le 28 octobre 2005 à 7:28

« C'est un géant régional qui est en voie de devenir "nucléaire". Et à son sommet, une bande de fanatiques criminels qui détestent tout ce que l'Occident représente à leurs yeux ». (Sisyphos)

Un peu facile. Ce genre de rhétorique vous permet évidemment d'argumenter l'utilisation de la force.
Personnellement, je vois le problème différemment. Face aux changements en cours (tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de ses frontières), les dirigeants iraniens cherchent à se rassurer. Faut-il dans ce contexte, mettre la pression en risquant de braquer l'ensemble des acteurs iraniens ou plutôt amener ces derniers à procéder eux-mêmes à un assouplissement inéluctable de leur régime. Ca ne veut cependant pas dire que l'usage de la force soit exclu, si les gesticulations nucléaires iraniennes devaient représentaient une sérieuse menace!


Enfin, je m'oppose à l'utilisation abusive du cas représenté par le IIIe Reich. Car le contexte de cette problématique est particulier (dans le sens où il y avait clairement deux camps : pays démocratiques de l'Europe de l'Ouest contre un système totalitaire capable des pires excès). Le recours à ce symbole constitue une tromperie. Car l'on instrumentalise un cas qui fait l'unanimité auprès du public, pour tenter de tirer un parallèle avec un événement présent (voir ci-dessous).

« Comme je le disais, ce n'est pas vraiement pas position. De par la nature des affaires internationales, je pense qu'une telle approche stricte n'aboutit à rien (j'ai p.ex. toujours été favorable sur le principe à l'invasion américaine de l'Irak en 2003). J'en veux comme illustration (également un cas d'école) la politique des "alliés" dans les années trente. N'aurait-il pas été, d'un point de vue bien sûr rétroactif et, partant, d'un point de vue facile, n'aurait-il pas été souhaitable de mettre un terme au régime nazi avant 1938/39? Cette approche est purement pragmatique et si on veut, "réaliste". Mais elle viole le "droit international". Elle a l'avantage qu'elle aurait été la seule possibilité d'éviter la guerre d'agression nazie ». (Sisyphos)

Enfin, d'un point de vue très personnel, j'apprécie très moyennement les personnes manquant de modestie (d'ailleurs je me demande si cette caractéristique n'est pas, dans de nombreux cas, liée à une certaine pensée politique).

Je suis beau et intelligent. À part cela, je suis juriste, conservateur libéral, passionné d'histoire et de politique, j'adore la bonne musique, la bière et surtout la femme avec qui je vis. (Sisyphos : http://sisyphosmount.blogspot.com/)

Alex

Publié par Alex le 28 octobre 2005 à 9:05

Israel n'aurait pas été nommément cité selon cette article par :

http://www.armees.com/ L-Iran-ne-montre-aucun-repentir .html

Mais pour les "Gardiens de la Révolutions", la destruction d'Israel est toujours à l'ordre du jour...:(

Publié par Frédéric le 28 octobre 2005 à 13:31

Pour Sieur Senamaud: Maintenant que la sauce prend et que toute la presse mondiale s'est mise sur le dossier:

Résultats 1 - 10 sur un total d'environ 10'800'000 pour destruction iran. (0,50 secondes)
Résultats 1 - 10 sur un total d'environ 13'500'000 pour destruction israel. (0,05 secondes)

Vive Google

Publié par variable le 28 octobre 2005 à 15:29

J'avais toujours penser que l'Iran comme parking, joint à celui de l'Afghanistan, permettrait de placer un certain nombr de voiture... ;-)
Yallah!

Publié par variable le 28 octobre 2005 à 15:30

Il ne faut pas résumer l'Iran à son régime actuelle, ce pays à une trés longue histoire et l'Empire Perse fut un des grands états de l'Histoire.

Transformer cela en parking est vraiment trop "radical" et contre productif.

Publié par Frédéric le 28 octobre 2005 à 21:24

"Enfin, d'un point de vue très personnel, j'apprécie très moyennement les personnes manquant de modestie (d'ailleurs je me demande si cette caractéristique n'est pas, dans de nombreux cas, liée à une certaine pensée politique)." (Alex)

Je ne vois pas très bien le lien affirmé entre mon profil sur mon blog (dont la note humoristique semble avoir échappé à Alex) et mes positions politiques. Le fait de rapprocher les deux (admettons que tous ne partagent pas mon humour) ne constitue rien d'autre qu'un argument ad personam. L'argument est donc irrecevable.

Cela dit, je ne vois pas ce qu'il faut encore aux yeux d'Alex pour que "les gesticulations nucléaires iraniennes (...) représent[ent] une sérieuse menace!". Peut-être un test nucléaire iranien?

Publié par Sisyphos le 28 octobre 2005 à 22:08

"Israel n'aurait pas été nommément cité selon cet article par :
http://www.armees.com/ L-Iran-ne-montre-aucun-repentir .html "

Article que j'ai pas réussi à lire, mais alors comment interprétez-vous le titre (inscrit sur le podium, voir photo ci-dessous) de cette nouvelle conférence de Wannsee en présence du représentant du mouvement palestinien Hamas, de l'ambassadeur de Syrie et du représentant de l'Autorité palestinienne et devant être suivi "de grands rassemblements anti-israéliens, dans tout l'Iran" ?

D'alleurs, pour les germanophones ici présents, comment traduiriez-vous "the world without zionism" en allemand: ... Judenrein" ?

http://www.iran-resist.org/article718

Et finalement, si on en croit les infos publiées aujourd'hui par les quotidiens français, ne sommes-nous pas tous devenus des! Israéliens ?


" En 2002, al-Qaida avait tenté d'abattre un charter israélien "

Menaces islamistes contre les avions en Europe
DEUX MISSILES sol-air de fabrication soviétique, de type SAM 18, importés en Europe restent introuvables. Acquises en 2002 par un groupe d'islamistes français et algériens auprès de la mafia tchétchène, ces armes sont au centre d'un projet terroriste visant à abattre un avion civil à proximité d'un aéroport de l'Hexagone. Jusqu'à présent, le juge Bruguière, qui enquête sur cette cellule d'islamistes radicaux, les soupçonnait d'avoir préparé des attentats chimique ou bactériologiques à Paris. Mais le témoignage d'un haut responsable d'al-Qaida détenu en Jordanie a révélé que ce groupe entraîné en Tchétchénie avait d'autres projets criminels.


Jean Chichizola
[le Figaro, 28 octobre 2005]

http://www.lefigaro.fr/societe/20051028.FIG0057.html?090936

ps: je dois quand même reconnaitre que je suis pas mécontent, après "l'apparente timidité" de l'autre jour) de revoir, dans ces deux derniers billets, le... "fighting spirit" de Ludovic !

Publié par jc durbant le 28 octobre 2005 à 22:44

Je n'ai pas l'impression que Téhéran soit en danger, pas plus qu'avant, certes Damas (Assad et sa clique) est dans une autre situation.

Pourquoi d'après moi le régime des ayatollah n'est pas en danger et au contraire il est en train de marquer des points?

Et pourquoi cette déclaration à été faite maintenant?

Que signifie cette déclaration?

LE DANGER
Par qui la dictature islamique iranienne serait mise en danger?

Les vociférants étant: l'"Union Européenne", les USA.
Ni l'un ni l'autre ne sont en mesure de faire quoi que ce soit sinon produire du verbage face à des bouchers (1) comme on en a pas vu depuis quelque temps (Pol Pot, Nazis) (2).
L'Europe (et les conglomérats industriels) qui, on l'a vu avec Saddam, ou ne fait rien de rien de positif ou empoche les pots de vins du bourreau de Bagdad aidant ainsi en connaissance de cause le massacre des innocents.
Les USA pour des raisons déjà annoncées (3) ont les mains pleines (et Halliburton les poches) à gérer et défendre l'islamisation de l'Irak à l'avantage des shiites, qui en cas de problèmes graves s'adresseront aux seuls autres shiites ayant du muscle (l'Iran de Ahmadinejad).
Shiites irakiens qui ont en tout cas déjà procédé à un nettoyage ethnico religieux envers les chrétiens en zone shiite, montrant ainsi leur attachement aux principes de Thomas Jefferson ...

Les "parrains" étant:
La Russie de Poutine et du "mouvement démocratique issu du KGB" qui, ne l'oublions pas, a fourni à Téhéran le combustible nucléaire et la fabrication (clefs en mains) d'une centrale. Combustible à "rendre après enrichissement" ... oculus meus!
La Chine autre "démocratie émérgente" prête à tout pour (en language diplomatique) emmerder les USA, ne craignant plus grand chose d'un oncle sam assez affabli. Chine qui semble avoir la meilleure (sinon l'unique) stratégie à long terme, sinon les islamistes.
Ces deux puissances opposeront leur veto à tout option ONU contre l'Iran. POINT! Donc rien à attendre de ce côté-là non plus, à part le verbiage, et les tactiques diplomatiques dilatoires très appréciées par les européens (voir les "négociations" pour le nucléaire iranien).
Donc aucun danger à part intervention israëlienne avec les répercussions déjà vues (1) et qui pourront être analysées par la suite. Suffit de dire qu'encore une fois Israël devra se défendre toute seule, ne pouvant compter sur aucune aide extérieure, au vu des condamnations de la part de toutes les nations après la destruction du réacteur d'Osirak (Irak).


POURQUOI MAINTENANT
- la Syrie (allawite, cliente de l'Iran) à des "problèmes",
- la oumma (arabo-sunnite) est confuse (la constitution a été votée),
- les Kurdes soulèvent la tête depuis à peu près Salaadin,
- les shiites - hérétiques ne se la passent pas trop mal non plus - à part les attentats (mais risquent de voir se développer la jalousie des sunnites),
- le jihad ne semble pas pas porter ses fruits ...
... comme disait l'autre "dans le doute j'attaque".

QUE SIGNIFIE CETTE DECLARATION
Ahmadinejad obtient ainsi plusieurs objectifs (sans risque, on l'a vu plus en haut):
1 - il montre que le problème de la Syrie ne le touche pas au point où il peut menacer la puissance régionale (Israël), il dit à Assad et sa clique et au Hezbollah "nous sommes là , plus forts que jamais".
Nasrallah renchérie sachant, qu'après l'envoi au Liban des milliers de "palestiniens" armés par Damas ces derniers jours, le "parti syrien" peut refaire chavirer le Liban dans un bain de sang, donc foutre éventuellemnt le bordel complet entre le golfe et la méditerrannée .... ET LE PETROLE IRAKIEN?
2 - il relance le JIHAD contre l'ennemi juré des islamistes (des Frères Musulmans aux khomeinistes en passant par Ben Laden) c'est à dire Israël, il positionne l'Iran shiite héritien de Khomeiny à nouveau à l'avangarde du monde islamique (comme aux temps de la fatwa contre Rushdie),
3 - il renforce et réconforte ainsi la oumma (islamiste et non)
4 - il élargit le pouvoir d'attirance du shiisme même envers les islamistes sunnites (comme il l'a fait depuis longtemps avec le Jihad Islamique) . Le Hamas même (bastion de l'orthodoxie sunnite) semble en phase d'ouverture vers le pouvoir et l'argent du Hezballa-Iran
5 - il désamorce ainsi la jalousie envers les shiites dûe à la leur autonomisation par rapport aux sunnites et les conséquence de celle-ci au niveau pétrolier $$$$

(1) voir http://www.coxandforkum.com/archives/05.10.27.AhmadFinalSol-X.gif
(2) n'en déplaise à "Alex"
(3) http://www.ludovicmonnerat.com/archives/2005/05/iran_les_option.html

Publié par Mikhaël le 28 octobre 2005 à 23:11

Non. "Judenrein" est trop clairement associé au 3ème Reich. Je ne ferais pas ce lien direct (je ne compare pas tout au Nazisme et ce qui y a rapport).

Que l'on me comprenne justement: Il est évident que l'entendement des gens participant à ce "meeting" où le président iranien s'est exprimé aspirent à un monde "judenrein". Je pense par contre que si on assimilait les deux termes, on risquerait de ne pas tenir compte des subtilités perfides de cet antisémitisme moderne qu'est l'"antizionisme". Un "antizioniste" européen (p.ex.) dira souvent qu'il n'a rien contre le juif en face de chez lui. Il déteste "juste" Israël et pense qu'il faut l'"abolir". Par dessus tout, cet "antiziioniste" sera presque toujours de tendance gauchiste et/ou arabophile. À part cela, l'hostilité musulmanne à Israël ne se dira jamais antisémite mais bien au contraire "antizioniste". Celui qui veut un monde "judenrein" et qui utilise ce terme sera plutôt un fachiste néo-nazi. Celui qui veut "abolir" le Zionisme n'est pas de ce camps-là (ce qui ne le rend pas franchement plus sympathique).

En d'autres termes, matériellement, il n'y a pas de différence. Formellement, il y a différence dans l'identité du sujet.

Les autres germanophones (et tous les autres lecteurs) sont-ils d'accord?

Publié par Sisyphos le 28 octobre 2005 à 23:14

Le commentaire précédent est offert à un "formateur de jeunesse" expert "ès verbiages magniloquants", pour son érudition et édification (1), pour qu'il ait finalement honte!

(1) voir le sens premier


ps
L.M SVP laissez ce commentaire, la personne en objet (dont je protège l'anomymat) comprendra

Publié par Mikhaël le 28 octobre 2005 à 23:20

"Iran launches its first space satellite after repeated delays

October 27, 2005, 12:37 PM (GMT+02:00)

The Sina-1, a joint project with Russia, blasted off aboard a Russian Kosmos 3M rocket from Plesetsk in northern Russia Thursday, Oct. 27. It carried a telecommunications system and cameras with intelligence surveillance capabilities"
http://www.debka.com/index.php

Publié par Mikhaël le 29 octobre 2005 à 0:01

Je constate que les Israéliens ne sont pas étonnés et que tous les autres ( Europe, Amérique ) le sont.

Comme toujours la peur de paraître anti-sémite force à la gesticulation et les grosses lunettes opaques du politiquement acceptable cache El Keteb où tout est déjà écrit noir sur blanc.

Que rajoute une déclaration ou une pancarte de mauvais goût quand on sait lire. Les Israéliens savent lire eux et il doivent bien rire surtout en voyant la colère outrancière de M. Martin 1er ministre du Canada et de la Presse en général.

Si l'on veut vraiment se fâcher alors interdisons la religion de l'Islam chez nous le temps de nettoyer ces écrits d'un autre age en persuadant les intéressés de la fermeté de nos intentions.

Les Musulmans ne font rien de plus que ce qui est écrit dans le Coran. Rien de plus ! vérifier, vous ne trouverez rien dans leur propagande qui ne soit pas en conformité avec le Coran.

Ils sont prévisibles et tenaces, nous sommes lâches et prétentieux.

http://www.ajm.ch/#Le_Coran_du_Peuple

Publié par Yves-Marie SENAMAUD le 29 octobre 2005 à 6:30

Content de voir en tout cas que pour vous (et contrairement à ce que veulent nous faire croire les belles âmes et les cyniques du politiquement correct et du relativisme culturel et moral) "un monde sans sionisme" n'est pas équivalent à "un monde sans nazisme" ou à "un monde sans communisme" ou même à ... "l'euthanasie stratégique" évoquée ici !

Mais je ne peux m'empêcher de penser à la coïncidence de la trop fameuse Conférence de Durban (organisée par les NU où cette fois c'était "racisme" qu'on avait fait rimer avec "sionisme" !) qui a précédé d'une semaine un certain... 11/9 !

Publié par jc durbant le 29 octobre 2005 à 9:54

Pour Sisyphos

Effectivement, le ton humoristique de cette note m'a totalement échappé et je m'en excuse.

Cette remarque ne constituait nullement un argument, mais était destinée à en informer le public, étant donné que vous vous exprimez régulièrement sur ce blog et que votre site a déjà été mentionné.

Toutefois, les sérieuses menaces que vous évoquez (Iran) ne sont pas, à mes yeux, aussi évidentes!

Alex

Publié par Alex le 31 octobre 2005 à 11:59

Une petite information qui n'a rien à voir avec le nucléaire iranien. veuillez m'en excuser.
Dans "Fémina" du 14 mai 2006, paraissait le récit d'un brave citoyen ayant épousé une musulmane moderne. Elle était mignone, portait mini-jupe et cheveux au vent, sortait en boîte, en résumé, normale.
Depuis quelques temps, elle s'investit dans l'intégrisme, porte le foulard, ne serre plus la main de ses connaissances, ne parle plus aux hommes, ne mange que ce qu'autorise le Coran, etc...
Son fils, adolescent, doit à son retour de l'école "rattraper" les prières qu'il n'a pu faire dans la journée. Elle l'encourage à s'engager dans le combat pour la libération de la Palestine.
Ce jeune ne fréquente plus ses camarades d'école, mais ne rencontre que les assidus de la mosquée.
Cela se passe en Suisse.

Publié par Wuethrich le 17 mai 2006 à 9:30

Jusqu'au jour où l'un de ces belphégors portera une ceinture d'explosifs dans un endroit peuplé d'une grande ville européenne et se fera sauter...

Enfin, tolérance, sainte tolérance !

Publié par Ares le 18 mai 2006 à 13:32

La date d'examens s'approche pour l'Iran des ayatollahs et le scénario décrit plus haut (Mikhaël le 28 octobre 2005) se concrétise.

On verra la suite.

:(

Publié par Mikhaël le 13 juillet 2006 à 14:20

L.M

N'avez-vous pas l'impression de rater une opportunité pour écrire sur la crise actuelle?

Publié par Mikhaël le 13 juillet 2006 à 20:31

"Jusqu'au jour où l'un de ces belphégors portera une ceinture d'explosifs dans un endroit peuplé d'une grande ville européenne et se fera sauter...

Enfin, tolérance, sainte tolérance !"

Je ne comprends pas pourquoi vous faites la confusion entre

- un jeune pieux qui fréquente un lieu de culte et dont la mère est solidaire avec un peuple opprimé depuis 60 ans

et une personne sans foi ni loi assoifée de sang occidental?

Cette confusion n'est-elle pas volontaire?

Estimez vous que tous les musulmans qui se rendent dans leur lieu de prières sont des "méchants"?

Pour résumer, êtes vous raciste?

LA solution à notre problème de "sainte tolérance" serait l'intolérance?


Vos mots sont très durs à lire, aller à la rencontre des gens que vous méprisez.


Publié par ismail le 17 juillet 2006 à 0:23